Hors-champ 82.

Le  mythe de la  charge  maximale
Migrations mondiales et  « capacité  d’accueil » de  l’État  nation, par

Le mythe de  la  charge maximale
Migration mondiale et  « capacité d’accueil » de  l’État‑ nation
Cet article propose la critique d’un concept relativement nouveau en jeu dans la détention et l’exclusion des migrants « irréguliers », à savoir que l’État-nation a une « capacité d’accueil » limitée et objective quant à l’accueil des étrangers –  une capacité qui, lorsqu’elle est dépassée, justifie une défense militarisée. Distincte des rationalités gouvernementales plus explicitement racistes qui ont sous-tendu les premiers quotas d’immigration aux États-Unis, la notion de « capacité d’accueil » nationale a une logique propre dans laquelle écologie et économie sont rendues fatalement inextricables. L’expression « charge maximale » d’un territoire donné s’est développée dans le contexte de l’environnementalisme américain comme moyen de régulation des populations de gibier non humain et s’est ensuite transformée en un langage pour évaluer le potentiel des marchés émergents. La théorie de Freud sur les blessures psychiques commence par postuler par contre une « capacité de réception » infinie [Aufnahmefähigkeit] propre au système perceptif humain –  une capacité illimitée à accueillir ce qui est extérieur, qui est à la fois la condition d’origine de la vie incarnée et ce qui doit être géré et régulé pour survivre. Les spéculations de Freud dans Au-delà du principe de plaisir aident à dissoudre une conception mythopoétique de la Vie qui est depuis devenue centrale dans l’imaginaire racial anti-immigrant.

The Myth of What We  Can Take In
Global Migration and the “Receptive Capacity” of  the  Nation-State
This article offers a critique of a relatively new concept that works to sanction the detention and exclusion of “irregular” migrants — namely, that the nation-state has a finite and objective “receptive capacity” for taking in foreigners, which, when surpassed, warrants militarized defense. Distinct from the more explicitly racist governmental rationalities that underwrote the inaugural immigration quotas in the United States, the notion of a national “receptive capacity” has a logic of its own in which ecology and economy are made fatally inextricable. Conceptions of a given territory’s “carrying capacity” developed in the context of American environmentalism as a means of regulating nonhuman game populations and subsequently transformed into a language for assessing the potential of emerging markets. Freud’s theory of psychic injury begins by postulating an infinite “receptive capacity”[Aufnahmefähigkeit] proper to the human perceptual system — an unbounded ability to take in what is external that is both the originary condition of embodied life and that which must be managed and regulated in order to survive. Freud’s speculations in Beyond the Pleasure Principle index and help to dissolve a mythopoetic conception of Life that has since become central to the anti-immigrant racial imaginary.

La révolution poursuivie par la fuite, par

Multitudes en images

Ludovic Chemarin©Gerd Arntz, graphiste, 1900-1988Echelle inconnueDu mouvement en art et en statistiqueOù allons-nous vivre maintenant ?Joseph Yosef Dadoune .رخالا / רחאהTroubler le regard