Icônes 6

De l’immeuble au bidonville(and back again)

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«Il voulut arriver»
Marc Aurèle
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Polke, Salinger, Zappa, les Japonais, les Indiens, La Mancha, les Chinois, El Bosco, les analphabètes, les hasards, que l’on veuille ou non, tout a à voir avec tout. Nous sommes un bloc de logement et une cannette de bière. Quelle circulation pour arriver jusqu’ici! Il y a ici une porte fermée. Je t’ai écouté chanter. Il arrive de tout pendant la journée. Avec la fraîcheur, je pousse mes chants ça et là. On n’y peut rien. Non, il faut absolument qu’il y ait une noce quelque part… non, non, moi le matin, je fais halte chez un vendeur de beignets qui se trouve dans la rue, je prends un café et j’y retourne. Des fleurs partout (des nénuphars jusqu’à ce maudit imprimé du sofa), capitalismes fleuris (…) et des vidéos de C…. La nuit, elle dort face au sofa avec C. et C. crache du tabac tandis que les enfants, mangent des pop-corn, comme dans les tableaux de la Galerie Thyssen[[Il y a là une réference a Carmen Cervera, vedette mariée au baron Thyssen – le propriétaire de la collection Thyssen dont le musée se trouve à Madrid.. Comme madame la baronne qui s’est mariée avec C. sur une montagne; jusqu’à ce que tout soit devenu très propre, comme dans l’art moderne. C’est peut-être pour cela que les bistrots sont si pleins de critiques. Des mouches dans le lait. L’art comme un tunnel souterrain, comme une machine à définir des moments. Des machines à paralyser des instants. Des machines à n’importe quoi. Les bouts des doigts2 doivent être en neige, c’est-à-dire, très froids, comme dans un congèla(r)teur[[Si le texte original porte bien : hel-arte, il y a un autre jeu de mots avec “el arte” [l’art.. Depuis un an et demi, on a vu se définir un certain style bidonville: «Entrez y voir» (CCCB), «Projet cha-cha-cha» (Cao), voyage à pied Cuenca-Castellón (Losilla), performances et fêtes diverses (Legazpi). La musique non-rythmique. Bâtissez-vous une baraque sur votre terrasse. Des baraques aérostatiques, des marteaux, des clous et titritione. «Un oeil, un doigt et deux jambes» – il reste à spécifier si elles sont faites pour marcher en avant ou reculer. Une fusée spatiale peut-être. Les jambes vont toujours à l’endroit juste et au moment juste. D’après Ortega, «il faut que les tableaux soient fades d’en haut, fades d’en bas et avec de la place sur les côtés». Les villes sont pleines de barques qui coulent leurs quilles dans l’asphalte. Ça va que ce ça n’aille pas ou que ça aille. On pourrait disposer les logements à des endroits stratégiques comme des monuments aux droits de l’homme, à l’union des peuples…

(traduit de l’espagnol par Marisa Pérez, Raúl Sánchez et Yann Moulier Boutang)