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Mineure 88. Guattari +30

L’effet-guattari au prisme des quartiers populaires, par

L’effet-Guattari au prisme des quartiers populaires
Les mobilisations qui émergent depuis plusieurs décennies dans les quartiers populaires français se font à distance des structures établies d’énonciation de la politique. Ce que nous pourrions considérer avec le vocabulaire de Guattari comme un mouvement de déterritorialisation s’est réalisé dans le cadre de rapports de pouvoirs spécifiques, invisibilisés par la grammaire des conflits politiques. Identifier les lignes de fuite élaborées dans la pratique par des mobilisations souvent considérées hors-radars (« ce n’est pas de la politique »), impose de « sortir de la langue » et contourner les modes de signification qui sont aussi modes de confiscation. Les outils légués par Félix Guattari nous aident à affronter une question qui demeure : réside-t-il dans cette brèche creusée en conflit avec les « données » de la domination, un mouvement irrépressible vers la transformation des rapports sociaux du capitalisme, et donc une cohérence des subjectivations et des pratiques en direction de cet objectif ?

The Guattari-Effect Through the Lens of Working-Class Neighborhoods
The mobilisations that have been emerging for several decades in the French working-class neighborhoods have taken place at a distance from the established structures of political enunciation. What we could consider, in Guattari’s vocabulary, as a movement of has taken place within the framework of specific power relations, invisibilized by the grammar of political conflicts. Identifying the elaborated in practice by mobilizations often considered off radar (“this is not politics”), imposes to “get out of the language” and to bypass the modes of signification which are also modes of confiscation. The tools bequeathed by Félix Guattari help us to confront a question that remains: does an irrepressible movement towards the transformation of the social relations of capitalism reside in this breach, dug in conflict with the “data” of domination, and thus a of subjectivations and practices towards this objective?

Petit conte chaosmopolointain, par

Petit conte chaosmopolointain
Dans une étroite et longue terre semblable à une tresse, des fils (des) et (ins) tituants tissaient une trame politique tantôt opaque, tantôt brillante, ou bien encore, comme dans un scénario quantique, les deux à la fois. Nous ne dirions pas de cette trame qu’elle affirmait une (R)évolution, mais il nous semble bien qu’elle suggérait un assemblage miraculeux de (p)olitiques moléculaires. Les outillages rationnels étant en déphasage avec ces manières associatives et résurgentes d’être, ces assemblages (dés)orientaient sans doute nos argumentations politiques de l’époque, mais elles déroutaient surtout nos manières de nous référer à cette activité terrestre. Ce qui se passait là-bas ne finissait en effet pas de se passer de singulier en singulier au travers des actions et d’affects impossibles de se réduire à une seule (M)ultitude affirmativement révolutionnaire. Et pourtant, on a vu dans ces contrées se lever un jour, de l’horizontale terrestre, une assemblée-age, un texte et un horizon chaosmopolitique d’aspirations communes.

A Short and Distant Chaosmopolitical Tale
In a distant, narrow, long land, destituting and instituting threads wove a political braid that was sometimes opaque, sometimes brilliant, or, as in a quantum scenario, both at the same time. We would not say this weaving asserted a (R)evolution, but it seemed to suggest a miraculous assembly of molecular (p)olitics. The rational tools being out of phase with these associative and resurgent manners of being, these assemblies (dis)orientated our political argumentation of the time, but they especially baffled our manners to refer to this earthly activity. What happened there did not finish passing from singular to singular through actions and affects impossible to reduce to a single affirmatively revolutionary (M)ultitude. And yet, in these regions, we saw the rise of an assembly-assemblage, a text and a terrestrial horizon of common chaosmopolitical aspirations.

Modes coopératifs insurgés
La floraison des espaces communs dans le Brésil contemporain, par
et

Modes coopératifs insurgés
La floraison des espaces communs dans le Brésil contemporain
Coopération, co-opérations, sont des expressions qui énoncent le co, le cum, l’être ensemble comme condition de l’apparition du territoire de partage et d’une autre démocratie. Au début du millénaire, une transformation est devenue perceptible dans les villes du Brésil : un désir nouveau pour l’espace public et commun. Ce désir est apparu sous forme d’une myriade de mouvements activistes d’occupation et d’appropriation des espaces publics. Nous nous référons à des mouvements horizontaux, non hiérarchisés et auto-organisés de la société civile, qui ont acquis une grande importance politique tels que les mouvements « Ocupe Estelita » à Recife, « Praia da Estação » à Belo Horizonte, et « A Batata Precisa de Você » à São Paulo.

Cooperative Disarrangements
Common Spaces Blossom in Contemporary Brazil
Cooperation, co-operations are expressions that state the co-, the “with”, the being-together as a condition for the appearance of sharing a territory and of another democracy. In the first two decades of the new millennium, a profound transformation became noticeable in Brazilian cities: a new desire for public and common space. This desire appeared in the form of a myriad of activist movements for the occupation and appropriation of public spaces from the North to the South of Brazil. We are referring to horizontal, non-hierarchical and self-organized movements of civil society, which came to have great political relevance, such as the movements “Ocupe Estelita” in Recife, “Praia da Estação” in Belo Horizonte, and “A Batata Precisa de Você” in São Paulo.

Praxis rebelles et pragmatiques collectives
Le Sozialistisches Patientenkollektiv (S.P.K.), par

Opacité et transversalité
L’amitié singulière de Félix Guattari et Édouard Glissant, par

Opacité et transversalité
L’amitié singulière de Félix Guattari et Édouard Glissant
Dans cet article, il s’agit de reproblématiser la proximité amicale et théorique entre Félix Guattari et Édouard Glissant autour d’une politique d’altérité. Confrontant la transversalité guattarienne à l’opacité glissantienne, le rhizome de Glissant est réinterprété en y affirmant une distance à Deleuze et Guattari. Il est démontré comment Glissant, qui se méfie du caractère illimité du rhizome nomadologique, signe son propre rhizome avec sa notion d’opacité, y instaurant une altérité poétiquement créatrice. Interprétée comme productrice éthico-politique de singularisations, l’opacité rencontre à son tour la politique guattarienne de resingularisation dans le concept d’opacité-machine.

Opacity and Transversality
The Singular Friendship of Felix Guattari and Edouard Glissant
In this article, the amical and theoretical proximity between Félix Guattari and Glissant is re-problematized around a politics of alterity. Confronting the Guattarian transversality with the Glissantian opacity, the Glissant’s rhizome is reinterpreted while affirming a distance to Deleuze and Guattari. It is demonstrated how Glissant, who mistrusts the illimited character of the nomadological rhizome, reconfigures his own rhizome with the notion of opacity, establishing a poetically creative alterity. Interpreted as ethico-political producer of singularizations, opacity encounters, finally, the Guattarian politics of resingularization in the concept of opacity-machine.

Multitudes en images

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