Touki Bouki est un film de montage. Première gageure pour celui qui tente d’en figer les moments clefs. L’interprétation que j’ai dessinée d’une sélection de plans du film Touki Bouki s’apparente à un post-story board. L’étude par le dessin offre une appréhension active du travail de Dijbril Mambety Diop, mue par le désir de saisir une œuvre qui subjugue, saisir les choix et les procédés auxquels le cinéaste a recours pour agir sur nos sens et notre perception. Les séquences et l’action s’affirment dans les collisions. Toutefois, ces planches d’après photogrammes, régulièrement recadrés et parfois bousculés dans leur chronologie, empruntent et saluent la liberté de l’œuvre originale. La composition en face à face des deux plans cut d’un raccord, l’étude à l’arrêt des traits singuliers des visages, de leur disparition dans la lumière, de la force des ombres, des formes, des flous de la vitesse d’une caméra actrice, des indices glanés à la volée par l’équipe dans l’environnement direct et les décors choisis – tout cela propose un autre point de vue sur l’énergie radicale de Touki Bouki.
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