Archives par mot-clé : urbanisme

L’ambivalence de la participation et l’urbanisme situationnel, par et

Des groupes d’auto-construction se multiplient aujourd’hui en Allemagne, en réponse à l’abandon d’une politique publique du logement. Mais ces groupes réservés de fait aux classes moyennes sont fonctionnels par rapport à cette politique. Ces groupes visent la propriété individuelle du logement. Ils n’ont aucun égard pour l’insertion urbaine de leur îlot. Il y a par contre un autre urbanisme situationnel, mal toléré des autorités, qui se développe à la marge, dans les lieux écartés. Les mouvements pour l’urbanisme participatif obéissaient à d’autres logiques, depuis l’advocacy planning des années 1970, qui développait des alternatives aux projets urbains, jusqu’aux Community Design Centers qui travaillent avec les minorités ethniques. Mais cette forme d’organisation tend aussi à être récupérée dans des projets d’homogénéisation. Quelles seraient alors les conditions d’intervention d’un urbanisme situationnel réellement pluraliste et non hégémonique ?

There has been a proliferation of self-construction groups in Germany today in response to the political abandonment of public housing. But these self-contained groups made up of the middle classes are operating within the framework of this politics. These groups aim for individual ownership of housing. They have no interest in the urban integration of their enclave. By contrast there is another type of situational urbanism, not well tolerated by the authorities, that is developing on the margins, in remote places. The particpative urbanism movements were very different, whether these were the Advocacy Planning of the 1970s which developed alternatives to urban projects, or Community Design Centres which worked with ethnic minorities. But this form of organisation tends also to be reclaimed by projects of homogenisation. So what should be the conditions of intervention for a situated urbanism that is genuinely pluralist and non-hegemonic ?

Un activisme informel ?, par

L’agir urbain est ici un agir ordinaire, comme celui d’un vieil homme qui persiste à habiter les Champs-Élysées. L’agir urbain se trouve en contradiction avec les politiques urbaines, ce que doit comprendre la gauche, alors qu’elle ne fait qu’organiser la résistance contre les expulsions, quand c’est trop tard. Qu’est-ce que cette ville qui résiste ? Une idée peut en être donnée dans la parenté entre les icônes de l’architecture moderne et les baraques turques informelles des années 1950, à propos desquelles s’est produit tout un théâtre à destination des classes moyennes, qui ont accueilli en leur sein les anciens squatters : le président Erdogan lui-même vit dans une de ces baraques ! Mais de nouveaux réfugiés arrivent d’autres pays qui n’ont pas cet espace périphérique pour construire leur vie.

Urban action is ordinary action, like the old man who persists in living on the Champs-Élysées. Urban action finds itself in contradiction with urban politics, as understood by the Left, which organises resistance against evictions, only when it is too late. What is this city that resists ? A sense of it can be given, parenthetically, between the icons of modern architecture and the informal Turkish shantytown huts of the 1950s, which inspired a whole theatre having as public the middle classes, who welcomed old squatters into their midst : President Erdogan himself lived in one of these huts ! But now there are new refugees arriving from other countries who do not have this peripepheral space in which to build their own lives.

De la frontière globale au quartier de frontière : pratiques d’empiètement, par

Malgré les images dramatiques diffusées à propos de la frontière États-Unis / Mexique, elle reste tout à fait poreuse. La migration illégale bat son plein vers le nord tandis que des tas de détritus passent dans l’autre sens pour se faire recycler ou participer à la construction d’un contre-urbanisme, sans compter les nombreux tunnels qui passent sous la frontière et participent de cet habitat illégal. Face à l’urbanisme de la ségrégation se développe un urbanisme de la transgression, avec ses entreprises spécialisées et ses prototypes. C’est ainsi que travaille Casa Familiar dans un quartier de frontière en Californie. Une zone d’habitat accessible a été créée, ainsi que des pièces à vivre la frontière qui sont autant des lieux de rencontre que des logements, de simples pièces équipées d’électricité, à usage temporaire. Sur la frontière se crée un nouveau programme d’habitat, accessible et durable.

In spite of the dramatic images broadcast from the US / Mexican frontier, the border still remains porous. Illegal migration continues northward while piles of waste moves in the other direction to be recycled, and to be re-used in the construction of a counter-urbanism that includes numerous tunnels that pass under this border and make up this illegal inhabitation. In reaction to urban segregation, an urbanism of transgression is developing via specialised enterprises and their alternative prototypes. It is in this context that the non-governmental organization Casa Familiar works in the border neighbourhood of San Ysidro, California. A zone of alternative affordable housing has been designed including a serie of « open air rooms » that contain electricity, serving as site for a variety of neighborhood activities. On the border a new housing programme is developing : affordable and socially sustainable.

Sur les palmiers, la neige, par

Le titre évoque le nouveau paysage créé sur le port de Hambourg par l’action intitulée Park Fiction. C’est une action pas plus extraordinaire que celle des skaters qui se sont mis un jour à patiner n’importe où librement. L’art ne se contente pas de faire voir le monde d’un autre point de vue, il le fait fonctionner différemment. À Hambourg, une action continue d’animation, d’exposition, d’agit-prop, menée avec humour, a fini par convaincre la municipalité que les habitants avaient vraiment besoin d’un jardin sur le port, et qu’il fallait le réaliser selon les plans qu’ils avaient projetés. Pas tout à fait, car elle ne comprend pas pourquoi il faudrait constituer une archive de cette action, ouverte au public. En fait elle en nie la dimension artistique et ne garde que le fonctionnel. Mais le Park Fiction est convoité par les investisseurs, dont il a jusqu’à présent déjoué les assauts en développant des activités internationales.

The title alludes to a new landscape created at Hamburg’s port through an action entitled Park Fiction. It is an action not that much more extraordinary than the action of skaters who set out one day to go skating, freely. Anywhere. Art is not about simply making the world look at itself from a different point of view, but to make it be used in a different way. In Hamburg an ongoing action of animation, exhibition, agit-prop, fuelled by humour, has ended up convinvcing the local council that the inhabitants have a real need for a garden by the port, and that they are bound to realise this according to the plans they have put forward. Though not entirely, because the council does not understand why it is necessary to make an archive of this action, that is open to the public. In fact, the council denies the artistic dimension of the project, and retains only that which is functional. But Park Fiction is being now sought-after by investors, whose advances they have so far eluded through the development of international activities.

Multitudes