Traiter de la famille (et des rapports sociaux de sexe) conduit non seulement à mettre en lumière la polysémie des mots public/privé [[ Le terme privé recouvre aussi bien la sphère de l’intime que celle du domestique, de la croyance religieuse ou encore de l’économie privée opposée à l’économie étatique, pour n’évoquer que quelques aspects des définitions véhiculées par le sens commun., mais aussi le flou des frontières entre sphère publique et sphère privée, comme l’ont bien montré diverses contributions féministes à l’échelle internationale [[ Pour la partie anglo-saxonne, voir notamment les réflexions de Philips (1991) Okin (1991), Fraser (1992) et Benhabib (1992) sur ce sujet. Pour la partie française, voir notamment Collin (1986), Perrot (1986) et Lamoureux (1989)..
On observe un glissement continu d’une sphère à l’autre, et il s’avère parfois impossible de définir l’une ou l’autre de manière précise, tant le privé se superpose au public et vice versa. On se trouve confronté à un processus de circulation (voir Fraisse dans ce numéro) amplifié par les changements intervenus sur le plan social et politique au cours des dernières décennies. D’où l’importance de redéfinir ces termes, de repérer l’existence de nouvelles frontières, et de voir à quel niveau elles se situent.
Le privé et la sphère reproductive
Selon l’idéologie libérale, le privé est défini comme un lieu de liberté, exempt de l’ingérence de l’Etat. Les mouvements féministes des années 1970 ont toutefois dévoilé la dimension politique du privé, en tant que lieu de la domination du corps des femmes et d’exploitation du travail gratuit de reproduction. Ce constat sous-tendait le slogan « le privé est politique ». Il fondait aussi l’exigence que les choix, en matière de reproduction, cessent d’être soumis aux diktats de la loi ou aux interdits prononcés par d’autres, pour devenir des choix individuels des femmes elles-mêmes.
La reproduction est généralement considérée comme relevant du privé par excellence. Dans l’acception commune, corps et famille appartiennent au privé. Mais la famille, sa structure, les rapports personnels en son sein ont toujours été réglementés publiquement. Pendant longtemps, la gestion de ces rapports fut déléguée par l’Etat au chef de famille (de sexe masculin). La mise en évidence des intérêts souvent divergents entre hommes et femmes et de l’existence d’un conflit entre les sexes a ébranlé cet état de fait, bouleversant par là même l’approche traditionnelle quant à la relation public/privé. Les rapports entre individus d’une même famille, notamment, se sont vus davantage réglementés.
Un exemple emblématique de ces transformations a trait à la question du corps. On sait que l’habeas corpus instauré au XVIIe entendait marquer la défense des libertés individuelles contre la puissance du souverain et de l’Etat. En ce sens, il incarnait le privé, opposé au public. Toutefois, la frontière entre public et privé apparaît historiquement des plus problématiques lorsqu’on tient compte des interdits en matière de contraception et d’avortement – qu’ils passent par le contrôle des médecins, de l’Eglise ou de l’Etat. Il est vrai, que ces entraves à la liberté concernaient quasi exclusivement les femmes, illustrant le fait que le corps a toujours fait l’objet d’un traitement différencié, selon le sexe de l’individu concerné. Des entraves qui sont loin d’appartenir au passé, comme l’illustrent les décisions récentes, en Pologne, d’un Tribunal constitutionnel déclarant la liberté de choix irrecevable en matière d’avortement, et le vote majoritaire d’une Diète qualifiée « de gauche » contre la proposition d’un référendum sur cette question [[ C’est en 1993, au terme de quatre ans de procédures parlementaires, qu’a été décrétée, en Pologne, l’interdiction de l’avortement dans la quasi-totalité des cas, contre une opinion publique largement favorable à la juridiction antérieure (voir Heinen, Matuchniak-Krasuska 1992). . Reste que, pour le corps masculin, la frontière public/privé semblait garder son actualité.
Or les nouvelles technologies reproductives, et en particulier les derniers développements concernant la production d’embryons, mettent à mal cet attendu en insistant pour la première fois de façon aussi explicite et publique sur le rôle de l’homme dans la conception. Dans ce cas précis, non seulement des organes publics, étatiques et institutionnel (comités d’éthique, ordre des médecins), empiètent ouvertement sur la sphère dite « privée » des décisions d’un couple en matière de reproduction. Mais ils définissent en outre les rapports sociaux « justes » pour la reproduction en décrétant quelles sont les personnes ayant droit aux nouvelles technologies reproductives (couples hétérosexuels stables, exclusion des couples homos, possibilité de fécondation artificielle uniquement pour les femmes de moins de 50 ans). Ceci étant, il faut souligner que les nouvelles technologies reproductives recouvrent, là encore, des pratiques et des représentations fortement différenciées quant au contrôle exercé sur le corps de l’individu, en fonction de son sexe [[ Sur la question des NTR, de leurs évolutions techniques et du contrôle des corps, voir Laborie (1996a et 1996b)..
De leur côté, les récents procès intentés pour pédophilie en France et en Belgique (par-delà le jugement qu’on porte sur le traitement médiatique de la chose) sont sans doute, eux aussi, l’indice d’un glissement quant à la nature sexuée de l’opposition privé/public telle qu’elle était posée traditionnellement. Ils rompent en effet jusqu’à un certain point avec le fait que, dans un passé récent, seul le corps féminin était passible de sanctions de la part de la morale commune – voir le sens de la pudeur invoqué par les prêtres et auquel les juges faisaient appel dans leurs sentences, alors même que la liberté sexuelle des hommes était acceptée publiquement. Ces procès sont par ailleurs révélateurs d’un autre type de remise en cause dans la façon d’aborder les droits des individus, à savoir la reconnaissance des droits des enfants, jusque-là totalement occultés au nom, justement, de la séparation public/privé.
Le public, le social et l’Etat du welfare
Dans l’acception la plus courante, aujourd’hui, le public (par opposition au privé) a trait à l’Etat et à son administration. Ce terme renvoie à la gestion du social par l’Etat du welfare et à la fourniture de services essentiels, non seulement pour l’économie, mais pour la vie civile quotidienne. Parler des politiques sociales et publiques revient à évoquer tout à la fois le type de réponses apportées par l’administration étatique aux besoins de la société, le mode de redistribution des richesses, ou encore l’existence de garanties concernant les droits des familles et des individus.
A noter que, pour les femmes, certains services sociaux ont créé des espaces de liberté : ils ont été utilisés comme un élément de négociation pour obtenir un pouvoir social plus important. On a pu le vérifier aussi bien avec le développement des structures de prise en charge de la petite enfance qu’avec celui des consultori ou centres d’IVG qui ont accru leur degré d’autonomie en tant qu’individus.
Cela concorde d’ailleurs avec le postulat de la gauche, parfois présenté comme un axiome intangible, selon lequel l’Etat doit assurer l’essentiel de la socialisation (étatisation et socialisation sont bien souvent utilisés comme synonymes), dans la conviction que le caractère « universaliste » de la sphère de l’Etat constitue le meilleur atout pour définir une société « juste », ou du moins « plus juste » (Revelli 1995). Soulignons ici que l’idée de l’Etat comme garant institutionnel du principe d’égalité n’est pas l’apanage de la gauche. Les républicains de droite, en France comme dans d’autres pays, partagent un tel point de vue [[ Un récent document sur le thème de l’égalité émanant du Conseil d’Etat français (1997), organe où coexistent divers courants politiques) est très parlant à ce sujet. La responsabilité des instances étatiques et gouvernementales quant à l’application du principe d’égalité apparaît comme décisive dans ce texte, qui s’attarde notamment sur la question de la parité entre les sexes..
Toutefois, les transformations du mode de production (Lipietz 1996) et du contrat social lié à l’emploi tendent à soustraire une partie croissante de la population à la protection du welfare. Par ailleurs, les restrictions financières imposées dans le cadre du Traité de Maastricht pour réduire le déficit budgétaire impliquent un désengagement de l’Etat en matière de dépenses publiques, créant par là même un fossé croissant entre les attentes des individus et les prestations offertes par les structures du welfare.
Si l’on ajoute à cela l’insatisfaction fréquemment exprimée devant la rigidité de services sociaux « égaux pour tous » et ne répondant pas aux exigences singulières (que ce soit dans le domaine de l’instruction, de la santé, des transports ou du crédit), on comprend mieux l’écho rencontré par les propositions de la droite favorable au développement de l’assurance privée contre la prévoyance publique, aux cliniques privées plutôt qu’à un système de santé publique, à l’école privée (libre) plutôt qu’à l’école publique, etc.
On comprend également la popularité grandissante des organismes non étatiques, fournisseurs de prestations sociales qui relèvent de l’associatif ou du « do it yourself » en matière de services sociaux (banques du temps en Italie, crèches parentales en France, systèmes de garde individualisés pour les malades et les personnes âgées). Leur succès tient en grande partie à l’effort consenti pour répondre de façon pointue à des besoins qui varient d’un individu et d’une famille à l’autre. Or là encore, les frontières entre le privé et le public s’estompent ou se brouillent, faisant apparaître un social qui acquiert des caractéristiques nouvelles et qui n’est ni privé, ni étatique [[ Sur ce thème, voir le numéro spécial de Critical Social Policy (1997) qui traite des « quasi-marchés » et de la privatisation..
Comment apprécier une telle évolution ? D’un côté, la singularisation des réponses aux besoins individuels apparaît souhaitable. Le constat de faillite des sociétés de type soviétique dans le domaine social nous éclaire à ce propos sur les conséquences négatives, tant du point de vue de l’absence de qualité que de l’incapacité de répondre aux besoins, d’un modèle de services poussant jusqu’à l’extrême la logique de l’indifférenciation dans les prestations. Mais, de l’autre côté, on connaît les implications de la logique du marché en matière de prestations et de services sociaux quant à l’accroissement des inégalités sociales L’exemple des USA dans le domaine de la santé notamment est des plus parlants sur ce point : le caractère privé du système de soins – qui s’est vu aggravé avec la remise en cause du medicaid – interdit aux plus démunis de se faire soigner dans des conditions décentes. Le seul recours qui leur reste est de chercher de l’aide dans leur entourage, au premier chef dans la famille.
Le rôle de la famille
Dans l’articulation privé/public, la famille joue un rôle prépondérant. Présentée le plus souvent comme l’une des faces essentielles du privé, la famille est une instance polymorphe par excellente qui joue un rôle d’intermédiaire entre l’individu et l’Etat, et qui occupe de multiples fonctions. Nous en retiendrons trois, ici, pour éclairer notre propos.
Premièrement, la famille incarne le lieu de solidarité et de protection des individus contre l’ingérence étatique. Même si cette fonction, qui ressortit explicitement au privé, est moins sensible en régime démocratique que sous les dictatures de tous ordres [[ Sur le rôle de la famille comme lieu de refuge, comme source de résistance au pouvoir totalitaire ou autoritaire, et comme levier pour la constitution de mouvements d’opposition politique en Europe de l’Est sous le régime communiste, voir Heinen 1996., elle n’en garde pas moins son importance, surtout dans les phases de crise économique où la famille sert de refuge aux individus et où elle contribue à atténuer le poids des procédures bureaucratiques auxquelles nombre de ses membres (chômeurs, RMistes, etc.) se trouvent confrontés. On notera néanmoins que, pour les jeunes en particulier, cette fonction de la famille coexiste de façon conflictuelle avec d’autres formes possibles de socialisation (dont le phénomène des bandes d’adolescents dans les banlieues déshéritées fait partie).
Deuxièmement, la famille est indissociable du travail de reproduction accompli par les femmes (travail associé à la sphère du privé, même si l’on a vu plus haut que la réalité est beaucoup plus complexe). C’est en elle que s’inscrit historiquement la dépendance des femmes, sur le plan économique comme sur le plan social, en lien direct avec la prise en charge des personnes dépendantes, qu’il s’agisse de la socialisation primaire des enfants, ou des soins apportés aux personnes âgées et aux handicapés (une dimension, on le sait, qui a pris une importance accrue avec la crise du welfare et le désengagement de l’Etat). L’assignation des femmes aux tâches qui, de près ou de loin, relèvent du domestique est en effet au fondement des discriminations dont elles sont l’objet dans presque tous les domaines. Et cela se traduit jusque dans la nature de droits tels que le congé maternel/parental, ou le congé pour garde d’enfant malade. Ces droits sont le plus souvent présentés comme des droits individuels des femmes, alors qu’il s’agit bel et bien de droits s’adressant à d’autres à travers elles – en l’occurrence, le droit à l’éducation ou à la santé de l’enfant mineur dépendant [[ Il est vrai que le congé « parental » est aujourd’hui accessible aux pères dans de nombreux pays, mais on sait combien cette clause reste formelle dans la plupart des cas, faute de politiques visant explicitement à remettre en cause la division sexuelle du travail au sein de la famille, par des procédures incitatives qui s’adressent aux pères autant qu’aux entreprises.. En tout état de cause, la dimension privée des tâches effectuées au sein de la famille est tout sauf évidente.
Troisièmement, la famille constitue un biais pour la modulation de certains droits. Ce fut vrai historiquement pour les droits politiques, comme l’illustra le projet d’un vote familial dans les années 1930 en Europe, une logique que prolongent les propositions récentes de certains catholiques italiens [[ Il s’agit en l’occurrence du président de la région de Lonbardie, Roberto Formigoni et de Pierpaolo Donati, sociologue de son état (Del Re 1995). suggérant la création d’une institution qui représente la famille face à l’Etat, ou la bataille actuelle des associations familiales françaises contre la réforme du système d’allocations familiales. Au nom de la défense de la famille en tant qu’entité, ces dernières s’opposent à toute logique de redistribution des richesses qui priverait une minorité de familles de prestations mensuelles pourtant dérisoires au regard de leur revenu mensuel, mais ô combien symboliques à leurs yeux.
Le rôle d’intermédiaire que joue la famille entre l’individu et l’Etat se vérifie aussi pour nombre de droits sociaux de type individuel. Qu’on pense aux allocations sous condition de ressources, établies en fonction du revenu familial par personne, ou aux allocations dépendant d’une condition spécifique (orphelin, enfant unique, membre d’une famille nombreuse, femme au foyer, mère seule, veuve, etc.). Ce sont là autant de clauses qui dépendent directement du statut de l’individu dans la famille.
Dans un cas comme dans l’autre, faut-il le souligner, ce statut apparaît différencié selon le sexe de l’individu. On en veut pour preuve les recherches sur la pauvreté en Europe, lesquelles montrent que les procédures sur lesquelles s’appuient les systèmes de redistribution ont pour conséquence un degré de pauvreté plus élevé lorsque le chef de famille est une femme que lorsqu’il s’agit d’un homme [[ Voir à ce propos la recherche comparative de Mary Daly (1996) sur la Grande_Bretagne et l’Allemagne, ainsi que celle de Trifiletti (1997) sur l’Italie..
De ce qui précède, on relèvera que la famille, en tant que lieu où s’exerce le contrôle des fonctions reproductives, en tant que pourvoyeur de fonctions sociales et en tant qu’intermédiaire dans la définition de nombreux droits, représente un point nodal pour tout ce qui a trait à la « question sociale » (Castel 1995) – dont on pourrait dire en quelque sorte qu’elle la résume.
On est d’ailleurs en droit de s’interroger sur le rôle quasi exclusif de la famille en tant qu’intermédiaire face à l’Etat. Pourquoi la constitution de droits sociaux ne pourrait-elle pas passer par d’autres vecteurs « non publics », tels les réseaux associatifs, par exemple ?
On est également en droit de s’interroger sur le caractère soi-disant « privé » d’une instance qui apparaît comme un sujet public dans ses déterminants juridiques, et qui donne corps aux droits sociaux individuels – à condition toutefois, dans la plupart des pays, d’être enregistrée officiellement.
Là encore, néanmoins, on notera un déplacement dans la définition du privé/familial. Les récentes propositions du gouvernement français qui, s’inspirant de situations déjà adoptées dans d’autres pays d’Europe, projette de conférer des droits aux couples homosexuels, aux couples vivant en union libre ou dans des rapports choisis, identiques à ceux dont bénéficient les couples mariés, sont le signe de transformations sensibles – dans la législation comme dans les mentalités. On ne saurait en sous-estimer la portée quant aux délimitations des deux sphères dont il est ici question, et quant à la définition même de ce que le sens commun attribue au rapport public/privé.
Références
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