En quelques années, la mailing list < nettime-1 > est devenue un « lieu » incontournable de la contre-culture des réseaux européenne et internationale. Avec aujourd’hui près de 1000 inscrits, elle est un espace privilégié de débats et de confrontations, où se rencontrent universitaires et hacktivistes, cyberféministes et néo-artistes, militants de la cause des sans papiers du monde entier et combattants des libertés digitales.
Processus fluide et vivant de discussion, où se mêlent articles, informations, commentaires, essais, lettres, manifestes, appels, interviews ou propositions d’initiatives comme expression d’une culture vivante qui parcoure d’Est en Ouest, mais aussi de Nord en Sud, les réseaux. Mais < nettime > se veut plus qu’un simple média électronique. « Subjectivité collective sans identité précise », certes, la liste entend jouer le rôle d’un espace d’élaboration pluriel, multiple, polymorphe et polyphonique qui contribue à un processus collectif de pensée – le « netcriticism » -, sorte de pragmatisme radical, qui se veut aussi un radicalisme pragmatique , dans l’approche de « l’ère de l’information. »
Au fil du temps et des rencontres (les ZPK), des bulletins imprimés et des livres, dans les flux quotidiens des e-mails, une foule de sujets sont abordés : de l’état de l’art contemporain au travail immatériel, des initiatives d’information libre dans Belgrade sous en état de siège à la solidarité avec les Indiens du Chiapas, de la cryptographie au logiciel libre.
Cet espace anglophone, qui connaissait déjà une extension néerlandaise sous le nom de < nettime-nl >, tente une percée sur les terres virtuelles de la francophonie: à l’automne a donc timidement été lancé à Paris l’initiative de < nettime-fr > dont nous reprenons ici la présentation.
ARIS PAPATHÉODOROU
Présentation. < NETTIME > n’est pas simplement une liste. < NETTIME > s’efforce de constituer un discours international, connecté, qui ne soutient ni l’euphorie technologique de mise aujourd’hui (et qui consiste surtout à faire vendre), ni n’entérine ce pessimisme technologique cynique si souvent étalé par les intellectuels et les journalistes appartenants aux anciens médias, et qui dissertent sur les nouveaux médias sans trop comprendre ce que ceux-ci veulent dire en temps que formes originales de communication. Tout en gérant cette liste, le collectif de < NETTIME > continuera de produire des livres et des recueils de textes, ainsi qu’un site web dans diverses langues afin qu’une critique emmenante du réseau soit apte à circuler aussi bien en/qu’hors-ligne. < nettime > est une liste légèrement modérée.
Historique. Le collectif de < NETTIME > vit le jours au printemps de 1995. La première rencontre sous le nom de < NETTIME > eu lieu en juin 1995, à la Biennale de Venise, dans le cadre de la manifestation « Club Berlin ». La liste elle-même démarra en septembre. Un premier recueil de textes (ronéotypés) apparut en janvier 1996, le deuxième à l’occasion de la conférence « The Next Five Minutes », et il y en eut encore deux par la suite. Ceux-ci constituèrent les « Zentral Kommite Proceedings » (ZKP 1-4). La liste organisa sa première propre conférence en mai 1997, à Ljubljana (« The Beauty and the East »). Finalement l’anthologie de < nettime >, Read Me! Asii Culture and the Revenge of Knowledge, un livre de 556 pages fut publié par Autonomedia à New York en 1999 (ISBN :1570270899)
Abonnement. Pour vous abonner (gratuitement) à < NETTIME-FR > envoyez un message électronique à nettime-fr-request@ada.eu.org avec le mot « subscribe » dans le sujet.
Pour la liste < NETTIME > en anglais : majordomo@bbs.thing.net avec « subscribe nettime-1 » dans le corps du message)
Texte original: Geert Lovink, Pit Shultz (février 1996)
Cette version: Ted Byfield et Felix Stalder (juillet I999)
Traduction et léger remaniement par Patrice Riemens (octobre 1999)