Empire et la gauche brésilienne
Deux décennies après la publication d’Empire par Antonio Negri et Michael Hardt le bilan est nuancé. Un point de vue brésilien et ami permet d’appréhender à la fois ce qui s’est confirmé au cours de ces années et ce qui au contraire nécessite un nouvel effort d’analyse. L’épuisement de l’expérience des gouvernements progressistes d’Amérique du Sud et la réflexion autobiographique demandent une révision des notions de gauche, de révolution, de luttes, de rapports entre processus constituants et logiques de pouvoir. L’article termine par une évaluation critique de la loyauté de Negri envers la gauche – active pour le « lulisme », passive pour le « chavisme ».
Empire and the Brazilian left
Two decades after the publication of Empire by Antonio Negri and Michael Hardt, this is a nuanced assessment. Mobilization from a Brazilian point of view makes it possible to understand both what has been confirmed during these years and what, on the contrary, requires a new effort of analysis. The exhaustion of the experience of the progressive governments of South America as autobiographical reflections ask for a revision of the notions of “the left”, of revolution, of “the struggles”, of the complex relations between constituent processes and logics of power. The article ends with a critical assessment of Negri’s loyalty to the left —active for “Lulism”, passive for “Chavismo”.