Insert : Autour du livre de Jacques Sapir : Les trous noirs de la science économique

Les “trous noirs” : de l’équilibre général à la “nouvelle économie”

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Selon Ghislain Deleplace Jacques Sapir reproche à la science économique un manque de cohérence interne dû à la domination de la théorie de l’équilibre général qui ne prend pas compte de la réalité économique et en particulier le comportement des acteurs économiques individuels, ce qui constitue le programme de recherche de la nouvelle économie.Qu’est-ce que Jacques Sapir n’aime pas ? La théorie de l’équilibre général

Cette partie de l’ouvrage, qui correspond à peu près à l’introduction et au chapitre 1, me semble pouvoir être résumée en quatre points : a) L’état actuel de la théorie économique constitue une imposture, au sens où les économistes ne sont pas capables de démontrer ce qu’ils prétendent établir : il y a tromperie sur la marchandise. b) La faiblesse principale de la théorie économique est son manque de cohérence interne : elle énonce des propositions qui sont le plus souvent contradictoires entre elles. c) Cette faiblesse a pour origine la domination d’un corpus théorique, la Théorie de l’équilibre général (ci-après TEG), dont l’origine remonte à Léon Walras (1834-1910). d) Les économistes sont parfaitement conscients de cette faiblesse, en tout cas les meilleurs d’entre eux ; on peut le vérifier en lisant la littérature académique anglo-saxonne.

Il se trouve que je suis en complet accord avec ces quatre points ; et cependant j’éprouve une certaine gêne vis-à-vis des positions de JS. Reprenons donc ces points, dans l’ordre inverse.

d) Si les économistes savent, pourquoi ne le disent-ils pas ? La réponse de JS est : parce qu’ils n’y ont pas intérêt. En quoi ? Je pense que son explication relève de la théorie du complot et je proposerai pour la résumer la fable suivante. Les économistes sont une armée d’eunuques au service d’un calife, l’économie de marché. Ils connaissent leur infirmité et ils savent qu’elle les condamne à servir un maître ; ils en tirent avantage en influençant ce maître, et d’ailleurs les meilleurs des eunuques deviennent grand vizir. Mais en secret, et la lecture de leurs écrits ne laisse aucun doute là-dessus, ils rêvent de renverser le calife et d’instaurer à sa place une dictature totalitaire. Pour les sujets du califat il n’y a qu’une solution : un coup de balai qui les débarrasse et des eunuques et du calife, et instaure le débat démocratique. Peut-être par naïveté ou solidarité de caste, cette explication me gêne. JS aime bien Frank Hahn[[Économiste anglais, né en 1925, auteur en 1971 avec Kenneth Arrow de l’ouvrage de référence sur la TEG, General Competitive Analysis. Il a notamment mené des recherches sur la stabilité de l’équilibre général concurrentiel et l’intégration de la monnaie. Soucieux de rigueur analytique, il a aussi critiqué le manque de fondements théoriques de l’ultra-libéralisme prôné par les gouvernements conservateurs britanniques dans les années 1980 et 1990. Cf. aussi Monnaie et inflation, Paris : Economica, 1984., et il cite abondamment un ou deux de ses essais critiques. Hahn connaît son affaire et montre de l’intérieur les limites de la TEG. On pourrait aussi s’appuyer sur Gérard Debreu[[Économiste français, né en 1921, qui, conjointement avec Kenneth Arrow, a démontré en 1954 l’existence d’un équilibre général concurrentiel. Il est l’auteur de Théorie de la valeur (1959 ; réédition : Paris, Dunod, 2001), qui a fixé les caractéristiques essentielles d’une analyse axiomatique de l’équilibre d’une économie de marché. et sur Kenneth Arrow[[Économiste américain, né en 1921, qui, outre les travaux déjà mentionnés dans les notes précédentes, a développé la théorie des choix collectifs et est un des pionniers de la théorie de l’information (cf. Théorie de l’information et des organisations, Paris : Dunod, 2000).. Mais enfin, il est difficile de leur contester une intégrité intellectuelle : ils croient vraiment que la TEG est le seul ” camp de base ” de tout programme de recherche en théorie économique, et la mise en évidence de ses limites en fait partie. S’ils sont des mercenaires, c’est plus à la manière de Voltaire auprès de Frédéric de Prusse, ou de Diderot auprès de Catherine de Russie, que des Circassiens servant les Abbassides.

c) Cela nous amène à la critique de la TEG, telle qu’elle apparaît dans le chapitre 1 de l’ouvrage de JS. L’important se situe dans la critique de fond que JS adresse à la TEG : celle-ci est accusée de ne pas rendre compte de la réalité économique, avec ses externalités, ses irréversibilités, ses discontinuités, ses imperfections, ses incomplétudes, etc., qu’elle élimine soit par des postulats soit par des hypothèses pourtant démenties par les tests statistiques.
Autrement dit, JS reproche à la TEG de ne pas être assez générale : ” Un système complet de marchés parfaits, s’il existait, permettrait une commensurabilité parfaite. On pourrait raisonner comme dans une économie où il n’existe qu’un seul bien et un seul service productif. C’est très exactement le système de l’économie de David Ricardo avec un seul type de capital, la terre, un service productif, le travail manuel, un bien, le blé. La question de savoir si certaines hypothèses de la TEG n’ont pas justement pour fonction de nous ramener à ce modèle ultrasimple vaut d’être posée. Le problème est que Ricardo ne se berçait pas d’illusions quant à la valeur heuristique de son modèle. Il lui avait permis de déterminer la nature précise de la rente foncière, et c’était tout ” (p. 88). On appréciera l’évaluation de Ricardo, réduit à un théoricien de la rente. Mais il est troublant de constater que cette critique d ‘ “ultra-simplisme ” adressée à la TEG est exactement celle que font les partisans de la ” nouvelle micro-économie “, qui peuplent depuis 20 ans les mêmes revues académiques anglo-saxonnes dont JS tire les autocritiques d’il y a 30 ans…
Quel est l’immense mérite de la TEG, de Walras à Arrow et Debreu ? Précisément d’être générale, c’est-à-dire d’avoir affronté la question fondatrice de l’économie politique : quelles sont les interrelations entre les parties du tout (qu’on appelle ces parties ” marchés “, ” branches “, ” secteurs ” ou ” classes “) ? Or c’est précisément cela que la ” nouvelle micro-économie ” abandonne aujourd’hui, au profit de l’étude des externalités, des irréversibilités, des discontinuités, des imperfections, des incomplétudes, etc. Dans ce qu’elle a de général et qui la relie à l’histoire de la pensée économique depuis deux siècles et demi, la TEG ne domine plus : elle n’intéresse (malheureusement) plus personne !

b) Venons-en donc au problème de la cohérence de la TEG. Quelle est la principale critique qu’adresse JS à la TEG sur ce plan ? De ne pas être une théorie ” subjectiviste “, qui seule
” considère des acteurs conscients et non des automates, mais aussi des acteurs qui sont irréductiblement incapables de percer totalement le voile d’incertitude qui plane sur toute action humaine d’envergure. C’est ce point qui unit tout à la fois Keynes, Hayek, Marx, Schumpeter et les institutionnalistes américains, et qui les sépare aussi, et radicalement, de la tradition néo-classique. Ces acteurs réagissent aux contraintes du monde réel, mais ils le font à travers des perceptions et donc par l’entremise de leur subjectivité. Cette dernière est, dans une large mesure, le produit des différents contextes collectifs au sein desquels ces acteurs évoluent ” (p. 42). Refusant le subjectivisme pour la description d’automates, la TEG se heurte sans cesse selon JS à la réalité, et ses vaines tentatives pour intégrer des comportements moins irréalistes débouchent sur des contradictions : la TEG est incohérente parce que fondamentalement irréaliste.
On observera que c’est un vieux reproche fait aux économistes par ceux qu’intéressent les comportements des individus en société. Les économistes universitaires français du XIXè siècle reprochaient à Ricardo de traiter les hommes comme des chapeaux, et ils avaient raison : la théorie de Ricardo est bien une ” production de marchandises par des marchandises “. Pierre Bourdieu fait aussi ce reproche aux économistes modernes, mais là il a tort : les partisans de la ” nouvelle micro-économie ” ou de la ” nouvelle macro-économie ” lui répondent à juste titre qu’ils cherchent exactement (et mieux) la même chose que lui.
Quel est le problème de la TEG avec l’agent individuel ? Non pas qu’elle doit supposer que c’est un automate pour être logiquement cohérente, mais qu’elle est incohérente même si c’est un automate. Tous les résultats obtenus par la TEG découlent d’une analyse en termes de ” demande excédentaire agrégée ” sur chaque marché (la différence entre la demande totale et l’offre totale d’une marchandise, obtenues par agrégation respectivement des demandes et des offres individuelles). Ce n’est pas en soi condamnable : on pourrait soutenir que les quelques rares résultats qu’a obtenus l’économie politique depuis sa formation l’ont été au niveau agrégé, précisément en raison de sa question fondatrice sur les interrelations entre les parties du tout. La difficulté rencontrée par la TEG est qu’elle veut aussi établir que ces demandes excédentaires agrégées résultent de comportements individuels, même décrits de façon simplifiée. Et les autocritiques formulées par ses meilleurs partisans dans les années 1960 et 1970 ont montré qu’elle n’y parvient pas.
L’incohérence interne de la TEG réside dans l’impossibilité logique d’interpréter une économie de marché comme une économie décentralisée. C’est d’ailleurs ce qu’écrit JS. Mais il en est ainsi, non pas, comme il le croît, parce que les hypothèses de la TEG sur les comportements individuels sont simplistes, mais parce que son analyse des interrelations entre marchés exclut l’individu, même réduit à sa plus simple expression de maximisateur sous contrainte[[Pour plus de précisions, cf. G. Deleplace, Histoire de la pensée économique, op. cit., pp. 343-351. .

a) Qu’à cela ne tienne : il y a bien imposture. Certes, mais pas où JS la situe. On ne peut pas reprocher à la TEG de prétendre expliquer la réalité ou donner des recettes d’optimalité. Il y a certes encore de ses partisans qui disent le faire, mais de moins en moins et d’autant moins qu’ils sont jeunes : qui a envie de conduire une ambulance, quand s’offrent les formes hardies des coupés de la ” nouvelle micro-économie ” ? Et pourtant le caractère normatif de la TEG est toujours bien présent, dans la façon dont s’élabore cette ” nouvelle micro-économie ” : la TEG repose sur des hypothèses certes restrictives, mais chacune de ces hypothèses définit un champ de recherche dont l’exploration consiste à lever progressivement ces restrictions. Pour les ” nouveaux micro-économistes “, aucune limite ne doit être imposée a priori, pourvu que l’on respecte une règle absolue : le comportement de l’agent individuel doit être au cœur du dispositif de recherche. Tout enrichissement de ce comportement est le bienvenu, et donc aussi toutes les bonnes volontés. Et on a d’autant moins à craindre les effets pervers pour l’analyse des interrelations entre marchés en concurrence parfaite qu’on ne parlera plus ni d’interrelations entre marchés ni de concurrence parfaite.
Dans ce qu’elle a de général, la TEG a été embaumée et mise dans un cercueil de cristal, mais c’est elle qui, par son immobilité même, norme le territoire auquel elle ne s’est jamais vraiment intéressée : celui des comportements économiques individuels.

Qu’est-ce que JS aime ? Friedrich von Hayek et Joseph Stiglitz

Un index des noms a ceci d’utile qu’il permet de vérifier l’impression qui ressort de la lecture d’un ouvrage. À l’applaudimètre du nombre de références, ceux qui viennent en tête chez JS sont, parmi les anciens (et de loin) Friedrich von Hayek, et parmi les modernes (à égalité) Frank Hahn et Joseph Stiglitz[[Économiste américain, né en 1943, chef de file de la ” Nouvelle économie keynésienne “. Ses travaux portent sur les conséquences (telles que la ” sélection adverse ” et le ” hasard moral “) de l’information incomplète et de l’incertitude sur l’équilibre de marché et le bien-être collectif. Cf. son manuel Principes d’économie moderne, Bruxelles : De Boeck, 1999. . Ce palmarès n’a rien d’infamant, mais il est curieux dans un ouvrage dont le chapitre central porte sur la monnaie. Si, comme on l’a dit plus haut, Hahn a consacré une grande partie de ses travaux à la monnaie, c’est pour l’intégrer dans la TEG, que JS rejette. Quant à Hayek et à Stiglitz, force est de constater, sans vouloir tomber dans la provocation, que ce ne sont pas des théoriciens de la monnaie.

Tout résumé en une ligne d’un auteur aussi considérable que Hayek a un côté dérisoire, mais enfin un fil directeur de ses travaux en économie est : tout le bien vient du marché, et tout le mal de la monnaie ; et sa conclusion : la monnaie devrait procéder du marché. On pourrait donc croire que Hayek est un théoricien de la monnaie. La controverse du début des années 1930 entre Hayek, Keynes et Sraffa, que JS évoque dans son chapitre 2, a cependant montré que les dysfonctionnements dont Hayek attribue l’origine à la monnaie bancaire ne sont rien d’autre que des processus réels d’ajustement tout à fait normaux dans la théorie néo-classique ; la monnaie n’a en fait aucun rôle dans cette analyse, ce que souligne Sraffa : ” Ce qui est arrivé [chez Hayek est simplement que, comme la monnaie a été complètement ” neutralisée ” dès le début, il n’y a pas la moindre différence selon que sa quantité augmente, baisse, ou est simplement constante ; au même moment un élément étranger, sous la forme du pouvoir supposé des banques de fixer la façon dont la monnaie est dépensée s’est glissé dans l’argumentation et a fait tout le travail. Comme le dit Voltaire, on peut tuer un troupeau de moutons par des incantations, plus un peu de poison “[[P. Sraffa, ” La théorie du Dr. Hayek à propos de la monnaie et du capital ” (1932, traduit dans Cahiers d’économie politique, n° 9, automne 1984, p. 12). Sur cette controverse, cf. G. Deleplace, Histoire de la pensée économique, op. cit., pp. 247-256.. Hayek est donc bien l’anti-Keynes, et non son frère ennemi : il a (peut-être) une théorie du marché, mais non de la monnaie.

Quant à Stiglitz, il annonce dans un article de 1988 : ” Ce n’est pas la monnaie qui fait tourner le monde, mais le crédit “. Il n’y a pas de théorie de la monnaie dans la ” Nouvelle économie keynésienne “, seulement une théorie du crédit, ce qui n’est pas la même chose. Le concept de monnaie répond à la question : en quoi compte-t-on et comment paie-t-on ? Celui de crédit est une réponse à la question : comment obtient-on le moyen de paiement ? Ces deux questions sont bien sûr liées, et toute la difficulté réside dans l’analyse de ce lien. La théorie du crédit chez Stiglitz est une théorie du marché du crédit ; un marché certes imparfait mais un marché quand même. Or jamais la théorie économique n’a été capable jusqu’à aujourd’hui de traiter la monnaie à partir du marché ; c’est d’ailleurs l’une des autocritiques de Hahn dans le cadre de la TEG, et ce n’est pas faute de sa part d’avoir essayé. Alors si l’on veut comme Stiglitz faire une théorie du marché du crédit, il vaut mieux oublier la question de la monnaie. En privilégiant le terrain des fondements micro-économiques de la macro-économie monétaire, les ” Nouveaux keynésiens ” ont déserté le terrain, balisé par Keynes, des fondements monétaires de la macro-économie[[Pour plus de précisions, cf. G. Deleplace, Histoire de la pensée économique, op. cit., pp. 423-427..
Mais alors que faire ?

Que veut faire JS (sur la monnaie et en économie) ?

Sur la monnaie, il faut selon JS éviter deux périls symétriques : la négation de la monnaie, c’est-à-dire le travers de la TEG ; ” l’essentialisme monétaire “, qui considère la monnaie comme le lien social. Une source de cette déviance est la ” dimension prophétique ” du traitement de la monnaie chez Marx, bien qu’un ” usage analytique ” de ses thèses soit possible.
Comment alors procéder ? Il faut selon JS ” prendre la monnaie au sérieux “, faire ” une théorie réaliste de la monnaie “, et pour cela s’appuyer sur des ” critiques [qui se sont glissées dans les interstices du carcan de l’orthodoxie néo-classique ” (p. 207). Alors sont passés en revue les ” actifs spécifiques “, les ” limites du calcul économique “, ” l’incomplétude des libertés de transaction “. Mais, comme Hayek ou Stiglitz, JS parle là de la relation marchande et de ses substituts ou compléments (le réseau, la hiérarchie), jamais de la monnaie, qui pour lui est un simple synonyme de la relation marchande. La fécondité supposée de cette démarche est d’ailleurs illustrée par une explication de la … démonétarisation récente de la Russie. On était habitué aux économistes orthodoxes qui cherchent à dériver la monnaie d’une théorie de l’échange réel ; JS fait encore mieux : il ne parle pas de la monnaie, ce qui est le plus sûr moyen de ” repenser le troc ” (p. 216).
Que faire en économie ? À quatre pages de la fin de l’ouvrage, JS nous livre enfin sa définition de la discipline économique : ” l’économie étudie comment, en rapport avec leur environnement, des acteurs libres produisent, consomment et échangent des richesses, et pourquoi et comment ils choisissent pour ce faire, à travers des oppositions et des confits, certaines solutions aux dépens d’autres ” (p.282). On est rassuré ! À la p. 125 on avait lu, sous le titre alléchant ” De profundis equilibriae ” : ” Il faut alors revenir à la question de base, qui est celle de la décision économique. Dans un univers de rareté et donc de choix sous contrainte, comment peut-on prendre des décisions et surtout comment peut-on comparer entre elles les décisions et leurs effets, avant même de les avoir subis ? “. On avait eu peur d’une réminiscence de la définition classique de Lionel Robbins. JS la cite p. 382 ( “la science qui étudie le comportement humain comme relation entre des fins et des moyens rares et susceptibles d’utilisations alternatives “), mais c’est pour rejeter cette ” vision réductrice “, avant de proposer sa propre définition, dans laquelle ” des acteurs libres ” ” choisissent ” certes des ” solutions ” pour ” produire, consommer et échanger “, mais ils le font ” en rapport avec leur environnement ” et ” à travers des oppositions et des conflits “. Cela n’a évidemment rien à voir…

En définitive, le programme de recherche de JS est d’étudier le comportement de l’agent individuel confronté au choix en incertitude car plongé dans un monde complexe marqué par la limitation de la connaissance et par l’hétérogénéité. Il s’agit alors pour lui de montrer que cette complexité suscite des réponses variées à ce problème de choix, qui passent par des règles et des institutions spécifiques et transitoires. Ce programme de recherche fait aujourd’hui l’objet d’un grand respect dans la science économique, puisque c’est celui de la ” nouvelle micro-économie “.