Majeure 52. Territoires et communautés apprenantes

La culture numérique adolescente à Paris et Rio de Janeiro

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Cet article montre comment les intenses pratiques numériques des adolescents de Rio de Janeiro et de région parisienne participent au développement au sein de cette génération d’une culture numérique globale où se combinent l’imaginaire du village global et l’affirmation de l’identité locale. Dans leurs pratiques de sociabilité numérique, ces adolescents de deux métropoles globales fortement contrastées construisent et apprennent ensemble de nouveaux codes culturels.

Internet est né et s’est développé dans les années 1970 à partir d’un idéal de communauté apprenante, sur le modèle de la communauté scientifique. En effet, c’est d’abord aux chercheurs en sciences de l’informatique, puis à l’ensemble de la communauté scientifique étatsunienne que le réseau a été dédié, leur offrant une plateforme d’échange et d’émulation entre pairs (Flichy, 2007). Sous l’influence de la communauté hacker et des multiples contre-cultures qui habitaient les campus universitaires nord-américains de l’époque, le réseau s’est progressivement ouvert à des communautés moins institutionnalisées et plus variées dans leurs objectifs (ibid). Pourtant, lorsque le web est devenu accessible à une population plus large à partir des années 1990, il a suscité de nombreuses craintes que les communautés virtuelles mènent à un affaiblissement des communautés locales, et des liens de sociabilité en général (Putnam, 2000). Depuis, de nombreuses recherches ont montré que les communications numériques tendent davantage à renforcer la sociabilité qu’à la fragmenter ou à la fragiliser, qu’il s’agisse de liens préexistants au contact numérique ou pas, de renforcement des liens forts ou de multiplication des liens faibles (Benkler, 2006; Hampton & Wellman, 2003; Licoppe, 2002; Petry, 2012).

Toutefois, la sociabilité ne suffit pas à faire une communauté, qui implique un sentiment d’appartenance à un groupe dont l’existence est indépendante de la participation du sujet à ce même groupe (à la différence d’un réseau social ego-centré, par exemple). L’appartenance communautaire peut s’exprimer à diverses échelles, comme la famille, la ville et la nation ; elle n’est donc pas non plus liée à un groupe restreint, avec la majorité duquel des échanges pourraient avoir lieu (Anderson, 1991). On sait en outre que nombreuses sont les personnes qui ont un sentiment d’appartenance à une communauté humaine planétaire, et que si l’existence de cette communauté imaginée est largement antérieure aux phénomènes de globalisation (Beck, 2004), elle a tout de même été considérablement nourrie par les médias globaux (Appadurai, 1996; Morley & Robins, 1995).

À la différence des médias globaux de première génération, qui transmettent un imaginaire culturel de manière institutionnalisée et hiérarchisée, Internet se caractérise par la construction collective des contenus et codes culturels qui y circulent.

Présentation des données

Les résultats présentés dans cet article sont issus d’une enquête plus large sur les ressources culturelles et sociales issues des pratiques numériques de lycéens de quartiers défavorisés de Rio de Janeiro et de région parisienne. Les données ont été recueillies entre juillet 2008 et juin 2009 dans deux lycées généraux de proche banlieue parisienne, et deux établissements publics secondaires de Rio de Janeiro, dont les élèves résident en grande majorité dans des favelas. Dans un premier temps j’ai administré personnellement un questionnaire anonyme dans les classes (niveau Seconde, toutes options confondues). Même si la participation à l’enquête était libre, l’effet de groupe a favorisé un très bon taux de réponse, avec à peine un ou deux élèves par classe ne souhaitant pas remplir le questionnaire. Ce sont 600 questionnaires valides qui ont été complétés par des 15-18 ans, dont 294 à Rio et 306 en région parisienne.

Dans un deuxième temps, j’ai effectué soixante entretiens individuels semi-dirigés dans les établissements (trente dans chaque pays), où j’explorais davantage les domaines des sociabilités, de la mobilité et des loisirs. Un ordinateur avec connexion à Internet était à disposition dans la salle d’entretien et l’utilisation du téléphone portable autorisée, pour approfondir la question des pratiques numériques. Le guide d’entretien comportait 5 thèmes : quartier, école, Internet, sociabilité et identité. Le fait que les entretiens se déroulaient généralement durant les horaires de cours a fortement facilité le volontariat des élèves, ravis de pouvoir manquer un cours dans le cas des Franciliens. J’avais précisé aux professeurs, qui choisissaient un élève parmi les volontaires, que je souhaitais entendre les témoignages d’autant de garçons que de filles, et de profils scolaires aussi variés que possible.

Internet : « une fenêtre sur le monde »

Une part importante du succès d’Internet est liée à l’imaginaire d’accès illimité à l’information, mais aussi au monde, qui lui est associé. Ainsi Patrice Flichy note au sujet des BBS (Bulletin Board Systems), les premiers réseaux de micro-ordinateurs mis au point par les hackers dans les années 1980, que « l’abonnement à ces BBS, (dispositifs locaux) augmentera fortement quand ceux-ci se seront connectés à l’internet, comme si l’imaginaire d’une communication universelle était plus attirant que celui d’une communication locale » (Flichy, 2001). De même, il est intéressant de noter que les définitions d’Internet données par les adolescents de l’enquête reposent davantage sur les potentiels de la toile que sur leurs pratiques effectives. Ainsi, Dan évoque les recettes de cuisine en ligne, mais n’en a jamais consulté, Kael parle des achats en ligne mais n’en a jamais effectué, et Evelin parle de chats et de recherches sur les télé-novelas sans jamais y avoir eu recours.

Internet c’est un réseau d’informations où on peut plaire plein de choses, par exemple jouer, travailler, écouter de la musique, faire des recherches… commander par exemple si on veut des meubles de Conforama, au lieu d’aller au magasin on peut passer sur Internet, on peut aussi communiquer.

Internet apparaît comme un monde de possibles, comme un « accès » à une infinité de choses, que l’on peut décider d’actualiser ou non. C’est en ce sens que la métaphore de la « fenêtre sur le monde » est pertinente. Cette métaphore, qui revient dans plusieurs entretiens, montre bien qu’Internet permet davantage une observation du « monde » qu’une participation : c’est une fenêtre, et non une porte. La plupart des élèves déclarent qu’avec Internet, on peut communiquer avec le monde entier, mais peu d’entre eux communiquent avec des personnes vivant hors de leur pays, voire de leur ville. En revanche, ils sont nombreux à témoigner que les informations qu’ils recherchent ont un caractère international ou global, qu’il s’agisse de films, de fiches sur des pays et leur culture, ou de visiter virtuellement des capitales mondiales grâce à Google Maps.

Les pratiques en ligne sont clairement ressenties comme un choix : je pourrais rechercher n’importe quoi sur le monde entier, et même parler avec des millions d’étrangers, mais je choisis de consulter les résultats du match de foot, la météo de demain ou de continuer ma conversation avec mes copines de classe parce que c’est ce qui est pertinent pour moi à ce moment précis. Les pratiques ouvertes sur le reste du monde existent, mais elles sont toujours liées à un événement hors-ligne qui a suscité la curiosité, ou plus précisément, qui a occasionné la pertinence de cette ouverture pour l’élève à ce moment-là. Samanta, par exemple, explique comment son stage d’anglais lui a donné envie de faire des recherches en ligne sur les Etats-Unis.

Malgré le fait que les travaux sur la « global youth culture » se soient souvent concentrés sur une consommation de biens matériels et culturels de masse comme preuve d’une globalisation culturelle touchant particulièrement les jeunes générations (Kjeldgaard & Askegaard, 2006), une part importante de ce phénomène réside non pas dans la globalisation des pratiques mais des représentations, et ces représentations du monde et des possibles – en particulier le projet de migration – sont fortement influencés par les contenus médiatiques et les biens globalisés, comme l’a très bien montré Arjun Appadurai (Appadurai, 1996). Il est communément admis aujourd’hui que la globalisation en tant que phénomène général a des expressions « glocales », c’est-à-dire que tout phénomène global fait l’objet d’une interprétation ou d’une adaptation locale (Anderson-Levitt, 2003; Robertson, 1995). En outre, la manifestation la plus significative de la globalisation n’est pas à chercher dans des agissements uniformisés, mais dans une « conscience du monde comme un tout » (Robertson, 1992) qui se généralise depuis plus d’un siècle et devient particulièrement évidente avec les usages de masse d’Internet. Or le sentiment de connexion avec une communauté mondiale lié aux pratiques numériques s’accompagne d’une nécessité d’affirmation de diverses facettes identitaires distinctives dans l’espace numérique.

L’ identité sociale en ligne

Les études sur la présentation de soi en ligne et sur les conversations des adolescents avec des inconnus sur Internet révèlent que les informations jugées les plus pertinentes pour identifier un interlocuteur concernent l’âge, le sexe et le lieu de vie, auxquels on peut ajouter dans certains pays l’origine ou la couleur de peau (Cardon, 2008) (Delaunay-Téterel, 2010; UNICEF, 2011). La présentation de soi sur le web tend ainsi à rendre visibles diverses caractéristiques personnelles notamment à travers le choix d’un pseudonyme, une pratique devenue courante avec le web participatif. Le cas des sites de rencontres illustre bien ce phénomène dans la mesure où la recherche d’homogamie, c’est-à-dire d’un partenaire qui nous ressemble, qui demeure implicite à l’occasion de rencontres dans l’espace physique, est explicitée sur ces sites (Bergström, 2009).

En effet, lorsque l’on circule dans l’espace physique et que l’on y rencontre quelqu’un, l’apparence de la personne informe à la fois sur son sexe, sa tranche d’âge et souvent son origine. De plus, sa posture, son habillement, sa façon de parler, toutes ces composantes plus subtiles qui forment l’habitus, transmettent une impression générale qui traduit une appartenance sociale, et certains traits de caractère comme la timidité ou le goût de la provocation. On peut certes dans certaines occasions faire le choix d’adopter délibérément un registre linguistique et vestimentaire, pourvu que l’on en maîtrise les codes (Lurie, 1981), mais l’habitus s’exprime le plus souvent de manière involontaire (Bourdieu, 1980). Or la présentation de soi en ligne permet de choisir les aspects de son identité que l’on souhaite mettre en avant comme les plus pertinents pour un premier contact.

Dans le cas des adolescents, le choix de l’adresse email est très révélateur. Les groupes étudiés ont créé leur email pour ouvrir un compte MSN, c’est-à-dire pour une pratique orientée vers le groupe de pairs. Ils ont donc dans leur grande majorité choisi un pseudonyme correspondant à l’identité ou l’image qu’ils souhaitaient avoir auprès de leurs pairs. La plupart d’entre eux ont plusieurs adresses emails, mais très peu en ont au moins une de type « prénom.nom@serveurdemessagerie.domaine ». L’étude de la centaine d’adresses emails recueillies lors des entretiens révèle des constantes dans l’élaboration des pseudonymes chez l’ensemble des enquêtés. Ces dernières condensent une série d’informations sur leur propriétaire, au premier rang desquelles figurent le sexe – qui peut être exprimé à travers le prénom ou l’usage d’un adjectif ou nom portant une marque de genre – et le quartier qui, comme le confirment les témoignages, exprime une identité sociale puisque les quartiers en question sont facilement identifiés comme populaires par les habitants des deux métropoles. Des exemples typiques de ces adresses sont : lucas93@hotmail.fr, patydacdd@yahoo.com.br, ou luis88_rocinha@hotmail.com, où figurent respectivement le code d’un département francilien, et les initiales et le nom complet de favelas cariocas. Moins souvent, c’est la couleur de peau ou le pays d’origine qui apparaît, comme dans tunisiano93@hotmail.fr, nico_portugal@orange.fr, lamissmetiss@live.fr ou m0renasensual@terra.com.br.

En outre, les pseudonymes informent souvent sur un trait de caractère. Celui-ci peut être lié à un certain type de virilité ou de féminité. La virilité peut être martiale – alex_arcueilenforce@hotmail.fr – ou de séducteur – elplayboy@hotmail.com. La féminité se présente comme romantique – manondsources@hotmail.fr, leapaixonada@bol.com.br – ingénue et bon enfant avec un usage très répandu du diminutif « -inha » chez les filles brésiliennes – aninhadarocinha@hotmail.com – ou au contraire clairement aguicheuse – m0renasensual@terra.com.br, k_safadinha@hotmail.com. Il peut également s’agir d’une passion pour un certain sport – nba94.1@noos.fr, marceladovolei@hotmail.com –, pour une célébrité – zidanedu93@orange.fr, mariacarey@uol.com.br – ou d’un tempérament extroverti – lia_provocante@hotmail.com, deby.showdorio@uol.com.br.

De manière significative, l’adresse email donnée en milieu d’entretien est généralement cohérente avec les réponses aux questions sur l’identité faites en fin d’entretien. Ainsi, l’élève qui utilise « tunisiano » dans son pseudonyme cite sa nationalité tunisienne comme un des éléments avec lesquels il s’identifie le plus, « lamissmetiss » avec sa couleur de peau, « nba94 » avec ses activités sportives, et ceux qui utilisent le nom du quartier ou du département dans leur pseudonyme citent souvent le quartier ou la classe sociale comme un élément important de leur identité. De même, les enquêtés qui souhaitent se distinguer de leur milieu social et des habitants de leur quartier ne citent pas ce dernier dans leur adresse email, ou alors donnent une référence géographique plus vaste et moins marquée socialement. C’est le cas par exemple de dani_jpa@hotmail.com, cette dernière utilisant « jpa » pour Jacarépaguá, un vaste bairro carioca où elle habite une favela, mais qui comprend également des quartiers résidentiels de classe moyenne et privilégiée.

Les informations contenues dans le pseudonyme sont souvent les mêmes qui sont utilisées comme nom pour les pages personnelles de sites de réseaux, où l’identité numérique est exposée de manière plus riche et complexe à travers les groupes auxquels on appartient et les contenus que l’on publie.

Les goûts, sensibilités, dispositions d’esprit ou manières d’être se voient donc explicités par leur mise en mots dans l’identité numérique, notamment dans le choix de pseudonymes. Alors que l’on peut dire d’une démarche ou d’une façon de parler qu’elles trahissent l’origine géographique et sociale d’un individu, et que ce dernier peut également ignorer la dimension sociale de ses choix vestimentaires, on ne peut pas en dire autant du choix d’un pseudonyme, qui affirme une identité bien plus qu’il ne la trahit. Bien sûr, cette identité correspond davantage à ce que l’on souhaite donner comme image de soi qu’à l’image que l’on transmet effectivement en présence physique. Pourtant, comme l’ont montré des travaux de psychologues, l’identité que l’on se construit en ligne, même quand elle diffère nettement de l’identité hors ligne, n’en est pas moins réelle (Passarelli Hamann, 2004).

Le fait que les adolescents étudiés choisissent dans leur majorité d’affirmer leur appartenance géographique et sociale alors que celle-ci est souvent perçue comme stigmatisante dans le discours commun s’explique principalement par l’importance du groupe de pairs à cette période de vie, un groupe dont la solidarité est renforcée par cette identité commune, puisque la quasi-totalité des élèves de leur établissement est domiciliée dans ces mêmes localités. Les résultats de l’enquête de Licia Valladares sur les étudiants universitaires habitant dans des favelas cariocas vont dans le même sens, puisqu’elle montre que ces derniers, qui représentent une minorité résidentielle et sociale au sein de leur groupe de pairs à l’université, ne mentionnent jamais leur quartier de résidence dans leurs profils numériques (Valladares, 2011).

L’appartenance communautaire dans la construction de codes globalisés

En plus de toutes les communautés d’apprentissage, d’intérêt et de pratiques qui s’identifient comme telles sur le web, Internet, en tant qu’espace d’interaction, est un espace de coconstruction de codes culturels. Alors que l’attractivité d’Internet réside justement dans la connexion avec le monde, les pratiques effectives montrent des interactions principalement orientées vers les communautés locales. Pour les adolescents, la volonté de renforcer l’appartenance au groupe de pairs ne passe pas uniquement par ces interactions en ligne après l’école, mais également par la mise en avant, à travers le choix de l’adresse email, du pseudonyme ou plus récemment du profil Facebook, de caractéristiques personnelles valorisées par le groupe. Ces caractéristiques sont semblables chez les adolescents de banlieue parisienne et de favelas de Rio de Janeiro. Elles participent ainsi à la compréhension de la place de l’appartenance communautaire dans l’élaboration de codes culturels globalisés par les pratiques numériques.

Références bibliographiques

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