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De la conServation à  la  conVersation
Le pari de la carte blanche, par

De la conServation à la conVersation
Le pari de la carte blanche
Nanette Snoep, alors directrice du Grassi Museum für Völkerkunde zu Leipzig (2015-2019) et aujourd’hui à la tête du Rautenstrauch Joest Museum – Kulturen der Welt à Cologne, revient dans cet article sur l’exposition « Megalopolis – Les voix de Kinshasa » (2018) qu’elle accueillit à Leipzig, et sur la manière dont son organisation fut conçue pour donner carte blanche aux commissaires Eddy Ekete et Freddy Tsimba, artistes plasticiens congolais. Les difficultés inhérentes à l’organisation encore dominante aujourd’hui du musée ethnographique, la nécessaire et urgente participation d’acteurs culturels issus des pays d’où proviennent les collections ethnographiques invite à revisiter structurellement son fonctionnement. Comment les musées peuvent-ils devenir des lieux effectifs de décolonisation du savoir et des narrations ? Qui parle et qui parle à qui ? Et comment ? Au lieu d’être un musée confiné à l’exclusive conServation, il devrait se dédier davantage à la conVersation, dans un forum où les objets nous parlent et où les gens se parlent.

From conServation to conVersation
The bet of the carte blanche 
Nanette Snoep, then director of the Grassi Museum für Völkerkunde zu Leipzig (2015-2019) and now head of the Rautenstrauch-Joest Museum – Kulturen der Welt in Cologne, looks back in this article on the exhibition “Megalopolis – Voices from Kinshasa”(2018) that she hosted in Leipzig and how its organisation was designed to give curators Eddy Ekete and Freddy Tsimba carte blanche. The difficulties inherent in the ethnographic museum’s organization, which is still dominant today, and the necessary and urgent participation of cultural actors from the countries from which the ethnographic collections originate, call for a structural revision of its functioning. How can museums become effective places for the decolonization of knowledge and narratives? Who speaks and who speaks to whom? And how? Instead of being a museum confined to exclusive conServation, it should be more dedicated to conVersation, in a forum where objects speak to us and people speak to each other.

Rythmanalyse des relations énergie-société-climat, par

Rythmanalyse des relations énergie-société-climat
Partant de la rythmanalyse de Lefebvre, j’examine l’énergétique et la constitution spatio-temporelle du rythme et la manière dont cela met en évidence l’enchevêtrement polyrythmique des flux d’énergie dans la vie quotidienne, ainsi que la relation entre la techno-énergie « artificielle » des systèmes énergétiques et les échanges énergétiques « naturels » des mouvements planétaires, des systèmes écologiques et du fonctionnement des organismes (y compris humains). Je développe une compréhension thermodynamique et matérialiste de l’énergie et du rythme, afin de présenter un certain nombre de propositions et d’explorer les implications pour la poursuite de stratégies de transformation à faible intensité de carbone à l’intérieur et à l’extérieur des systèmes d’énergie.

Rythmanalysis of  energy-societey-climate relationships
Drawing inspiration from Lefebvre’s rhythmanalysis, I consider the energetic as well as the spatiotemporal constitution of rhythm and how this brings into view the polyrhythmic interweaving of energy flows in everyday life, as well as the relationship between the “artificial” techno-energy of energy systems and the “natural” energetic exchanges of planetary movements, ecological systems and organisms (including humans). I follow a thermodynamic, materialist understanding of the energy and of rhythm, in order to outline a number of propositions about energy-rhythm relations and co-dependencies, and in order to explore implications that follow for pursuing strategies of low carbon transformation within and outside of energy systems.

La « part récupérable »
Entre les « mailles » du programme bioéconomique, par

La « part récupérable »
Entre les « mailles » du programme bioéconomique
La pensée de Nicholas Georgescu-Roegen adresse une question forte aux processus contemporains de transition énergétique. En quoi contribuent-ils à ralentir la « marche de l’entropie » ? Comment faire la différence entre les développements qui prolongent un modèle extractiviste, à fort impact sur l’environnement et le climat, et ceux qui contribuent à renouveler notre rapport aux ressources et à la terre ? L’article invite à poursuivre un geste théorique, engagé par Georgescu-Roegen, qui consiste à raisonner conjointement les liens entre énergie, matière et espace. Pour cela, il tire partie de l’idée simondonienne selon laquelle la mise au point des objets techniques procède moins par « rupture » que par récupération et réexploration d’états antérieurs. Cela attire l’attention sur la façon dont les expériences contemporaines de transition trouvent leurs appuis au travers d’échelles et d’héritages sociospatiaux multiples, et confèrent aux énergies investies par le passé un nouvel élan. De la même façon, tout n’aura pas été perdu si l’on sait retirer des aventures technologiques contemporaines vers les énergies renouvelables les éléments d’une nouvelle culture sociotechnique, qui concrétise un autre rapport aux techniques comme à la terre.

The “recoverable part”
Between the “meshes” of  the  bioeconomic program
The contemporary processes of energy transition are deeply challenged by Nicholas Georgescu-Roegen’s thought. Do these processes contribute or not to slow down the physical process of entropy ? How can we make the difference between the processes of transition that generate new impacts on the environment and the climate, and the ones that effectively contribute to reshape our relationships to the Earth and its resources ? The paper’s proposal is to continue, in the wake of a theoretical effort engaged by Georgescu-Roegen, thinking altogether the relationships between energy, matter and space. To do so, it gets inspiration from Simondon’s approach of the process of technical innovation, which last is less ruled by technological breakthrough but efforts to invent new developments from previous outdated technological assemblages and socio-geographical heritages. From this point of view, all the energies and materialities invested in the current processes of energy transition are not lost if we learn from their uncertain developements some lessons to steer the next experiments ones and make ourselves more conscious of our interrelations with Earth.

Lire et vivre dans les ruines : Tsing et Sebald, par

Lire et vivre dans les ruines : Tsing et Sebald
À partir du Champignon de la fin du monde d’Anna Tsing, ce texte interroge l’imaginaire résolument optimiste de découverte et de reconquête nourrie par l’attention à ce qui échappe à la destruction, propre à plusieurs travaux récents. Revenant sur la position du chercheur avide de nouveaux récits, soucieux également de ne pas les écraser sous des jugements déterminant a priori ce qui compte et ne compte pas, au risque de les étouffer, l’article invite cependant à ne pas négliger la dimension de perte associée aux catastrophes passées et en cours. À cet égard, il convoque d’autres voix, en dehors des sciences sociales, en particulier celle de l’écrivant allemand W.G. Sebald, lequel accorde une place très importante aux ruines et à la remémoration des mondes perdus, de ce qui a compté pour les disparus, tel l’inlassable effort caractérisant la vie au sein des milieux fragiles.

Reading and Living in the Ruins: Tsing and Sebald
Musing from Anna Tsing’s Mushroom of the End of the World, this article questions the resolutely optimistic imagination of discovery and reconquest nourished by the “arts of attention” to what escapes the destruction, promoted in many recent works. Returning to the position of the researcher eager for new stories, also anxious not to crush or stifle them under judgments determining a priori what should or should not count, the article invites us not to neglect the dimension of loss associated with past and ongoing disasters. In this regard, it calls in other voices, outside the social sciences, especially that of the German writer WG Sebald, who gives a very important place to the ruins and the remembrance of the lost worlds, of what counted for the disappeared, as a tireless effort characterizing life in fragile environments.

De la pluralité des fins du monde : les voies de la science-fiction, par et

De la pluralité des fins du monde :
les voies de
la science-fiction
Des effondrements, la science-fiction en recèle de nombreuses formes et pour une large variété de mondes. Considérer ces immenses productions de romans et de nouvelles, de films, de séries télévisées ou de jeux vidéo comme une simple manifestation d’anxiété ou de désespoir face à notre avenir serait très réducteur. Elles nous familiarisent avec l’éventualité du pire, dans la tradition des « dystopies » ou utopies négatives, mais elles nous permettent surtout d’accorder une visibilité aux conditions d’organisation de collectifs, aux dilemmes moraux pouvant résulter de certaines situations d’effondrement. Le genre SF propose des prototypes et prototopes du futur – de l’ordre de l’exercice de pensée, du dispositif expérimental nous plongeant, via des personnages, décors et situations inventées, dans les si humaines complexités de mondes potentiels de notre « à venir ».

Experiencing the Collapsological Plurality of Science-Fiction
Science-fiction contains many forms of collapsing, relative to a wide variety of worlds. To consider this immense production of novels and short stories, movies, television series or video games as a simple manifestation of anxiety or despair in the face of our future would be very reductive. They familiarize us with the possibility of the worst, in the tradition of «dystopias» or negative utopias, but they also allow to give visibility to the organizational conditions of collectives, to elaborate on moral dilemmas that may result from certain situations of collapse. The SciFi genre proposes prototypes and “prototopes” of the future—as thought-experiments, by plunging us, through characters, sets and invented situations, into the human complexities of potential worlds of our yet to come.

Le hasard clinique ou la crise de la rationalité médicale, par

Le hasard clinique ou la crise de la rationalité médicale
L’application médicale de la loi des grands nombres a longtemps effrayé les cliniciens pour sa potentialité à réduire le médecin à n’être « qu’une machine arithmétique » et le patient à n’être « qu’un individu pathologique moyen ». Les enjeux de la prise de décision clinique, qui répondent depuis le xixe siècle à une double exigence de soin et de connaissance ont ainsi engendré une crise de la rationalité médicale. La médecine clinique, en s’efforçant de rendre le hasard positif, a ainsi opposé l’art à la science. En considérant ce conflit dans l’histoire longue de la médecine, cet article en vient à questionner la numérisation de la décision médicale effectuée au moyen de l’I.A. et des big data, d’un point de vue épistémologique comme éthique.

Clinical probabilities or the crisis of medical rationality
The medical application of the law of large numbers has long frightened clinicians for its potential to reduce the physician to be “just an arithmetic machine” and the patient to be “only an average pathological individual”. The issues of clinical decision-making that have responded since the 19th century to a dual requirement of care and knowledge have thus generated a crisis of medical rationality. Clinical medicine, by striving to render chance positive, has thus opposed art to science. By considering this conflict in the long history of medicine, the article comes to question the digitization of the medical decision made by means of A.I. and big data, from an epistemological as well as ethical point of view.

La technique qui donne confiance, par

La technique qui donne confiance
L’exemple de
l’imagerie médicale
Faut-il craindre la technique comme un monstre qui dévorerait notre être et qui nous éloignerait du souci de nous-mêmes, en nous réduisant à ne plus être que ses objets ? Faut-il la craindre tout particulièrement pour la médecine qui se donne en confiance aux appareils et aux calculs, sans toujours imaginer à quelle opération de réduction, elle risque, ce faisant, de livrer malades et maladies ? Mais la technique n’est-elle pas d’abord un geste de notre part, un geste provisoire que nous faisons vers nous-mêmes, aussi maladroit puisse-t-il paraître ? Ce geste, l’avons-nous achevé ? Sommes-nous sûrs du sens et de la suite que nous voulons lui donner ? Parmi tous les lieux de technique en médecine qui appellent à réenvisager ces questions, il y en a un emblématique, celui de l’imagerie cérébrale, avec sa prétention à dire notre intimité, sa réalité de faiseuse d’images et notre jouissance à en nourrir notre imaginaire. Devons-nous être dupes ? Ne pouvons-nous voir la technique comme un moyen, non de nous figer, mais de nous chercher et de nous dépasser ? Un moyen de nous révéler, une confiance que nous nous donnons pour cette entreprise ?

The technique that builds confidence
The example
of medical imaging
Should we fear technique as a monster that devours our being and moves us away from our concern for ourselves, reducing ourselves to be nothing more than its objects? Should we fear it especially in the case of medicine, when it puts its trust in devices and calculations, without always imagining which operation of reduction it risks, doing so, to impose upon patients and diseases? But is not the technique first of all a gesture on our part, a temporary gesture that we make towards ourselves, as awkward as it may seem? This gesture, did we finish it? Are we confident about the meaning and the result we want to give it? Among all the places of technical medicine that call for a re-examination of these questions, there is one emblematic domain, that of brain imaging, with its claim to map our intimacy, its image-making reality, and our enjoyment to nourish our imagination with such representations. Should we be fooled? Can we not see technique as a means, not to freeze ourselves, but to seek and overcome ourselves? A way to reveal ourselves, a confidence we give ourselves for this company?

La mort aux trousses, par

La mort aux trousses
Médecine personnalisée et maintenance prédictive, trousse médicale
et trousse à outils
Dans le milieu aéronautique, il n’est pas impossible qu’un jour la médecine personnalisée soit utilisée pour évaluer la fiabilité des pilotes. La maintenance prédictive, sa sœur jumelle dans l’univers des objets, repose déjà sur le recueil et le traitement des données multiples des avions et des organisations. Médecine personnalisée et maintenance prédictive apparaissent comme des pratiques sociales participant à un double mouvement de rationalisation technique : celui du social entendu comme résultat d’une construction de soi et des autres, et celui du monde vécu sous l’effet de la « désintégrité » des humains. Le facteur humain deviendrait-il alors le critère dominant d’une société sécurisée ?

Prevention kits
Personalized medicine and predictive maintenance, medical kit and toolkit
In the aviation industry, it is not impossible that one day personalized medicine will be used to assess the reliability of pilots. Predictive maintenance, its twin sister in the world of objects, is already based on the collection and processing of multiple data of aircrafts and organizations. Personalized medicine and predictive maintenance appear as social practices participating in a double movement of technical rationalization: that of the social understood as a result of a construction of oneself and others, and that of the lived world under the effect of the « disintegrity » of humans. Would the human factor then become the dominant criterion of a secure society?

Evidence-Based Medicine et expertise clinique, par

Evidence-Based Medicine
et expertise clinique
L’Evidence-Based Medicine (EBM) est définie comme « l’utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient ». L’EBM met en œuvre des standards de qualité du plus haut niveau par le tri actif de toutes les études cliniques disponibles. D’un côté, elle remet en question le fondement des savoirs pratiques basé sur l’intuition, l’expérience clinique et le mécanisme des maladies. D’un autre, elle refuse l’autorité des experts et leurs recommandations. Si l’intention de l’EBM d’améliorer la pratique clinique est louable, elle ne peut résoudre la question cruciale de l’expertise clinique. En se concentrant sur les études cliniques, l’EBM oublie que le savoir clinique nécessite de rassembler plusieurs formes de savoirs. Dès lors, il manque à l’EBM une connaissance tacite, non formalisable, qu’elle rejette pour son absence supposée d’objectivité. L’expertise clinique comme incorporation de gestes à la fois intellectuels et techniques nécessite un travail de synthèse entre les connaissances implicites et explicites afin de revenir à son but : le soin au patient dans sa particularité.

Evidence-Based Medicine and Clinical Expertise
Evidence-Based Medicine (EBM) is defined as “the conscientious and judicious use of the best current data of clinical research in the personalized care of each patient”. EBM implements quality standards of the highest level by active sorting of all available clinical studies. On the one hand, it challenges the foundation of practical knowledge based on intuition, clinical experience and the mechanism of disease. On the other hand, it refuses the authority of the experts and their recommendations. While EBM’s intention to improve clinical practice is commendable, it cannot solve the crucial question of clinical expertise. By focusing on clinical studies, the EBM forgets that clinical knowledge requires bringing together several forms of knowledge. Therefore, the EBM lacks a tacit, non-formalizable knowledge, which it rejects for its supposed lack of objectivity. Clinical expertise as an incorporation of both intellectual and technical gestures requires a synthesis between implicit and explicit knowledge in order to return to its purpose: the care of the patient in his particularity.

De la vision médiate en clinique : l’échostéthoscopie, par

De la vision médiate en clinique
L’échostéthoscopie
La clinique est ce rapport singulier d’un malade qui se plaint et d’un médecin qui l’écoute, pour le soulager, le guérir. Mais elle traverse une période de crise. On annonce même sa mort prochaine ! Étrangement, des progrès technologiques viennent aujourd’hui à son aide, l’incitant à rebondir. Deux cents ans après le stéthoscope, la vision médiate par échographie portable devient réalité et entre en scène pour sonder le corps malade « à son chevet ». Ce visible virtuel émanant de l’examen clinique se fait ainsi visible pour le clinicien, les médecins et malades en général, parce que les images peuvent se partager. C’est pour le clinicien prendre possession d’un espace jusque-là imperméable : la vision ne connaît plus d’interdit, mais n’affirme sa puissance que si elle pénétrée par une belle clinique.

Mediated vision
in the clinical gaze
Echostethoscopy
The clinical relation is the singular encounter between a patient who complains and a doctor who listens, in order to relieve and cure. But it is going through a period of crisis. One even announces his impending death! Strangely, technological advances are now coming to its rescue, prompting it to bounce back. Two hundred years after the stethoscope, the mediated vision by portable ultrasound becomes reality and enters the stage to probe the sick body “at his bedside”. This virtual visible from the clinical examination becomes thus visible to the clinician, doctors and patients in general, because the images can be shared. That means for the clinician to take possession of space that was impermeable until there: the vision penetrates beyond old barriers, but it will only assert its full power if it is permeated by a clinical relation restored to its true beauty.

L’Europe dans les strates du monde numérique, par

L’Europe dans les strates du monde numérique
Les différentes institutions européennes sont nées pour résoudre les problèmes de la production du stade avancé du capitaliste ainsi que de son armature géopolitique. Plus qu’un régime d’accumulation, c’est d’abord une infrastructure – au sens marxiste vulgaire – qui permettait une production et une consommation industrielles en Europe et un commerce inégal avec le Sud. Mais que se passe-t-il si ce n’est même plus du capitalisme, mais un nouveau mode de production? Celui qui extrude hors de lui-même une infrastructure très différente, à une échelle planétaire? La question se pose alors de savoir si les anciennes infrastructures institutionnelles de l’Europe peuvent être adaptées à cette nouvelle réalité économique et politique, celle d’un Stack informationnel caractéristique du capitalisme de plateformes.

The European Stack
The various institutions of Europe came into existence to resolve the problems of late-stage capitalist production and its geopolitical armature. More than a polity, it became an infrastructure—in the vulgar Marxist sense—that made possible industrial production and consumption within Europe and unequal trade with the global South. But what if this isn’t even capitalism any more, but a new mode of production? One that is extruding a very different infrastructure out of itself on a planetary scale? The question then becomes as to whether the old infrastructures of Europe can be adapted to a new political economic reality—the Stack theorized by Benjamin Bratton as the “accidental megastructure” of digital globalization.

Quels droits pour les outre-mer(s) européens ?, par

Quels droits pour les outre-mer(s) européens ?
Avec le Brexit, la France est devenue le pays européen qui possède le plus d’héritages coloniaux sur la planète: 6 pays d’outre-mer (PTOM) dont la Polynésie, où Oscar Temaru (indépendantiste élu 6 fois président) vient d’accuser la France à la Cour Pénale internationale de crime contre l’humanité pour les 193 essais nucléaires (de 1960 à 1996) ; et 6 régions ultra-périphériques (RUP) dont la Guyane qui, depuis le mouvement social de 2017, connaît un débat citoyen pour un changement de statut ainsi qu’une forte mobilisation contre les forages de Total et le consortium russo-canadien de la Montagne d’or, soutenue par le candidat amérindien d’Europe Écologie-les Verts.

What rights for European overseas territories?
With Brexit, France has become the European country with the largest colonial legacy on the planet: 6 Overseas Countries (OSCs), including Polynesia, where Oscar Temaru (independentist elected 6 times President) has just accused France at the International Criminal Court of Crimes Against Humanity for the 193 nuclear tests (from 1960 to 1996); and 6 Ultra-Peripheral Regions (UPRs), including Guyana, which, since the social movement of 2017, is experiencing a citizen debate for a change of status and a strong mobilization against the drilling of Total and the Russo-Canadian consortium of the Golden Mountain, a mobilization supported by the Amerindian candidate of Europe Ecology the Greens French party.

Multitudes