Dialogue entre Ezio Manzini & Virginia Tassinari initié par Emanuele Quinz

Emanuele Quinz : Design is the answer, but what was the question ? Cette interrogation provocatrice vise à soulever la question du rôle du design dans la société. Lorsque, au début des années 1970, Victor Papanek écrit Design for the Real World, il identifie un point de crise, qui sera confirmé par le rapport du Club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance : d’une part, le projet de la modernité, construit sur l’idée d’un progrès ininterrompu, se heurte à l’épuisement des ressources matérielles et à l’inégalité de plus en plus extrême de la distribution des biens et des richesses ; d’autre part, le design, en tant qu’instrument de ce projet, apparaît, comme le monde, « au pied du mur1 ». Un changement est nécessaire, qui passe par une prise de conscience de la responsabilité du design, une compréhension de son impact, et la nécessité d’un fondement éthique et écologique dans son exercice. Cinquante ans ont passé, qu’est-ce qui a changé dans la manière de penser le rôle du design dans la société ?

Ezio Manzini : Le design devrait répondre à cette question : comment rendre possible et probable un changement souhaité dans l’état des choses ? Ce qui conduit immédiatement à une autre question : qui décide de ce qui est un changement souhaitable ? On peut répondre à cette deuxième question de deux manières, qui correspondent à deux visions opposées du rôle du design, et donc également, de la signification de ce terme : soit le design est un outil pour réaliser ce que d’autres ont indiqué comme souhaitable, soit le design est une culture qui, en même temps, contribue à produire de la désirabilité et indique la manière de la réaliser. En d’autres termes, le design n’est pas seulement un moyen pour résoudre des problèmes, mais aussi un outil pour produire du sens.

Si nous sommes ici à discuter de ce sujet, c’est que nous adoptons implicitement le deuxième point de vue, celui du design en tant que culture. Plus précisément, en tant que culture pouvant générer des pratiques transformatrices. À partir de là, qu’est-ce qui a changé depuis les positions critiques des années 1970?

1. À mon avis, le principal changement est le suivant : face à la complexité évidente du monde, il y a cinquante ans, nous avions tendance à la combattre et à la réduire. Aujourd’hui, nous avons tendance à le reconnaître et à chercher les moyens de le contourner. La première étape constitue un acte de modestie : reconnaître que nous ne pouvons pas contrôler le résultat final de notre projet. En fait, tout ce que nous faisons, tant le processus de conception que son résultat direct, en interaction avec tout ce qui les entoure, génère des transformations systémiques imprévisibles. C’est ce que Bruno Latour appelle l’engendrement : « Parler d’engendrement, c’est établir une distinction entre l’acte de produire – qui attribue l’entreprise et le rôle central à l’agent humain – et l’acte de contribuer à la génération – qui déplace le centre de gravité sur d’autres modes d’action2 ».

Les pratiques d’engagement (engendering practices) sont donc des actions de conception et production qui génèrent des transformations dans le système et qui sont mises en œuvre dans l’intention de donner à ce que l’on souhaite voir se produire une plus grande chance d’exister et de durer. En acceptant cette façon de voir les choses, ceux qui conçoivent et produisent doivent se sentir partie prenante d’un système complexe dont ils ne peuvent avoir le contrôle, n’étant qu’un des nombreux agents qui y interagissent3.

Ce contexte met en lumière la condition contradictoire du designer qui, face à la complexité du monde, doit l’accepter, sans toutefois se laisser submerger par elle. Il doit prendre position et agir comme il l’entend, tout en sachant que ses actions, affectant un enchevêtrement d’interdépendances, déclencheront des processus qui échappent à son contrôle. Dans le même temps, il doit savoir que, bien que ses actions ne déterminent pas de manière linéaire ce qui va réellement se passer, elles peuvent faire en sorte que quelque chose se passe dans la direction souhaitée. Ou, plus précisément, ils peuvent rendre possible et probable le changement de l’état des choses jugé souhaitable.

2. Une implication importante de cette façon de voir les choses est qu’elle nous oblige à jeter un regard neuf sur ce qui est réellement conçu et ce qui peut être compris comme le résultat de la conception. Aujourd’hui, autant qu’il y a cinquante ans, ce qui est conçu est un artefact. C’est-à-dire, une transformation délibérée de l’état des choses. Depuis lors, le changement le plus évident est l’élargissement de ce que l’on entend par artefact. En d’autres termes, le changement de « l’objet du projet », qui peut aujourd’hui être non seulement matériel, mais aussi numérique ou hybride. Cette question a fait l’objet de nombreuses discussions.

Mais je voudrais aborder ici plutôt la question de la distance de plus en plus évidente entre le résultat direct de l’action de conception et ce qui en sera le résultat effectif. Supposons que le résultat d’une action de conception agissant dans un système d’interconnexions soit également un changement systémique. À son tour, ce changement doit être considéré à deux niveaux : le changement d’un système relativement contrôlé (l’artefact matériel et numérique) qui est le résultat direct de l’action de conception ; et un changement systémique plus large, résultant de l’interaction des activités de conception, et donc, aussi, du résultat direct avec le reste du système. Ce changement, plus ou moins proche de ce que l’on aurait voulu voir se produire, doit être considéré comme le résultat effectif. Selon cette perspective, chaque activité de projet conduit à donc à réaliser un plug-in 4 – c’est-à-dire un sous-système qui, inscrit dans un système plus vaste, son système d’environnement, y génère de nouvelles configurations. Un sous-système sur lequel, tel qu’il est défini, nous pouvons avoir un certain degré de contrôle. Et que, précisément pour cette raison, nous sommes en mesure de concevoir et de produire.

3. Il me semble que considérer l’objet de conception comme un plug-in est utile car cela permet de se concentrer sur trois points : notre conception fait toujours partie d’un système plus vaste et l’affecte ; lorsque nous concevons, nous définissons et transformons un sous-système de ce système plus vaste et, ce faisant, nous produisons un nouvel artefact ; la raison d’être de ce nouvel artefact est de modifier le système dans lequel il s’insère en rendant possibles et probables les événements souhaités. Ces trois points sont importants car ils me semblent fournir un guide pour concevoir dans la complexité. En effet, ils nous rappellent la nature systémique de la réalité à laquelle nous sommes confrontés, nos limites et les limites de ce qui peut être conçu. Mais pas seulement. Ils nous disent aussi que, malgré tout, on peut faire quelque chose.

C’est dans la définition de ce sous-système relativement contrôlable que réside, à mon avis, le caractère éminemment stratégique de toute intervention de design5. La question, alors, est de définir ce sous-système productible (dans la mesure où il est relativement contrôlable par le concepteur), qui rende possible et probable un résultat effectif qui se rapproche de ce que l’on veut obtenir.

4. Nous l’avons vu, le résultat réel d’un processus de conception n’émerge pas seulement des effets générés sur le système environnemental par l’insertion d’un nouvel artefact dans celui-ci, mais dépend également des interactions entre les acteurs de ce processus et leur système d’environnement. On peut donc dire que le résultat effectif de la conception est le résultat de l’ensemble complexe constitué par le résultat direct et le processus de conception. Cette observation renforce ce que j’ai appelé précédemment le caractère stratégique du design. En effet, l’approche stratégique est nécessaire non seulement pour la définition du sous-système productible, mais aussi pour la constitution de la coalition de projet (coalizione progettuale 6) – c’est-à-dire du groupe d’acteurs qui, partageant une vision commune (celle du résultat effectif à atteindre), mettent en commun leurs compétences, leurs ressources économiques et leur pouvoir pour produire des artefacts qui, introduits dans le système, doivent rendre possible et probable leur vision commune. Bien entendu, chacun de ces acteurs fait partie d’un système d’interactions plus vaste. Mais, entre eux, la vision et la stratégie commune pour (essayer de) la mettre en pratique, tisse un lien profond.

Virginia Tassinari : Nous assistons aujourd’hui à une prise de conscience de l’hybris, de l’orgueil démesuré qui a caractérisé une certaine idée du design au cours des dernières décennies, alimentée par un récit spécifique du design thinking, conçu comme une sorte de trick, un artifice qui permettrait de résoudre des problèmes de toute nature.

En réalité, ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est plutôt le renversement de la formule qui donne le titre à ce dialogue. Design is not the answer. Design is the question. En d’autres termes, le design est de plus en plus orienté vers le spectre conceptuel de la création de sens, plutôt que vers la résolution de problèmes. D’une certaine manière, cela révèle qu’il ne peut y avoir de véritable action de conception transformatrice dans la société (donc, avec l’ambition de changer quelque chose) si elle n’est pas comprise comme une création de sens : une création de sens qui est déjà transformatrice en soi, qui a donc la capacité de faire bouger quelque chose dans la société.

Une forme de cette création de sens transformative et régénératrice est, par exemple, la désarticulation et la réarticulation des questions socio-environnementales afin que les actions en cours puissent changer la réalité d’une manière transformative et régénératrice. Cette articulation différente est, à mon avis, un processus ouvert qui a l’ambition de rendre probable le fait que le système global se rapproche de la condition souhaitée.

En ce moment, Ezio et moi parlons beaucoup de ce processus de recadrage systémique (systemic reframing), compris comme l’acte stratégique qui conduit à identifier le sous-système sur lequel interagir, et donc la coalition qui a la capacité et le pouvoir d’agir sur lui. Le résultat direct de cette action est un sous-système transformé par le processus de conception productive, tandis que le résultat final réel est la transformation du système global générée par l’insertion de ce sous-système transformé.

En fin de compte, le recadrage systémique, et ce qu’il conduit à produire, n’est rien d’autre qu’un questionnement sur les systèmes dans lesquels nous concevons ainsi que sur leur interconnexion, et comment tout cela conduit à « faire bouger » quelque chose à l’intérieur de ces mêmes systèmes. Ce mouvement de désarticulation et de réarticulation systémique – de critique, pour le dire autrement – est transformateur : il génère donc des résultats réels, tangibles, qui peuvent effectivement améliorer la vie de tous ceux qui agissent dans ce système. Cela nous amène, bien sûr, à l’engendrement, mentionné par Ezio, et à la nécessité de nous considérer comme l’un des nombreux acteurs d’un système qui n’est jamais entre nos mains. L’idée du designer comme étant capable de fournir une réponse à tous les problèmes possibles – design is the answer – risque de le rapprocher d’une sorte de deus ex machina. Cela me semble très éloigné de l’humilité et de la fragilité intrinsèque que j’associe au design vu sous l’angle de l’engendrement, où le rôle du designer me semble plutôt être celui de mettre en question – design is the question – les systèmes dans lesquels nous nous mouvons, et, grâce à cette mise en question, ouvrir la possibilité et soutenir la prolifération d’actions futures, transformatrices et régénératrices.

Nous sommes donc de plus en plus conscients que le but de nos actions réflexives devrait être de faciliter et de permettre la formulation des bonnes questions, afin d’effectuer une critique de notre présent – une critique qui se traduit précisément par des actions concrètes et transformatrices. Penser le design comme une forme de critique, cependant, ne signifie pas revenir à une idée intellectualiste et stérile de la critique qui reste dans la dimension théorique, mais plutôt, imaginer une critique opérationnelle qui sait montrer des alternatives et se traduire en actions régénératrices. Ces actions de design devraient donc viser à régénérer ce qu’Arturo Escobar définit comme « la toile de la vie7 », c’est-à-dire « l’interdépendance radicale8 » qui relie les êtres humains entre eux et avec les autres agents non-humains – que les actions humaines, y compris le design lorsqu’il est au service d’une certaine idéologie du progrès à tout prix – ont miné, violé, et parfois interrompu, afin que la vie de chacun d’entre eux (et, éventuellement, une vie qualitativement bonne) soit possible tout court.

La réflexion sur le rôle et la responsabilité du design dans l’Anthropocène est tellement vertigineuse qu’elle risque d’être paralysante. S’il est certainement nécessaire de procéder à une opération de kenosis9, c’est-à-dire, de vider l’hybris d’une certaine idée du design, de sa rhétorique parfois teintée d’une sorte de messianisme, et de son cadre épistémologique souvent centré sur une pensée anthropocentrique, occidentalo-centrée, patriarcale, pseudo-scientifique (et donc aussi de nombreuses catégories qu’elle utilise encore, comme l’idée d’efficacité, de progrès, d’universalité, d’objectivité…) qui ont en partie contribué au phénomène de l’Anthropocène lui-même, il est également vrai que cette opération d’autocritique ne doit pas conduire à la paralysie ou à l’effondrement. Si nous ne pouvons pas avoir l’ambition de sauver le monde – car, pour paraphraser Heidegger, seul un Dieu peut désormais nous « sauver » – nous avons cependant la responsabilité de faire ce qui est réellement en notre pouvoir. Mais en quoi consiste finalement cette dernière ? Que pouvons-nous vraiment (et devrions-nous) faire ?

E. M. : À mon avis, cette question ne peut être formulée de manière abstraite, comme s’il existait une réponse unique. Elle doit donc être reformulée dans un sens singulier et situé : que puis-je faire maintenant, dans la situation où je me trouve ? La réponse peut varier en fonction de la personne qui la pose, du contexte, des exigences des agents pour/avec lesquels elle est conçue, et enfin des contingences dans lesquelles elle se présente. C’est une réponse processuelle, ouverte, subjective, située, faillible. Il est difficile et probablement erroné de donner des dénominateurs communs. Ce que j’ai peut-être envie de dire aujourd’hui, c’est que ce que l’on désigne souvent de manière assez vague par le terme « design » est un processus transformateur et régénérateur – qui contribue donc à la génération de résultats efficaces ayant un impact réel et tangible dans la société – donc, une action/pensée en évolution continue, qui devient, qui se manifeste et se déploie en mouvement10 (un designing donc plutôt qu’un design) – dans lequel je peux expérimenter une dimension politique de ma pensée : designing comme action politique11, au sens que Hannah Arendt donne au mot action12, c’est-à-dire, comme prise de conscience à partir d’une réflexion sur les intérêts communs qui conduit à de nouveaux départs, donc à une véritable transformation de la société. En reconnaissant la dimension politique comme vecteur de mon travail, j’ai toutefois le sentiment de faire partie d’une communauté de designers qui partagent cette aspiration, et ce sentiment profond que leur propre design est une forme de création de sens. Et cette recherche d’une dimension politique est visible dans la pensée et la pratique de nombreux designers aujourd’hui.

J’aime à penser que ce caractère politique – de l’action de conception elle-même ainsi que de ses conséquences – doit cependant s’ouvrir de plus en plus à une idée de la politique qui inclut une réflexion sur « ce qui se trouve entre nous » (« what is in-between us », pour emprunter de nouveau un terme à Arendt), sur ce qui nous rassemble, ce qui est matériellement entre nous et nous constitue tels que nous sommes. Cependant, ce « nous » ne concerne pas nécessairement les êtres humains seuls, et, dans ce « nous », s’expriment de nombreuses façons différentes d’imaginer la création du monde, de construire notre propre projet de monde. Cela signifie, en d’autres termes, que la dimension politique du design doit être repensée en termes cosmopolitiques13, compris comme la construction d’un monde commun non seulement aux humains, mais à tous les terriens14. Ce que cela signifie concrètement peut prendre de nombreuses formes, aller au-delà d’un regard anthropocentrique, peut signifier beaucoup de choses.

V. T. : Au niveau du design, il peut s’agir par exemple d’embrasser et de reconnaître la complexité, de procéder à un recadrage systémique qui nous permette de reconnaître la relation profonde entre les agents, mais aussi de savoir où – comme le dit Maria Puig de La Bellacasa – il est nécessaire de « prendre soin » (care 15), donc de reconnecter ces interdépendances qui ont été mises à mal par des choix anthropocentriques (comme l’ont trop souvent été, et le sont encore dans de nombreux cas, des choix de design). Quelle que soit la forme que prend ce dépassement de l’anthropocentrisme au niveau du design, il existe un dénominateur commun : la nécessaire remise en question du cadre épistémologique dans lequel nous pensons/agissons en tant que designers, et donc aussi des mots que nous utilisons pour donner un sens à notre travail, et des concepts que nous avons hérités du passé.

Ce recadrage épistémologique est une opération d’autocritique, mais d’autocritique constructive. Encore une fois, je crains que la complexité de cette tâche collective dans laquelle beaucoup d’entre nous sont engagés – je pense, par exemple, à la façon dont de nombreux designers expérimentent comment sortir d’un design anthropocentrique, patriarcal, centré sur un paradigme épistémologique essentiellement occidental – puisse nous effrayer, nous empêtrer. Ce recadrage implique aussi nécessairement d’entrer en conversation avec d’autres disciplines, qui ont historiquement réfléchi et critiqué un certain type de cadre épistémologique auquel le design – en particulier celui qui est considéré comme problem solving – appartient encore largement, à mon avis. Pour sortir de l’idée que le design est un outil aux mains d’une certaine idée du progrès, nous devons reconsidérer, comme le rappelle Gui Bonsiepe16, la portée intellectuelle de ce travail : concevoir est un faire réflexif, qui génère un discours, qui a la même dignité qu’un discours philosophique, sociologique ou anthropologique, et qui est capable de sortir du paradigme du Moderne.

Traduit de l’italien
par Emanuele Quinz

1Victor Papanek, Design pour un monde réel [Design for the Real World, 1970], sous la direction d’Alison J. Clarke et Emanuele Quinz, Dijon, Les Presses du réel, 2021, p. 35.

2Bruno Latour, « Production or Engendering ?», Isolarii, 2020, www.isolarii.com/media/pages/home/413186786-1600249075/isolarii1-latour.pdf ; Cf. aussi Bruno Latour, Où atterir. Comment s’orienter en politique, Paris, La Découverte, 2017.

3Ezio Manzini, Virginia Tassinari, « Anticipations of more-than-human futures. Social innovation as de-centering, engendering, reframing and caring. Designing our way out of anthropocentrism », in Martin Tironi (dir.), Design for more-than-human futures : From User-Centered Design to Planet Oriented Design, à paraître 2022.

4Au sens littéral, plug-in désigne « a small device or computer program that is designed to be used with and fits into a larger one » (Cambridge Dictionary). L’usage de ce terme dérive d’une réflexion commune avec Roger Paez et Albert Fuster autour du projet Design for City Making, Barcelone, 2019-2021.

5Ezio Manzini, Politics of the Everyday, Londres, Bloomsbury, 2019 ; et Livable Proximity, Milan, Egea, 2022.

6Ezio Manzini, Design, When Everybody Designs, Cambridge MA, MIT Press, 2015.

7Arturo Escobar, « Designing as a Futural Praxis for the Healing of the Web of Life », in Tony Frey, Adam Nocek (dir.), Design in Crisis, Londres / New York, Routledge, 2021.

8Arturo Escobar, Autonomie et design. La réalisation de la communalité [Designs for the Pluriverse. Radical Interdependence, Autonomy and the Making of Worlds, 2018], Éditions EuroPhilosophie, 2020. En accès libre en ligne : https://books.openedition.org/europhilosophie/948

9Dépouillement.

10Tim Ingold, Being Alive, Londres / New York, Routledge, 2011.

11Eduardo Straszowski, VirginiaTassinari (dir.), Designing in Dark Times : an Arendtian Lexicon, Londres, Bloomsbury, 2020.

12Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne [The Human Condition,1958], Paris, Calmann-Lévy, 1983, p. 231.

13Stengers, Cosmopolitics, Minneapolis, Minnesota University Press, 2010.

14Latour, Où atterrir, op. cit.

15Maria Puig de la Bellacasa, Matters of Care, Minneapolis, Minnesota University Press, 2017.

16Gui Bonsiepe, Some Virtues of Design, Maastricht, Jan Van Eyck Academie, 1997.