Les conspirations ont mauvaise presse. Depuis quelques années, le monde (journalistique) et son beau-frère (universitaire) s’accordent à déplorer les ravages des fake news, l’avènement d’une ère de « post-vérité » et la prévalence d’un complotisme dont Internet et les réseaux de communication numérique, le pouvoir poutinien, la déconstruction, les Science & Technology Studies et l’inculture régnante seraient les principaux responsables1. Pendant que des « honorables » présidents de pays bien connus comme les États-Unis (Trump) ou la Tunisie (Kaïs Saïed) n’hésitent pas à défendre leur pouvoir par l’évocation de complots menaçants, on nomme des commissions, on publie des rapports, on mène des sondages, on édicte des lois pour endiguer ce déluge qui sape nos démocraties. Lorsqu’un respectable éditeur publie un anonyme Manifeste Conspirationniste flambe un incendie de critiques impitoyables2, sans guère d’analyses posées. En bon ennemi public no 1, le conspirationnisme permet aux pouvoirs médiatiques et intellectuels en place de parader en sauveurs de la Rai(son) publique. « NOUS », élites rationnelles et experts bien informés, contre « EUX », menteurs invétérés et populace crédule.
C’est contre cette rengaine que nous avons conçu cette majeure de Multitudes. Non parce qu’Internet et notre intelligence collective ne seraient pas la cible de désinformateurs professionnels et de projections délirantes. Mais parce que ce qu’on désigne du nom de « complotisme » mérite d’être considéré comme un symptôme – un symptôme de dynamiques et d’évolutions profondément ambivalentes – bien davantage que comme un ennemi « inédit ». Pour le dire autrement : l’anti-conspirationnisme nous semble aussi dangereux et ridicule, aussi fourvoyé et fourvoyant, que ce qu’il dénonce sous la catégorie disqualifiante de « complotistes ».
D’où l’intérêt d’adopter – rien que temporairement – quelques perspectives « anti-anticonspirationnistes » en compagnie de l’ensemble des textes inclus dans cette Majeure. Comment s’y prendre ? Voici quelques indications générales en guise de boussole pour tracer son chemin au milieu et au-delà des contributions ici réunies.
1. Sortir le nez du guidon de l’exception contemporaine, surexcitée par les médias numériques : de la chasse aux sorcières pendant l’Inquisition jusqu’au maccarthysme de l’après-guerre, en passant par la Révolution Française, les discours autour des complots émanant du bas autant que du haut n’ont pas attendu l’invention de Facebook ou Twitter pour circuler 3. En refusant le déterminisme technologique sans nier les accélérations propres à la communication connectée, il est fondamental d’observer les conspirations par leur évolution historique foisonnante et stratifiée : « Si elles sont nouvelles, les théories de la conspiration telles qu’on les connaît aujourd’hui ne sont nouvelles que de la même manière que le nouveau modèle de berline Toyota est “nouveau” : il est nouveau par un assemblage récent et certains types de raffinement. Certaines parties de la voiture ne sont pas nouvelles : le constructeur automobile n’a pas inventé la roue, ni les boîtes à vitesses automatiques, ni le moteur à combustion4 ».
2. Ne pas oublier les enjeux hégémoniques et classistes qui mobilisent volontiers les accusations de « complotisme » et de « théorie du complot » vers des individus appartenant à des groupes subalternes lorsqu’iels tentent de formuler ce qu’Erica Lagalisse appelle un « commentaire social critique ». Quand George W. Bush invente en stratège paranoïaque une menace armée en Iraq ou quand Emmanuel Macron accuse un deep State hostile à ses politiques, il est tout de suite beaucoup plus compliqué (et rare) de mobiliser ces « étiquettes ». Ces mêmes puissants n’hésitent pas à lancer l’accusation de complotisme pour disqualifier toute récalcitrance grass roots qui dénonce des aberrations institutionnelles : comment ne pas reconnaitre un noyau de vérité dans la dénonciation des intérêts des entreprises pharmaceutiques par les milieux dits « anti-vax » alors qu’aucun effort n’a été fait pour soustraire le produit prétendument essentiel du domaine de la propriété privée marchande ?
3. Distinguer entre ce que Nadia Urbinati appelle des « conspirations systémiques » (illimitées, impossibles à prouver et démonter) qui tendent à nous enlever notre capacité d’action politique située et des « conspirations pragmatiques » (déterminées par des intérêts et des groupes spécifiques) qui innervent la vie politique démocratique. Celles-ci vont du fonctionnement ordinaire et nécessairement opaque des partis et des collectifs militants jusqu’au lobbying des grandes industries, en passant par de drôles d’opérations comme le complot contre Bernard Arnaud orchestré par Fakir (Merci Patron !). Ne serait-il pas intéressant de prendre place de façon pragmatique au sein de certaines de ces conspirations en tension, pour contrer les « conspirations des rois » (selon un des noms de la Restauration en 1815) et embrasser des conspirations émancipatrices5 ?
4. Aérer le milieu fermé (donc suffoquant) où les debunkers et les complotistes se disputent d’une façon polémique pour imposer leur vérité évidente : il est important de trouver des modalités de communication avec les milieux envoutés par la dialectique infernale entre l’obsession de « conspirations universelles » et le « ratio-suprématisme » dominant. Que ce soit par la voie d’un enchantement conscient et capable de partager les ressorts de son dispositif (selon Wu Ming 1 et Stefania Consigliere) ou par le biais du décalage par l’humour et la parodie (selon Emma A. Jane et Chris Fleming)6, il est urgent de faire un pas de côté, pour passer des agressions frontales à des approches diagonales.
5. Mesurer la part des figures de « style » à l’œuvre dans les rhétoriques et narrations « complotistes », dont les jeux d’énonciation ne sauraient être pris à la lettre (factuellement) mais demandent plutôt à être considérés par les affects et les effets qu’ils génèrent. C’est une peau de banane sur laquelle peuvent glisser autant les anti-complotistes que les complotistes. Qualifier le Capital de « vampire » s’appuie sur un deuxième degré métaphorique produisant un jugement et une caractérisation critique du système économique en question, mais cette association peut dériver vers une littérarité dangereuse qui mène aux démocrates pédophiles de QAnon. Par ailleurs, comme le rappelle l’historien étasunien Richard Hofstadter à propos d’une tonalité « paranoïaque dans la politique américaine », le style en tant que fonction esthétique et rhétorique ne concerne pas la vérité ou la fausseté, ni le bon ou le mauvais : c’est une affaire de « modalité » de la « croyance » et de « l’argumentation7 ».
6. Distinguer au sein des situations conspirationnistes des tendances parano réactionnaires et des forces schizo exploratrices, pour reprendre les analyses de Felix Guattari qui décrivait il y a trente ans des réactions différentes à un affaiblissement communément ressenti du territoire existentiel social8. Lorsque les rôles et les valeurs établies (travail, famille, consommation…) entrent en crise, d’un côté peut se produire une paranoïa fondée sur une « surterritorialisation » qui s’accroche d’une manière compulsive et agressive aux identifications évidées, tandis que, de l’autre côté, certaines errances traversent l’incertitude des significations et des rapports pour y tracer des « bifurcations » et nourrir une certaine « créativité processuelle ».
7. Reconnaître au sein des productions conspirationnistes l’aspiration collaborative aux puissances ingouvernables de la spéculation et de l’expérimentation, même si parfois demeurant à un stade « gamifié ». Ces puissances sont basées sur des gestes d’abstraction et de problématisation qui « transcendent l’évident et le concret9 ». Bien qu’ils puissent se présenter sous une forme pathologique (paranoïaque) et confusionniste, ces gestes caractérisent toute production théorique et critique qui « fait bégayer les experts » et le statu quo. Il nous faut ce qu’Isabelle Stengers appelle des « dispositifs génératifs » pour que ces « ruminations » et « objections » puissent s’exprimer, se débattre et s’accorder en « plongeant le connu dans le possible » par des « oui mais10 ». Elle décrit avec enthousiasme les « conventions » (citoyennes) pour identifier un exemple de ces milieux où conspirer ensemble.
8. Observer comment les forces conspiratrices interrogent et contrent les partages donnés entre public et privé par des gestes de soustraction, repartis par une certaine conception du politique ainsi que par des pouvoirs médiatiques (concentrés). Lorsque s’exposer directement sur la scène publique par la parole ou l’action paraît dangereux ou impossible à cause de multiples verrouillages, amalgames confusionnistes ou surveillances répressives, les multitudes des minorités ont besoin de produire des milieux de rencontre et de réflexion de type discret et opaque11. On pense aux groupes racisés, aux milieux féministes/queer ou encore aux militants de l’écologie radicale, qui s’abritent dans l’ombre d’une certaine opacité tactique et conviviale pour insuffler plus ouvertement des discours et des gestes alternatifs dans la sphère publique générale. En prenant en considération le métabolisme des « gestes décoloniaux », « des voix minoritaires » et des « pratiques féministes de soin » expérimentées « lentement, avec beaucoup de fragilité » à la marge des institutions, Olivier Marboeuf souligne précisément le besoin d’un milieu « pour reprendre notre souffle en amont de toute forme d’alliance, un espace de préparation, un site pour répéter les futurs communs12 ».
9. Dissocier une expérience conspirationniste diffuse et quotidienne des complots violents et exclusifs d’avant-gardes auto-proclamées. Certes, la conspiration a pu être associée à des visions guerrières d’un projet social à imposer à tout prix par des manœuvres cachées : pensons aux années 1970 marquées, en pleine Guerre Froide, par l’activité sanglante des conspirateurs de droite (plus ou mois liés au services étatiques : OAS, Nuclei Armati Revoluzionari, Gladio…) ayant aussi poussé une « clandestinisation » de la lutte révolutionnaire à gauche (Brigades Rouges, Action Directe, RAF…). Mais les conspirations endémiques à écouter aujourd’hui ressemblent plutôt au secret de polichinelle des sous-communs racontés par Stefano Harney et Fred Moten, à « une expérimentation commune lancée depuis n’importe quelle cuisine, n’importe quelle cour intérieure, n’importe quel sous-sol, n’importe quel hall, n’importe quel banc public, n’importe quelle fête improvisée, chaque nuit13 ».
Afin d’éclairer les dynamiques complexes et multiples de ces co-respirations, nous avons tenté de réunir des contributions prenant à rebours les lamentations communes sur le prétendu tsunami complotiste. Non pour chanter les louanges de QAnon et de ses dangereux illuminés, mais pour tenter de comprendre ce qui peut faire la force, la rationalité (non ordinaire, voire désordonnée), le réconfort, la joie et la lucidité de certaines attitudes et de certains mouvements réputés « complotistes ». Les (théories de la) conspiration(s) nous paraissent porteuses d’une remarquable force d’aspiration, dont les discours dominants ratent très largement les mécanismes et les enjeux. À quoi aspirent les conspirationismes ? D’où vient la puissance de leurs souffles ? Où nous poussent-ils ? Avant de les condamner et d’espérer les exorciser en ressassant la grande messe de la Raison des Lumières, pourquoi ne pas commencer par étudier comment ils respirent, quels vents les portent et quels airs (de folie et/ou de fête) ils apportent à celles et ceux qu’ils inspirent ?
Pour répondre (très partiellement) à ces questions, ce dossier variera les tons et les terrains de réflexion. Il proposera des analyses aussi sereines et argumentées que possible pour comprendre et expliquer les dynamiques qualifiées de conspirationnistes. Maude Guindon, Thierry Bardini & David Grondin analysent le cas d’Alexis Cossette-Trudel qui, à l’occasion de la contestation des mesures anti-Covid a été l’une des principales figures du mouvement « complotiste » québécois, pour éclairer la façon dont le succès de tels influenceurs tient bien davantage à des postures de parole (relevant de la parrêsia) qu’au contenu de leurs propos. Julien Cueille invite à mesurer le rôle que jouent nos habitudes d’immersion fictionnelle dans un rapport aux récits complotistes que les anti-conspirationnistes ont vraisemblablement tort de caractériser par une adhésion irréfléchie, et qu’il vaut mieux appréhender sur le modèle de la suspension temporaire (et ludique) d’incrédulité qui caractérise notre participation aux fictions.
Il ne sera pas le seul à visiter et décrire les zones de contact entre complotismes et emplois de la narration : un court texte signé par Ariel Kyrou partira des discours platistes pour distinguer, au moins d’un point de vue conceptuel, les régimes de rapport à la vérité et à la production fictionnelle, d’une part des attitudes complotistes, d’autre part des pratiques conspirationnistes. En faisant ainsi un peu de ménage dans une cave lexicale bien encombrée et peu éclairée, Benjamin Tainturier tente quant à lui de saisir et cartographier les phénomènes dit « complotistes » par le truchement des grands volumes de discours et interactions qu’ils produisent en ligne : c’est en répertoriant et en analysant les énoncés qui circulent sur les réseaux qu’il devient possible de représenter les macro-thèmes de ces échanges et de mieux visualiser les relations qui les connectent. Fermement ancrée dans l’approche logicienne dont s’enorgueillissent les chevaliers de l’anti-conspirationnisme, et pour la retourner espièglement contre eux, Anna Longo montre comment les argumentaires qualifiés de conspirationnistes et celleux qui se présentent comme anti-conspirationnistes partagent en réalité certaines prémisses communes, et du point de vue de la logique et du point de vue des cadrages qu’ils reconduisent – suggérant que c’est du côté des activismes écologistes contre le saccage climatique qu’il faut aller chercher d’authentiques alternatives aux petits jeux (anti-)complotistes.
Pour tracer une diagonale (fragile mais inspirante) entre, d’une part, une attitude a-critique qui goberait toute vérité sortie des instituts de recherche officiels (potentiellement aux mains de « l’État profond ») et, d’autre part, une attitude hyper-critique qui jetterait le bébé de l’objectivation scientifique avec l’eau des manipulations étatiques, quelques extraits d’un ouvrage récent de Matthew Fuller et Eyal Weizman esquissent la voie prometteuse d’une esthétique de l’investigation : faire la part de l’art et de l’esthétique dans les pratiques conspirationnistes aussi bien que dans les pratiques anti-complotistes permet d’affirmer à la fois (a) la nécessité d’un patient travail d’investigation, (b) l’inventivité de toute lutte anti-systémique, et (c) la possibilité de mobiliser les ressources d’une contre-intelligence collective dans la lutte contre les injustices. Dans un élan d’enquête culturelle critique, Yves Citton nous invite à faire un tour guidé dans sa bibliothèque réunissant certaines des publications les plus éclairantes autour des phénomènes conspirationnistes et complotistes. Il en tire une « boite à outil » vouée à équiper non les complots, ni même les conspirations, mais bien nos recherches autour de ces questions : quelles sont les dynamiques qui allument le conspirationnisme ? Peut-on parler de différentes formes de conspirationnisme ? Quels sont les pièges de son adversaire, l’anti-conspirationnisme ?
Mais ce dossier prend aussi à cœur d’alterner ces analyses conceptuelles et empiriques avec des prises de paroles qui ne prétendent pas adopter sur les aspirations conspirationnistes le regard surplombant et extérieur du savant. Ces autres textes prennent le risque de se laisser aspirer – partiellement, ludiquement, espièglement, poétiquement – par certains des souffles qui font la puissance (à la fois inquiétante et réjouissante) des conspirationnismes contemporains. Marianne Dubacq se moque (gentiment) des prétentions de nos dirigeants et de nos experts à incarner une rationalité au-dessus de la mêlée, alors même qu’ils multiplient les bourdes, les impostures et les aberrations. Sourire en coin, elle joue avec un discours dont l’instabilité mime au plus près les basculements (réels ou fantasmés) sur lesquels surfe l’esprit conspirationniste. À travers un court entretien, la chercheuse et militante Erica Lagalisse nous invite à reconnaitre la place occupée (pour le meilleur comme pour le pire) par l’occultisme et la conspiration dans l’histoire des mouvements subversifs (comme l’anarcho-socialisme), en nous rappelant l’histoire des Illuminati en lutte contre le complot de la Restauration monarchique au seuil du XIXe siècle.
La réflexion autour des « fantasmes de complot » – des puissances qui y sont piégées autant que des raisons d’une telle capture – prolifère de l’autre côté des Alpes, dans un pays marqué par d’innombrables intrigues du pouvoir national et international, par l’endémie des réseaux mafieux, par la médiarchie berlusconienne, comme par de multiples « conspirations » progressistes aspirant à une société radicalement différente. Cet intérêt transalpin pour les « aspirations conspirationnistes » ne se limite pas au cas récent et remarqué de l’essai Q comme Qomplot (2022) de l’écrivain Wu Ming 1. Nous publions aussi un texte de l’anthropologue Stefania Consigliere qui lit les phénomènes complotistes à la lumière d’une résurgence de l’enchantement refoulé par l’époque moderne, un enchantement qu’il est dangereux d’abandonner aux milieux fascistes (hier comme aujourd’hui). Son analyse critique remet au centre de la réflexion la dynamique vivante entre le doute et la confiance (en posant la question de comment faire confiance, collectivement, sans cesse, toujours à nouveau). Le Gruppo di Nun, figure phare de la Weird Italian Theory, propose pour sa part une « démonologie révolutionnaire » dont les tonalités cabalistiques mettent en lumière une certaine sorcellerie combinatoire partagée par la cybernétique et la computation numérique. En émerge un conflit des magies opposant, d’une part, un conspirationnisme « de la Main Droite », qui semble triompher à la fois dans les complotismes de l’alt-right et dans l’anti-complotisme prôné par les pouvoirs en place et, d’autre part, un conspirationnisme « de la Main Gauche », qui renoncerait au délire de maîtriser le monde, en faisant de notre finitude dans un monde chaotique l’expérience d’une autre forme d’amour.
C’est bien une autre forme d’amour et de complicité, propre aux conspirations-sans-complot, que chantent Valentina Desideri et Stefano Harney dans le texte d’ouverture où se trouvent esquissées les principales lignes de force de ce dossier. Les conspirations nous aspirent vers le haut en nous aidant à mieux « respirer ensemble » (selon l’étymologie du con-spirare). Leurs dangers viennent non de cette respiration, collective et supra-rationnelle, mais des intrigues (plots) que différents intrigants (policiers, dirigeants, autorités) projettent sur elles comme des filets. En elles-mêmes, ces aspirations conspiratrices, concoctées dans la socialité ante-politique des sous-communs par des pratiques enjouées d’études, ont la force d’invocations quasi-magiques, qui peuvent aussi bien être porteuses de sollicitude solidaire que de malveillance ciblée. Notre tâche, avec ce dossier et au-delà, n’est donc pas tant de traquer les (théories de la) conspiration(s) que de relayer les intelligences et les solidarités qu’elles respirent, qui les aspirent et auxquelles elles aspirent.
1La publication de ce dossier a reçu un financement du programme européen NesT (Networking Ecologically Smart Territories) MSCA-RISE sous le grant agrement no 101007915.
2Anonyme, Manifeste conspirationniste, Paris, Seuil, 2021. Parmi les rares analyses intriguées par les thèses du Manifeste, voir : Bernard Aspe, « La loi humaine et la loi divine », Terrestres, 29/9/2022.
3Voir par exemple : Wu Ming 1, Q comme Qomplot, Montréal, Lux, 2022 ; Erica Lagalisse, Anarchisme occulte, Montréal, Éditions du remue-menage, 2022 ; Philippe Munch, Le pouvoir de l’ombre. Complot et révolution (1789-1801), Paris, Divergences, 2022.
4Emma A. Jane et Chris Fleming, Modern Conspiracy. The Importance of Being Paranoid, Londres, Bloomsbury, 2014, p. 131.
5Nadia Urbinati, « Conspiracy : systemic and pragmatic”, in Social Research, Vol. 89, No. 3, 2022.
6L’ intérêt du comique dans l’interaction avec les complotismes fait l’objet aussi de positions sceptiques, comme celle de Marc Tuters : « LARPing & Liberal Tears Irony, Belief and Idiocy in the Deep Vernacular Web », in Maik Fielitz and Nick Thurston (éd.s), Post-Digital Cultures of the Far Right: Online Actions and Offline Consequences in Europe and the US, Bielefeld: transcript Verlag, 2019, pp. 37-48.
7Richard Hofstadter, Le style paranoïaque [1964], Paris, Les pérégrines, 2012.
8Félix Guattari, « La chaosmose schizo », Revue Chimères, no 13, 1991.
9Emma A. Jane et Chris Fleming, Modern Conspiracy, op. cit., p. 131.
10Isabelle Stengers, Réactiver le sens commun, Paris, Les empêcheurs de penser en rond, 2021.
11Voir à ce propos les « Onze thèses sur la transparence » du collectif d’hackers italien Ippolita (Multitudes, no 73, 2018).
12Olivier Marbeouf, « La leçon de Bruxelles (comme nous n’avons pas de lie » (2020) : en ligne et recueilli dans Suites decoloniales, Éditions du Commun, Rennes, 2022.
13Les sous-communs. Planification fugitive et étude noire, Montreuil, Brook, 2022.
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