Icônes 44. OURIcônes

Ourpretext Behind the Scene, Beyond the Seen

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Introduction to OurMultitudesVous remarquerez deux erreurs d’impression sur la couverture et les rabats de ce numéro 44 de Multitudes: la couleur grise de la couverture était pensée noire, et les dégradés du noir au blanc devait être plus fluides. Le collectif de rédaction de la revue Multitudes et OURgroup s’excusent au près de ses lecteurs pour ce désagrément technique en espérant qu’il ne gênera pas outre mesure votre lecture.

Vous venez d’ouvrir la revue et peut-être avez vous remarqué quelque chose d’inhabituel sur sa couverture. Sa réalisation est à chaque numéro confiée aux auteurs d’Icônes, et un macaron, le logo de la revue, est plaqué par dessus leur intervention comme un tampon marquant au fer noir l’image choisie. Pour OurMULTITUDES, nous avons décidé d’un aplat noir qui s’étale en plein bord sur tout le fond, cette fois actif sur le macaron en le faisant disparaître. À l’image de notre méthode, cette manipulation ne fabrique pas une couverture différente de la précédente, mais plutôt une autre couverture, une alternative.

Icônes est organisée en deux ensembles : le premier regroupe ce travail de couverture et trois textes dissimulés à travers le numéro qui détaillent, point par point, notre méthode de travail. Le deuxième présente deux séries d’images proposant des projets pour la ville.

Quand nous approchons un objet d’étude, toutes disciplines confondues, nous commençons par en comprendre chaque élément constitutif. Le projet s’applique ensuite à chacun d’eux, plutôt que sur l’ensemble de l’objet. Vous trouverez ici sept étapes faisant d’un vide une ville : la fondation, la formation, la forme, la trame, le remplissage, la programmation et la régulation, ainsi qu’une série d’édifices particuliers, neuf travaux faisant d’une ville une ville : la gare, l’aéroport, la colonnade, le parc, le labyrinthe, les centres, les référents, le témoin et les blocs. Pour chacun d’eux nous avons proposé un projet, un jet ou un rejet. Certains sont des édifices indispensables à la ville, réinterprétés, d’autres des propositions authentiques. Dans tous les cas nous avons porté notre attention sur les réflexes et les habitudes par lesquelles la ville se construit. Notre dessein n’est donc pas celui d’une ville nouvelle, ni d’une ville piétonne, flottante ou volante, encore moins d’une ville verte, grise, jaune ou bleue, mais d’une nouvelle ville qui comprend et propose une idée sur chacun de ses éléments constitutifs.

Ces projets correspondent tous à une image et à un texte sur une double page et doivent pouvoir être compris les uns séparément des autres. Ces images prennent position par rapport au collage et au photomontage. Le collage est une technique qui faisait sens avec Matisse : la ligne et la couleur confondues, ou plutôt découpées. Mais aujourd’hui, c’est un geste que l’on a pris l’habitude d’utiliser comme simple technique d’illustration. De nos jours, beaucoup d’architectes produisent des photomontages par ordinateur, reproduisant les gestes de Rodchenko ou de Raoul Hausmann, sans se préoccuper du sens que portent leurs images. Pourtant l’outil n’est plus le même et l’on oublie bien souvent l’intention première du photomontage : juxtaposer deux éléments hors de leur contexte pour faire sens en fabriquant une tierce entité. Aujourd’hui Photoshop nous invite à repenser le travail de l’image puisqu’il offre dans sa boîte à outils beaucoup plus que la simple paire de ciseaux et sa découpe. Pourquoi ne pas utiliser chacun des outils à notre portée, comme le fondu, la définition, le flou, les filtres… et le découpage, au plus proche du sens vers lequel les images tendent ? C’est pourquoi vous retrouverez dans chacune des images qui suivent, l’emploi d’un outil spécifique, un processus de fabrication graphique correspondant à l’intention du projet.