79. Multitudes 79. Eté 2020
Mineure 79. Le patriarcat bouge encore

La longue durée de l’exploitation domestique
Entretien avec Christine Delphy par Anne Querrien

et

Partagez —> /

Anne Querrien : Multitudesa été incitée par la publication du livre de Gilligan, Pourquoi le patriarcat ? à relire ton travail sur cette question et en particulier, ton dernier livre, L’exploitation domestique, paru en 2019. Comment définis-tu le patriarcat ?

Christine Delphy : L’exploitation à la fois familière et familiale de tous les membres de la famille par le chef de famille trouve sa base légale et coutumière dans le mariage. Dans le patriarcat ancien, les femmes ne comptaient que comme biens, possessions, instruments. Dans le mariage d’aujourd’hui, les femmes, censées être les égales des hommes, sont encore gouvernées par eux. Ils leur rappellent, parfois avec violence, le travail qu’ils attendent d’elles : travail domestique, travail affectif, travail sexuel. L’exploitation des femmes est très différente de l’exploitation capitaliste : elle est fondamentalement brutale, instituée par le rapport social patriarcal, le mariage et sa prégnance comme modèle dans la vie des femmes et des hommes. Le mouvement #MeToo et le macabre décompte des femmes tuées par leur conjoint démontrent encore aujourd’hui la grande indulgence dont bénéficient les hommes dans nos sociétés supposées définitivement éloignées du patriarcat.

A. Q. : Pourtant les féministes se sont battues depuis plus d’un siècle contre le patriarcat…

C. D. : Le peu de travail des féministes de la première génération de la fin du XIXe  siècle sur l’exploitation domestique vient de ce que le travail domestique dans les classes moyennes était effectué par des serviteurs. Cette première vague féministe voulait surtout le droit de vote. Dans la deuxième vague du féminisme des années 1960-1970, le mot patriarcat fut retourné et vidé de son sens paisible, traditionnel, pacifique, communautaire pour devenir exploitation systématique des femmes. Le patriarcat signifie donc système de règles imposées par le pater, le chef de famille, mais aussi domination des hommes les plus âgés sur toutes les parties de la société. La domination masculine régit l’ensemble des rapports sociaux. Pendant des siècles, en Europe, le pouvoir du roi sur son peuple était le miroir de celui des pères/maris sur les épouses, enfants et serviteurs ; le patriarcat était considéré comme ordonné par la volonté divine et existant depuis l’origine des temps.

A. Q. : Et aujourd’hui ?

C. D. : Dans notre société, les hommes sont les bénéficiaires directs et principaux de l’oppression familiale des femmes. La famille joue à peu près le même rôle oppressif pour les femmes noires en tant que femmes que pour les femmes blanches en tant que femmes. En dépit de différences importantes, elles ont en commun de devoir faire du travail domestique non payé, de prodiguer des soins aux enfants, et de fournir affectivement et sexuellement des services aux hommes.

Le moyen d’extorsion capitaliste n’est qu’un mode parmi d’autres pour extorquer du travail et faire du profit à partir du travail des autres. Le système capitaliste repose sur deux conventions : la propriété privée des moyens de production et la liberté du travail qui fait que le capitaliste ne s’approprie qu’une partie du travail réalisé par le travailleur. La plus-value, c’est le point de vue du patron. Celui-ci crée des conditions d’insécurité économique, d’aliénation, d’obéissance, qui obligent à effectuer le travail et qui font que le travailleur perd plus que la simple plus-value, une partie de sa liberté. De même, les femmes épouses ont beaucoup plus à perdre du processus par lequel les hommes s’approprient leur travail que les hommes n’y gagnent eux-mêmes.

Si un groupe social en utilise un autre à ses propres fins, il doit formater ses subordonnés. Il doit non seulement contrôler leur travail, mais les façonner en tant qu’êtres humains et il ne doit laisser à ses subordonnés aucun choix à part faire le travail. Ceci implique de les mettre dans des situations de double bind, double contrainte, où toute alternative expose les subordonnés à des pénalités, à la censure et aux privations ; mais elles et ils s’en tirent beaucoup mieux en coopérant qu’en ruant dans les brancards, d’où le fait que le système continue.

Le patriarcat et le capitalisme sont distincts et également sociaux, des systèmes qui sont empiriquement et historiquement mêlés. L’un et l’autre se structurent et s’influencent réciproquement. La libération des femmes peut être atteinte sous le capitalisme, et le capitalisme peut être renversé sans que le patriarcat en soit affaibli. Affirmer, en l’absence de preuves substantielles, que le capitalisme aujourd’hui est la cause majeure de l’oppression des femmes n’est pas plus justifié que de dire que le patriarcat a produit le capitalisme et tous les autres systèmes de classes. Il y a deux systèmes ; le mouvement de libération des femmes en a fait largement prendre conscience.

A. Q. : Comment expliques-tu que la persistance du système patriarcal ne soit pas reconnue ?

C. D. : Le débat international anglophone sur le travail domestique a consisté principalement à évaluer dans quelle mesure le travail domestique servait le capitalisme en permettant d’abaisser les salaires, au lieu de montrer que cette exploitation bénéficiait d’abord aux hommes, quelle que soit la situation de travail envisagée. Les chercheurs engagés dans ce débat n’ont pas voulu reconnaître que les hommes constituent une classe d’exploiteurs.

Avec la généralisation de l’État-providence, la sphère du travail des femmes dans la société s’est étendue du travail domestique au travail social, ce qui a brouillé la vision de l’exploitation par les hommes, et renouvelé l’idée marxiste que les femmes concourent principalement à la reproduction de la force de travail. Cette vision d’une sphère féminine du care entre en résonance avec la vision patriarcale de la société et l’idéologie du genre.

Or il existe toujours à la fois des rapports hiérarchiques entre les hommes et une solidarité entre eux qui leur permet à leur tour de dominer les femmes. Le fondement matériel du patriarcat est le contrôle de la force de travail des femmes par les hommes. Ce contrôle se perpétue en excluant les femmes de l’accès aux ressources productives économiques nécessaires, et en bridant la sexualité féminine. Les hommes exercent leur contrôle en recevant le travail des femmes sous forme de services personnels, en n’ayant pas à faire le travail ménager ou à élever les enfants, en ayant accès au corps des femmes pour les rapports sexuels, et en jouissant du pouvoir et de l’exercice du pouvoir.

Les éléments cruciaux du patriarcat tel que nous l’expérimentons actuellement sont : le mariage hétérosexuel (et l’homophobie qui en découle), les soins aux enfants et les travaux ménagers et autres, la dépendance économique des femmes par rapport aux hommes (renforcée par des arrangements sur le marché du travail), par rapport à l’État et à de nombreuses institutions fondées sur les rapports sociaux entre les hommes –  clubs, sports, syndicats, métiers, universités, églises, entreprises, armées.

A.Q. : Le mouvement socialiste n’a-t-il pas lutté contre le patriarcat ?

C.D. : Le patriarcat fondé sur la famille a évolué vers un patriarcat fondé aussi sur l’entreprise. Les féministes socialistes ont soutenu le patriarcat en considérant que le capitalisme est le seul et unique système de domination, de façon à ce que les hommes de la classe ouvrière soient les premières victimes de l’exploitation. Ces féministes contribuent au renouvellement de l’idéologie patriarcale dans le cadre du néo marxisme. Surtout, elles cherchent des explications au patriarcat là où lui-même les a placées : dans les différences anatomiques, la maternité, la sexualité, les expériences de l’enfance, la structure de l’inconscient, dans des idéologies et des discours, pas dans les avantages matériels que le patriarcat apporte aux hommes.

A. Q. : Ces avantages sont produits dans le cadre de la famille…

C. D. : Le travail domestique est le travail effectué par tous les membres de la famille dans la maison, sous le contrôle du chef de famille. Le travail ménager gratuit est fait par des personnes qui ne possèdent pas les produits de leur travail matériel, sexuel, reproductif.

Si un homme épouse sa femme de ménage ou la prostituée qu’il fréquentait, le travail de celle-ci devient subitement gratuit et improductif. La totalité des ménages a des activités productives nécessaires à sa propre consommation qui sont ignorées par le PIB, alors que c’est une quantité considérable de travail. Ce qui distingue le travail ménager du travail professionnel, c’est que, dans tous les ménages, il est fait par les femmes gratuitement. Il n’est échangé contre un salaire que quand il est fait par quelqu’un ou pour quelqu’un qui n’est pas de la famille.

La majorité des ménages a un chef, généralement un homme, qui « entretient » les membres du ménage. Ses dépendant.e.s travaillent au bien général du groupe sous sa direction, et lui doivent amour, respect, obéissance, et différentes sortes de travail. Le travail fait par le chef de famille doit être distingué du travail fait pour lui par les autres.

Le travail ménager est l’ensemble des tâches quotidiennes nécessaires à l’entretien d’un foyer et le travail domestique, tout le travail fait à l’intérieur de l’unité familiale qui comporte, en plus du travail ménager, le travail affectif et sexuel, le travail culturel, et la production de marchandises échangées sur le marché, payées généralement au mari. Le travail familial est le travail non payé effectué pour le chef de famille par toutes les personnes dépendantes de lui. Dans ces rapports de travail familiaux prévaut la domination masculine. Si les hommes doivent parfois lutter pour maintenir leur position, la hiérarchie patriarcale demeure cependant.

A. Q. : Tu penses donc que les femmes mariées ne sont pas libres ? Que le capitalisme ne l’exige pas ?

C. D. : Une famille consiste en des rapports de travail genrés et intergénérationnels. Les femmes et les filles n’étaient pas libres de vendre leur force de travail à une tierce personne sans autorisation du chef de ménage, en France, jusqu’en 1965. Les femmes doivent leur travail à leurs maris.

Cependant, l’accès des femmes mariées au marché a-t-il cessé d’être réglementé au point d’avoir atteint maintenant un seuil où il y a vraiment conflit entre le patriarcat et le capitalisme pour le travail des femmes ? Le patriarcat est effectivement miné par le capitalisme, mais, en tant que système, il résiste et se transforme. Le processus du travail capitaliste est lui-même genré et basé sur l’exploitation ; donc pour les femmes y trouver une porte de sortie est loin d’être une bénédiction.

Le conflit entre patriarcat et capitalisme se règle par le nombre d’heures travaillées par les femmes dans chaque système et donc, par une augmentation globale du nombre d’heures travaillées par les femmes. Le patriarcat familial est toujours solidement en place, malgré la présence grandissante des femmes sur le marché du travail, et leur travail est toujours l’objet d’une appropriation coutumière ancienne.  Un changement de mari est plus difficile et plus onéreux qu’un changement d’employeur. Donc, il faut faire un « bon mariage » et perpétuer le système.

Maris et femmes sont différents car inégaux. Ce pouvoir des pères/maris en Europe occidentale est resté très stable. Les rapports hiérarchiques familiaux sont considérés comme légitimes, parce que transmis de génération en génération. Cependant, la coercition physique des hommes envers les femmes, la violence des adultes envers les enfants, les agressions sexuelles des hommes contre les femmes et les enfants sont endémiques dans les sociétés occidentales (et les autres), et très répandues dans la culture patriarcale hétérosexuelle. La plupart des rapports familiaux sont stables parce que ce sont des exemples parfaits et caractéristique d’autorité traditionnelle : une hiérarchie admise parce qu’elle est héritée du passé. Les hommes ont rarement besoin d’utiliser la force parce que leur autorité est admise. Les maris attribuent l’exploitation des femmes à des hommes extérieurs à la famille, et veulent les protéger contre la violence et les discriminations du dehors.

A. Q. : Ne penses-tu pas que les femmes découvrent par les médias d’autres manières de vivre ?

C. D. : Les médias pourraient proposer d’autres manières d’appréhender les choses, mais proposent en fait des représentations bien plus conventionnelles du rôle des femmes que ce que les femmes vivent en réalité.

A. Q. : Peux-tu me donner une image de la vie dans la famille patriarcale ?

C. D. : La nourriture achetée pour le couple est celle que lui aime, il en reçoit la plus grande quantité et les meilleurs morceaux. Ceci est justifié par son travail de soutien de famille et d’administrateur de la famille. La part moindre des femmes et des enfants est due au caractère subordonné et mineur de leur travail, elle est le signe de leur statut inférieur. Les enfants sont contraints d’obéir et les femmes s’auto-sacrifient. Elles s’imposent à elles-mêmes des restrictions et laissent aux autres ce qu’il y a de meilleur en toute chose, se conformant en cela à l’idéologie répressive globale de la bonne épouse et de la mère. Il faut toujours préserver les privilèges du mari et du père en se sacrifiant. Selon ce principe elles choisissent ce qu’elles doivent faire dans les situations nouvelles, qui ne manquent pas d’arriver dans la gestion de la maison. Elles croient qu’elles ont choisi d’avoir certaines activités en fonction de leurs préférences, alors qu’il s’agit seulement des activités auxquelles elles ont droit. Globalement elles n’ont pas conscience de choisir, car l’auto-sacrifice est devenu une seconde nature. La maîtresse de maison prend la plus petite côtelette sans y penser, et s’il n’y en a pas assez pour tout le monde, elle n’en prend pas du tout. Elle dira qu’elle n’a pas faim et personne ne sera surpris, elle moins que tous les autres, que ce soit toujours la même personne qui dise qu’elle n’en veut pas et que cela lui est égal.

A. Q. : N’y a-t-il pas parfois partage des tâches entre hommes et femmes ?

C. D. : Le choix d’un mari et ses caractéristiques propres entraînent de grandes variations dans les quantités d’heures et les tâches des femmes. Les femmes ont remplacé les hommes au travail pendant les guerres, mais dès que la guerre a été finie, ils ont repris leurs postes et elles sont rentrées à la maison. Il y a énormément d’hommes qui utilisent leurs femmes pour leurs activités professionnelles, sans que personne ne s’en aperçoive. S’habiller pour sortir, accepter certaines pratiques sexuelles, c’est aussi du travail. Aider les activités de bénévolat de son mari également ; être en représentation pour lui, aussi ; relire des rapports de recherche ; pour les femmes d’agriculteurs et d’indépendants, faire le secrétariat et la gestion de l’entreprise en plus du travail manuel ; bref, toutes ces tâches que les femmes exécutent pour leur mari. Les hommes savent trouver les femmes adéquates pour cet apparent partage des tâches, complètement inégal.

Avoir des domestiques implique du travail pour les femmes : recrutement, formation, encadrement. Mais la plupart des femmes sont plutôt des « crypto-domestiques ». Certains hommes qui ne veulent pas affronter les tâches domestiques font du « présentéisme » et restent au bureau jusqu’à 21h !

Quand les hommes se marient, ils font deux fois moins d’heures de travail domestique que quand ils étaient célibataires, et les femmes deux fois plus. Les femmes qui ont un travail finissent par avoir de longues journées de travail, peu de loisirs et peu d’heures de sommeil, même quand elles ont un « bon » mari.

A. Q. : Les femmes ne se rebiffent-elles pas ?

C. D. : Les femmes mariées ne possèdent pas leur propre force de travail. Leur temps appartient à leur chef de ménage. S’il n’y a pas de représailles directes quand une femme refuse de faire le travail approprié, il existe en général des récompenses quand elle est prête à se soumettre… Avoir une femme qui refuse de se bien comporter est plus préjudiciable à un homme que de ne pas avoir d’épouse du tout. Attention à celle qui détruit sa carrière, ou le transforme en violeur parce qu’elle ne veut pas des rapports sexuels à sa manière.

Une femme peut refuser initialement d’être vue comme assistante/subordonnée/épouse de, et elle peut développer des stratégies pour gérer les rapports sociaux et minimiser son identité d’épouse –  en ne changeant pas de nom, en ne disant pas qu’elle est mariée,  etc.  – et elle et son mari peuvent essayer de mettre l’accent sur l’égalité. Mais c’est encore plus poignant quand elle finit par se plier aux circonstances, quand elle cesse de se battre avec son mari et le marché du travail, et qu’elle accepte par exemple une période de maternité à plein temps et la dépendance économique. Plus le mariage avance et plus elle est disposée à se considérer comme faisant partie d’une équipe, comme gérant une entreprise commune, et à se référer à « notre » travail, « notre » ménage, « notre » argent, en oubliant qu’elle est une partenaire subalterne et qu’en cas de divorce elle perdrait presque tout.

A.Q. : D’où la libération peut-elle venir ?

C. D. : Les féministes du XIXe  siècle ont affirmé que si le pouvoir patriarcal est excessif, épouses et enfants obéissent par crainte et obligation, et non par amour et respect. Et pourtant, il est encore des féministes qui demandent des changements des rapports familiaux au nom de l’amour, comme s’il existait un rapport naturel entre les sexes opposés : c’est de l’hétérosexisme. Elles disent que les inégalités économiques sont une entrave aux émotions naturelles et qu’il faut donc en libérer les femmes pour libérer l’amour. Elles disent que les femmes doivent développer la sphère domestique puisque c’est leur domaine.

Mais, femmes et hommes sont deux genres, dont le second domine le premier. Ces deux groupes n’ont pas plus que les autres groupes, les classes et les races par exemple, de base naturelle. Les rapports de sexe et d’amour sont des constructions sociales qui visent à perpétuer la domination des hommes sur les femmes.

La sexualité est un des principaux domaines dans lesquels les hommes usent et abusent des femmes, en exploitant leur travail pratique, affectif, sexuel. L’oppression des femmes consiste à être attachée économiquement et affectivement à un homme qu’elles peuvent difficilement quitter. L’exploitation des femmes réside dans tous les aspects d’une société qui pousse les femmes au mariage, dans l’injonction à la féminité et à l’hétérosexualité, afin qu’elles continuent d’accepter les rapports avec les hommes. Un mari obtient d’une femme des heures et des heures de travail et de services personnels, cela lui fait gagner du temps, cela le soutient. Il a en plus une partenaire sexuelle et peut-être des enfants, au total une infinité de services gratuits. L’institution du mariage use et abuse des femmes dans tous les domaines de la vie.

Intellectuellement, beaucoup de femmes constatent que la famille fait partie de la société patriarcale, et qu’en étant épouses et mères, elles contribuent à la perpétuer. Mais elles continuent en espérant que leur propre expérience du patriarcat sera aussi peu oppressive que possible… Les féministes ne veulent pas mettre en péril leurs propres vies domestiques ou sexuelles. Elles disent que le mariage a changé, que c’était une institution, que c’est devenu un compagnonnage, qu’il est devenu symétrique, avec des responsabilités égales. Certaines veulent élever des enfants seules ou vivre avec d’autres femmes.

Mais aucun de ces chemins ne permet de sortir du patriarcat… Les mères célibataires et les lesbiennes sont stigmatisées socialement, les lesbiennes se font agresser… Arrêter de coucher avec l’ennemi peut être une manière d’améliorer la qualité de la vie individuelle, et de rendre publique la résistance au patriarcat, mais cela ne suffit pas.

Les luttes contemporaines des femmes, contre le viol en particulier, laissent augurer d’une nouvelle ère.