Hors-Champ 95.

La bataille mondiale des semences
Des hybrides aux nouveaux OGM, par

La bataille mondiale des semences
Des hybrides aux nouveaux OGM
En février 2024, le Parlement européen a voté l’autorisation partielle d’utilisation des NGT (New Genomic Techniques). À la différence des OGM, interdites, les NGT ne visent pas à injecter dans une plante les gènes d’une autre, mais à modifier le séquençage de son propre génome en imitant l’évolution génétique « spontanée » qui ne prend plus des milliers d’années, mais quelques minutes. Du coup, elles sont peu « traçables ». Les techniques d’hybridation ont, depuis les années 50, été imposées aux agriculteurs du Nord puis du Sud au prétexte de meilleurs rendements pour nourrir le monde et, aujourd’hui, de la protection de l’environnement. En fait, les semences hybrides sont brevetées et constituent une rente exceptionnelle pour les industries chimiques et pharmaceutiques, tout en maintenant dans la dépendance de leur utilisation les paysans du monde entier astreints à l’industrialisation agricole, ce qui provoque de profondes inégalités. Il s’agit de briser le lien mortel qui soumet les États (qui leur accordent un soutien massif) aux entreprises privées qui s’approprient les brevets.

The Global Seed Battle
From Hybrids to NGTs
In February 2024, the European Parliament voted to partially authorize the use of NGTs (New Genomic Techniques). Unlike GMOs, which are banned, NGTs do not aim to inject a plant with the genes of another, but to modify the sequencing of its own genome by imitating “spontaneous” genetic evolution, which no longer takes thousands of years, but just a few minutes. As a result, they are not easily “traceable”. Since the 1950s, hybridization techniques have been imposed on farmers in the North and then the South, on the pretext of improving yields to feed the world and, today, protecting the environment. In fact, hybrid seeds are patented and constitute an exceptional source of income for the chemical and pharmaceutical industries, while keeping the world’s farmers dependent on their use as they are forced to industrialize their farming, creating profound inequalities. The aim is to break the deadly link between governments
(which give them massive support) and the private companies that appropriate patents.

Enquête sur les résonances et les résistances éc(h)ologiques des fantômes à Hong Kong, par

Enquête sur les résonances et les résistances éc(h)ologiques des fantômes à Hong Kong
Cet article sonde l’échologie politique des fantômes dans l’archipel de Hong Kong. Dans cet archipel densément peuplé, les fantômes (gwai 鬼) collent au territoire et participent à un processus de dé/valorisation du marché immobilier. J’emprunte au géographe culturel Arun Saldanha la notion de « viscosité » avec laquelle je croise une approche issue de l’écologie des médias pour avancer l’idée selon laquelle la viralité des fantômes est indissociable des pratiques médiatiques d’explorateurs·rices urbain·es qui captent et relaient par leurs dispositifs technologiques l’écho de ces fantômes dans la caisse de résonance que sont les réseaux sociaux. Cette viscosité revêt néanmoins un potentiel politique dans la mesure où la médiatisation des fantômes (des spectres au carré, donc), participent directement d’une intervention politique au milieu. Celle-ci passe par la réappropriation de moyens de perception par lesquels les explorateurs·rices urbain·es rendent perceptible le processus de spectralisation de la ville. J’appréhende ici les explorations urbaines comme des manières de se réapproprier un archipel perçu par certain·es de ses habitant·es comme étant en passe de devenir une île fantôme.

An Investigation on the Ec(h)ological Resistances and Resonances of Hong Kong Ghosts
This article probes the political “ec(h)ology” of ghosts in Hong Kong. In this densely populated archipelago, ghosts (gwai 鬼) “stick” to the territory and participate in a process of de/ valorization of the real estate market. I borrow the notion of stickiness/viscosity from cultural geographer Arun Saldanha, and combine it with a media ecological approach to apprehend how urban explorers’ media practices feed and amplify the virality and stickiness of ghosts. I argue in this article that these media practices constitute a mode of political intervention that involves reappropriating the means of perception. By offering a counter-cartography the “archipelaghost” of Hong Kong, urban explorers render perceptible processes of spectralization and reinvent ways of inhabiting a city that some see as being on the verge of disappearance.

Multitudes en images

Florence LazarProjet collectif - Cartografia InsurgentePoésie parleRuti SelaCristina RibasLudovic Chemarin©Multitudes 53-54Joseph Yosef Dadoune .رخالا / רחאהPenser l’art brut aujourd’hui
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