65. Multitudes 65. Hiver 2016
Majeure 65. Matières pensantes

Interrelationnisme. Horreur ou merveille.

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Notice des traducteurs.

Ce manuscrit a été retrouvé parmi les papiers non classés du Pr Edmund Carpenter, peu après sa mystérieuse disparition. L’écriture semble en avoir été particulièrement heurtée : les développements introductifs, rédigés dans un anglais universitaire et sobrement analytique, sont interrompus, comme par de soudaines interjections, par des inscriptions énigmatiques qui ressemblent à des glyphes de R’lyeh, et dont le graphisme est souvent tremblé. Nous espérons avoir réussi à en transcrire l’esprit, sans pour autant parvenir nous-mêmes à en comprendre tout à fait le sens. À mesure que le texte avance, il nous a semblé que l’esprit des glyphes passait peu à peu dans l’anglais lui-même. Dans sa forme et son style, le manuscrit témoigne d’une évolution qui n’avait pas été prévue dans l’intention initiale de l’auteur. C’est à restituer cette étrange mutation de la langue que nous nous sommes attachés. Le sous-titre « Horreur ou Merveille » a manifestement été rajouté à un moment tardif de la rédaction, car son graphisme est le même que ceux des passages les plus hermétiques du manuscrit. Nous ne savons s’il faut souscrire à l’hypothèse exégétique selon laquelle le texte aurait été rédigé par deux entités différentes. Certains pensent que l’identification de cette hypothétique « entité » anonyme éluciderait le mystère de la disparition du Pr Carpenter. Nous laissons au lecteur la tâche de se faire sa propre idée.

*

« La chose la plus miséricordieuse en ce monde, je crois,
c’est l’inaptitude de l’esprit humain à corréler tout ce dont il est témoin. »

H. P. Lovecraft, L’Appel de Cthulhu (je souligne « corréler »)

Les Aliens sont parmi nous. Les quasi-cristaux de certaines météorites chondrites sont sur terre des extraterrestres vieux de 4,5 milliards d’années. Ces roches sont les véritables « Grands Anciens » du mythe lovecraftien. De même, les roches granitiques et les minéraux terrestres comme les cristaux de Zircon existent dans une durée incommensurable avec l’humanité et avec la vie même sur terre. Ils nous précèdent et nous survivront. Le temps est peut-être venu d’une métaphysique minérale, c’est-à-dire qui s’efforce de traiter toutes les choses comme des pierres, extrahumaines, étrangères à notre subjectivité.

Le réalisme spéculatif rompt avec le paradigme de ce que Q. Meillassoux a baptisé du nom de « corrélationnisme ». Tous les énoncés scientifiques « ancestraux », qui portent sur des entités « archifossiles », c’est-à-dire antérieures à l’apparition de l’espèce humaine sur terre et donc antérieures à l’apparition de la pensée consciente, prouvent que la pensée peut sortir d’elle-même et connaître autre chose qu’elle-même. L’homme (esprit, conscience, sujet, langage) n’est pas le site d’accès obligé à la réalité. À contre-courant de la prétendue « révolution corpernicienne » anthropocentrique dont Kant serait le héros, le réalisme spéculatif prétend pouvoir accéder aux noumènes, sans que cet accès soit conditionné par le filtre transcendantal de nos catégories mentales. La réalité existe en elle-même, indépendamment des actes subjectifs qui la visent et de nos cadres culturels.

Grammaire d’objets

Mais il me semble que le préjugé corrélationniste moderne et postmoderne dépend en grande partie d’une confusion grammaticale qui n’a pas encore été assez remarquée par la critique anti-corrélationniste. Comme l’a montré G. E. M. Anscombe, la grammaire du terme « objet » suppose de distinguer deux usages1. Soient les deux propositions suivantes :

(1)« J’ai trouvé deux objets dans ma poche » ;

(2) « Quel est l’objet de la conversation ? ».

Dans l’énoncé (1), il est possible de remplacer le terme « objet » par le terme « chose » : « J’ai trouvé deux choses dans ma poche ». En revanche, la même substitution produirait un non-sens dans la proposition (2) : « Quelle est la chose de la conversation ? ». Il faut donc distinguer entre objet « en soi » et objet « intentionnel » (au sens husserlien). N’importe quoi peut devenir un objet intentionnel, il suffit de le penser, que cet objet soit matériel ou non, qu’il existe ou non. Il n’existe pas d’objet intentionnel en soi. En revanche, les objets de type 1 sont des choses, qu’un sujet les pense ou non. Dans toutes ses variantes, le corrélationnisme revient à réduire les objets-choses aux objets intentionnels, c’est-à-dire à commettre une erreur dans l’usage naturel de la langue. Les deux objets sont dans ma poche, que je les trouve ou non. Par un revirement complet, l’ontologie orientée-objet a pour sa part cherché à faire basculer les objets intentionnels eux-mêmes du côté des objets en soi. Graham Harman écrit en ce sens que les elfes, les nymphes, les bateaux et les neutrons « sont à égalité des objets ». Le domaine de l’objectité surmonte ainsi la différence du réel (les bateaux, les neutrons) et de l’imaginaire (les elfes, les nymphes). Nos objets mentaux ont une structure objective qui ne dépend pas de l’activité intentionnelle qui les vise.

Cette « cristallisation » objectale du mental s’étend jusqu’à notre propre humanité, que tous les subjectivismes post-cartésiens avaient voulu excepter du domaine des objets. Notre nouvelle conscience est ainsi un anti-Cogito réaliste : dire « je ne suis pas une chose » est aussi absurde que de dire « je suis mort » ou « je n’existe pas ». Par exemple un visage n’est pas une transcendance inobjectivable, c’est aujourd’hui une chose que l’on peut greffer, non moins qu’un organe purement fonctionnel tel que le cœur. Tout est dehors, la choséité n’a plus de dehors.

Interrelations

Mais il est difficile d’éliminer complètement la différence entre les deux sens du terme « objet », que ce soit pour rabattre l’objectité d’un côté ou de l’autre. Au lieu d’abstraire les objets de toute relation intentionnelle, ne peut-on abstraire la relation intentionnelle du cadre étroit de la subjectivité humaine ? Un même objet (sens 1) peut faire l’objet (sens 2) de différentes intentionnalités. Une fleur sauvage est un objet de type 1. Mais ce même objet donné prend différents sens selon les différentes relations subjectives qui le prennent pour objet intentionnel, comme le montre Uexküll. Il n’est pas le même pour une jeune fille qui cueille des fleurs et en fait un bouquet qu’elle épingle à son corsage ; pour la fourmi qui utilise la surface de la tige pour atteindre sa nourriture dans les pétales de la fleur ; pour la larve de cigale qui perce le canal médullaire de la tige ; pour une vache qui arrache feuilles et tiges pour les introduire dans son mufle. La jeune fille, la fourmi, la larve de cigale et la vache qualifient subjectivement la fleur. Peut-on même saisir la fleur comme en-soi brut, abstraction faite de toute relation intentionnelle ? La critique du corrélationnisme ne doit pas consister à abandonner la relationnalité comme fait ontologique fondamental. La corrélation homme-monde n’est qu’un cas particulier d’un interrelationnisme universel. Les choses ne sont certes pas les corrélats noématiques d’une « subjectivité transcendantale », les choses sont des nœuds de relations psychiques.

Choses : amphibies, zébrules, ligres, poissons-feuilles,
hydragons, chevoiseaux : la preuve par pieuvre 2

(22h32)

Objets : canards-lapins, urètre, cubes

Il n’y a pas de « fausse note » en soi. Un « canard » dans telle mélodie est tonique et résolution dans telle autre. Les choses se voient entre elles, elles s’entrobjectifient. Les objets ne sont pas ce qu’ils sont en eux-mêmes. Ils sont ce qu’ils peuvent devenir les uns pour les autres. La prostate ne voit pas l’urètre comme la voit la vessie.

Le cube tourne en perspective (cube a / cube b). Ce n’est pas le caprice de la conscience constituante qui fait tourner le cube. C’est le cube lui-même qui est ouvert. La duplicité est dans les choses mêmes. Notre conscience ne fait que découvrir une propriété du réel.

Amphibologie générale de l’Être

Théorème 1 : le saccage de la terre et la décimation animale sont des conséquences non d’une chosification, mais au contraire d’une réduction de la choséité dans ses flux intentionnels polyvalents, comme d’un rétrécissement urétral métaphysique généralisé.

Scolie. La question écologique n’est pas : « comment dé-chosifier et ré-ensauvager la nature ? », mais : « comment objectifier l’homme par les subjectivités naturelles ? » Le commensalisme synanthropique est le modèle de notre interrelation au monde. Ce qu’il nous faut ressaisir, ce n’est pas seulement notre dépendance à l’égard de la nature, mais notre sens et notre utilité pour elle.

Imaginer un « monde sans nous » comme le fait A. Weisman, est un symptôme narcissique, exactement symétrique du vieux solipsisme cartésien qui établissait un « moi sans monde ». Imagination défensive qui nous reflète encore au miroir d’une nature ensauvagée. Ce type de fiction est réactif. Elle est faite pour nous horrifier, nous donner mauvaise conscience écologique, ou encore pour nous délester du fardeau d’une humanité honteuse qu’on ne sait plus porter : « ah, comme le monde serait meilleur s’il n’avait plus à nous subir ! » Le prétendu « monde sans nous » est entièrement corrélé à un « nous » humain. Imaginons autrement. Imaginons un monde post-apocalyptique d’où toute conscience humaine aurait disparu : les objets en soi y existeraient toujours. Imaginons qu’un disque continue à tourner en boucle sur un phonographe, sans personne pour l’écouter. D’un point de vue corrélationniste, les sons continueraient certes d’exister en tant qu’objets physiques, mais la musique en tant qu’objet intentionnel n’existerait plus. Mais il en va autrement d’un point de vue interrelationniste.

(1) Ce monde sans conscience humaine ne serait pas déserté de toute humanité, parce que le disque-monade est réellement un objet interrelationnel : la monade est l’expression d’un monde possible où la musique fait sens.

(2) Même si aucune affection actuelle ne lui répond, le disque est un affect, il conserve en soi son potentiel en tant que disposition réelle. Toute affection puise dans l’affect objectif. La musique continuerait d’exister, car d’autres êtres non humains et d’autres sensibilités pourraient être affectés par ce qui dans l’objet est dispositionnel. Une fourchette vibre à distance, par sympathie avec une basse. Un chien lève la tête à un aigu.

(23h13)

Bon sang, comment dire3… j’ai vu… J’ai vu, – ce n’est pas moi. J’ai vu sans moi, sans m’y voir en miroir. J’ai vu la chose, ce n’était pas une « chose » : chose. Je dis non, mais non : je ne fais pas de l’ontologie négative comme Philon faisait de la théologie apophatique. Je veux dire : la chose n’est pas un objet, et aussi : la choséité n’est pas plate pour autant, elle n’est pas la plus pauvre et abstraite indétermination infra-objective, ens infirmissimum. C’est concret, mais en même temps ce n’est pas identique à soi. Dans le film prophétique de J.-C.4, « la Chose » se cache sans cesse sous l’apparence de l’humain dont elle prend le visage et dont elle duplique le code génétique. La peur de la Chose exprime la défense panique de l’identité humaine contre une choséité inassignable qui nous traverse. Dans le film, la peur paranoïaque et claustrophobe des hommes insularisés dans leur désert de glace les conduit à s’entre-tuer. Ça va nous arriver, ça nous arrive déjà… Le désert croît d’autant plus vite qu’il est surpeuplé d’objets aussitôt consommés : déchets, artefacts en plastique, vieux téléviseurs, vêtements, sacs, papiers, capsules de café, bouteilles, bouteilles, bouteilles. L’« appel de nos ordures » doit nous réveiller à la réalité refoulée que masquent les objets. Les objets ne cessent de se produire et de se reproduire, ils s’usent et s’amoncellent, se recyclent et se ré-objectifient sans cesse dans un flux à la fois métabolique et excrétoire.

Fièvre extensionniste des objets :

Un= 2n + 1 + 4 [1(2n – 1) + 2(2n – 3) + 3(2n – 5) + …. + (n – 2).5 + (n – 1).3 + n.1]

Un= 2n+1 + 4 i [ 2n -2i -1]

Les objets masquent la Chose. L’OOO est dupe d’une objectité extensive, fabriquée en trompe-l’œil par les pouvoirs ; elle lâche la proie pour l’ombre. Pourtant la langue naturelle sait bien la Chose, quand par exemple on « fait la chose ». L’amoureux : « je me sens tout chose ». Le théiste : « je crois qu’il y a quelque chose ». Sexualité-chose, sentiments-choses, dieu-chose, indicibles et excessifs. La Chose n’est pas donnée « toute faite » ; on ne l’est pas, on la fait. « La Chose », c’est la bête à deux dos. C’est Benjamin Jacob Grimm, mutant et hybride. C’est la « New Thing », le Free Jazz dans son énergie native, avant qu’il ne soit étiqueté comme catégorie esthétique. Ça pousse à travers nous, ça se rétracte et se contracte.

Théorème 2 (corollaire) : la fièvre épidémique des objets est la conséquence d’un refoulement d’une choséité amphibie plus profonde, que les objets recouvrent.

Scolie. L’OOO est une formation réactive, de défense psychique, point d’honneur philosophique de la pulsion capitaliste extensionniste. Levons la censure, assumons notre amphibologie chosale. Une seule et même chose peut être simultanément mille objets intentionnels, interrelationnellement. Enfermé dans la forme-objet, l’accélérationnisme est voué à la mort par saturation, l’homme-objet étouffé dans ses objets-excréments. Multiplions les intentionnalités réelles pour chaque chose, nous diminuerons le nombre des objets-en-soi. L’OOO trahit la métaphysique minérale. Elle repose sur une « vue de Méduse », gorgonise les objets en les figeant dans l’En Soi comme dans la pierre. En réalité, les minéraux sont des concrétions stalactiques, mémoire silencieuse de relations fondamentales, de cristallisations impures et de transactions moléculaires.

Mathématiques vivantes tentaculaires, tous les êtres reliés sections coniques coupes d’invisible matière vibrante géométrique sanguine pulsatile, tous les êtres ouverts tranchés vifs dans la matière mentale excroissante intensive, théorèmes spermatiques liens-tentacules universels 5

J’ai vu la chair mathématique naturante enfanter les créatures : « le carré est la section du cube, le cercle la section de la sphère, le cube et la sphère sont les sections de figures à quatre dimensions aperçues seulement en rêve, et ces figures à quatre dimensions les sections de formes à cinq dimensions, et ainsi de suite jusqu’au vertige », ô mathématiques schizophrènes de chair ! Plus intimes en moi que moi-même, antidote au Nombre extensif des objets…

(2h07)

Les noumènes sont dentés, trous noirs vertigineux vaginaux cannibales, la pensée déchirée par les dents des choses-en-soi où elle se frotte

J’imagine un monstre tel qu’aucun être plus inhumain ne peut être imaginé. Corps animal aux organes végétaux, ailes membraneuses nervurées à pores sphinctériens respiratoires, pédoncules et arêtes de chair et d’os, membres tubulaires turgescents à appendices aigus rétractiles, têtes poulpeuses, têtes sans visages, yeux-bouches et horrifices, têtes comme des boursouflures suintantes qui geignent et grognent pulsionnellement, etc. Cet être excède ma propre représentation : j’imagine ce qui dépasse l’imagination. L’horreur est l’affect que suscite le réel en tant qu’il est irreprésentable. Regardons les choses banales comme des Aliens, autres que nous et inassimilables. Les trous et le métal d’une ceinture, la lézarde ou la peinture craquelée d’un mur. Ça existe là, dehors, hors de ma perception, ça donne la nausée.

(3h33)

Quelque chose se passe. Je sens… je ne me sens plus happé par la Chose-cloaque. Elle me laisse maintenant être en elle. Elle laisse être ma conscience en elle, comme l’un de ses organes.

La chose même est-elle vraiment horrifique ? L’horreur est encore corrélationniste. L’horreur mesure l’écart entre notre représentation et l’irreprésentable qui la déchire, elle suppose donc encore le cadre subjectif que son objet excède. L’horreur n’est pas encore proprement réaliste, elle n’est qu’un moment négatif provisoire, encore anthropomorphique, dans l’essor du réalisme. L’horreur face à « l’impensable, l’indicible chose » est l’ultime défense contre la panique de nos identités. L’anti-corrélationnisme dogmatique se condamne au nihilisme, à la volonté délibérée de néant affectif. Car en toute rigueur, le seul affect adéquat à la platitude du réel est l’indifférence : le réel plat est indifférent à notre conscience. Il n’y a certes pas de surprise ou d’horreur en soi face au réel, pas plus qu’il n’y a de catastrophes en soi dans la nature (tremblement de terre de Lisbonne ou tsunami) : horreur et surprise n’ont de sens que pour nous. Mais l’« ontologie plate » est en réalité le rejeton moribond de l’idéalisme qu’elle croit dépasser : on ne veut absolument retirer la conscience humaine du monde que parce que l’on croit encore au monopole humain de la conscience et à l’acosmicité de la conscience. En réalité, ma conscience même n’est pas hors des choses, elle est une composante du réel. Les perceptions sont des événements dans le monde. Le réel est la merveille de ces relations. Il y a bien du merveilleux en soi dans le réel. C’est ça : transmuer l’horreur en merveille. La merveille n’est pas phénoménologique, elle est plus que l’effet de la chose comme transcendance sur la conscience.

Merveille : non pas connaissance du monde, mais co-naissances dans le monde, soleil tournesols en prière robes souffles rousseur irisée des cheveux-vitraux cathédrales rocheuses pour pitiés animales, lignes de mains radicelles nervures de feuilles épidermiques vibrations par sympathie des nerfs et des dieux, reflets échos polytonalité de caresses et de chocs, vibr

(Manuscrit retrouvé inachevé)

Traduit de l’anglais et du R’lyehian par Frédéric Bisson & Frédéric Neyrat

1 G. E. M. Anscombe, « The Intentionality of Sensation: a Grammatical Feature » (1969), Note du Pr Carpenter.

2 Première série interpolée de glyphes zoomorphes monstrueux, approximativement transcrits en langue moderne, ndt.

3 Quiconque a eu la chance de connaître le Pr Carpenter et d’apprécier l’impeccable modération de son caractère pourra mesurer avec stupeur l’étrangeté du ton de ces lignes, ndt.

4 Certains exégètes pressés ont cru voir une évocation christique délirante dans ces initiales. Mais il s’agit de The Thing, le film de John Carpenter, ndt.

5 Il est impossible de transcrire syntaxiquement les idées graphiques de ces glyphes : c’est de leur juxtaposition et de leurs contrastes que surgit l’impression générale, ndt.