Mouvements

Mayotte le novembre

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Un bref compte rendu de Jym, Aïcha, Barama, ChillC’est le chaos.

Mayotte a replongé depuis mardi. Tout est très confus. Les barrages ont repris sur tous les coins de l’île et des affrontements ont lieu un peu partout tous les jours (plus à Mamoudzou comme les autres fois). Aucun moyen de se déplacer convenablement au nord comme au Sud.

Il semble qu’un nombre important d’enseignants et fonctionnaires métropolitains quittent L’île. La situation est trop lourde pour beaucoup d’entre eux. Certains se disent victimes d’agressions, d’autres se sentent en prison. Des entreprises ferment, d’autres vont bientôt fermer, d’autres préviennent qu’elles vont fermer. 3000 employés au moins sont d’ores et déjà menacés de perdre leur emploi. Mais les manifestants ont décidé de poursuivre le mouvement jusqu’à ce que la vie soit rendue vivable pour des gens qui doivent acheter leurs aliments désormais et ne les cultivent plus : parce qu’ils travaillent dans les administrations.

Dix jours se sont écoulés depuis l’arrêt des négociations. Le médiateur Stanislas Martin est venu faire son rapport sur la formation des prix et des marges en une semaine comme prévu et est rentré chez lui samedi.

Un autre médiateur est envoyé pour poursuivre la négociation, Denis ROBIN (un ancien préfet de Mayotte et conseiller du premier ministre François Fillon). Il est arrivé mardi et a organisé la réunion hier avec les mêmes interlocuteurs qu’il y a un mois (soit : l’intersyndicale, l’UD FO et son association de consommateur l’AFOC, la grande distribution, les importateurs et représentants des grandes entreprises locales, puis le préfet Thomas Degos, ainsi que le conseiller Christophe Du Payrat, et le directeur de la Dieccte, Jean-Paul Aygalent), une réunion autour du rapport rédigé par Stanislas Martin sur les produits de première nécessité.

Ces mêmes personnes se réuniront encore lundi. La grande distribution n’est pas prête à faire un pas de plus pour la baisse de leurs produits et les manifestants de l’autre ne sont pas prêts à laisser tomber leurs réclamations.

La grève continue donc toujours avec autant voire plus de violence (de la part des manifestants, des jeunes dans les rues, des forces de l’ordre). Nous ignorons ce qui se passera la semaine prochaine.