À chaud 82
Hors-champ 82.
Le mythe de la charge maximale
Migrations mondiales et « capacité d’accueil » de l’État nation, par Michelle Ty
Icônes 82. Brook Garru Andrew
Majeure 82. Globalisations esthétiques
Dans le domaine esthétique aussi, l’asymétrie entre des expressions globales hégémoniques et des arts en circuits courts locaux pourrait tourner à l’opposition binaire et simpliste. C’est plutôt dans l’emboitement et les frottements entre les échelles qu’émergent des pratiques esthétiques originales. À la suite des travaux d’Anna Tsing, le dossier dédualise artistiquement le couple global/local par des contributions inédites sur les détournements de l’auto‑ tune, le travail esthétique des contraintes qui pèsent sur les écoles d’art ou les ateliers en hôpital jusqu’aux zones irréversiblement intermédiaires que peuvent être le partage des recettes de cuisine ou les tentatives de dire « nous» en se flotillant l’entre‑ soi.
Mineure 82. Désidentifications
Le mot queer renvoie étymologiquement en anglais à ce qui est de travers, oblique, pas droit, par contraste avec straight, qui désigne le bien-aligné, le rectiligne. Au début du XXe siècle, le mot s’est mis à être employé pour désigner, sur le mode de l’insulte, tous·tes celle·ux qui dévient de l’ordre hétérosexuel ; et dans les années 1980, dans le sillage du féminisme et de la pandémie de sida, le mot a fait l’objet d’une réappropriation et été lancé comme un cri de ralliement adressé à celleux qui ne se retrouvaient pas dans les binarités homme/femme, homo/hétéro, cis/trans. Mais cela n’a pas duré, et queer a eu tôt fait de redevenir une identité et une marque dont on imprime des t-shirts. Les textes de cette Mineure proposent de considérer une alternative : la désidentification, c’est à dire le refus de s’identifier au registre policier du genre. Une pratique fugitive appelée à susciter des alliances indisciplinées.