Je remercie F Matheron pour ses remarques qui ont le mérite de clarifier plusieurs aspects de la question et d’écarter de la réponse de J.Domingo des allusions et des amalgames qui sont sans rapport direct avec elle. D’accord sur le caractère trés problématique de la notion de “peuple irakien”. D’accord sur la définition de la situation de guerre (depuis le commencement des hostilités jusqu’à la chute de Tikrit) : une population coincée entre un tyran et un envahisseur qui ne pouvait choisir que le retrait.
Je remercie également J Domingo pour ses objections passionnées. Non il ne m’a pas offensé, non il ne me doit pas d’ excuses. Quelquefois la “thèse officielle” paraît plus probable que l’autre : c’est ainsi. En outre, pour les raisons que j’ai exposées, elle ne me paraît pas offensante pour la population irakienne. Je reste ouvert à tout ce qui pourrait l’amender.
Je comprends qu’il ait pu être choqué par les formulations qu’il cite :
“Mais permettez-moi de m’étonner. Vous semblez avoir besoin que le peuple
irakien soit crédité d’une “héroïque résistance militaire”. Pourquoi
voulez-vous donc qu’un peuple se suicide pour les beaux yeux d’un despote qui
a pillé les richesses du pays pendant plus de deux décennies, qui se terre
dans un bunker et se sert de son armée et de la population civile comme d’un
bouclier humain pour assurer sa fuite ? Personnellement je ne souhaite à
aucun peuple d’être aussi stupide, aussi servile, aussi méprisable.”
L’expression est un peu trop tranchante, trop emportée. Mais justement, en ne résistant pas à l’invasion, la population a démontré qu’elle comprenait où n’étaient pas ses intérêts. A elle de définir maintenant ses objectifs.
Mais elle est divisée: les Chiites au sud divisés en trois courants (les pro-Iraniens de l’ayatollah Hakim, les pro-Américains de feu Sheikh Khoei, les nationalistes du jeune Sadr), les sunnites au centre ( les anciens du parti Baas et les autres), les kurdes au nord. La construction d’un peuple n’est pas pour demain.