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Le rapport capital/travail dans le capitalisme cognitif, par et

L’article propose une grille de lecture synthétique de la mutation du rapport capital-travail qui, à partir de la crise sociale du fordisme, a conduit à la montée en puissance de la dimension cognitive et immatérielle du travail. L’accent est mis plus particulièrement sur l’autonomie croissante du travail et sur le rôle clé des productions de l’homme par l’homme, assurées traditionnellement par les institutions du Welfare, dans la constitution du commun et dans l’essor d’une économie fondée sur le rôle moteur du savoir et de sa diffusion. Il en résulte une transformation majeure du rapport salarial qui déstabilise les termes traditionnels, fordistes, de l’échange capital/travail. En même temps, ce qui est mis en évidence, c’est la manière dont la mutation du travail et la crise de la loi de la valeur-temps de travail se traduisent par une modification radicale des mécanismes de captation de la plus-value. C’est dans ce cadre que les auteurs identifient, à plusieurs niveaux, le processus qui a conduit à un retour en force de la rente et à une crise de la formule trinitaire permettant de séparer clairement les catégories du salaire, de la rente et du profit. Ils indiquent aussi certaines lignes d’un processus de recomposition de classe susceptible de trouver dans la réappropriation des institutions du Welfare et la lutte pour un revenu social garanti l’un de ses vecteurs principaux.

This essay proposes a synthetic matrix for reading the transformations in the relation between capital and labor which, since the social crisis of Fordism, have led to a rise in strength of the cognitive and immaterial dimensions of labor. The emphasis is placed particularly on the growing autonomy of labor and on the key role played by the production of Man by man – traditionally assured by the institutions of welfare – in the constitution of the Common and in the rise of an economy based on the driving force of knowledge and its diffusion. A major transformation in salary relations has progressively destabilized traditional, Fordist, terms of capital/labor, revealing, at the same time, the manner in which the transformation of labor and the crisis in the laws of the value-time of labor translate into a radical modification of the mechanisms of capture of surplus value. It is within this framework that the authors identify, on several levels, the process which leads to a return in force of annuity and a crisis in the categorical formula permitting clear separation amongst the trinity of salary, annuity, and profit. They also indicate the outlines of a process of class recomposition that would appear likely to find one of its principal vectors in the reappropriation of the institutions of welfare and the struggle for a guaranteed social income.