Multitudes

Présentation du nouveau site “Multitudes-Icônes”

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La revue Multitudes annonce l’ouverture de son nouveau site dédié à l’art contemporain : http://multitudes-icones.samizdat.net
Le site Multitudes-Icones a été lancé à la Documenta 12 pendant le workshop organisé par la revue à Kassel (Documenta Halle, 25-28 juin 2007). Le site comprend trois projets parallèles : le contre-projet en réponse à l’invitation de la Documenta 12 ; un projet de résidences d’artistes, dans lesquelles les artistes sont invités à investir l’espace du site pour produire un projet spécifique ; les archives des textes et dossiers Icônes (projets d’artistes ou sur des artistes) publiés dans la revue depuis sa création.

Multitudes a été invitée par les organisateurs de la Documenta 12 à répondre aux trois questions/thèmes de l’exposition (“Is modernity our antiquity?“, “What is Bare Life?“ et “What is to be done?“). En réponse à cette invitation la revue a lancé un contre-projet sur le site Multitudes-Icônes (Critique et clinique de la Documenta), où les trois questions sont reformulées (c’est-à-dire detournées et forcées), adressées, de façon provocatrice, aux artistes. Ce qui revient à demander aux artistes de situer leur travail par rapport aux trois thèmes de la Documenta, mais aussi par rapport à leur participation ou non-participation à l’exposition. L’ensemble des réponses compose un point de vue alternatif, multiple, ironique, ou “critique et clinique” des thèmes proposés par la Documenta, et peut-être de la Documenta elle-même. L’agencement des réponses dans l’espace du site est présenté comme un dispositif ouvert qui permet aux usagers d’articuler chaque réponse à d’autres, de façon à composer des interventions hybrides, transformant chaque usager en curator-artiste d’une autre Documenta virtuelle-réelle.
Pour son ouverture, l’espace Résidence est en lien avec le projet “Critique et Clinique de la Documenta” : trois projets y sont montrés en réponse aux trois questions de la Documenta. Ils questionnent, de manière directe ou indirecte, la pertinence de ces trois thèmes. Les travaux de John Beech, Birgit Jürgenssen et Société Réaliste interrogent de manière critique les notions de la modernité, de la vie nue et de l’éducation.
Le site Multitudes-Icônes développe aussi les interventions que la revue a produites dans le champ de l’art contemporain, avec la remise en jeu des rapports entre esthétique et politique à partir de la pratique théorique de Multitudes. Le site contient ainsi l’ensemble des dossiers Icônes (que les artistes sont invités à réactualiser et à “réanimer”) et un ensemble de textes qui touchent à des questions relevant du champ esthétique.

Multitudes est une revue politique, philosophique et culturelle dont la vocation est d’intervenir dans le champ de la production intellectuelle et artistique en faisant sienne la question des processus de subjectivation et d’individuation collective. Son objectif est d’expérimenter de nouvelles conditions d’énonciation et d’agencements de la politique en esquissant des problématiques qui traversent les champs de l’économie politique, de la philosophie, des pratiques artistiques ou des cultures émergentes du numérique libre. Multitudes est l’une des premières revues francophones à avoir mis intégralement, de manière libre et gratuite, ses numéros en ligne.
Investissant l’Internet comme média permettant de multiples agencements en prise avec les transformations sociales contemporaines, la revue poursuit l’expérience des BBS aux Etats-Unis, de Radio Alice en Italie, en passant par Radio Tomate et le Minitel Alter de Félix Guattari, en tant qu’anticipation d’une « ère postmédia » dans les années 1980. Elle s’inscrit de la sorte dans l’urgence activiste des militants du « libre » ou des « dissidents du numérique ».

Les archives des articles publiés dans la revue peuvent être consultées sur : [http://multitudes.samizdat.net/->http://multitudes.samizdat.net

Les trois questions adressées aux artistes:

Is modernity (y)our aftermath?
For D12, modernity haunts our common planetary horizon like a zombie, caught between death and life. How do you feel about modernity’s fate with respect to its universalism qua totalitarism/antitotalitarism refrain: nostalgic, compromised, critical, terrified or still yearning for postmodernity? In light of your participation/non-participation in D12, how do you wake up from post/modernity’s night of the living dead?

Is bare life your apocalyptic political dimension?
If bare life deals with that part of our existence from which no measure of security will ever protect us, how do you feel in your real life with regard to your participation/non-participation in D12? Tortured, lyrical or even ecstatic? Is the concentration camp a useful paradigm for you? How can bare life be experienced by an audience? (Did you ever read Agamben in a state of exception? Crying or laughing?)

What is to be done after the D12 Bildung programme?
Will your participation/non-participation help you not to feel lost between the devil (didacticism, academia) and the deep blue sea(commodity fetishism)? Did reading Schiller make you feel romantic? Have you walked through Habermas’s public sphere? Are you sharing Rancière’s distribution of the sensible? Would you still prefer to fly with Deleuze & Guattari? Develop as you wish, with or without reading list.

Conception éditoriale: Eric Alliez, Giovanna Zapperi
Réalisation: Benoît Durandin, Marika Dermineur, Thomas Mery
Le site Multitudes-Icones a bénéficié des aides : DICREAM / CNC et MRT / Ministère de la Culture et Communication.