La loi sur les signes religieux

Qui veut vraiment en finir ?

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Qui veut vraiment en finir?

Depuis un moment sur multitudes, tourne un débat autour du voile que
l’on a nommé “Sur le voile pour en finir”, et ce je crois suite à
l’apostrophe de de Mr Moulier-Boutang qui demandait à certaines
personnes de conclure.
En a-t-on fini? Veut-on en finir? Que signifierait conclure dans un tel
contexte où la pensée ne fait plus que traduire des prises de position a
priori? D’un “camp” ou de l’autre, personne ne verra de fin à ce débat
sans avoir imposé définitivement son point de vue. Ce qui relève d’une
fiction plus encore insensée et improbable que l’utopie elle-même.

Posons la question autrement: y a-t-il antinomie, c’est-à-dire un genre
de dilemme selon lequel l’esprit se retrouve condamné à soutenir deux
thèses opposées sans espoir d’avoir le moindre élément pour préférer une
thèse ou l’autre? Auquel cas prendre position sur le voile serait un peu
comme prendre position pour savoir si le monde a un début, ou s’il
existe de toute éternité (Si beaucoup de gens pensent à Kant ici, je
ferais remarquer que la notion d’antinomie relève du trilemme d’Agrippa
chez qui elle trouve un contexte pour des réflexions empiriques).

Ne faudrait-il pas plutôt travailler à reformuler le problème, à
repenser le dressage dans l’école et dans la religion, à comprendre la
concurrence des occurrences, à nous demander si ces autres de notre
monde doivent être considérés comme libres ou “automates”? Le voile,
culture ou civilisation, comme dirait T. Mann?

Qui considère réellement que le voile a la qualité du subversif -il doit
bien en exister qui croient cela- propre à l’anti-culture désirée par
tant de philosophes (ce n’est pas sur une liste deleuzienne
d’inspiration qu’on me dira le contraire)? Qui considère que le voile
est la perpétuation d’un geste civilisateur, carcan disciplinaire dont
le seul but est de mettre l’homme sous une forme de pilotage
automatique?

Qui pourrait encore affirmer que la religion est libération?