Les émeutes urbaines de Novembre 2005

Les principes et la réalité deux mondes bien différents

Partagez —> /

www.snuipp-ensemble

J’ai lu et dévoré cet essai.

Je me suis retrouvé bien souvent en accord avec l’auteur même si je regrette son penchant à mettre tous les républicains dans un vilain sac : ” le républicanisme “…

Je me suis aussi interrogé sur l’opportunité ou pas d’écrire une chronique …Eh bien je me lance car effectivement si l’auteur n’a semble t-il pas le même avis que moi à propos de la loi du 15 mars 2004 qu’il ne soutient pas, il établit une analyse lucide et argumentée de la crise des banlieues :

” Oui, mais pourquoi les émeutiers s’en sont-ils pris aux équipements collectifs scolaires ( crèches, écoles, bus) ? L’incendie des écoles a été ressenti comme particulièrement injustifiable. C’est pourtant bien ce que l’on observe chez les exclus des lycées et collèges. Ils reviennent souvent près de leurs anciennes écoles et essayent de la saccager. Le taux d’échec est si élevé que l’institution n’est plus perçue comme une aide mais comme un instrument d’humiliation, d’élimination, de discrimination de plus. Brûler l’école que l’on n’arrive pas à suivre et dont on vous répète qu’il n’y a pas de salut en dehors d’elle, c’est aussi exprimer un dépit. ”

Ni rire, ni pleurer : comprendre pour redonner du sens, de l’espoir et des projets !

La révolte des banlieues : c’est une authentique révolte, spontanée, puissante, désordonnée comme beaucoup de ces explosions sociales qui ont égrainé notre histoire.

Ceux qui n’y ont vu que la main d’intégristes ont montré une myopie, coupable même, quand elle les a conduits à demander que la répression s’exerce avec la plus grande vigueur.

Comme le rapporte l’auteur : deux mois de prison ferme ! C’est cher payé pour avoir montré ses fesses aux policiers !

Rabelais ! Réveille toi, ils sont devenus fous ! …

Les jeunes exclus des quartiers ont exprimé leur mal vivre, leur colère pour se retrouver face à une justice expéditive et un état d’urgence proclamé à partir d’un texte ayant servi en 1955 à réprimer les travailleurs algériens et leurs familles…Tout un symbole d’une politique similaire aux colonialistes d’hier !?

Il y a eu des excès, certes comme dans tout mouvement puissant, désordonné et désespéré face à une société érigeant l’exclusion sociale en système !

Toute révolte peut faire avancer la société.

Pour moi, comme pour beaucoup, la liberté, l’égalité et la fraternité peuvent être soit les ” habits nus de la République ” essayant de masquer une société duale, soit des principes qu’il faut appliquer dans le cadre d’une politique hardie de transformation sociale, avec la population, avec la jeunesse et les associations.

L’enfermement communautariste n’est qu’un repli créant une division : celle des pauvres entre eux. Il ne peut que réconforter ceux qui voulant installer dans la durée un libéralisme sans rivage ont besoin pour ce faire d’une classe ouvrière morcelée.