Pour déchiffrer la nébuleuse de la “pensée faible” italienne, s allons partir essentiellement des écrits de Vattimo, parce ce philosophe a eu le double mérite de fabriquer les instruments théoriques d’une telle idéologie en réinterprétant et en acclimatant en Italie la pensée de Nietzsche et de Heidegger et de gérer allégrement (et “énergiquement”) le succès éditorial académique de l’opération, in loco et à l’échelle Internationale[[En réussissant à combiner l’urbanisation herméneutique de la province Heidegérienne et la dissolution “édificatrice” de l’école analytique anglo saxonne, s surtout en exploitant le climat éthicisant qui a succédé aux grandes idéologies. . ité avec les thématiques proprement post modemes et déconstructionnistes, contre, ne me semble pas d’une grande importance.. En comparaison, les autres contributions ont un caractère subsidiaire (Rovatti et Del Lago, qui opèrent la convergence avec l’héritage existentialiste et phénoménologique de “Aut Auf) ou hétérogène (Perniola est plutôt un post modeme au sens de Baudrillard ou de Lyotard qui n’est pas un penseur “faible”).
Vattimo se manifeste d’abord dans les années 70 par une interprétation libérale (mais aussi, et de façon tout à fait valable, libertaire, dans le style de “Lotta Continua” où il luit alors) de Nietzsche (“Le sujet et le masque”, Milan 1974 ; “Les aventures de la différence , Milan 1980), en revalorisant la période qui sépare “Humain trop humain” et “Zarathoustra”; c’est cependant la définition du rapport à Heidegger qui est techniquement plus importante pour l’articulation de la pensée “faible”. Il vise en effet à constituer une ontologie herméneutique[[Voir l’excellente analyse de P. Vinci, “Quale Heidegger ?”, dans : “La ragione possibile”, le mai 1990, p. 59 et suivantes., dépassant le dualisme entre discours sur l’être et théorie de l’interprétation dans une tentative ambitieuse de thématiser explicitement l’être en termes de transmission et de messages à recevoir. Il considère donc I’herméneutique comme la forme de la pensée adéquate à la modernité et à sa fin, au signe post moderne de la réalité contemporaine. L’être coïncide avec son histoire : la post modernité est la dissolution nihilistique de l’être, son amoindrissement non seulement dans l’interrogation philosophique mais surtout dans le mode d’opérer de la science et des procédés techniques, dont l’artificialité rend problématique la notion même de réalité. Vattimo reprend ici ouvertement (et de manière acritique) Feyerabend et rejoint l’autocritique de Rorty.
Le fait de reconnaître que l’ensemble du monde historicoculturel dans lequel nous nous trouvons s’inscrit dans un processus de transmission est porteur de dissolution : la multiplicité idéale à travers laquelle est compris l’héritage historique ne fait qu’un avec la fragmentation pratique de la réalité mise en acte par la science technique. Si la condition de toute expérience coïncide avec les conditions de son époque, alors la post modernité devient lieu privilégié d’intelligibilité et d’annulation des liens matériels de domination. La révocabilité du fondement unitaire de l’expérience n’est pourtant pas un simple relativisme à la Gadamer ; le stade terminal de l’histoire de l’être se présente comme consumation sous le signe du “mou”, de l’instabilité, de la fragmentation post historique de la contemporanéité, donc comme accomplissement destinal du nihilisme. Le Ge Stell n’est pas une cage de fer, la trame de la société telle qu’elle est administrée, mais un effet d’ébranlement de tout présupposé voulant se poser en termes universels et totalisants. À partir de là, les catégories telles que la Verwindung, rémission de l’obstination métaphysique, l’être en tant que Gewesen, l’étant devenu (Geworaenheit), l’avoir été comme origine à laquelle est toujours possible de renvoyer la mémoire, enfin la pensée remémorante, l’Andenken le tout dans une dérive esthétique qui fait que Vattimo, à la différence de Heidegger, est dans la pluralité ontique sans plus s’interroger sur la totalité dans laquelle nous sommes immergés à partir de l’absence de l’être (voir surtout “La fin de la modernité” Milan 1985 , prennent un sens prééminent. Le raisonnement vattimien sur la consumation de l’être diffère radicalement de la pensée heideggérienne sur la différence, glissant plutôt sur le versant éthico politique de l’invitation à la tolérance.
Avec “La société transparente” (Milan 1989) Vattimo, partant d’une critique radicale de la transparence communicationnelle comprise comme variante de celle de l’histoire universelle du XIXe siècle, arrive à approuver de manière inconditionnelle la dissolution de la réalité dans les interprétations, les fables sans fondements, le prix étant qu’aucun des dialectes résultant de la rupture de la contrainte de l’unité du langage métaphysique ne peut vouloir s’arroger une identité de type universaliste et exclusive des autres, mais bien au contraire doit se savoir “faible”, partiel. L’importance prise par l’effet de dépaysement dans le moderne tardif à quoi se réfèrent aussi bien le choc typique de l’expérience métropolitaine pour Simmel et Benjamin que le Stoss, la secousse produite pour Heidegger par l’œuvre d’art, en tant qu’ouverture nouvelle, effective, historico-éventuelle de l’être exclurait toute réconciliation métaphysique et serait un rappel permanent de la contingence, une oscillation entre le lien fondateur et l’affaissement, l’exercice de la mortalité. On pourrait objecter que, d’une part, on ne produit pas de fabulations sans prétentions à dominer, et que d’autre part tous les jeux linguistiques, la science par exemple, ne peuvent pas se réduire à des variations entre des paradigmes également fondés, selon un modèle d’esthétisation généralisée de la vie.
Dit en termes plus vulgaires, essayez de sortir par la fenêtre en refusant le paradigme de la force de gravité. En réalité ce nouvel idéal devient un collectionnisme, un marché d’expériences qui font monde, qui créent de la communauté. L’exigence de tolérance réciproque, si utile et si profitable dans la vie quotidienne, se révèle peu opératoire quand entrent en jeu des discriminants radicaux, des nécessités de prendre parti au sens théorique et pratique. Le nihilisme actif semble avoir perdu chez Vattimo ses propres droits et la thématique nietzschéenne du conflit elle même est édulcorée au point de s’évanouir dans le flux ténu des différences. On urbanise non seulement la province heideggérienne, mais aussi le désert de Zarathoustra.
Ce n’est pas un hasard si Nietzsche avait tenté de mettre en garde les lecteurs de “Zarathoustra” contre l’éventualité d’une erreur d’interprétation par. banalisation, dans la partie IV par exemple, quand les hôtes, “les hommes supérieurs”, adorent l’âne, qui brait oui han et dit toujours oui au monde. Zarathoustra approuve dans un sarcasme et institue la fête de l’âne avec ces accents ambigus : “Seul celui qui est en train de guérir d’une maladie peut faire de ces inventions là ! c’est de bon augure… Et si vous la fêtez encore cette fête de Une, faites le aussi par amour de moi ! Et en souvenir de moi.”
L’interprétation de Deleuze (sur le présupposé que l’Éternel Retour doit être sélectif et non pas général comme dans les ritournelles d”‘orgue de Barbarie” des animaux “farceurs”) souligne l’équivocité de l’affirmation : il y en a une qui dit toujours oui mais ne sait pas dire non et une autre qui est précédée de la destruction active des valeurs établies et suivie de la destruction active de l’homme qui veut périr et être dépassé. L’affirmation de l’âne est du premier type. C’est un animal apparemment dionysiaque, mais en réalité chrétien, qui “se charge” de la réalité sans réussir à séparer la puissance du négatif des forces réactives ni à conférer directement un caractère négatif et destructeur au positif. L’affirmation qui dit non ne se mue pas en charge, elle est au contraire libératrice, elle soulage la vie de ses fardeaux, elle la rend légère. Le oui de l’âne, le oui qui ne sait pas dire non, c’est une caricature de l’affirmation, du oui dionysiaque ou au moins une tentative encore mal réussie.
Des fêtes de l’âne, la pensée “faible” risque d’en célébrer beaucoup. Elle diffuse l’affirmation plate, étalée sur les structures du réel, qui le décalque sans faire un pli et sans la moindre intention destructrice. Le “réel” ainsi affirmé est rien moins que réel, l’écorce recrachée par le nihilisme dégoûté. L’écoute acritique de n’importe quelle rumeur ressemble trop au fait bien connu de se laisser imposer le fardeau de l’histoire. Le risque de l’historicisme ne plane pas seulement sur les idéologies de la transparence communicationnelle, qui sont l’image renversée de l’herméneutique et du renoncement au fondement, mais il se présente irrésistiblement là où l’on tourne en rond dans le supermarché de l’histoire, choisissant la marchandise avec une indifférence joyeuse, ses zombies affamés d’une séquelles jamais oubliée.
Exil, fragmentation, appauvrissement, marginalité[[Voir à ce sujet de façon plus détaillée la contribution de l’écrivain dans le volume collectif “Sentimenti dell’al di qua”, Rome Naples 1990., contamination, substitution du centre à la périphérique, dissémination, réplique d’un archétype absent, orchestre et décors virent facilement à des ritournelles d’orgue de Barbarie si on les prive systématiquement de tout démarquage par rapport au réel. A. Colombo[[In AA. VV., “La città senza luoghi”. dirigée par M. Bardi, Gênes, 1990, pp. 133 6 ; la thèse de la réarticulation du concret à partir de l’appauvrissement de l’expérience au contact des puissances abstraites de la production et du langage a été amplement développée dans P. Virno, “Convenzione e materialismo’, Rome Naples 1986 ironise justement sur les “duellistes”, c’est à dire ceux qui, avec un optimisme bruyant, voient dans la multiplication et la contamination des langages la preuve d’un dépérissement définitif des modèles forts et autoritaires et qui, par contre, décèlent avec pessimisme, dans la libération des différences, de ,rhomologation pure. Dans le premier cas, précisément, Vattimo observe que la surface bariolée qu’offre le post moderne ne reflète pas en réalité la multiplicité des caractères originaires et des nondes vivants, mais plutôt la prolifération de simulacres résiduels à une homologation déjà consommée. En effaçant les conflits on perd précisément la créativité de l”‘intellect général” qui se réalise désormais dans des conditions déshumanisées. La réduction au look et à la mode sérielle des cultures de ghetto et des jeunes en est un cas typique.
Il ne s’agit pas tellement ici de la plénitude et de l’authenticité, indissociablement liées comme on le sait désormais à la localisation spécifique et à la répétition, mais plutôt de la recomposition des catégories au sein d’un univers totalement absorbé par les valeurs d’échange et donc pleinement capitalistique et moderne au point d’assimiler et de réutiliser des formes de contestation qui, un temps, furent puissantes. Comme on le sait bien en anthropologie, il ne sert de rien de célébrer les rites de la pluie au cours de cette saison, ou encore de faire l’éloge de la superficialité, de l’inauthentique, de l’artificiel contre la totalité et l’idéologie. En produisant accessoirement une esthétique de l’hybridation. plutôt à la mode sur le marché de l’art, on en reste donc à une réduction de la philosophie à une rhétorique et de la praxis à de l’éthico mondain. Alors qu’il faudrait au contraire reprendre l’interprétation des phénomènes auxquels se réfère la “pensée faible”, les nouvelles formes de conflits et de subversion, toujours homologuées, mais toujours renaissantes, leur rapport au développement des puissances productives et à la crise des formes de la politique et du travail. Ce qui signifie naturellement aussi déchiffrer les enjeux de l’entreprise que représente la pensée “faible” et de son extraordinaire succès, pas seulement en Italie.
On pourrait dans un premier temps se limiter à mettre en relation le succès de la pensée “faible” avec la crise des idéologies et plus spécifiquement avec la dissolution de l’aire philosophique marxiste et de la culture de gauche à laquelle les auteurs italiens des années 60 et 70 et leurs émules se référaient bien ou mal. La diffusion de tendances apolitiques, intégristes ou modérées est un autre aspect important de la défaite politique et idéologique même ; si bien que non seulement on ne dit rien sur le sérieux et la validité effectifs des idées (Même “Das Kapital” est le fruit d’une défaite !), mais on n’explore même pas sociologiquement à fond la nature de l’affaire. En effet, ce qui fait la spécificité de la pensée “faible”, ce n’est pas tant la reddition face au réel que la tentative de le réorganiser en fonction de nouveaux paramètres qui intègrent définitivement la défaite et ne sauvegardent aucun élément de renouvellement. S’il fallait faire une comparaison totalement métaphorique , la pensée “faible” n’est pas la philosophie des Yuppies berlusconiens, mais correspond au parcours d’une classe politique qui est passée de “Lotta Continua” au “Parti socialiste” il faut d’ailleurs s’émerveiller du fait que Vattimo ne fasse pas partie de l’aire craxienne, mais soit plutôt radical, et en opposition avec le P.S.I. dans les controverses fondamentales.
Il est alors intéressant de noter que la pensée “faible” ne se contente pas du tout de prendre acte de la “faiblesse” de l’être, ni de contribuer activement à l’ “affaiblie’, mais cherche à dépasser la complaisance esthétique originaire par l’introduction d’éléments éthiques, d’une éthique de la tolérance qui s’ouvre au débat sur les formes de nouvelle citoyenneté, sur la néo contractualisation démocratique de Rawls (qui suit le même parcours que Rorty). La démocratie est alors davantage comprise comme tolérance de la diversité que comme tension entre des sujets en conflit ( etp lus jamais en lutte de classe), avec une propension à prendre les plus pauvres en tutelle plutôt qu’à assurer l’autonomie de l’individu. C’est l’air du temps. À un point tel qu’on tend même à pencher vers une herméneutique qui n’a plus rien de “faible”, celle de Ricoeur.
Comme la dissolution herméneutique de la vérité, dans l’aire culturelle italienne, reprend selon une solution de continuité ininterrompue la tradition historiciste, l’éthicisation de la praxis politique légitime ainsi, pour le coup, un étatisme atténué et diffus, “faible”. Là aussi, l’exaltation de l’opacité et du performant est complémentaire de l’idéologie de la transparence communicationnelle, qui sépare nettement la sphère éthico-politique de l’agir instrumental, abandonné aux logiques de la productivité et de la domination Naturellement, et ceci n’était pas dans les intentions ni des disciples de Rorty et de Vattimo, ni de ceux de Habermas, Ruffolo et Flores d’Arcais, la réintroduction en politique de catégories éthiques réveille (ou dénote l’existence de ce réveil) les pires instincts éthiques de l’État, qui en Italie se met à exercer un contrôle sur les moeurs sexuelles à travers la Censure à la télévision et la psychologie des toxico dépendants à travers les entretiens avec les surveillants. Toute redécouverte de rêthique est destinée à réveiller les vieux démons, qui se nichent dans les caves de Lovecraft.
L’étatisme est implicite dans l’assomption de la société tertiaire comportant une réduction des conflits au minimum . ce qui est exalté, en fait, c’est le moment de la médiation, de la recomposition sous les catégories du travail et du politique, plutôt que le moment de la dissociation, de l’exode de masse du travail et du politique, du surgissement d’instances antagonistes d’autonomie et de réalisation, pourtant précaires et contradictoires.
La polémique violente et brillante qui, non sans de bons ‘arguments techniques, a été conduite contre la pensée “faible” par C.A. Viano dans “Va pensiero” (qui a connu un certain succès) peut parfaitement apparaître comme une campagne du parti industriel et scientifique contre le parti du tertiaire humanistico rhétorique, un règlement de comptes à l’intérieur d’une société civile bourgeoise à la recherche d’un rééquilibrage (même si ceci n’est peut être que l’aspect ésotérique d’une répartition plus profonde et plus substantielle du pouvoir académico consensuel … ).
Le succès de la “pensée faible” dans la réorganisation partielle du secteur philosophique et dans son influence sur les mass media et sur l’opinion courante laïque et de gauche[[N’oublions pas que la pensée catholique est restée complètement étrangère à de telles péripéties même si elle en a pris connaissance à travers la comète intégriste de “Communion et Libération”, vite dispersée entre conservatisme théologique et instrumentalisation démocrate chrétienne et in primis andréottienne. Au dernier synode vaudois, on a commencé à parler de “foi faible”, sans agressivité envers les autres fois et les idéologies laïques. ne fait qu’un avec son caractère fondamental : l’expression d’une croissance tertiaire de la société italienne, dont les composantes spéculatives et médiatrices se joignent à celles de l’entreprise pour exiger une flexibilité de la force de travail qui se mêle en permanence et sur un mode ambigu à des aspirations d’autonomie et d’insubordination. Tout ceci à un point tel qu’il devient impensable et littéralement indécent de s’opposer à la “pensée faible” en cherchant à restaurer une éthique de l’austérité, une superstition reposant tout à la fois sur l’État, la valeur du travail et l’anticonsumérisme, superstition qui a laissé des traces de culpabilité dans l’Est brejnévien et dans l’Ouest berlinguérien. Aucune “éthique du travail” ne peut se dresser contre “l’éthique de la tolérance”, même si cette dernière est contestée et ri ‘ajustée à l’intérieur de ce type de réalité sur lequel elle s’est façonnée, au delà d’un horizon qui sublime idéologiquement le travail.
Dans un moment où le rapport entre travail et non travail s’est modifié sans donner lieu à un authentique processus d’émancipation, mais a plutôt engendré une redisposition des éléments de production et de domination, dans laquelle pour ainsi dire l’ “intellect général” marxien s’est “réalisé” en tant que Technique sans Libération, ou encore comme accomplisse du nihilisme, la représentation politique traditionnelle des contradictions de classe qui en résulte est dépassée et inefficiente. Les nouveaux types de subjectivité qui se constituent hors de la représentation politique de classe (y compris dans les différentes variantes du parti d’avant garde syndicat-dictature du prolétariat et du parti de masse parlementariste et tradunioniste) prennent place pratiquement et émotionnellement dans un espace apolitique ce qui ne veut pas nécessairement dire archaïque et privé: tel est le territoire de la conflictualité urbaine et raciale, des phénomènes migratoires et des bandes de jeunes, le teppisme des stades et la Bed Stuy de “Do the right thing”. C’est exclusivement à partir de ce terrain que peuvent se dessiner un certain nombre de pistes permettant d’interpréter et donc de contester la “pensée faible” au niveau de ses présupposés.
. Tout en présentant de nombreuses limites dans ses analyses et ses instruments philosophiques, la “pensée faible” préconise une modernisation corrigée par une éthique sécularisée et gérée dans les formes de la démocratie libérale, ce qui peut constituer en apparence un programme de gouvernement qui n’est pas déplaisant. Si l’on prend au sérieux cette variante qui jouit d’une influence certaine dans l’idéologie de la société italienne, son défaut réside dans le fait que la dissimulation du caractère conflictuel et radical des possibilités implicites, en opérant leur “dissolution à l’intérieur du totalitarisme de l’idéologie du travail, West pas un oubli innocent, mais inévitablement une répression active de ce qui est nouveau, prompte à s’allier à la première occasion aux structures autoritaires du pouvoir. L’omnipotence bénéfique du marché peut alors être proclamée avec une arrogance jacobine ou suggérée avec une suavité pensive : en volant dans tous les cas au secours du vainqueur.
(Traduit par Gisèle Donnard)