En hommage à Pierre Coulomb1
Puissance et influence
Publication le 4 août 2023 de la liste des animaux nuisibles en France (renard, martre, belette, corbeau, pie, geai, etc.) pour prévenir les « dommages aux activités agricoles et forestières »; prolongation probable en Europe de l’utilisation du glyphosate pour cinq ans après décembre 2023 suite à un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments affirmant qu’il ne présente pas de « domaine critique de préoccupation »; loi sur la restauration de la nature adoptée de justesse par le Parlement européen en juillet 2023 et encore en danger car soumise à l’approbation du Conseil européen ; dérogations en cascade pour contourner l’interdiction en France des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles pollinisatrices ; opposition à la généralisation du NutriScore à toute l’Europe ; détournement du label Haute Valeur Environnementale (HVE) au détriment du label AB pour donner un vernis écologique à des produits dépourvus de toute garantie écologique et sanitaire ; scandale sanitaire du chlordécone aux Antilles ; arasement de la forêt amazonienne et accaparement des terres pour y étendre des cultures d’alimentation animale ; menaces aux personnes et aux biens des journalistes investiguant sur la maffia agro-industrialo-politique bretonne ; interdiction de tourner dans certaines communes pour les réalisateurs du film
Algues vertes et omerta sur le phénomène avec dénonciation juridique d’un mythique « système Léraud » (co-autrice de la BD); pressions du président de la FNSEA (agrobusinessman assumé et président du groupe agroalimentaire d’oléagineux Avril) sur les ministres de l’agriculture et de l’Intérieur pour procéder à la dissolution des Soulèvements de la Terre, car dans le cas contraire, « je ne suis pas sûr de tenir longtemps mes troupes » ; exactions de tous ordres perpétrées par la même FNSEA2 depuis 60 ans3 et que l’on peut assimiler à de l’« agro terrorisme ».
Cette moisson de faits disparates récoltés à toutes les échelles, du monde à la commune et à l’individu en passant par l’Europe, illustre la puissance globale du système agroalimentaire et la manière dont il exerce son bras de fer et son lobbying à tous les niveaux des pouvoirs publics. Mais aussi, liquide, labile, son influence s’infiltre dans tous les replis de la vie économique et sociale, jusqu’à atteindre par l’alimentation les corps et les subjectivités.
Continent englouti
Ici se pose la question de la délimitation du champ arpenté par cette Majeure. Couvrir l’ensemble des problématiques qui ont trait à l’agriculture et à l’alimentation est une opération impossible. Aussi, nous assumons quelques partis pris. D’abord, un fil rouge, l’alimentation, véritable continent englouti. Dans une vision industrialiste de filière, la consommation de denrées constitue l’aval de la production agricole, son étape ultime. Mais au fond, c’est l’alimentation et ses marchés qui déterminent les formes de production agricole, de transformation industrielle, de distribution, les pratiques de commensalité. Nous inversons donc l’ordre de priorité. Le choix pour le terme « système agroalimentaire » en découle. Nous voulons éviter « complexe agro-industriel » trop connoté4 ou « système agro-industriel » qui donne le primat aux producteurs et transformateurs. Le système agroalimentaire inclut le chaînage de tous les maillons depuis l’assiette et la table, jusqu’à l’agriculteur ou l’éleveur, le sol, en passant par le supermarché, la logistique, l’industrie de transformation, l’industrie phytosanitaire souvent liée aux groupes pharmaceutiques. De la fourchette à la fourche. Ici encore, inversion des termes de la stratégie de refonte du système alimentaire européen qui semble, elle aussi, soumise à l’opposition farouche de l’agrobusiness 5. Pour simplifier les éclairages, nous avons exclu d’autres composantes déterminantes du système que sont par exemple l’eau, le sauvage, la forêt, le climat, la santé… même si nous les effleurons de biais.
Pour mettre en situation les déterminants de l’alimentation, peindre la toile de fond est nécessaire. Proposer une vision critique argumentée de la puissance mondiale des lobbies agricoles, agroindustriels, des banques, des fonds de pension, voici une première responsabilité politique. Nous attaquons cette puissance de front (spéculations virtuelles sur les céréales par exemple), mais l’abordons aussi par des pas de côté, des approches tangentielles (technologies numériques, logistique, aide alimentaire). À chaque fois, notre souci est de démonter les récits dominants et convenus, puis de proposer, dans le champ des possibles, des alternatives en matière de politiques publiques ou de pratiques privées. Car, face à ces rouleaux compresseurs, des bifurcations apparaissent, des initiatives éclosent même si à petite échelle, des pensées innovantes se forgent, des multitudes agissent, formant un kaléidoscope de révolutions moléculaires. Notre second choix politique est de les repérer, de les scruter, d’évaluer leur puissance transformatrice. Deuxième inversion du regard : nous privilégions l’observation des micro-résistances du quotidien. C’est logiquement dans le domaine de l’alimentation et des ses rituels que nous choisissons de les mettre en lumière. Nous observons les force de résistance dans le champ de la consommation, non dans celui de la production comme revendiqué par les Soulèvements de la terre (Nicola Haeringer). Il y est plus difficile de générer des actions directes collectives spectaculaires pour lutter contre le malbouffe de type « soulèvements de la fourchette » (boycott en masse de produits alimentaires). L’agriculture productiviste est un système cultural intégré, dont on peut défaire le chaînage en cassant un maillon (l’eau, le hors sol) ; l’alimentation est une pratique culturelle éclatée qui relève de comportements individuels, même s’ils sont marqués socialement. À l’autre bout de la chaîne, nous considérons les luttes pour l’accès au foncier où, après l’action directe s’inventent des actions discrètes.
Substrats
Il est important de visualiser dans quel contexte pesant s’inventent les discrètes avancées des pratiques transformatrices, sur quels discours et comportements reposent les modes opératoires des puissances industrielles et financières pour préempter l’agriculture mondiale. Nous proposons d’en déconstruire quelques-uns.
Le mythe populationniste de l’explosion démographique est généralement convoqué pour pratiquer le chantage à la famine et justifier la poursuite de la surproduction agricole : l’insécurité alimentaire, récemment avivée par la guerre en Ukraine, oblige à adopter encore et toujours le modèle productiviste. Or, malgré la surproduction mondiale, les famines, malnutritions et inégalités d’accès à la nourriture demeurent. C’est que la spéculation sauvage sur les produits agricoles (en particulier les céréales), la dématérialisation des échanges qui banalisent les denrées de première nécessité en produits financiers virtuels provoquent hausse artificielle des prix, précarité alimentaire, inégalités de répartition des terres, de l’accès à l’eau (Alessandro Stanziani). La spéculation s’étend des produits agricoles à la terre. La brevétisation du vivant, la monopolisation des semences appauvrissent les sols, tuent la biodiversité, mettent à mal les démocraties. Car les États et institutions (y compris européennes) ont largement abandonné depuis les années 1980 toute velléité de régulation. Dans ce contexte, le terme de « souveraineté alimentaire » inscrit au fronton du ministère de l’Agriculture est largement dévoyé. La mise en coupe réglée de l’agriculture mondiale par l’agrobusiness et les banques provoque clairement une dépendance des États. Quelques remèdes pourraient ralentir cette course vers le précipice : faire que les institutions nationales et supranationales soutiennent un développement social ; interdire les spéculations sur les matières premières et les terres ; faire que l’accès à la terre et aux semences devienne un droit fondamental à relier aux droits de l’homme.
L’élevage suscite de nombreuses mises en causes (Raphaël Larrère) : la terre productive pour l’alimentation humaine est concurrencée par celle dédiée à l’alimentation du bétail. Ici encore, l’enjeu de nourrir le monde est sous-jacent. Maïs et tourteaux de soja sont, de plus, gros consommateurs d’eau et importés des pays du Sud souffrant de la faim (Brésil). Il provoque des effets délétères sur l’environnement et les eaux. Il représente une aubaine pour le développement des maladies infectieuses et de l’antibiorésitance. La consommation excessive de viande est néfaste pour la santé et accélère la mortalité. Tout cela est vérifié mais généralisant. On assimile l’élevage à l’élevage industriel. La ferme-usine n’est pas la ferme familiale intensive en main d’œuvre. Il est des régions (forestières, humides) où seul l’élevage pourra participer à la subsistance humaine et plus encore, dans un scénario agro-écologique articulant cultures et élevage. Il s’agit en fait d’éradiquer l’élevage industriel hors sol et de lisser la spécialisation régionale (entre régions, pays, Nord et Sud) des cultures et de l’élevage pour développer agricultures et élevages écologiquement intensifs.
Il semble acquis que l’incorporation de technologies numériques dans les outils de travail des agriculteurs, en particulier les logiciels d’agriculture de précision, permette l’optimisation de l’utilisation des engrais et œuvre à la protection de l’environnement (Jeanne Oui). En réalité, l’agriculture connectée participe d’une idéologie techniciste de la modernité pour accroître les rendements des exploitations se devant d’être compétitives. Seules les grandes fermes peuvent rentabiliser un investissement coûteux. Les technologies les plus usitées sont les logiciels de gestion et les GPS pour les machines agricoles, qui sont relativement low tech. C’est que, pour répondre aux exigences de la traçabilité alimentaire et dénouer la complexité de normes environnementales, une véritable filière se développe autour des logiciels de gestion (considérés comme des « intrants »), avec l’émergence d’une catégorie d’experts pour conseiller sur les labels, les certifications, les standards, etc. Plus qu’à une avancée vers la transition environnementale, on assiste à un verrouillage technologique en faveur du verdissement de l’agriculture productiviste qui peut ainsi repousser les limites controversées de son développement.
Un autre discours, irénique celui-ci, a trait aux circuits courts alimentaires. Ils sont considérés comme vertueux : réduction des intermédiaires et des distances, accès à une demande de consommation locale. Or, compte-tenu de leur complexité logistique, on peut mettre en cause leur durabilité (Gwenaëlle Raton). Pour le producteur, premier maillon de la chaîne, la commercialisation et le transport représentent travail et coûts supplémentaires. Les circuits courts ne sont pas moins énergivores : flux entre fermes et points de vente fragmentés en une multitude de petits volumes. Cette complexité pourrait être en partie simplifiée par la coopération logistique territoriale.
Enfin, l’installation en agriculture devient un enjeu crucial. Ici, nous partageons le constat. En 2030, la moitié des agriculteurs partira à la retraite, qui reprendra leurs terres ? Leurs héritiers, les agriculteurs productivistes en quête d’agrandissement, les nouveaux investisseurs agricoles (entreprises de luxe, agro-alimentaire, fonds de pension, hedgefunds) qui pourraient conduire à une « agriculture sans agriculteurs » ? Ou bien les tenants de l’agriculture paysanne bio, exploitée collectivement ? Loin de ces catégories binaires, une troisième voie semble ouverte par les candidats à l’installation non issus du milieu agricole (Cécile Gazo). Ils viennent des villes, sont diplômés, ils veulent rompre avec leur itinéraire professionnel antérieur. Mais surtout, ils développent un lexique entrepreneurial fait de business plan, de permaculture, de micro-entreprises agro-écologiques, de ferme connectée, de maraîchage sur sol vivant. Le retour à la terre se fait recours professionnel à la terre. Ces aspirants agriculteurs déstabilisent les structures d’accompagnement en installation. L’enjeu est pour elles de s’adapter pour mieux prendre en compte ces nouveaux imaginaires paysans.
Résistances discrètes
Les aliments incorporent leurs modes de production et de transformation par le système agro-
industriel. Mais leurs formes de consommation constituent un terrain de résistances intimes à cette domination. Car l’alimentation touche directement au corps. Manger est riche de significations.
L’aide alimentaire, devenue structurelle et touchant des milliers de personnes précaires en France, recèle une forme de résistance passive plus que transformatrice, d’ordre plus collectif qu’individuel. Les acteurs de l’aide alimentaire (banques alimentaires, associations caritatives) se contentent de résister en permettant la simple survie. Ils ne peuvent empêcher que s’exercent des violences alimentaires physiques et psychologiques sur des êtres humiliés de devoir accepter une nourriture dénuée de qualité, malsaine et ne répondant souvent pas à leur culture (Bénédicte Bonzi). Le marché de la faim est un filon juteux. Avec le système d’aides européennes en nature et celui des « ramasses », groupes agro-industriels et grands distributeurs sont subventionnés pour « donner » des produits en surproduction ou invendus et invendables. L’accès à la qualité alimentaire révèle donc les stratifications sociales, et le corps, comme construction culturelle. Le droit à une alimentation saine pour tous pourrait être garanti par une Sécurité sociale de l’alimentation.
Deux situations opposées illustrent la construction des corps sociaux par l’alimentation : celle des créatifs culturels édictant de nouvelles règles de la table (Fanny Parise) ; celle des collégiens d’une banlieue lyonnaise sensibilisés à la nocivité du sucre (Thierry Boutonnier et Aurélie Rogé). Les premiers intègrent des choix éthiques, environnementaux et sociaux dans leurs préférences alimentaires. Ce faisant, ils résistent fermement à l’alimentation industrielle, revendiquent la dimension spirituelle de reconnexion avec la nature, veulent allier développement personnel et transformation sociétale. En réalité, la table, lieu où les choix alimentaires individuels s’inscrivent dans des stratégies d’autoreprésentation et de positionnement social, révèle chez eux un élitisme alimentaire. Pour y remédier, la « simplification alimentaire » pourrait proposer de nouvelles règles permettant d’améliorer la commensalité. À l’inverse, dans le collège lyonnais accueillant des élèves de milieux défavorisés et sans cantine, artiste et enseignante développent une méthode ludique, les autoportraits alimentaires, pour mettre en capacité les adolescents à évaluer les méfaits et plaisirs comparés du sucre dans leur alimentation. Partant du constat que nous sommes tous les codétenus de la chaîne alimentaire, l’action pédagogique d’autoréflexivité, donc de résistance, ne se limite pas au régime alimentaire des élèves mais s’étend à l’analyse de la domination culturelle des produits de l’agro-industrie (symbolique des emballages) et va jusqu’à interroger le législateur. La résistance discrète se mue en résistance concrète.
Les projets alimentaires territoriaux (Patricia Andriot) sont pratiqués par la coopération d’un bouquet d’acteurs – politiques, agriculteur·es, consommateur·es – pour atteindre la souveraineté alimentaire locale et susciter la production de denrées de qualité par une agriculture durable. Leurs objectifs rejoignent ceux de l’économie sociale et solidaire, dont les entreprises, compte-tenu de leur tradition mutualiste ancienne et de leur importance dans le secteur agricole, pourraient assurer le portage, assurant ainsi une force de frappe à des alternatives agro écologiques résistant au système productiviste. Le sujet alimentaire et ses enjeux démocratiques et environnementaux pénètrent massivement dans l’agenda politique des collectivités locales. C’est une révolution à bas bruit.
Résistances flexibles
À l’autre extrémité de la chaîne alimentaire mais la bouclant intimement, pour ménager la Terre-Mère, les luttes pour l’accès au foncier et contre l’accaparement des terres sont stratégiques. Les deux exemples du Mouvement des Sans Terre (MST) au Brésil et des « zadistes » de Notre-Dame-des-Landes montrent la transformation radicale des formes de résistance sous les coups de la répression d’État. De l’action directe à l’action discrète, ces nouvelles formes jouent comme le judo, en s’adaptant à la force des circonstances pour atteindre leurs objectifs.
Le MST, criminalisé par le régime bolsonariste et le banc des députés ruralistes BBB (Bible, Bœuf, Balle), opère un repli stratégique (Lucio Mello). Il abandonne peu à peu l’occupation des terres et l’action collective pour développer une agriculture écologique en direction des consommateurs urbains en activant une subjectivité entrepreneuriale et individuelle correspondant à sa nouvelle religiosité néo-pentecôtiste. Sa prospérité se fonde sur un modèle alternatif capable de séduire les marchés citadins : prix équitables, qualité nutritionnelle, circuits courts, coopération commerciale. Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes, après des années d’occupation, ont choisi d’accéder à la propriété des terres occupées pour y développer une gestion collective. Leur résistance s’est centrée sur la bataille du droit pour obtenir de l’État des baux ruraux de neuf ans. Comme les paysans du MST, ils développent l’éco-agriculture et l’éco-foresterie pour faire pièce au modèle destructeur breton.
Révolution copernicienne
La moitié de la Terre, les femmes, ne sont pas souvent mises en lumière pour leur rôle incontournable dans l’autosuffisance et la subsistance du groupe (productrices de denrées, prescriptrices d’aliments, prodigues du care) au Sud comme au Nord. Dans les pays du Sud, les femmes sont en première ligne des luttes foncières, de la défense des environnements naturels et des ressources nourricières pour renouer avec la matérialité de la terre, la subsistance. Geneviève Pruvost propose, à la suite des éco-féministes de la subsistance, de faire de la perspective de la subsistance un véritable projet politique émancipateur. Loin de l’essentialisation du genre féminin, il s’agit de faire des actes quotidiens de la « subsistance vernaculaire » un objet de préoccupation universel : juste répartition des ressources et justice alimentaire, intégration de la production agricole dans son milieu (entre-subsistance avec d’autres vivants), rapprochement de la production et de la consommation. Tous ces choix supposent un ancrage pratique qui remette en cause le partage des tâches entre les sexes. Plutôt qu’une forme de résistance radicale, une véritable révolution copernicienne.
1Pierre Coulomb (1937-1995), ingénieur agronome, directeur de recherches à l’INRA, y a réalisé toute sa carrière à l’exception d’un bref intermède au cabinet de la ministre de l’agriculture Édith Cresson (où il défend le pluralisme syndical contre le monopole de la FNSEA) puis au SESAME, cellule de prospective de la Datar. Spécialiste des questions foncières, c’était un pédagogue hors pair mêlant rigueur scientifique et art de conter, doublé d’un ami chaleureux et bourré d’humour, caricaturiste à ses heures. Il était capable de captiver en racontant les différenciations des systèmes fonciers locaux par grands territoires anthropologiques en les cartographiant d’un stylo alerte sur une nappe en papier de café. Finalement, malgré son goût prononcé pour l’action politique, il retourne à ses chères recherches, à Paris puis Montpellier, à l’Institut agronomique méditerranéen. Chercheur engagé, il a beaucoup travaillé sur le syndicalisme agricole, a été proche de leaders de la gauche paysanne comme Bernard Lambert (fondateur des Paysans-Travailleurs, à l’origine de la Confédération paysanne), puis du parti socialiste des années 80. Il a laissé une œuvre considérable.
2Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, syndicat majoritaire, principalement présent chez les chefs d’exploitation ou employeurs agricoles, rendant invisible le salariat agricole.
3https://basta.media/chronologie-60-ans-d-actions-violentes-faut-il-pour-autant-dissoudre-la-FNSEA
4Trop proche de l’expression « complexe militaro-industriel » des années 60.
5Programme Farm-to-fork (de la ferme à la fourchette) présenté au Parlement européen en 2021 dans le cadre du Pacte vert : innovation massive pour faire de l’Europe le pionnier d’un système alimentaire positif pour la biodiversité, le climat et la santé et ce faisant, capter des avantages comparatifs durables dans la mondialisation. Or, non seulement ce programme a pour but la compétitivité via un verdissement de la filière alimentaire, mais il subit l’opposition farouche de l’agrobusiness qui, avec la guerre en Ukraine, défend le primat de la sécurité alimentaire sur les objectifs climatiques et environnementaux. Clémence Nasr, « La stratégie Farm to Fork : ambition, complexité et… confusion », OGDE, Observatoire du Green Deal, 2023.
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