La Silicon Valley a‑t‑elle peur du genre ?
Le ralliement de la Silicon Valley à l’administration Trump est-il l’aboutissement logique de l’autoritarisme des cultures numériques ou du néo-conservatisme des pensées libertariennes ? Le cas du transhumanisme, qui conteste à la fois les frontières du corps, la famille traditionnelle et les fabulations féministes du cyborg, montre comment le projet de dépassement de l’ordre naturel peut à la fois s’articuler à un programme critique du genre et reproduire les catégories dominantes. Il met en lumière l’hétérogénéité des modes de la spéculation et le rôle des conflits autour de la nature dans les nouvelles pensées réactionnaires.
Is Silicon Valley Afraid of Gender?
While the recent alliance of trumpism and Silicon Valley ideology may appear as the logical outcome of digital authoritarianism or libertarian conservatism, this article argues that neither interpretation gives justice to the ideological complexity of the current moment. Transhumanism, a strand of thought that contests the boundaries of the body, the traditional family as well as feminist fabulations around the cyborg, manifests such ambiguities. It illustrates how contestations of the natural order can articulate both critical and conservative visions of gender, and sheds light on the political heterogeneity of speculation and its role in the new reactionary constellations.
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