Israel Palestine

7 octobre 2023

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La journée du 7 octobre 2023 résiste aux efforts de nomination.

Pour mettre un mot sur l’attaque par le Hamas, certains réfèrent à des actes du passé, les pogroms tels que l’Empire Russe les lançait contre ses populations juives, ou que les musulmans les accomplirent contre les juifs de Jérusalem en 1920 et en 1929 contre ceux d’Hébron. D’autres rapprochent ce qui s’est produit des attentats contre des juifs en Europe et dans le monde, et en France à Copernic, Montauban, Toulouse, au Bataclan, à Nice, à St Etienne du Rouvray, à Magnanville, à Conflans St Honorine, à Arras. Ils voient à l’œuvre la même folie sanguinaire antisémite qui a assassiné Ilan Halimi, Sarah Halimi, Mireille Knoll et les enfants de l’école Ozar hatorah. D’autres crimes de masse, ceux des Cambodgiens, Tibétains, Arméniens, Yézidis, Kurdes viennent aussi à l’esprit. Il est ailleurs fait mention d’une « agression terroriste », de « massacre de civils juifs »1. Une autre voix décrit « un meurtre de masse, un génocide et un acte de purification ethnique »2. Et encore « une série de massacre ignobles, purement gratuits, de civils désarmés de tous âges »3. Dans son numéro de décembre 2023, la revue Esprit a réuni des intellectuels pour réfléchir sur ce jour terrible4. Des mots apparaissent qui essaient de le définir, rupture, ébranlement, surplus d’atrocité, sidération, offense morale inacceptable. Denis Charbit5 est le premier à mentionner l’événement, « L’événement, comme tel, n’a pas de sens ; c’est ce que nous en ferons qui en aura un. » Myriam Revault d’Allonnes6 s’interroge sur les analyses qui se multiplient, « en quoi peuvent-elles éclairer l’horreur d’un événement qui n’a pas seulement provoqué la sidération, à la manière du 11 Septembre, mais révélé l’effondrement du lien commun qui soutient l’humanité ? ». Revault d’Allonnes recourt elle aussi à l’événement pour définir ce qui est advenu.

Les mots employés manifestent cette difficulté à cerner l’inattendu et nouveau commis le 7 octobre. L’effet de surprise était la condition de son accomplissement. Il est nouveau par la cruauté déployée sans retenue, par le sadisme des actes commis, par leur enregistrement permettant leur publicité. Il a été immédiatement connu et commenté dans le monde entier où il produit des effets. Il ne recoupe aucune des agressions prises en référence ou en exemple, il les excède toutes par l’un de ses aspects particuliers. Hannah Arendt a commencé à élaborer le concept d’événement dans un article de 1953 sur le totalitarisme7. « Le sens réel de tout événement transcende toujours les “causes” passées qu’on peut lui assigner (…), mais qui plus est, ce passé lui-même n’émerge qu’à la faveur de l’événement. » Elle l’énoncera en des termes équivalents une vingtaine d’années plus tard dans une publication de la revue Esprit8. « C’est seulement lorsque quelque chose d’irrévocable s’est produit qu’on peut s’efforcer de déterminer à rebours son histoire. L’événement éclaire son propre passé ; il ne peut jamais en être déduit. » Revault d’Allonnes commente ce point « Pour ceux qui en font l’épreuve, l’événement s’annonce comme sa propre origine. […] il ne s’agit plus de comprendre l’événement à partir de ce qui précède, mais d’envisager sa puissance d’ébranlement comme la source d’une remise en sens, d’une refiguration du monde et des relations qui le constituent. »

L’événement est sa propre source et sa propre présentation. Alice Krieg-Planque, docteure en sciences du langage et analyse du discours, précise les propriétés minimales qu’un fait doit avoir pour qu’il puisse être considéré comme événement : « […] avoir un début et une fin (être inscrit dans une temporalité) ; appartenir en propre à un espace, à une géographie ; être unique, autrement dit non-réitérable (cette propriété étant la conséquence des deux premières) ; être signifiant, symptomatique de quelque chose ; et — dernière propriété mais non la moindre — être collectivement identifié et commenté comme muni de ces propriétés. »9 Ces considérations sur l’événement le rapprochent du phénomène auquel peut s’appliquer la réduction phénoménologique. Soit mettre entre parenthèses toutes les abstractions de la perception naturelle et se concentrer sur l’expérience vécue. En l’occurrence, notre expérience de témoin de l’événement qui s’est imposée à nous contre notre gré, dont les actes commis sont la part essentielle.

Désédimenter l’événement

Les hommes du Hamas, armés, ont attaqué au petit matin du samedi 7 octobre 2023, jour de shabbat, les participants à la rave-party en bordure de Gaza, les habitants des kibboutz de Be’eri et Kfar Aza, et sont allés jusqu’à Ashkelon. Partout ils ont assassiné les civils désarmés qu’ils ont croisés, pourchassés, certains surpris à leur réveil, les ont massacrés, sans égard pour leur âge ou leur état. Ils ont capturé des otages de tous âges, enfants, adolescents, femmes et hommes jeunes ou âgés qu’ils ont emmenés de force. La capture d’otages est le plus atavique des crimes, qui transforme un humain en monnaie d’échange, une contrepartie à des enjeux qui lui sont étrangers, marchandise dépouillée de toute autonomie, de sa liberté d’être et de sa dignité. C’est le crime aisé qui réduit à rien, moins qu’un animal, celui qui en devient l’objet. C’est le pire des crimes, plus profondément criminel que l’assassinat. En usage depuis les temps les plus anciens, cette pratique archaïque frappe à présent d’indignité ses auteurs.

L’événement-phénomène est complexe, sa réduction nécessairement multiple. Un ensemble s’est agrégé en un tout pourtant résultat d’un assemblage, de la congruence de plusieurs parties liées et accumulées, simultanées et consécutives. Nous devons, pour approcher l’événement-phénomène au plus exact, le décomposer, le désarticuler entièrement. Le trait le premier est l’atrocité des actes que les assaillants ont commis. Ils semblaient libérés de toute limite, sans plus aucun tabou, pour assassiner, torturer, brûler, dépecer, démembrer, violer les corps vivants ou morts. Cette énumération même donne un aperçu de l’excès. Dans tous ces actes, l’excès de cruauté dépasse l’ordre de l’humanité, elle l’excède et le fait disparaître. Le fondement de ce qui fait de chacun un appartenant à l’humanité, le sentiment d’être humain parmi d’autres humains, ce fondement a été pulvérisé par les agresseurs. La compassion à la douleur à défaut de fraternité, la reconnaissance de dignité, tout a disparu dans un fond d’horreur. C’est l’anéantissement de la conscience des bourreaux qui voulaient anéantir celle de leurs victimes devenues simples objets de leur fureur assassine.

L’acharnement, autre trait, à s’en prendre à leurs victimes va au-delà de la rivalité, de l’opposition, de l’hostilité, de l’affrontement, de la lutte contre l’ennemi. L’atrocité des « modes opératoires », les violences inouïes et indicibles perpétrées contre les corps, vivants ou morts, renvoient à toutes celles subies par les Juifs au long des siècles. La haine en est le ressort ancien, mais ce jour-là, c’est l’excès de haine, la haine absolutisée contre le Juif, honni, nié, qu’il faut supprimer, le mot Juif lui-même, qui ne s’attache plus à rien ni à personne, « Juif » à effacer de la terre. Dans leur fureur, les criminels se sont enveloppés dans les peaux mortes, se sont drapés dans les vêtements ensanglantés arrachés aux dépouilles. Les actes accomplis l’ont été sur des Juifs, ces actes qui excèdent l’humain sont l’expression de l’antisémitisme des bourreaux et de leurs commanditaires, ils donnent à percevoir combien ils en sont emplis, nourris et repus. C’est la haine détachée même de son objet, devenue abstraction, dessein, argument se suffisant à lui-même.

Les assassins ont exulté à commettre des actes de torture et de barbarie qu’ils ont filmés afin de les diffuser massivement, en célébration de la terreur qu’ils ont répandue et de la mort qu’ils ont donnée. Ces traces visuelles et sonores ont un double statut. Elles sont tout autant leur trophée que les preuves de leurs crimes. Elles donnent à entendre et à voir dans le monde entier leur jouissance à assassiner et la jubilation morbide à s’en réclamer. Ces traces peuvent être reçues par les complices des criminels, telle une démonstration, une normalisation des nouvelles modalités de la guerre contre les Juifs, qui peut se nommer propagande.

C’est un autre trait de l’événement-phénomène que sa publicité, quand les assassinats de masse étaient jusqu’alors tus et cachés par leurs auteurs. La médiatisation de l’événement est marquée par l’instantanéité de sa révélation. Les traces sonores et visuelles ajoutent, à la cruauté des actes tels qu’accomplis, leur découverte par les proches des victimes ou des otages qui perçoivent brutalement tout autant la réalité de l’horreur que leur incapacité à agir. La pratique est perfide, qui vise à étendre la souffrance au-delà des victimes, à leurs proches, parents, enfants, amis. Elle est aussi morbide, où l’assassin exulte à répandre la mort comme un rite libératoire pour lui-même.

L’événement s’est déroulé dans un temps délimité, celui d’un jour. Il a commencé à l’aube et s’est achevé en fin de journée par le retour des agresseurs, ceux qui n’avaient pas été tués par les israéliens, dans la bande de Gaza d’où ils étaient partis. Ce temps a été celui d’une explosion de rage et de fanatisme, à la fois meurtrière et suicidaire. Cette agression est sans précédent et ne se reproduira pas telle qu’elle s’est produite.

L’événement s’est répercuté en tous lieux par les traces sonores et visuelles que ses auteurs ont diffusées sur les réseaux sociaux. Il est devenu presque instantanément, « en temps réel », connu partout dans le monde, d’où les avis et commentaires lui ont répondu en écho. La stratégie du Hamas n’était pas de conquérir ni vaincre Israël. Elle a visé à ébranler un statu quo, à créer le chaos et le faire connaître, atteindre à tous les fragiles équilibres internationaux.

Pour ceux qui ont fait l’épreuve de l’événement, les victimes, son caractère irrévocable est survenu violemment, sans alternative de s’en extraire ou de le refuser. Il était inexorablement là. Les victimes ont vécu soudain le traumatisme absolu de l’effroi, de la terreur de la fin proche. Les survivants ont accumulé la charge de ces moments qui les habiteront sans cesse. Quant aux otages, ils ont d’un instant à l’autre disparu. Réduits instantanément à des souvenirs, à des ombres, ils ont été retirés, supprimés du monde.

L’inexplicabilité de l’événement

Les conditions de possibilités de l’événement ne renvoient pas à la situation qui l’entoure, qui n’est que son environnement du moment, l’instant où advient son accomplissement, mais aux structures de pensée qui anticipent, préparent et rendent les actes possibles. Les comparaisons quant à elles ne peuvent expliquer les événements, elles peuvent cependant éclairer leurs prolégomènes.

Le fanatisme cruel des agresseurs du 7 octobre 2023 ne se compare en rien à quoi que ce soit de pseudo similaire, à aucun autre événement. Il rappelle cependant celui qui animait chaque fois les auteurs des crimes d’agression interconfessionnelle. Parmi les contemporains, de l’Hyper Cacher à Ozar hatorah, de Trèbes à Magnanville, de Charlie Hebdo aux jeux Olympiques de Munich, la liste est longue en Europe et dans le monde, y compris dans les pays musulmans, des massacres exécutés par des individus mus par un fanatisme religieux, en l’occurrence islamiste. Nous pouvons aussi rappeler, bien plus ancien, le massacre de la St Barthélémy en France de protestants par des catholiques, qui peut être considéré lui aussi, par son caractère unique, d’événement. Aucune constante ne peut être déduite de ces faits tous différents et uniques, ni aucune causalité, aucun trait reproductible. L’événement n’est pas réitérable, nous l’avons dit. Tout au plus pouvons-nous noter, à propos du fanatisme interconfessionnel qui apparaît et réapparaît, l’incidence du caractère d’absolu que s’attribue la théologie, idéologie de la foi qui exige la soumission exclusive à sa proclamation.

L’inhumanité des actes accomplis, torture, assassinats et enlèvements, creuse un tel écart avec l’humaine condition qu’elle devient suspecte d’une manipulation. Nous avons relevé, supra, l’anéantissement de la conscience comme état des assassins. Se pose la question de leur responsabilité et celle de savoir – et de comment savoir – quel était le degré de conscience des agresseurs au moment de leurs crimes ? La responsabilité de leurs actes a-t-elle été effacée par la promesse d’être promus martyrs, et par qui ? Quelle entité peut accréditer ce déni des crimes ? Ou encore leur conscience était-elle altérée par un fanatisme poussé au paroxysme, exacerbé encore par quelque substance annihilant la conscience ? A tout le moins, la préparation à une abdication organisée de la volonté, ouvrant la voie à tous les excès sans plus aucune limite, est encore irrésolue.

L’évènement nous rappelle la dualité incarnée dans le Hamas par ses deux branches, politico-religieuse et militaire. En effet, l’événement a été conduit par la dernière, la partie militaire de l’organisation islamiste qui a amplement diffusé les détails de son intervention dénommée par elle opération militaire. L’ « offensive » est survenue qui a immédiatement pris les aspects d’une attaque terroriste. Elle a été déclenchée à l’insu de la population gazaouie. Le souci pour le sort de cette population, pas plus que leur responsabilité envers elle, ne sont inscrites dans aucune des deux branches. Le surgissement de l’événement, organisé contre la population gazaouie, l’atteste amplement.

Quelle refiguration ?

L’événement n’est explicable que par lui-même. Pour le 7 octobre 2023, « il s’agit d’envisager sa puissance d’ébranlement comme la source d’une remise en sens, d’une refiguration du monde et des relations qui le constituent. » dit Revault d’Allonnes. Est-ce à dire qu’il nous faut désormais envisager les relations entre humains dépouillées de toute empathie, pour n’en conserver que celles de domination et de soumission, d’agression et de rétorsion, entre clans et confessions ?

La médiatisation des crimes du Hamas renvoie aux vidéos que diffusait l’état islamique (daech), de ses assassinats mis en scène. Le procédé tout autant que le message sont identiques, promouvoir le culte pour la mort, que ceux des mouvements islamistes qui prétendent, par leurs crimes, à la soumission des mécréants à leur idéologie mortifère. Cette préférence pour la mort s’inscrit dans la dualité originaire de l’islam, celle du pouvoir religieux sur les consciences par la croyance mystique obligée, et du pouvoir de la force des armes pour contraindre et l’imposer ; soit sa double « mission » de civilisation messianique et de conquête. Le projet de domination universelle a été dès les débuts l’objet du califat, perpétué aujourd’hui par la mouvance des mouvements islamistes djihadistes, dont le Hamas est partie.

La haine lie les ennemis plus étroitement et fortement que tout autre lien. Les extrêmes s’attirent par leur mutuelle séduction nihiliste, ils se dévorent dans la surenchère, l’excès sans cesse cumulé de leur ostracisme. Des uns aux autres se tisse, de plus en plus étroit et serré, un écheveau de sentiments recrudescents, d’un degré sans cesse plus élevé : méfiance, défiance, ressentiment, hostilité, déraison, désir de vengeance, volonté de faire souffrir, d’annihiler. Dans cette rivalité-convergence, l’absolu des doctrines religieuses est le ferment d’équilibre, il requiert ici et là une égale soumission tout autant absolue.

A contrario, contre la tendance sectaire et mortifère des théologies, contre le fanatisme qu’elles seules suscitent et savent entretenir hors de toute raison, ne nous faut-il pas ambitionner de minorer leur importance et leur pouvoir pour les dépasser, désamorcer leur virulence et les rendre inoffensives, viser à rendre impossible le retour sous un autre forme d’un tel ébranlement ? Libérer les ennemis du lien qui les contraint revient à briser le cercle sans fin de la pulsion d’auto-anéantissement, le vider de tous ces sentiments autodestructeurs qui l’entretiennent et l’alimentent sans cesse.

L’attentat à la vie que fut l’événement du 7 octobre 2023, et la mise en scène de la mort comme projet des assassins est l’atteinte au corps vivant par le corps mort de la haine. L’interrogation se faisait jour après la première guerre mondiale, elle n’a pas cessé depuis de demeurer actuelle10. La refiguration possible qui en adviendrait voudrait qu’elle inaugure une ère de raison, de protection et de compréhension, de respect et d’acceptation, d’hospitalité sans condition. Sans doute est-ce là la véritable « refiguration » du monde, sa nouvelle figure d’après, qui serait la prochaine perspective, un événement.

Sortir de l’ordre de la haine, c’est annihiler son ferment ; et reformer la cause humaine, c’est restaurer la tolérance et la fraternité. Il est paradoxal que les victimes du 7 octobre 2023 étaient de celles et ceux qui œuvraient à l’atténuation des antagonismes, au rapprochement des populations séparées par l’arbitraire, à la coopération des individus.

18 janvier 2024

1 François Zimeray. Hamas : le silence des ONG, trahison de l’universel. Tribune sur le site Larègledujeu.org, 9 octobre 2023

2 Raphael Zagury-Orly. Perdre sa voix. 30 octobre 2023 Tribune Juive Yom Kippur II Analyses 1.

3 Rudy Reichstadt. Le négationnisme sur le 7 octobre s’est enkysté avec une puissance telle que je ne le vois pas disparaître. Chema n°15, décembre 2023, interview, p.26-27.

4 Dan Arbib, Denis Charbit, Eva Illouz, Firas Kontar, Susan Neiman, Myriam Revault d’Allonnes, Avishag Zafrani Que s’est-il passé le 7 octobre 2023 ? ESPRIT décembre 2023. https://esprit.presse.fr/article/dan-arbib-et-denis-charbit-et-eva-illouz-et-firas-kontar-et-susan-neiman-et-myriam-revault-d-allonnes-et-avishag-zafrani/que-s-est-il-passe-le-7-octobre-2023-44979

5 Denis Charbit. Professeur de science politique à l’Open University d’Israël. Auteur de Israël et ses paradoxes. Idées reçues sur un pays qui attise les passions, 2015, préface d’Élie Barnavi, Le Cavalier bleu, 2023.

6 Myriam Revault d’Allonnes. Professeure émérite de philosophie à l’École pratique des hautes études. A notamment publié Le Crépuscule de la critique, Paris, Seuil, coll. « Libelle », 2022.

7 Hannah Arendt. Article paru dans Partisan Review, Juillet-Août 1953 (p.377-392).

8 Hannah Arendt, Compréhension et politique. Traduction Magali Brenas, Jacques Bureau and André Enegrén. Esprit n° 42, Juin 1980, pp. 66-79. (p. 75)

9 Alice Krieg-Planque. « Purification ethnique » : une formule et son histoire, Paris, CNRS Éditions, 2003, (p. 409-410)

10 Sigmund Freud. Das unbehagen in der Kultur. Internationaler Psychoanalytischer Verlag, Vienne 1930. Malaise dans la civilisation. Puf, 1976. Trad. Ch. et J. Odier, p.107. Freud écrivait en conclusion : « La question décisive pour le destin de l’espèce humaine me semble être de savoir si et dans quelle mesure son développement culturel réussira à se rendre maître de la perturbation apportée à la vie en commun par l’humaine pulsion d’agression et d’auto-anéantissement. »