La philosophie des normes aujourd’hui, par Vincenti Luc et Saverio Ansaldi
On parle plus volontiers aujourd’hui de philosophie des normes que de philosophie morale et politique. Cette évolution peut s’expliquer tout d’abord par un élargissement de l’objet que l’étude des normes accorde à la philosophie, ainsi invitée à réfléchir sur toute forme de régulation interhumaine, et non plus seulement sur l’institution de l’obéissance à un pouvoir … Continuer la lecture de La philosophie des normes aujourd’hui →
De quelques objets trouvés non réclamés à la consigne, par Yann Moulier Boutang
Éloge intempestif de Mai 68 Mai 68[1]. Enfin un chiffre rond. Quarantième anniversaire. Le spectre de la jeunesse enfin conjuré dans un pays de plus en plus vieux. L’art d’être grand-père fait florès, même si l’on n’a pas le talent de Victor Hugo, pour raconter ce qu’était Mai 68. À quarante ans de distance, on … Continuer la lecture de De quelques objets trouvés non réclamés à la consigne →
Défaire l’image, par Bonne Jean-Claude
L’art contemporain est issu de la radicalisation d’une crise ouverte par l’art moderne (Manet, Seurat, Cézanne) concernant la double identité sensible de l’art puisqu’elle engage d’un même mouvement sa forme-image et sa forme-esthétique. Cette crise a conduit Matisse et Duchamp à « défaire l’Image » en tant qu’elle se définit par la Forme dans une … Continuer la lecture de Défaire l’image →
La Critique institutionnelle, le pouvoir constituant et le long souffle de la pratique instituante, par Raunig Gerald
Le concept de la pratique instituante devrait permettre d’explorer de nouvelles voies de la critique institutionnelle. Cette démarche s’appuie d’une part sur le lien qui existe entre les réflexions de Félix Guattari contre la structuralisation et la fermeture de (dans) l’institution, et les thèses de l’anarchiste individualiste Max Stirner, auteur en 1844 de L’Unique et … Continuer la lecture de La Critique institutionnelle, le pouvoir constituant et le long souffle de la pratique instituante →
Pour une théorie critique des historicités, par Ansaldi Saverio
Mondialisation libérale et fin de l’Histoire La fin du « siècle court » implique-t-elle la fin de l’histoire ? Comment peut-on encore produire du réel dans un monde qui semble entièrement gouverné par la répétition du même (la subsomption totale de la vie au capital) et la mise en abîme des grands récits métaphysiques (téléologie providentialiste de l’émancipation)[1] … Continuer la lecture de Pour une théorie critique des historicités →
L’animal pris au piège, par Gibourg Pascal
En 2005 paraissaient sur le site de la revue Multitudes, écrites par la main du philosophe italien Giorgio Agamben, les lignes suivantes : « Les journaux ne laissent aucun doute : qui voudra désormais se rendre aux États-Unis avec un visa sera fiché et devra laisser ses empreintes digitales en entrant dans le pays. Personnellement, je n’ai aucune … Continuer la lecture de L’animal pris au piège →
Le Chapitre manquant d’Empire La réorganisation postmoderne de la colonisation dans le capitalisme postfordiste, par Castro-Gómez Santiago
ll manque à Empire une analyse du passage du colonial au postcolonial. À en croire Hardt et Negri, l’hégémonie du travail immatériel renverrait au passé les dichotomies centres/périphéries et les formes de domination coloniale. La faille se trouve dans leur généalogie de la modernité : en ne prêtant attention qu’à l’Europe, en ignorant le système-monde, … Continuer la lecture de Le Chapitre manquant d’Empire La réorganisation postmoderne de la colonisation dans le capitalisme postfordiste →
Le Tiers-espace Entretien avec Jonathan Rutherford, par Bhabha Homi
Au nom de l’hybridité et de la « différence culturelle », qu’il oppose à la « diversité culturelle », l’auteur avance une critique du « libéralisme relativiste » au fondement des politiques « multiculturalistes » mises en place en Grande-Bretagne, critique qui montre en quoi ces politiques ont partie liée avec un certain universalisme ethnocentré. … Continuer la lecture de Le Tiers-espace Entretien avec Jonathan Rutherford →
Temps historique et sémantique politique dans la critique postcoloniale, par Mezzadra Sandro
Notre expérience du monde oscille entre deux pôles, l’unification-globalisation et les turbulences. Les études postcoloniales se tiennent à la jonction, c’est tout leur intérêt. Elles remettent moins en cause la modernité que le schéma européen de la modernité, abstrait dans sa substance, linéaire dans le temps et l’espace (extension du centre aux périphéries). Les meilleures … Continuer la lecture de Temps historique et sémantique politique dans la critique postcoloniale →
Race, classe, genre et sexualité : entre puissance d’agir et ambivalence coloniale, par Mc Clintock Anne
Sans rejeter tout à fait la perspective de Bhabha (qui voit dans l’imitation (mimicry) des colonisés et l’ambivalence du discours colonial le lieu d’une faille structurelle du colonialisme, lequel travaillerait ainsi à sa propre subversion), l’auteure refuse de considérer que le repérage de telles failles structurelles suffise à déterminer les sources de la puissance d’agir … Continuer la lecture de Race, classe, genre et sexualité : entre puissance d’agir et ambivalence coloniale →
Chemin faisant en région sauvage Rencontres entre Autres sur la terre de l’action politique, par Soucaille Alexandre
Autrui et l’image de la pensée chez Gilles Deleuze, par Lléres Stéphane.
Alors que la tradition philosophique considère toute tentative de penser au-delà de la morale et selon un modèle autre que celui de la connaissance comme vouée aux contradictions du solipsisme, nous trouvons chez Gilles Deleuze l’idée selon laquelle l’ouverture à autrui, loin de nous placer immédiatement sur le terrain à la fois moral et spéculatif, … Continuer la lecture de Autrui et l’image de la pensée chez Gilles Deleuze →
Entre expérience et expérimentation, une politique qui ne porte toujours pas le nom de politique, par
Les vagues de révolte se soulèvent et disparaissent selon des logiques qui font couler l’encre des sociologues et des théoriciens, selon des trajectoires qu’on ne retrace pas sans se sentir policier et intrusif, sans se voir en archiviste de la nostalgie. Nous n’avons pas ici l’ambition de faire un bilan de l’hiver et du printemps … Continuer la lecture de Entre expérience et expérimentation, une politique qui ne porte toujours pas le nom de politique →
Multiplicité, totalité et politique, par Lazzarato Maurizio
La politique à venir ne saurait être qu’une politique de la multiplicité. Le marxisme contemporain, dans ses formes politiques et syndicales, constitue dès lors un blocage majeur à l’apparition d’une telle politique, étant donné son incapacité à sortir de certaines catégories totalisantes (classe, travail, capital) et à penser le besoin politique d’innovation (« défense des … Continuer la lecture de Multiplicité, totalité et politique →