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Peut-on faire l’économie de Google ?, par et

Google ne nous est pas indispensable comme le frigidaire et l’eau courante. Impossible de le ramener à ce statut commode d’objet de consommation ou de service quotidien, et ainsi de le tenir à distance. Comme les réseaux sociaux, ce réseau des réseaux cognitifs s’immisce dans notre perception, dans notre ordonnancement des mots, des concepts, dans la visibilité de tout, dans notre mesure de toutes choses. Au-delà de son discours missionnaire, le meilleur allié de Google est la formation d’un nouveau type de travailleur de la connaissance, de cyber-sentant, de cyber-patient ou de cyber-réseaunnant (comme raison, réseau et résonnance). La force hégémonique de Google ne relève pas de la coercition (de son monopole ou de sa position dominante), mais de la captation de ce mode de constitution de nos subjectivités dont le moteur de recherche devient certes, le medium, puis en deuxième temps la matrice de média.

Can we do without Google ?
Google is not as essential as a refrigerator or running water. Yet, we are unable to downsize it to that convenient status of object of consumption or everyday service, and thus keep it at a safe distance. Same as social networks, this network of knowledge networks interferes in our perception, our arranging of words and concepts, in the visibility of eveyting, in our measure of all things. Besides its missionary discourse, the best ally of Google is the formation of a new type of knwledge worker, of cyber-feeling, cyber-patient or cyber-réseaunnant (from « reseau » -network- and resonance). The hegemonic power of Google is not the coercion (its monopoly or dominant position), but its coopting of our subjectivities, for which the search engine is indeed the medium, and in a second phase the matrix of media.

Multitudes