Dialogue entre un flic masqué et une enquêtrice, ex super héroïne, en lutte contre les suprémacistes blancs… et les super héros.

Les deux personnages sont dans un « caisson », sorte de tente ou de coupole cloisonnée, en dur, métal ou béton, au sein d’un hangar rempli de « suspects ». Laurie s’empare d’une télécommande, allume et voit apparaître sur l’écran à 360° des tests de Rorschach… Sous son masque intégral, le dénommé Miroir lui demande de lui rendre l’objet, et la discussion s’engage :

– S’il vous plaît, ne touchez pas…

– Ça sert à quoi ce truc ?

– C’est compliqué.

– Expliquez-moi.

– Ça sert à déterminer et à mettre en lumière les préjugés culturels négatifs que le suspect peut avoir et qu’il pourrait nier sans ce dispositif.

– C’est un détecteur de raciste, alors ?

– Ce serait réducteur de le limiter à ça.

– Donc, vous soupçonnez tous ces hommes et ces femmes qui portent des bandeaux d’appartenir au 7e de Cavalerie ? Est-ce que l’un d’eux a avoué avoir tué votre chef ?

– Non, pas pour l’instant.

(Laurie se regarde les dents dans le masque miroir de son interlocuteur)

– Pardon, j’ai une graine coincée dans les dents. Vu que vous avez un miroir sur le visage, on peut s’en servir… Ou alors, vous n’avez qu’à retirer ce masque idiot, Wade… À moins que vous ne préfériez lieutenant Tidman ?

– Wade me convient très bien (il lève son masque jusqu’en haut du crâne). Pourriez-vous me redonner la télécommande ?
Qu’est-ce que je peux faire pour vous, agent Blake ?

– Parlez-moi de l’autopsie de votre chef.

– Trace de liens, hémorragie pétéchiale, asphyxie combinée à une congestion veineuse. Il a été pendu, cela ne fait absolument pas l’ombre d’un doute.

Watchmen, de Damon Lindelof (fin 2019),
épisode 3, vers la dix-neuvième minute