Je suis européen, de culture seulement. Mes ancêtres ont quitté l’Europe pour l’Australie il y a plusieurs générations. C’est cela le colonialisme. Maintenant, je vis à New York, dans un quartier qui est culturellement européen, plus espagnol qu’anglais. Tout ceci pour dire que je pense l’Europe du dehors au sens géographique, mais pas du dehors au sens culturel.
Europe fordiste
Qu’est-ce que l’Europe ? En anglais, de là où nos sommes, nous disons « le Continent ». C’est un emboîtement de territorialités qui se recouvrent et se concurrencent. Toutes les Europes sont sujettes à des crises : des États veulent la quitter, d’autres ont implosé économiquement, d’autres sont devenus néofascistes. Et puis, il y a la crise permanente des migrants et des réfugiés. Le calme relatif à l’intérieur des frontières de l’Europe est assuré pour partie par l’exportation de la violence au dehors, ce qui suscite en retour un désir d’y entrer. On peut ajouter à cette tendance géopolitique une considération géophysique : le changement climatique transforme les terres d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie centrale, autrefois arables, en déserts, ce qui met les populations en mouvement1.
On pourrait allonger la liste des crises. Pourquoi l’Europe est-elle incapable d’y répondre efficacement ? Le diagnostic habituel consiste à blâmer le « néolibéralisme » en tant que glissement d’une gouvernance qui régule le marché à une gouvernance qui est elle-même organisée par la rationalité du marché2. L’idée néolibérale a renversé l’idée keynésienne. Elle aborde les formes politiques, ou les mutations dans les relations de production, mais elle n’a jamais grand-chose à dire sur les forces de production elles-mêmes, sur l’infrastructure qui a rendu possible le succès de cette doctrine de l’entre-deux-guerres. Peut-être est-il temps de convoquer à nouveau une sorte d’analyse marxiste « vulgaire ». Nous pouvons alors énoncer notre thèse : les diverses formes institutionnelles de l’Europe ont été forgées pour gérer des forces de production qui sont à présent obsolètes.
L’Europe telle que nous la connaissons est une création d’après-guerre. Elle avait plusieurs objectifs. Contenir l’Allemagne. S’opposer à l’Union soviétique et à ses satellites. Devenir un lieu d’investissement pour le surplus de la capacité productive américaine. Créer une union douanière pour revitaliser les usines européennes. Toutes ces formes institutionnelles ont été l’expression de forces de production fordistes, et du cadre réglementaire leur correspondant3. Une composante-clé du fordisme reposait sur la logistique du système industriel de masse, avec l’usinage de produits complexes sous des formes standardisées. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces techniques furent détournées afin de produire du matériel de guerre. Ce n’était plus une guerre à l’échelle de la stratégie comme celle de Wellington et de Napoléon, mais une guerre à l’échelle de la logistique4. Elle serait gagnée par qui pouvait organiser la fabrication de plus de bottes et de balles, engager le plus de ressources matérielles et de main-d’œuvre. Mais la guerre fut aussi une période d’application accélérée de l’innovation technique, par exemple, le projet Manhattan, dont est issue la bombe atomique. Il y a beaucoup d’autres exemples, comme le radar, les systèmes électroniques de contrôle, les alliages et autres nouveaux matériaux, etc. Ainsi, la guerre a installé le cadre de la production fordiste en temps de paix, mais aussi, les formes de développement technique susceptibles de la dépasser.
Les Américains ont vu l’intérêt de reconstruire les capacités productives européennes, comme marché pour leurs produits et comme rempart contre l’Union soviétique. Pour construire une infrastructure à cette échelle unifiée, il fallait créer une union douanière au cœur de l’Europe. L’Europe des marchés nationaux était malgré tout trop petite. Il fallait rechercher des marchés d’exportation au-delà, qui furent trouvés grâce à la France et à la Grande-Bretagne qui bénéficiaient d’un système commercial colonial et postcolonial captif. Aussi, la participation économique des États européens au Marché commun puis, à l’Union européenne, devait-elle se centrer logiquement sur l’industrie. Or, elle se focalisa principalement sur l’agriculture. À l’exception de la Grande-Bretagne, la plupart des États européens furent liés par des compromis politiques complexes entre la ville et la campagne : il s’agissait, paradoxalement, de garantir des marchés ouverts et accessibles aux agriculteurs tout en les protégeant contre cette ouverture. Les politiques intra-européennes ont dû également incorporer les compromis entre capital et travail. Mais ce fut aux dépens du travail comme mouvement international. L’Union européenne a protégé concomitamment le capital et le travail, mais uniquement à l’intérieur des frontières européennes.
Essoufflement d’un modèle
À la fin des années 1960, les forces de production fordistes ont atteint les limites de leur efficacité. Des vagues de luttes des ouvriers qualifiés (fin des années 1960 et années 1970) se sont écrasées sur ces limites de la forme fordiste et de son système de régulation. Le capital a recherché diverses solutions : faire appel à de la main-d’œuvre bon marché, par migration interne à l’Europe ou par l’afflux de travailleurs « invités » de l’extérieur. Ceci contribuera à l’élargissement des divers cercles de l’Europe, pour trouver des ressources en travail bon marché et aussi, pour rechercher de nouveaux marchés. Ces tâtonnements ont modifié la géographie de l’infrastructure de production fordiste, mais pas sa forme.
D’autres solutions ont été recherchées dans la mutation des forces de production elles-mêmes, par l’externalisation ou l’automation. C’est également le moment où l’informatique et la communication – ce que j’appelle le vecteur intensif et le vecteur extensif – ont fait irruption dans le paysage en tant que forces de production qualitativement nouvelles et différentes. Si quelqu’un voulait désigner historiquement l’origine de cela, ce serait la guerre : la logistique du temps de guerre, la balistique, et la bombe atomique ont demandé des puissances de calcul sans précédent.
Forces de production informationnelle
J’en viens au point de ma thèse. Si cette transformation qualitative des forces de production n’a pas simplement renouvelé le capitalisme, a-t-elle été le début d’un mode de production significativement différent5 ? Et si la crise de l’Europe n’était pas seulement une crise du capitalisme néolibéral, mais renvoyait plutôt à la construction d’une toute autre infrastructure, fondée sur des forces de production nouvelles qui cherchent à écarter les formes de gouvernance européenne comme si c’était des entraves ? Qu’on accepte ou non cette hypothèse, je ne pense pas qu’on puisse sérieusement dire que l’essence éternelle du capitalisme a été simplement altérée6. Il me semble que coller de nouvelles étiquettes sur de vieux concepts – capitalisme néolibéral ! – n’est pas suffisant conceptuellement.
Je pense cette approche complémentaire du concept de capitalisme cognitif7. Quand les autres théories se focalisent sur la mutation des relations de production, je préfère me focaliser sur la mutation des forces de production. C’est aussi une hypothèse plus ambitieuse, dans le sens où elle évoque la question d’un nouveau mode de production – avec les conflits de classes correspondants – actuellement tapi à l’intérieur du vieux. Même l’Europe d’après-guerre était une formation sociale écartelée entre deux modes de production : agrarien et industriel, avec les conflits de classes correspondants : entre fermiers et propriétaires, entre travailleurs et capitalistes. Le fait qu’un compromis au sein de la classe dirigeante entre propriétaires et capitalistes ait été établi depuis longtemps ne signifie pas qu’il s’agisse encore de la même classe.
La crise de la production fordiste a amené une classe capitaliste à chercher l’aide de nouveaux outils de commande et de contrôle – le vecteur de l’information. Ce que cette classe n’a pas anticipé, c’est que, pendant qu’elle essayait ces nouvelles forces de production pour l’aider à battre de manière décisive les organisations de travailleurs, elle a vu aussi son pouvoir de classe diminuer. De même que la propriété de la terre a été recouverte comme forme de pouvoir de classe par une nouvelle forme de pouvoir de classe – la propriété des moyens de la production industrielle – de même, la forme capitaliste de pouvoir de classe s’est soumise à une forme de pouvoir de classe encore plus abstraite – la propriété et le contrôle des vecteurs d’information.
Ce n’est pas la même chose que la financiarisation. Le capital financier est aussi vieux que le capital lui-même. Ce qui distingue la période des années 1970, c’est l’accroissement d’une infrastructure d’information qui rassemble des éléments venant de processus différents, et qui les met à la disposition de systèmes de contrôle asymétriques. La financiarisation est capable de se répandre uniquement parce qu’il y a plus d’information sur des choses produites et livrées de plus en plus vite, pour lesquelles elle fabrique et échange des instruments financiers. La financiarisation est un effet de la transformation des forces de production, pas une cause. Au fur et à mesure que les deux vecteurs extensif et intensif de l’information se sont sophistiqués et ont été capables d’aller de plus en plus loin, dans les sites de production, mais aussi dans la vie quotidienne, l’information (tant qualitative que quantitative) s’est répandue rapidement. Un nouveau pouvoir de classe émerge de la propriété et du contrôle des flux asymétriques d’information, plus important que celui de la propriété des moyens de production industrielle.
Ceci se traduit par l’émergence d’une classe nouvelle. Les propriétaires et les contrôleurs du vecteur d’information forment une classe que j’appelle la « classe vectorialiste8 ». Leur pouvoir est fondé sur les asymétries de l’information, dont ils extraient ce que Randy Martin appelle des « dérivés9 ». Un dérivé est n’importe quelle information produite par la synthèse et la compression d’une autre information. Il y a plusieurs particularités à l’économie politique des dérivés qui les différencient du profit, comme le profit se distingue de la rente. Le plus étrange est que l’information peut être extraite, non seulement du travail rémunéré, mais aussi de ce que Tiziana Terranova appelle le « travail libre », celui à qui aucune rémunération n’est offerte en échange10. Le travailleur libre obtient l’information gratuitement, mais en donne bien plus.
La classe vectorialiste dépend d’une classe de producteurs d’information. Je l’appelle la « classe hacker », au sens large de hacker, c’est-à-dire, de tout producteur d’une information nouvelle. Que l’information nouvelle puisse être intrinsèquement propriété privée – ce qu’on appelle « propriété intellectuelle », établie par le copyright, la licence ou d’autres formes instituées de propriété – constitue une innovation très récente dans les relations de production. Ces droits deviennent des droits absolus de propriété privée. Ensuite, les portfolios de propriété intellectuelle – y compris les noms des firmes et les marques déposées – deviennent des composantes significatives de la valeur de marché d’une entreprise. Ce genre d’atouts n’a pas de valeur intrinsèque : une composante de la financiarisation est justement de les externaliser et de socialiser le fait de leur donner une valeur de marché11.
Géopolitique du Stack
Il y a encore beaucoup à dire pour mettre de la chair sur cette esquisse de théorie, même s’il ne s’agit que d’une expérience de pensée. Ici, je veux juste l’utiliser comme outil spéculatif pour examiner ce qui est arrivé aux différents projets européens. Ces derniers me semblent avoir été des formes de gouvernement et de régulation destinées à la composante super-structurelle de l’infrastructure fordiste. Or, l’Europe n’a plus d’infrastructure fordiste du tout. Ce qu’elle a maintenant, c’est une infrastructure de la forme que j’appelle le vecteur, et que Benjamin Bratton appelle Le Stack12 (c’est-à-dire, la position dans l’espace numérique).
La position numérique de Bratton est faite de quatre strates : interface, adresse, ville et cloud. Ces quatre strates forment une infrastructure qui opère la médiation entre l’usager et le monde. Le Stack, ou ensemble des strates, rend l’ensemble de la Terre apparent, comme s’il s’agissait d’une ressource quantifiable et mobilisable par une logistique invisible pour un simple utilisateur libéré de toute autre position subjective. Nous ne sommes plus convoqués par des idéologies comme sujets ; nous sommes sollicités comme utilisateurs par des stacks (par des empilements de strates qui définissent pour chacun et à chaque instant sa position numérique dans l’univers).
Ce que j’appelle la classe vectorialiste possède et contrôle verticalement les stacks grâce aux couches de l’interface, de l’adresse, de la ville et du cloud. Vous voulez quelque chose. Vous regardez votre interface avec Apple, Google ou Amazon. Vous cliquez sur la chose que vous voulez. La strate-adresse sait où la chose se trouve, où vous êtes, et connaît tous les nœuds autour et entre. La strate-ville est une chaîne d’approvisionnement de docks et d’entrepôts, mais aussi, de bureaux, de travailleurs de centres d’appels, et ainsi de suite13. La strate-cloud est l’endroit d’où le vecteur intensif de communication ordonne la logistique de n’importe quel appel fait à travers Le Stack.
Les géographies de l’infrastructure du Stack sont différentes des géographies de l’infrastructure fordiste. Elles sont plus mondiales, plus flexibles, plus sensibles à la demande, mais surtout, elles distribuent les éléments du cycle de production et de consommation à différentes parties de la terre. La fabrication actuelle des produits, en particulier ceux intensifs en travail car sans processus de travail élaboré, sont distribués sur tout le globe, gérés par ce que Keller Easterling appelle une « gouvernance extra-étatique de zones de libre-échange » et d’autres unités administratives spéciales14. Cet élément de la géopolitique du stack est une course de fond pour trouver le travail le meilleur marché avec le moins de régulation. Même la Chine abrite maintenant de la fabrication de faible valeur pour définir sa propre position (stack), puis, elle remonte, à partir de là, la chaîne de valeur.
Si vous désirez voir une belle vieille ville néerlandaise, allez à Amsterdam. Si vous voulez voir la ville positionnée sur le Stack, allez au port de Rotterdam. C’est une ville de conteneurs dotée de l’infrastructure pour les aligner et les déplacer. Mais les vieilles villes ont une nouvelle fonction dans la nouvelle géographie, en tant que carrefours qui trient l’information à partir des interactions entre les gens, qu’elles soient structurées ou fortuites15. C’est là que vous pouvez rencontrer, entre autres, la classe des hackers. Les villes de type classique ne font plus les choses dont elles avaient l’habitude. Elles sont hissées sur la chaîne de valeur pour fabriquer des éléments de grande valeur, ou de l’information nouvelle.
Ainsi, les forces de production sont qualitativement différentes, et dessinent une géographie également différente. En tant que telles, elles cherchent à briser les entraves que sont les arrangements géopolitiques faits pour d’autres temps. Et dans la mesure où des structures comme l’Union européenne ont évolué pour prendre en compte l’ajout de la strate d’un nouveau mode de production au dessus des anciens, elles le font en termes de compromis entre les forces de classe qui caractérisent ce nouveau mode de production, ce qui induit un affaiblissement dramatique du pouvoir des travailleurs organisés.
Europe : raisons d’une unité
Il n’est donc pas surprenant que les partis et les mouvements de droite aient émergé d’un bout à l’autre de l’Europe pour revendiquer la mise en place d’un nationalisme exclusif permettant à l’état-nation dans la vieille géopolitique fordiste de revenir au pouvoir. Cette attitude traite le problème comme s’il relevait de la superstructure, au moyen de la politique. Le mythe du politique semble également fort à gauche, même si les moyens des politiques contre le « néolibéralisme » sont différents.
Il semble que le mythe du politique ait fait son temps. Alors que nous avions l’habitude de parler de « marxisme vulgaire » qui réduisait tout à sa base économique, je pense maintenant que nous devons être plus critiques de « la théorie politique subtile », qui ne connaît rien des forces de production et imagine que la politique est tout. Nous avons alors eu la vanité de penser que le « néolibéralisme » tombait simplement du ciel de la politique sur la vie quotidienne. Les théories de gauche du politique ont du mal à sortir de la conception primaire d’un dedans contre un dehors. Peut-être est-il temps d’inverser tout l’édifice et d’imaginer un dedans-dehors, une « non-politique » qui commence, non avec l’intérieur de la cité, mais avec l’étranger, la conception grecque du don… Peut-être est-il temps de retourner aux économistes politiques qui ont vu le territoire de l’état comme un artefact fondé sur le commerce plutôt que sur l’habileté politique de l’élite. Mais ceci est la perspective d’un anglophone de la diaspora – gens des bords pour qui la mer est première et la terre secondaire16.
Du point de vue marxiste vulgaire des forces de production, les arrangements super structurels de l’Europe ressemblent à un maladroit mélange de reliques du passé, à des additions qui érodent le pouvoir des travailleurs et tout projet politique organisé de leur part. Aussi, il y a de bonnes raisons de vouloir réviser et revivifier un projet de gouvernance pan-européenne plutôt que de le voir sécher sur pied.
L’une de ces raisons est l’émergence d’un Stack géopolitique rival, sous la forme de la République populaire de Chine et de son projet de Nouvelle route de la soie. Contrairement à Mao, qui mettait « la politique au poste de commandement », le projet de Xi Jinping met l’infrastructure au poste de commandement. Il s’agit d’une infrastructure à la fois logistique et informationnelle, qui essaie de conforter le moteur du développement chinois en l’exportant. Il ne s’agit pas ici de penser en termes de nouvelle guerre froide, mais il est certainement de l’intérêt des Européens (peut-être toutes classes confondues), d’avoir une large unité géopolitique à confronter à celle-là.
Une autre raison d’avoir une Europe unie est qu’une large partie du Stack sur lequel l’Europe vit n’est pas vraiment européen. Google, Apple, Amazon et autres contrôlent la strate interface du Stack qui concerne de nombreux Européens en tant qu’usagers, et où ils enregistrent les données de leur travail et de leur travail libre. Ces compagnies ne sont pas exactement américaines, elles ont leurs propres terrains géopolitiques. Le découplage des géopolitiques du Stack de celles des États territoriaux est certainement un trait significatif de la période, malgré le contre-modèle du Great Firewall of China. Il n’y a que quelque chose de la taille de l’Union européenne qui puisse limiter le pouvoir de la classe transnationale vectorialiste.
Enfin, seul un acteur de la taille de l’Europe a une chance, aussi mince soit-elle, de faire quelque chose pour ralentir le changement climatique. Le moment où cela aurait pu être les États-Unis et les États confédérés avec eux dans l’ALENA, est passé17. Le dérèglement climatique est l’un des facteurs qui provoque la crise des réfugiés en Europe, alimente un renouveau de la droite, ce qui en retour constitue l’un des nombreux éléments qui perturbent les projets pan-européens. Seule une entité géopolitique d’envergure mondiale – Europe, Amérique du Nord ou République populaire de Chine – engagée dans une action réparatrice accélérée, préservera une chance d’éviter une crise géologique. Cela signifie une mobilisation de ressources à une échelle jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale, qui a donné forme à tout ce scénario. C’est cela ou une Troisième Guerre mondiale.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Querrien
1 Étude de cas sur le déplacement de la limite des zones arides en Israel. Eyal Weizman, Forensic Architecture: Violence at the Threshold of Visibility, MIT Press, Cambridge MA, 2017.
2 Wendy Brown, Undoing the Demos: Neoliberalism’s Stealth Revolution, Zone Books, New York, 2015.
3 Michel Aglietta, A theory of capitalism regulation, Verso, Londres, 2001.
4 Paul Virilio et Sylvère Lotringer, Pure War, Semiotext(e), Los Angeles, 2008.
5 McKenzie Wark, Un manifest hacker, criticalsecret, Paris, 2005 (traduit de l’anglais par Anne Querrien et cie).
6 McKenzie Wark, Capital is Dead, Verso, Londres, 2019, et Théorie du Gamer, Éditions Amsterdam, Paris, 2019.
7 Maurizio Lazzarato, Signs and Machines, Semiotext(e), Los Angeles, 2014. Cet auteur nous emmène loin du modèle cognitif vers un modèle fondé sur la production de subjectivité. On pourrait aussi voir ma contribution comme plus attentive aux machines qu’aux signes.
8 Je conçois cette classe vectorialiste de manière différente de la façon dont le concept est repris par Yves Citton dans Mediarchie, Seuil, Paris, 2017.
9 Randy Martin, Knowledge LTD: Towards a Social Logic of the Derivative, Temple University Press, Philadelipha, 2015.
10 Tiziana Terranova, Network Culture: Politics for the Information Age, Pluto Press, Londres, 2004.
11 Yann Moulier Boutang, Cognitive Capitalism, Polity, Cambridge, 2012.
12 Benjamin Bratton, The Stack: On Software and Sovereignty, MIT Press, Cambridge MA, 2016 et en français Benjamin Bratton, Le Stack : Logiciels, plateformes et souveraineté, Grenoble, UGA Éditions, 2019.
13 Jesse Le Cavalier, The Rule of Logistics, University of Minnesota Press, Minneapolis, 2016.
14 Keller Easterling, Extrastatecraft: The Power of Infrastructure Space, Verso, Brooklyn NY, 2014.
15 Matteo Pasquinelli, Animal Spirits: A Bestiary of the Commons, nIA, Amsterdam, 2006 a quelques intuitions intéressantes sur la manière dont l’économie politique émergente de l’information interagit avec l’espace urbain et la rente foncière.
16 Gilles Deleuze and Claire Parnet, Dialogues II, Continuum, Londres, 2002. Cet ouvrage contient une discussion amusante sur ce point à travers la littérature anglo-américaine.
17 Isabelle Stengers, In Catastrophic Times: Resisting the Coming Barbarism, Open Humanities Press, Londres, 2015.
Sur le même sujet
Articles les plus consultés
- Il faut défendre les invulnérables. Lecture critique de ce qu’on s’est laissé dire, à gauche, sur la pandémie de covid
- Le partage du sensible
- Les circuits courts alimentaires De la complexité à la coopération logistiques
- Des écoles d’art et design en lutte Contribution à une (re)politisation du champ de l’art
- Genre is Obsolete