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Quitting academia
Sur l’abandon des professions universitaires

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Des universitaires qui disent « bye bye »

Academics Say Goodbye est un groupe privé sur Facebook qui fournit des conseils et un soutien aux universitaires et aux doctorant·es qui envisagent de quitter leur emploi. Le groupe compte environ 4 000 membres, applique une politique de confidentialité stricte qui interdit la diffusion à l’extérieur des témoignages publiés dans le groupe, et implique des universitaires qui veulent partir et d’ancien·nes universitaires qui ont des conseils à donner sur la manière de changer de vie. Ce n’est pas le seul groupe de ce type. L’hashtag #leavingacademia sur X et le forum r/LeavingAcademia sur Reddit illustrent les causes de ce phénomène en donnant la parole à des personnes qui, à différents moments de leur carrière, ont décidé de quitter l’université.

C’est en 2013 que l’on a commencé à parler des démissions dans le monde universitaire. Dans ces années-là, la quit lit s’est répandue dans l’académie anglo-saxonne, un nouveau genre littéraire composé de chroniques et d’éditoriaux d’universitaires qui racontaient les raisons pour lesquelles ils avaient décidé de partir. Souvent, cette littérature était constituée de lettres d’adieu, qui transformait l’acte de partir en un geste politique dans lequel le sujet prenait la parole sur les causes de son abandon. Symptôme de la relation difficile entre la passion pour le travail intellectuel et l’organisation souvent bureaucratique et compétitive de l’université, le choix de quitter représente un phénomène ambivalent. D’une part, il décrit une décision d’abandon qui se produit souvent de manière isolée et signale un sentiment d’impuissance face aux exigences croissantes de l’académie néolibérale. D’autre part, cela est un signe d’impatience et indique un désir de rébellion, un acte spontané de désobéissance face aux conditions de travail insatisfaisantes dans l’enseignement supérieur.

Ces dernières années, de nombreux·euses universitaires ont manifesté de plus en plus de difficultés à accepter leur rôle dans l’académie. La presse parle d’un nombre record d’abandons, décrivant la great resignation dans les universités, un phénomène qui a commencé il y a une dizaine d’années et continue à s’exacerber1. Il est difficile de dresser une cartographie exhaustive de ce qui se passe dans ce domaine. En 2021, la revue scientifique Nature a recueilli l’avis de quelque 3 200 scientifiques du monde entier, montrant que la satisfaction à l’égard du travail universitaire n’avait jamais été aussi faible2. Ce qui est intéressant, pour Nature, est le mécontentement en milieu de carrière : celui des personnes qui ont acquis une expérience qu’elles ne voient pas reconnue dans leur domaine. En général, le manque de reconnaissance, la stagnation des salaires, la discrimination, l’épuisement professionnel et la frustration face à la bureaucratie croissante de la gouvernance universitaire ont été cités comme les principales causes d’insatisfaction, celles-là même qui ont poussé les universitaires et les scientifiques à quitter leur emploi plus que jamais. Il est facile de trouver des histoires similaires au niveau international.

Un milieu toxique

Aux États-Unis, avant même la pandémie, une étude de la National Academy of Sciences a montré que la moitié des personnes qui se lancent dans une carrière de recherche universitaire abandonnent après seulement cinq ans3. L’étude a montré un renversement de la tendance par rapport aux décennies précédentes : entre 1960 et 2010, le pourcentage de scientifiques ayant passé toute leur carrière dans le milieu universitaire est passé de 25 % à 60 %. Vers 2010, la situation a changé et le nombre d’abandons a commencé à augmenter. La National Science Foundation (NSF) montre que l’exode des jeunes scientifiques qui décident de quitter le monde universitaire pour rejoindre le secteur privé a atteint son niveau le plus élevé depuis des décennies4. En 2022, par exemple, seuls 53 % des titulaires d’un doctorat en sciences biologiques ont décidé d’entreprendre une période postdoctorale, soit cinq points de moins que l’année précédente et le taux le plus bas depuis 1995. Dans le même temps, 47 % des diplômés en sciences de la vie de 2022 ont trouvé un emploi, dont 54 % dans l’industrie et 27 % dans le monde universitaire, contre 30,5 % en 2021. Selon la NSF, l’une des principales raisons de cette tendance est l’augmentation du nombre de chercheurs·euses, qui a accru l’offre d’emplois et, à l’inverse, contribué à la baisse des salaires, entraînant un ralentissement des carrières et une chute de la satisfaction dans le secteur. Comme le révèle la NSF, dans les années 1960, environ 60 % des scientifiques titulaires d’un doctorat obtenaient un poste dans les dix ans. Au milieu des années 1980, ils n’étaient plus que 38 % à obtenir une titularisation en l’espace d’une décennie. La croissance rapide de l’industrie biotechnologique a permis d’absorber une partie des exclus entre 2013 et 2022 en recrutant de nouveaux docteurs dans le secteur privé. Puis, lorsque le marché a commencé à ralentir, les conditions de travail se sont détériorées, entraînant de l’incertitude, une baisse des salaires et un ralentissement de la progression des carrières, dans un environnement qui a créé un mécontentement généralisé parmi les scientifiques.

Le cas des post-docs dans le secteur biomédical n’est qu’un exemple de l’insatisfaction croissante dans un secteur à la fois saturé et compétitif, où il est difficile d’obtenir des postes permanents et de progresser dans la carrière. Dans ce contexte, la pression à la publication est insistante et coexiste souvent avec des salaires bas, générant une situation permanente de stress, d’anxiété et de surcharge de travail qui ronge l’équilibre vie privée-vie professionnelle en imposant de longues heures de travail, y compris le soir et les week-ends. Il n’est pas surprenant que le monde universitaire soit devenu au fil des ans une usine à malaise et à épuisement professionnel qui affecte négativement les relations personnelles, créant souvent une vie de solitude et de sacrifice.

De nombreux témoignages décrivent cet état de fait. Roger Pielke, par exemple, a raconté dans une longue lettre pourquoi il a décidé de quitter son poste de professeur ordinaire5. Sa lettre énumère, d’une part, les millions de dollars de fonds de recherche que les universités reçoivent, tout en payant les professeurs et les chercheurs un salaire de subsistance ; d’autre part, les formes d’intimidation, de harcèlement et de brimades dont il a dû faire l’expérience, dans un environnement de plus en plus bureaucratisé et violent. En fait, il s’agit d’une question centrale dans le monde universitaire contemporain. En général, le monde universitaire est de plus en plus décrit comme un environnement toxique, en particulier pour les femmes.

La revue Nature, très attentive à la question de la retention dans le secteur de la recherche, a rapporté les résultats d’une enquête menée auprès de milliers d’universitaires américains, selon laquelle la principale raison pour laquelle les femmes quittent le monde universitaire n’est pas liée à l’impossibilité de concilier vie et travail6. Elle est liée au climat de travail toxique, où s’alternent discrimination, harcèlement et gestion dysfonctionnelle. Pour de nombreuses personnes interrogées, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est moins important que le climat de travail. Bien que le nombre de femmes titulaires d’un doctorat augmente et que les femmes soient sous-représentées dans le monde universitaire7, les femmes quittent le monde universitaire plus souvent que les hommes.

L’environnement de travail toxique, en ce sens, est marqué par la dynamique de genre, ce qui oblige les femmes à abandonner plus souvent que les hommes à tous les stades de leur carrière, comme le confirme par exemple l’analyse de l’université du Colorado à Boulder : « Les résultats ont montré qu’à tous les niveaux de leur carrière, les femmes abandonnent le monde universitaire à un taux plus élevé que les hommes. En début de carrière, leur taux d’abandon est supérieur de 6 % à celui des hommes. En fin de carrière, elles sont 19 % plus susceptibles de quitter le monde universitaire que les hommes8 ». En fait, il n’est pas rare que les femmes se sentent « éloignées de leur travail ». La probabilité que les femmes se sentent attirées par un meilleur poste est inférieure de 39 % à celle des professeurs de genre masculin. C’est ce qui ressort de l’étude de l’université du Colorado, à Boulder, intitulée « Gender and retention patterns among US faculty » et publiée dans le journal de l’American Association for the Advancement of Science. Le risque d’abandon augmente avec l’âge – 6 %, 10 % et 19 % plus élevé que pour les hommes, qu’il s’agisse de femmes en début, milieu ou fin de carrière, respectivement.

L’un des principaux objectifs de l’enquête était de savoir si le taux d’abandon des femmes était le même dans les différents types d’universités. La conclusion est intéressante, car « les enseignantes des institutions moins prestigieuses sont nettement plus susceptibles de quitter le monde universitaire que les enseignantes des institutions plus prestigieuses », déclare l’étude. Cela signifie que dans les universités moins prestigieuses, la dynamique d’hostilité à l’égard des femmes est plus répandue et omniprésente, comme si leur professionnalisme était considéré comme un défi par leurs collègues. Cette étude intéressante montre qu’il est nécessaire mais insuffisant, aujourd’hui, d’analyser l’organisation du travail universitaire du point de vue de la régulation du temps et des charges de travail, car la résolution du problème de la retention nécessite également des interventions culturelles capables d’agir sur la masculinité du corps enseignant, la discrimination envers les femmes et le dysfonctionnement généralisé de la hiérarchie académique.

Des objectifs déformés

Malheureusement, cette situation n’est pas propre aux États-Unis. De l’autre côté de l’océan, la situation n’est pas meilleure. Au Royaume-Uni, une étude de l’University and College Union a révélé qu’environ trois personnes sur cinq (61 %) souhaitent quitter le secteur dans les cinq années à venir9. Les trois quarts (74 %) des chercheurs considèrent qu’il est « probable ou très probable » qu’ils quittent le secteur dans les cinq prochaines années, tandis que quatre jeunes sur cinq (81 %) pensent qu’ils quitteront le secteur dans les cinq prochaines années en raison des conditions de travail. À bien des égards, lorsque nous parlons du monde universitaire, nous constatons un désir d’évasion transversal, autant en termes de postes que d’âges. Nous parlons d’un système organisationnel dans lequel 78 % des personnes interrogées disent qu’elles ne peuvent pas faire leur travail comme elles le voudraient, et dans lequel un nombre stupéfiant de 88 % disent qu’elles ne sont pas optimistes quant à l’avenir du secteur.

Il est clair que lorsque plus de la moitié des employé·es du système universitaire veulent partir, la viabilité du système d’éducation supérieur dans son ensemble est menacée. L’enquête publiée par l’University and College Union (UCU) en 2022 a sondé l’opinion d’environ 7 000 personnes, montrant les conséquences combinées de salaires insatisfaisants, de bas salaires, de contrats temporaires et occasionnels, de pensions réduites et d’une charge de travail croissante. La conséquence directe de cette situation est une crise de motivation. Un enseignant de l’Open University, qui travaille dans ce domaine depuis plus de 15 ans, a déclaré : « Je ne pense pas que la colère, la douleur ou la frustration décrivent de manière plus adéquate ce que je ressens. Il y a tellement de choses qui ne vont pas dans l’enseignement supérieur que je ne crois plus qu’il soit possible de les réparer : la mentalité est trop enracinée, les gestionnaires trop déconnectés, l’objectif de l’éducation complètement faussé10 ».

Un déchirement intérieur

Lorsque j’ai commencé à étudier la démission dans le monde universitaire, un thème revenait sans cesse : la lacération intérieure de ceux qui font ce travail. La transformation de l’université en une entreprise hautement hiérarchisée, sourde au harcèlement, saturée mais compétitive, a contraint les chercheurs·euses à consacrer une part croissante de leur temps à essayer d’« exceller ». Prisonnier·es de la nécessité d’être compétitif·ives sur le marché du travail, de plus en plus de gens se sont mis à rivaliser pour obtenir des financements et de la reconnaissance, dans un cercle vicieux de surcharge et d’épuisement, produisant une énorme lacération au sein de ceux qui travaillent dans le monde universitaire. Le décalage constant entre les valeurs personnelles et les priorités organisationnelles est particulièrement aigu pour les personnes qui aiment leur travail et ne comprennent pas la nécessité de consacrer autant de temps à des tâches bureaucratiques ou administratives. Dans ce contexte, les enseignant·es sont incité·es à accroître leur impact par tous les moyens possibles, en trouvant des financements, en orientant leurs recherches vers les sujets les plus financés, en adoptant un point de vue docile et complaisant. Dans ce contexte, la tendance à « publier ou périr » et l’anxiété de publier augmentent continuellement la masse de travail.

Sans surprise, les données parlent d’une détérioration constante de la santé mentale des personnes travaillant dans le milieu universitaire, de plus en plus exposées au stress, à l’épuisement professionnel et à la dépression, au point que, explique la recherche menée par Susan Guthrie, Catherine Lichten, Janna van Belle, Sarah Ball, Anna Knack, Joanna Holman et commandée par la Royal Society et le Wellcome Trust, « Comprendre la santé mentale dans l’environnement de la recherche » (2017)11, le personnel académique fait état de niveaux d’épuisement professionnel comparables à ceux des personnes travaillant dans des secteurs à haut risque tels que les soins de santé. Dans ce contexte, les performances doivent être constamment contrôlées et mises en œuvre, en recourant au self-branding et à l’auto-promotion, ce qui entraîne un profond conflit éthique quant aux objectifs premiers de la recherche contemporaine. Dans une conversation informelle que j’ai eue avec Mark Fisher en 2014, il a utilisé le terme sidetracked pour décrire les conséquences de cette situation. L’académie contemporaine, a-t-il dit de lui-même, nous incite à être continuellement détournés de ce que nous souhaitons faire pour nous concentrer sur ce que nous sommes obligés de faire. Cette tendance déchire l’individu en le forçant à s’écarter de ce qui est perçu comme important afin de satisfaire à toutes les exigences institutionnelles stipulées par la gouvernance académique.

Le mot clé de ce processus est dislocation, déchirement. Christina Maslach12, une psychologue de Berkeley qui a étudié l’épuisement professionnel pendant de nombreuses années, utilise ce terme dans The truth about burnout pour affirmer que l’épuisement professionnel est précisément « l’indice du déchirement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire ». Les carrières universitaires sont exposées au burnout de manière privilégiée, car l’évaluation de la production universitaire se fait souvent selon des critères différents des priorités de ceux qui y travaillent. Les priorités de celleux qui font de la recherche sont souvent très différentes de celles de l’université-entreprise, qui s’efforce d’attirer des fonds de recherche et des frais d’inscription pour être compétitive sur le marché et joindre les deux bouts. « Lorsque cette lacération devient chronique, écrit Malesic, les trois principales caractéristiques de l’épuisement professionnel apparaissent : l’épuisement, le cynisme et l’inefficacité professionnelle13 » (2016). Ne nous surprendront pas les données alarmantes sur l’augmentation de l’épuisement professionnel dans le milieu de la recherche14. Bien souvent, l’individu tente de compenser l’écart entre ce qu’il perçoit comme nécessaire et ce qu’il doit faire en s’imposant des charges de travail supplémentaires. Si l’on ajoute à cela la précarité économique et matérielle qui domine le monde de la recherche, l’académie contemporaine se présente rapidement comme l’une des plus grandes usines à maladies de la société.

De la maladie à la rébellion

Gill (2010) a parlé des « blessures cachées de l’académie néolibérale » pour décrire le rétrécissement continu des espaces d’autonomie15. Plus le temps passe, moins ces blessures sont cachées, indiquant une lacération qui, dans certains cas, devient insupportable. C’est dans ces cas que la démission peut être comprise comme un processus de rébellion et d’autoprotection. Le sujet n’accepte plus d’être défini par d’autres objectifs et valeurs, et résout ce conflit avec une audace inattendue, qui le conduit à choisir le danger du chômage plutôt que la trahison de ses propres objectifs. Dans ce cas, il n’est pas rare que la sortie de l’académie trahisse un sentiment d’excitation dans la décision même de quitter, comme si quitter signifiait donner la parole à une partie négligée de soi-même. Certains textes parlent de l’excitation et de l’incrédulité générées par l’acte même de démissionner, comme si le fait de mettre une distance entre soi et le monde universitaire marquait une possibilité de libération et de soulagement16. Dans ces récits, il n’est pas rare que la priorité de celleux qui partent soit de quitter une structure toxique, ce qui met en évidence le coût humain de la reconnaissance dans le monde universitaire.

Traduit de l’italien
par Jacopo Rasmi

1Jonathan Wosen, « Exodus of life scientists from academia reaches historic levels, new data show », Stat, 28/09/2023 : www.statnews.com/2023/09/28/scientists-exodus-from-academia-historic-levels

2Chris Woolstone, « Scientists count the career costs of COVID », Nature, 10/11/2021 : www.nature.com/articles/d41586-021-03040-1

3Staša Milojevic, Filippo Radicchi & John P. Walsh, « Changing demographics of scientific careers: The rise of the temporary workforce », PNAS, vol. 115, no 50, 11/12/2018 : www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1800478115

4Jonathan Wosen, « Exodus of life scientists from academia reaches historic levels, new data show », art. cit.

5Roger Pielke Jr., « Why I Am Leaving Academia », AEI, 24/2/2024 : www.aei.org/articles/why-i-am-leaving-academia

6Saima Sidik, « Toxic workplaces are the main reason women leave academic jobs », Nature, 20/10/2023 : www.nature.com/articles/d41586-023-03251-8

7K. Hunter Wapma et al., « Quantifying hierarchy and dynamics in US faculty hiring and retention », Nature, vol. 610, 2022, p. 120-127.

8Tibi Puiu, « STEM gender gap needs rethinking: men and women just as likely to earn PHD », ZME Science, 18/02/2015 : www.zmescience.com/research/gender-gap-stem-phd-54343

9Voir le rapport « UK higher education. A workforce in crisis », mars 2022 : www.ucu.org.uk/media/12532/HEReport24March22/pdf/HEReport24March22.pdf

10Malvika Gaur, « The future of UK universities at stake as three out of five staff members ready to quit », Editage, 1/4/2022 : www.editage.com/insights/the-future-of-uk-universities-at-stake-as-three-out-of-five-staff-members-ready-to-quit

11Susan Guthrie et al, Understanding mental health in the research environment. A Rapid Evidence Assessment Santa Monica (CA), Rand, 2017.

12Christina Maslach and Michael Leiter, The truth about burnout. How organizations cause personal stress and what to do about it. Jossey-Bass Publishers, Hoboken, NJ, 1997.

13Malesic, J. (2016) “The 40-year-old burnout. Why I gave up tenure for a yet-to-be-determined career”, Chronicle of Higher Education, 5 October. www.chronicle.com/article/The-40-Year-Old-Burnout/237979

14Guthrie S, et al. “Understanding mental health in the research environment: A Rapid Evidence Assessment”. Rand Health Q. 2018 Apr 1 ; 7(3) : 2.

1515 Ryan-Flood, R., & Gill, R. “Breaking the silence: The hidden injuries of neo-liberal academia”, in Secrecy and silence in the research process: feminist reflections, Londres, Routledge, 2010, 228-244.

16Musselman, E.G. (2010) “Midlife crisis averted”.http://darkmatterknits.wordpress.com/2010/12/03/midlife-crisis-averted