96. Multitudes 96. Automne 2024
A chaud 96.

Des écoles d’art et design en lutte
Contribution à une (re)politisation du champ de l’art

Partagez —> /

S’exprimant au sujet des écoles supérieures d’art et design à l’occasion d’une audition à l’Assemblée nationale le 19 mars 2024 Rachida Dati, alors ministre de la culture, se disait prête à envisager la fermeture de certains établissements s’il n’était plus en leur possibilité « d’offrir un cadre de qualité…1 ». Pourquoi donc garantir ce cadre s’il est possible à la place de faire des économies ? Il n’en fallait pas plus pour réanimer une mobilisation engagée un an et demi plus tôt dans ces mêmes écoles, dont la visibilité très relative ne rend pas justice à leur fort ancrage territorial ni au fait que nombre d’acteur·ices du champ culturel en sont diplômé·es chaque année.

Des écoles d’art et design en lutte

Pour comprendre le contexte de cette mobilisation en cours, un bref aperçu du paysage de l’enseignement supérieur artistique s’avère nécessaire. Il existe en France 58 écoles supérieures d’art et design publiques, dont 11 écoles dites « nationales » et 47 écoles dites « territoriales ». Les premières, à Bourges, Cergy, Dijon, Limoges, Nancy, Nice, Paris et Tourcoing, sont des EPA (Établissements publics administratifs) dépendant directement du Ministère de la Culture. Les secondes sont réunies en 33 EPCC (Établissements Publics de Coopération Culturelle) qui maillent l’ensemble du territoire métropolitain ainsi que deux départements d’Outre-mer (Martinique et Réunion). Ces EPCC sont placés sous la tutelle conjointe du Ministère de la Culture et de collectivités locales qui en sont les principales sources financières (selon les établissements : municipalités, agglomérations, régions).

Les écoles nationales et territoriales connaissent souvent des différences de moyens, et leurs étudiant·es et personnels sont tributaires de statuts distincts, bien que la plupart2 délivrent les mêmes diplômes en art, design et design graphique/communication, à savoir des DNA (Diplôme national d’art, équivalent licence) et des DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique, équivalent master) auxquels s’articulent des programmes de recherche et parfois des cursus de 3ème cycle.

Cette structuration institutionnelle, ainsi que l’organisation actuelle des enseignements et des activités de recherche dans ces écoles, sont le fruit d’une réforme d’ampleur mise en place au tournant des années 2000-2010, lorsque les anciennes « écoles des beaux-arts » ont été pressées d’appliquer la réforme dite de Bologne, visant à harmoniser l’enseignement supérieur à l’échelle européenne.

Au sein du paysage de l’enseignement supérieur artistique, ces écoles d’art et design cohabitent par ailleurs — et sont mises en concurrence — avec d’autres formations artistiques publiques (les départements d’arts plastiques et d’arts appliqués des universités et les DNMade [Diplôme national des métiers d’art et du design] dépendant de l’Éducation nationale) ainsi qu’avec des écoles privées de plus en plus en nombreuses, celles-ci profitant à la fois d’un essor des industries créatives et d’un affaiblissement croissant des écoles publiques du fait de leur abandon par les pouvoirs publics.

C’est dans ce contexte que depuis fin 2022, une mobilisation au long cours s’est engagée dans un grand nombre d’écoles, en particulier territoriales. Cette mobilisation, largement impulsée par une inter-organisations désormais bien identifiée sous le nom d’Écoles d’art et design en lutte3, a connu des pics au printemps 2023 (avec plusieurs occupations d’écoles et des rassemblements simultanés à Paris et dans plusieurs villes françaises, organisés conjointement avec les écoles d’architecture), ou plus récemment entre mars et mai 2024, suite aux propos à l’emporte pièce de Rachida Dati. Le 13 mai dernier avait lieu ainsi une journée de grève et de mobilisation contre la précarisation de l’enseignement supérieur artistique et de l’ensemble du secteur culturel, ayant notamment pour objectif de soutenir une proposition de loi pour une continuité de revenus des artistes-auteur·ices4.

Cette mobilisation portées par des étudiant·es, des enseignant·es, des personnels administratifs et techniques, des bibliothécaires, ainsi que des artistes, designers et professionnel·les de l’art, prend des visages multiples : assemblées générales numériques et physiques, rassemblements à l’occasion de rendez-vous avec le ministère de la Culture et les DRAC (Directions régionales des affaires culturelles), tribunes et interpellations politiques dans les médias, journée de grève, occupations d’écoles, actions militantes lors d’événements artistiques (par exemple au Mucem en mai 2023 ou au MAC Marseille le mois suivant), etc.

Ce n’est pas la première fois que les écoles d’art et design se manifestent, mais cette mobilisation est, si ce n’est inédite, en tout cas notable par son ampleur, son dynamisme et ses modalités d’organisation.

Mêmes causes et mêmes effets

Les écoles d’art et design n’étant pourtant pas des hauts lieux de protestation collective, pourquoi ce sursaut ?

La crise est à la fois financière et politique. Les budgets actuels des différentes écoles d’art et design ont été définis il y a une quinzaine d’années lors de leur évolution en EPA et en EPCC, sans que les tutelles publiques n’aient anticipé l’évolution de leurs coûts à moyen et long terme. Au contraire, les dotations publiques de ces écoles stagnent voire régressent, en particulier dans les écoles territoriales dont les collectivités de tutelles sont elles-mêmes confrontées à des baisses de dotation d’État et à des difficultés financières croissantes, qui conduisent nombre d’entre elles à faire de la culture une variable d’ajustement. Or, dans le même temps, les écoles supérieures d’art et de design sont soumises à des coûts de gestion importants, liés à leur soi-disant « autonomie » et à la démultiplication de leurs missions et activités : injonctions au développement international, au développement des activités de recherche, des programmes de professionnalisation, etc. S’ajoutent à cela une inflation constante, les coûts de la crise énergétique, et deux hausses récentes du point d’indice des agents de la fonction publique, induisant une réévaluation de leurs salaires. Celle-ci était attendue depuis longtemps, mais n’a pas été compensée par l’État dans les écoles territoriales. La hausse, minime à l’échelle des agents, s’avère importante à supporter à l’échelle des établissements.

À ces problèmes financiers, à la fois structurels et conjoncturels, s’ajoutent de nombreux autres, plus anciens, notamment une inégalité de statut entre étudiant·es et personnels des écoles nationales et territoriales. Les étudiant·es sont soumis à des droits d’inscriptions différents selon le statut de leur école, et ne bénéficie que rarement et partiellement d’une exonération de ces frais pour les boursier·es des écoles territoriales. Quant aux personnels, ils dépendent de pans différents de la fonction publique, avec pour effet en particulier que les professeur·es des écoles nationales et territoriales ne bénéficient pas des mêmes grilles salariales et sont soumis à des temps d’enseignement différents, alors qu’ils délivrent les mêmes cursus.

Un problème plus profond et plus sournois peut-être sous-tend ce portrait déjà peu reluisant : le fonctionnement des écoles est proprement intenable, reposant sur des directions générales recrutées pour élaborer des projets d’établissement qui doivent en fait s’accorder aux projets des tutelles politiques (qui peuvent être traversées d’attentes et d’objectifs divergents dans le cas des EPCC associant État et collectivités), et qui peinent le plus souvent à impliquer en bonne intelligence des équipes dont les membres sont recruté·es avec un niveau de qualification de plus en plus élevé, en dépit de la précarité des postes proposés.

De ce schéma infernal résulte des impasses budgétaires, des conditions de travail dégradées, une récurrence de formes de management toxiques, et une dégradation accélérée des conditions d’études.

Les mêmes causes menant aux mêmes effets, dans la plupart des écoles des situations de déficit ont pour conséquence un rabotage des moyens pédagogiques (matériaux et accès aux ateliers, workshops, conférences, voyages d´étude…), une hausse des frais d’inscription et de scolarité, une précarisation des personnels, des suppressions de postes, voire une remise en cause de l’existence même de certains établissements ou de leurs cycles de formation (fermetures programmées de l’ÉSAD Valenciennes, du cycle d’enseignement supérieur de l’EMA du Grand Chalon, d’enseignements artistiques à l’ÉESI Angoulême-Poitiers, et disparition déjà entérinée d’un master en Design graphique à l’ENSBA Lyon). Aucune école n’est assurée d’être épargnée par ces risques, celles qui sont les plus fragilisées étant aussi bien des structures de petites tailles que de plus grosses écoles réputées financièrement solides… jusqu’à il y a peu.

Des problèmes similaires traversent évidemment l’ensemble de l’enseignement supérieur et, plus largement encore, des services publics. Ce que l’éducation, la santé, et le reste du secteur culturel ont déjà subi, les écoles d’art et design le vivent à leur tour avec la même violence.

Revendications et enjeux

Face à cette situation, les organisations en lutte portent de nombreuses revendications défendues au grès de communiqués, d’interventions dans la presse ou à la radio, de rendez-vous ministériels, ou encore par un travail auprès des parlementaires.

Parmi les priorités que l’on peut citer d’après les communiqués de l’inter-organisations Écoles d’art et design en lutte5, relevons :

Un engagement à préserver l’ensemble des écoles d’art et design existantes à ce jour, avec l’ensemble de leurs formations supérieures ;

Un taux fixe de droits d’inscription accessibles et égalitaires dans toutes les écoles d’art et de design, avec une exonération compensée par l’État pour les étudiant·es boursier·es ;

Un engagement pluriannuel obligatoire des tutelles publiques, tenant compte de l’évolution prévisible des coûts de fonctionnement des établissements, avec une augmentation significative de la dotation de fonctionnement annuelle de l’État ;

L’introduction d’une représentation majoritaire des personnels et des étudiant·es aux conseils d’administration des établissements, et la redéfinition du fonctionnement de leurs instances de gouvernance ;

La création d’un statut unique pour l’ensemble des professeur·es des écoles supérieures d’art et design nationales et territoriales et la revalorisation en catégorie A de l’ensemble des personnels pédagogiques (chef·fes d’atelier et assistant·es d’enseignement actuellement en catégorie B ou C dans les écoles territoriales) ;

La création d’un salaire étudiant ;

La mise en place d’une continuité de revenus ouvrant droit à l’assurance chômage pour les artistes auteur·ices.

Si toutes ces revendications ne font pas consensus, plusieurs d’entre elles peuvent toutefois se retrouver chez d’autres protagonistes : l’augmentation des financements étatiques est souhaitée par la délégation des présidences d’EPCC6 représentant les élu·es des collectivités territoriales, et la mise en place de schémas budgétaires pluriannuels, également souhaitée par certain·es de ces élu·es, est une recommandation du « rapport Oudart7 », commandé par Rima Abdul-Malak, alors ministre de la Culture, au plus fort de la mobilisation des écoles d’art et design en mars 2023. Les revendications d’égalité statutaire, aussi bien pour les étudiant·es que les enseignant·es des écoles nationales et territoriales, sont par ailleurs reconnues comme légitimes par d’innombrables rapports parlementaires, de l’HCERES, de la Cour des comptes, et du ministère de la culture lui-même, mais buttent sur la complexité et l’inertie administratives de l’État français.

Par ailleurs, tentant d’apparaitre comme une représentation de « la communauté des écoles d’art et design » tout en courant après les directives et injonctions du Ministère de la Culture, l’ANDEA (Association nationale des écoles supérieures d’art et design, ex- Association nationale des directeurs d’écoles d’art), navigue à vue en adaptant son discours en fonction des situations.

Au moment d’écrire ce texte, quelques espoirs existaient de voir se profiler des améliorations, bien que conditionnées à la préparation du budget 2025 du ministère de la Culture, actuellement en chantier. Plusieurs mesures favorables aux écoles d’art et design, présentées fin mai par le Ministère de la Culture à l’inter-orga Écoles d’art et design en lutte, étaient alors suspendues aux arbitrages du ministère du Budget. Or l’actualité politique récente projette une grande incertitude quant à ces évolutions, pour le mieux ou pour le pire, à moins que règne le statu quo.

Nouvelles configurations politiques du champ de l’art

Au-delà de cet état des lieux — que pourra aisément compléter, pour qui le voudrait, la lecture des communiqués d’Écoles d’art et design en lutte8 et divers articles de presse9 —, cette mobilisation dit aussi quelque chose d’une reconfiguration politique actuelle du champ de l’art.

Si « l’inter-orga » n’est pas seule à œuvrer pour l’avenir des écoles d’art et design, elle est néanmoins le catalyseur de la mobilisation en cours, fédérant des étudiant·es, des personnels et des artistes-auteur·ices au travers d’une double dynamique : l’une à l’échelle des écoles et de leur capacité d’auto-organisation, dont l’inter-organisations tente de se faire le relai, et l’autre – et c’est nouveau – à travers l’action conjointe de ses organisations membres, qui sont à la fois des syndicats et des collectifs d’étudiant·es ou d’artistes et travailleur·euses de l’art.

Quelque chose de neuf se produit dans cette complicité entre des organisations de nature différentes (syndicats, collectifs, associations…) alors qu’il y a peu encore les luttes menées dans le champ de l’art tendaient plutôt à entrer en tension avec les actions syndicales conventionnelles, voire à les ignorer sinon à les rejeter ; réciproquement les organisations syndicales peinaient à reconnaître les préoccupations et les formes d’engagement n’émanant pas directement de leur propre structure.

Au travers des « Écoles d’art et design en lutte » une alliance fructueuse se produit entre des collectifs tels que La Buse (collectif de travailleur·euses de l’art) ou Les Mots de trop (collectif luttant contre les violences systémiques en écoles d’art et design) et divers syndicats adhérant à la CGT (Séla, Snéad, Snap), à Solidaires (Sud Collectivités territoriales) et à la CNT-SO (Staa), auquel s’ajoute Le Massicot10.

À travers les revendications et les actions communes à ces organisations, ou à travers celles qui leur sont spécifiques mais qui se voient amplifiées par les modalités de la lutte en cours, s’opère une transformation de la conscience politique des acteur·ices de la sphère artistique. L’engagement des personnes concerné·es participe ainsi de l’émergence d’une nouvelle figure politique : celle du·de la travailleur·euse de l’art. Cette expression doit être entendue à la lettre. Elle englobe toutes les personnes dont les activités relèvent du régime social des artistes auteur·ices et qui sont de plus en plus déterminées à faire valoir leur travail plutôt que leur génie, rejoignant l’ensemble des personnes dont les activités déclarées ouvrent des droits sociaux. La reconnaissance en tant que travail — et non plus en tant que vocation, passion ou sacerdoce — des pratiques artistiques dans leurs multiples expressions (écriture, arts visuels, cinéma, graphisme…) et en tenant compte des nombreuses activités qu’elles induisent (création, diffusion, administration, enseignement…) va à l’encontre d’une glorification naïve de cette notion que tant de personnalités politiques voudraient ériger en « valeur », et en permet en contraire la critique. Reconnaitre l’art comme travail, c’est reconnaître la réalité économique du secteur, et notamment sa précarité généralisée, depuis les lieux de formations que sont les écoles d’art jusqu’aux divers contextes d’activité professionnelle ; c’est aussi permettre d’engager des rapports de force favorables aux travailleur·euses et « introdui[re] la lutte des classes dans le champ de l’art11 ». ». En bref, sortir d’une représentation où se font écho la naturalisation du travail « dans ses formes capitalistes » et une réification de l’art « dans une version expurgée de ses attributs sociaux12. »

À ce changement d’optique a contribué le régime des intermittent·es du spectacle, qui protège interprètes et technicien·nes, mais exclut nombre de professions d’auteur·ices. Autre facteur déterminant : la crise de la Covid a affecté les artistes, en les privant de leurs activités de subsistance (expositions, workshops, interventions diverses), mais a également permis à certain·es d’expérimenter pendant quelques mois une continuité de revenus dans le cadre des aides d’exception mises en place par l’État. La lutte contre la réforme des retraites a ensuite été une autre occasion de réaliser, pour nombre d’artistes, que la défense des droits sociaux les concernent au même titre que l’ensemble des travailleur·euses — quant bien même, et justement, leur accès y est dégradé. Les réflexions actuelles autour de la déconnexion entre salaire et emploi, autour du revenu universel – auxquelles Multitudes a contribué – et plus encore du salaire à vie, les apports du féminisme matérialiste (en particulier de Sylvia Federici), les diverses luttes pour faire reconnaitre la qualité de travail à des activités auxquelles celle-ci est déniée (lutte pour la rémunération du travail domestique, pour le salaire étudiant, pour les droits des travailleur·euses du sexe, etc.) ont également contribué à faire bouger les lignes de la perception sociale.

Dans cette perspective, la condition politique n’est alors pas un simple sujet ou une problématique dont il s’agirait de se saisir en tant qu’objet de représentation ou de réflexion, exercice pour lequel l’art contemporain et le design critique n’ont plus à démontrer leur potentiel, ni un prétexte à l’auto-légitimation. Là où, comme le remarque par exemple le collectif Les Mots de trop, « les écoles se contentent de “performer” le travail d’égalité, de diversité et d’inclusion », alors que « tout reste inchangé13 », les travailleur·euses de l’art cherchent à agir de manière effective ici et maintenant, sur ces sujets comme sur d’autres.

De plus, dans les établissements les plus mobilisés comme dans les organisations susmentionnées, la lutte pour l’avenir des écoles s’articulent en effet avec d’autres luttes cruciales aujourd’hui et leur offrent une caisse de résonance : les luttes sociales diverses, comme lors du mouvement contre la réforme des retraites en 202314, les luttes LGBTQIA+, antiracistes et décoloniales, les luttes pour la solidarité internationale (en particulier actuellement en soutien à la Palestine). Là où les logiques de pureté militante, le dogmatisme ou encore des enjeux de pouvoir tendent parfois à compliquer l’articulation, ou même la cohabitation de ces approches, on peut voir à travers les mobilisations en cours dans les écoles d’art qu’elles peuvent croître sur un terrain commun.

La mobilisation des écoles d’art et design — par-delà ses raisons spécifiques et tout à fait cruciales — renvoie alors l’image d’une part de plus en plus large du monde de l’art, qui assume de nouvelles grilles de lectures repolitisantes, en ce qu’elles créent des lignes de dissensus et des polarisations entre les vieilles façons de voir et des désirs émancipateurs. Ceci ne restera pas sans effets sur l’avenir de ce champ d’activités, et pourrait être déterminant dans le contexte d’extrême-droitisation et de fascisation en cours en France et en Europe. Un sursaut citoyen a eu lieu lors des élections législatives, notamment grâce à un énorme militantisme de terrain auquel les organisations et les acteur·ices du champ de l’art ont largement pris part ; mais ne nous y trompons pas : tout reste à faire.

1 Audition de Rachida Dati à l’Assemblée nationale, 19 mars 2024, retransmise sur LCP – La Chaine parlementaire, https://www.youtube.com/watch?v=8gtPHXFAoiY [18 juillet 2024]. Un communiqué en forme de rétropédalage a été publié par la ministre le 23 mars sur le site du ministère de la Culture : https://www.culture.gouv.fr/presse/communiques-de-presse/Declaration-de-Mme-Rachida-DATI-ministre-de-la-Culture [18 juillet 2024].

2 L’École nationale supérieure de création industrielle – Ensci/Les Ateliers, l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad), l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (Ensba), toutes trois à Paris, ainsi que l’École nationale supérieure de la photographie à Arles, et Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains à Tourcoing (où se trouve également une école territoriale) délivrent des diplômes d’établissements, équivalents eux aussi aux grades licence et master.

3 CGT-Séla, La Buse, Le Massicot, Les Mots de trop, Snap-CGT, Snéad-CGT, Staa CNT-SO, SUD Collectivités Territoriales, auxquels se sont joints ponctuellement Sud étudiant·es et Économie solidaire de l’art.

4 Voir https://www.continuite-revenus.fr/ [18 juillet 2024].

5 Voir https://ecolesartdesignenlutte.fr/ [10 juin 2024].

6 « Communiqué de la délégation des présidentes et présidents des écoles supérieures d’art et design territoriales – Crise des écoles d’art et de design : un geste insuffisant de la ministre de la Culture, la mobilisation continue », 4 avril 2023, en ligne sur https://andea.fr/wp-content/uploads/2023/04/Communique-presidents-4-avril-23-.pdf [18 juillet 2024].

7 Pierre Oudart, Rapport relatif aux écoles supérieures d’art territoriales, 9 octobre 2023, en ligne sur https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Rapports/Rapport-relatif-aux-ecoles-superieures-d-art-territoriales [18 juillet 2024].

8 Voir https://ecolesartdesignenlutte.fr/ [18 juillet 2024].

9 Xavier de Jarcy, « Moins d’argent, plus de colère : des écoles publiques d’art et de design craignent pour leur survie », Télérama, 19 janvier 2023 ; Magali Lesauvage, « Au bord de l’asphyxie, les écoles d’art lancent l’alerte », Le Quotidien de l’art, 3 février 2023 ; Floriane Jacquin, « Artistes en devenir et en danger : les écoles d’art territoriales menacées », L’Humanité, 7 mai 2024.

10 Fédération syndicale des étudiant·es en écoles de création.

11 La Buse, avec Julia Burtin Zortea et Louise Drul, Aujourd’hui on dit travailleur·ses de l’art, Cognac, 369 éditions, 2022, p. 54.

12 Aurélien Catin, Notre condition, Essai sur le salaire au travail artistique, Saint-Étienne, Riot éditions, 2020, p. 17.

13 Les Mots de trop, Guide d’autodéfense pour étudiant·es en art, 2022, auto-édition et version en ligne sur https://lesmotsdetrop.fr/guide.html [18 juillet 2024], p. 16.

14 Claire Moulène, « Les ‘écoles de la culture’ font cause commune contre la réforme des retraites », Libération, 23/03/2023.