77. Multitudes 77. Hiver 2019
Majeure 77. Transformations énergétiques collectives

Rythmanalyse des relations énergie-société-climat

Partagez —> /

« Une symphonie de rythmes et de temporalités… sous-tend notre développement en tant qu’êtres humains et organismes vivants. Cela nous marque en tant que créatures de la Terre et êtres constitués d’une double temporalité : structurés rythmiquement et enchâssés dans l’organisation rythmique du cosmos1 »

Dans cet essai, je plaide pour une interconnexion de l’énergie, de la société et du climat à travers une analyse des rythmes, de leurs battements, pulsations, modèles et interactions. À partir de l’ontologie rythmanalytique d’Henri Lefèbvre, je passe d’une compréhension thermodynamique des énergies rythmiques à l’ouverture du motif rythmique des systèmes énergétiques contemporains. En résumé, je plaide en faveur d’une analyse rythmique de la crise climatique d’aujourd’hui qui exige dans l’urgence que nous sortions des régimes énergétiques actuels à forte intensité de carbone.

Une perspective rythmanalytique

Le rythme est l’objet d’une littérature multidisciplinaire d’où émerge la théorisation particulièrement stimulante d’Henri Lefèbvre sur la rythmanalyse2 qui propose « une nouvelle science, un nouveau champ de connaissance : l’analyse des rythmes : avec ses conséquences pratiques ». Pris ensemble, les écrits sur la rythmanalyse de Lefèbvre seul et de Catherine Régulier3 forment un traité des répétitions rythmiques dans toute leur diversité et leur omniprésence.

L’étude du rythme « analyse de manière analytique les rythmes à différentes échelles » (Reid – Musson 2017), de la cosmologie dans le cycle des planètes (jour/nuit, saisons) au niveau corporel dans les nombreux rythmes de la fonction corporelle (battement du cœur, respiration), et le social dans le travail d’ordonnancement rythmique des institutions, des conventions et des emplois du temps. Le rythme est à la fois humain et non humain4, social et écologique, caractéristique de « chaque être, chaque entité et de tout corps » (Lefèbvre et Régulier, op. cit.). Il n’y a donc « rien d’inerte dans le monde, pas de choses » souligne Lefèbvre, ce qui résonne avec la pensée matérialiste vitaliste plus récente5. Dans cette acceptation, les rythmes varient énormément dans leur forme, leur intensité et leur régularité, dans des répétitions qui peuvent toujours être différentes. Ils n’existent pas non plus indépendamment, mais se répètent, varient et changent et entrent dans des ensembles de relations complexes avec d’autres rythmes pour former des polyrythmies hétérogènes et des phénomènes émergents. Comme Lefebvre et Régulier (op. cit.) le décrivent :

« La vie quotidienne reste traversée par de grands rythmes cosmiques et vitaux ; jour et nuit, mois et saisons ; et encore plus précisément par les rythmes biologiques. Au quotidien, cela se traduit par une interaction perpétuelle de ces rythmes ».

Les polyrythmies, ou assemblages polyrythmiques, peuvent présenter des degrés d’interaction harmonique ou discordante entre eux. Les interactions eurythmiques traduisent « les rythmes unis d’un bon état de santé », une guirlande de rythmes « différents, mais au diapason » (Lefebvre op. cit.). L’arythmie, en revanche, caractérise un état de désunion ou de discordance, des rythmes qui se battent ou se combattent sans parvenir à atteindre une stabilité d’harmonie ou d’équilibre. Bien que cette différenciation normative soit plutôt rudimentaire, de tels termes ont été développés plus en détail dans une abondante littérature traitant de multiples directions de la rythmanalyse6.

Relations énergies-rythmes

Cependant ces travaux ont accordé peu d’attention à la place de l’énergie dans la théorisation du rythme par Lefèbvre. Pour lui, l’énergie est intrinsèque au rythme, « partout où il y a interaction entre un lieu, un temps et une dépense d’énergie, il y a un rythme » ou encore « ce qui relie l’espace, le temps et les énergies qui se déploient ici et là, à savoir les rythmes ». De telles affirmations impliquent une lecture thermodynamique de l’énergie en tant que phénomène physique, reflétant la connaissance par Lefebvre des travaux de physique contemporaine. Appréhender ainsi comment l’énergie rejoint la rythmique lorsqu’elle varie dans différents états, c’est rendre apparentes les transformations et les mouvements. Tous les mouvements, tous les sons, tous les battements et pulsations matérielles – tous les rythmes – deviennent alors des moments situés de transformation énergétique ou de « dépense ». Le vacillement d’un brin d’herbe, la flexion d’un muscle, le rugissement d’un moteur, les rayons du soleil à travers une fenêtre, la rotation de la Terre et le mouvement des planètes sont autant d’animations à la fois rythmiques et énergétiques. De même que nous sommes immergés et empêtrés perpétuellement dans des flux énergétiques de formes multiples : chaleur, lumière, mouvement et autres catégories de « travail » énergétique thermodynamique.

Là où cette conjonction de rythmes et d’énergies apparaît peut-être le plus immédiatement, c’est dans et pour le corps humain. Que ces corps soient à la fois polyrythmiques et « polyénergétiques » se ressent immédiatement à travers la substance corporelle, l’activité physique et les performances physiques quotidiennes, ainsi que dans l’immobilité et la froideur d’un corps sans vie. Déplacez votre attention sur les rythmes cosmologiques du jour, l’année et la saison : ce sont des rythmes que nous ressentons le plus directement sous forme de flux d’énergie, de lumière et de chaleur se transformant selon les jours et les saisons. Si on considère les rythmes technologiques dans l’histoire de l’humanité, l’introduction de nouveaux flux, conversions et intensités d’énergies a toujours constitué une intervention dans les schémas énergétique et rythmique de la vie quotidienne. La première gestion des incendies par les sociétés de cueilleurs-chasseurs en tant que source de chaleur, de lumière et de transformation matérielle introduisait de nouvelles énergies mais permettait également de nouveaux rythmes d’activités quotidiennes et saisonnières, notamment des déplacements vers et de zones plus froides, ainsi que des variations des habitudes alimentaires et sociales7. Dans les sociétés contemporaines à forte intensité technologique, les flux artificiels d’énergie sont devenus indispensables aux performances courantes d’une multitude de pratiques sociales différentes, propres à une rythmique fluide et synchrone de la vie courante. Et les infrastructures par lesquelles ces flux d’énergie sont distribués et connectés ont été fondamentales pour développer et maintenir une telle co-évolution rythmique-énergétique. Les infrastructures énergétiques « organisent le temps et produisent des rythmes collectifs8 ».

Rythmes dans la sortie du carbone de l’automobile

Cette ouverture assez large de la rythmique et de l’énergétique, ainsi que de leur interrelation, offre une manière différente de penser et d’explorer les défis du changement climatique, ainsi que ceux de la sortie du carbone des systèmes énergétiques. Le cas de la sortie du carbone de la mobilité en est un bon exemple, particulièrement la fin de la domination de la voiture alimentée par les hydrocarbures dans les schémas quotidiens de mobilité.

Beaucoup d’écrivains ont expliqué que le système actuel de « l’automobilité9 » est profondément ancré, maintenu par des forces économiques, culturelles, politiques et infrastructurelles qui produisent un verrouillage ainsi qu’une inertie puissants. En termes plus dynamiques, c’est aussi un assemblage polyrythmique doté d’une structure rythmique spécifique avec quatre catégories clés de rythmes :

a) Les rythmes d’extraction, traitement, transport et stockage des combustibles fossiles, dans des schémas logistiques étroitement coordonnés pour garantir aux utilisateurs finaux l’entière disponibilité d’une forme stabilisée et concentrée d’énergie hydrocarbonée liquide. Les chaînes de rythmes interconnectés à travers l’espace (national et international) sont orientées vers la garantie d’une eurythmie coordonnée de continuité et de sécurité d’approvisionnement.

b) Les rythmes de ravitaillement des véhicules, structurés par l’emplacement des stations-service, la vitesse de ravitaillement en carburant, les capacités des réservoirs des véhicules et le rendement énergétique selon la distance parcourue. Les rythmes d’approvisionnement sont gérés pratiquement par les usagers de manière que leur réservoir ne se retrouve pas à sec et que leurs rythmes de mobilité ne connaissent pas de disruption arythmique.

c) Les rythmes du mouvement des véhicules et des personnes et objets en voiture. Cette mobilité est obtenue par la dépense d’énergie contenue dans les réservoirs d’essence pour faire tourner les roues. Les rythmes de la mobilité s’insèrent dans la structuration temporelle des activités quotidiennes – vie familiale, travail, loisirs, shopping – liant l’usage du véhicule à l’interconnexion et au découpage temporel des séquences entre des pratiques particulières dans l’espace et dans le temps. Des modalités qui ont été formées par l’arrangement matériel et spatial des infrastructures routières, des usages du sol et des normes de la dépendance automobile.

d) Les rythmes des émissions de pollution car les véhicules utilisés produisent des gaz et des particules qui se dispersent dans l’air, dans les corps respirant et influent sur les rythmes du climat.

Ces rythmes sont fortement reliés entre eux ; décarboner la mobilité quotidienne signifie donc intervenir d’une façon quelconque sur un ensemble d’associations et de relations rythmiques, peut-être agir sur certains rythmes particuliers – modifier, recalibrer, enlever, remplacer – mais avec des conséquences potentiellement significatives sur la polyrythmie dans son ensemble.

Certes, les rythmes du système d’alimentation en hydrocarbures doivent être réduits, mais leur remplacement n’est pas rythmique. La stratégie dominante consistant à leur substituer de l’électricité, particulièrement à faible ou zéro empreinte carbone, impose une forte dépendance à l’égard des formes renouvelables de production. Or le vent et le solaire en particulier ont des profils rythmiques très différents des ressources en hydrocarbures. Le flux du rayonnement solaire électromagnétique capturé sous forme d’énergie chimique dans le pétrole, le gaz et le charbon grâce à la photosynthèse, date de millions d’années. En revanche, la production de circulation d’air par le solaire et la conversion photovoltaïque de l’énergie solaire en électricité n’ont pas de durée ; les rythmes naturels énergisés du soleil et de l’air et les rythmes sociotechniques de conversion de l’énergie sont étroitement couplés dans le temps. Les énergies éoliennes et solaires ne peuvent être contenues, gérées ou stockées et sont soumises au rythme des processus thermodynamiques naturels et atmosphériques en cours, avec leur intermittence, leur variation et leur désordre inhérent.

Les systèmes électriques profondément sensibles au rythme sont constamment chargés de maintenir une synchronisation eurythmique entre les rythmes de l’offre et de la demande globale. Ils doivent donc faire face à un nouvel ensemble de rythmes d’approvisionnement complexes, dans le cadre de la production d’un véhicule électrique faiblement carboné.

Du côté de la demande, la manière dont les rythmes de ravitaillement des véhicules (notre deuxième point) sont reconfigurés avec l’électrification est également très importante. Avec la transition globale des hydrocarbures vers l’alimentation électrique, les réseaux électriques vont subir de nouvelles charges globales importantes et susceptibles de les surcharger ou de déstabiliser leur fonctionnement avec le risque de chocs arythmiques, de pannes du réseau. Où et quand la recharge des véhicules électriques a lieu, la manière dont les rythmes de recharge se manifestent dans le temps et dans l’espace, n’est pas encore clair. Le rythme de chargement des véhicules électriques ne peut pas encore refléter simplement le rythme du ravitaillement en hydrocarbures, en relation avec la distance parcourue, la vitesse de ravitaillement en carburant et la capacité du réservoir de la batterie. Toutefois, il reste à déterminer si les rythmes de charge peuvent être configurés pour éviter, par exemple, un branchement simultané, ou pour maximiser la charge en cas de forts flux d’électricité générés par une production à faible émission de carbone incertain et contesté (par exemple, en couplant les rythmes de charge aux rythmes de l’intensité solaire).

Ma troisième catégorie de rythmes, celle de la circulation des véhicules, des personnes et des objets dans la vie quotidienne, est également une question de mise en miroir ou de reconfiguration. Décarboner l’automobilité signifie-t-il, autant que possible, de laisser ces rythmes intacts, tenter de faire en sorte que les temps spatiaux de la mobilité électrifiée reflètent sa forme hydrocarbure, en maintenant des schémas d’activité sociale dépendante de la voiture, ainsi que les aménagements infrastructurels et les formes spatiales qui les structurent tels qu’ils sont maintenant ? Ou bien, décarboner implique-t-il de réformer les rythmes de la mobilité énergétique quotidienne et de la dépendance à la voiture ? Ceux qui sont centrés sur le changement de rythme de mobilité s’engagent déjà de différentes manières dans des relations rythmiques-énergétiques. Promouvoir la marche et le vélo, et transformer les infrastructures qui soutiennent l’usage de la voiture10 revient à la fois à modifier les rythmes de la mobilité quotidienne et à remplacer l’énergie et le rythme du moteur à combustion par l’énergie musculaire et le rythme du corps humain. De même, poursuivre la mobilité partagée dans les transports en commun et d’autres modes consiste à faire coïncider et synchroniser temporairement les rythmes de déplacement de plusieurs personnes, ainsi qu’à alimenter ce mouvement via une dépense énergétique agencée dans l’espace et dans le temps. La fin de la production de gaz carbonique par l’automobilité est donc autant un ensemble de questions rythmiques-énergétiques contestées et non résolues qu’un défi politique et économique permanent.

Recalibrer les relations rythme-énergie

On peut se demander comment les différents rythmes pourraient être conjoints, mieux alignés et synchronisés dans d’autres domaines utilisateurs d’énergie. Ces questions deviennent d’autant plus importantes que nous jugeons plus fortes les contraintes s’opposant au maintien d’une consommation élevée et de formes de vie très carbonées. Beaucoup de ce qui est examiné dans la littérature sur les systèmes d’approvisionnement plus lents, sur les relations production-consommation locale, et sur les stratégies de décroissance, peut être analysé en termes de rythmes. Je me borne ici à un calibrage, la connexion et la déconnexion, entre des flux naturels énergétiques et rythmiques et l’organisation spatio-temporelle de la vie sociale.

Ceux qui pratiquent le hors réseau expérimentent déjà un ensemble d’interrelations calibrées différemment entre les rythmes de la vie quotidienne et l’énergie produite par le flux de chaleur du soleil. Comme le montre la recherche de Vannini et Taggart11 sur des Canadiens vivant hors réseau, vivre avec les contraintes de l’électricité photovoltaïque, contenue et tirée de batteries locales, signifie un réalignement de l’emploi du temps et des moments d’intensité sur le cycle des saisons solaires et le va-et-vient de « jours sombres ». Leurs vies sont conduites plus lentement, les dépendances à l’électricité sont contournées par l’usage d’autres dispositifs comme les boîtes de glace dehors, et la mise en marche des machines plus gourmandes en énergie comme les machines à laver ou les outils électriques est programmée pour quand l’électricité est disponible. Les expériences de ces hors réseau, leurs motivations et leur position relationnelle informe les efforts conscients qu’ils font pour ralentir et vivre avec différentes textures de ciels gris ou clairs et avec les modèles technologiques et météorologiques dans lesquels leur vie est engagée. Les infrastructures dans de telles configurations matérielles organisent le temps et produisent les rythmes collectifs, à la fois à travers ce qu’elles permettent et par les contraintes qu’elles posent12.

Les possibilités pratiques de voir une masse de gens vivre hors réseau sont faibles, en particulier en ville, cependant il y a beaucoup de leçons à apprendre sur la manière dont les rythmes importent dans la diminution de l’énergie et du carbone de l’organisation de la vie quotidienne. Au niveau de la société la pertinence du faible niveau de carbone subit des critiques récurrentes du fait de la déconnexion historiquement produite entre heure solaire et heure de l’horloge ; le passage de systèmes de temps fondés organiquement sur le cycle du jour et de la nuit, à des systèmes de contrôle du temps linéaires, rigides et métrologiques. Évidemment de tels mouvements n’étaient pas sans liens avec la réorganisation des rythmes d’activité qui a suivi l’arrivée des technologies énergétiques fondées sur le carbone pour faire de la lumière artificielle, pour faire marcher les machines et rendre les gens, les biens et les informations mobiles à travers les systèmes de communication. L’histoire récente de la création des fuseaux horaires pour désigner des zones de temps reflétant les positions par rapport au cycle planétaire et pour acter des changements de temps saisonniers en avant ou en arrière a fourni un reste de synchronisation entre l’horloge sociale et les rythmes du cycle solaire. Cependant les deux se reflètent imparfaitement et ont été de plus en plus abandonnés. La Chine par exemple n’a qu’une heure officielle sur tout son vaste territoire et l’Union européenne a récemment décidé de mettre fin au passage collectif à l’heure d’été, en prétextant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves que cela entraîne des économies d’énergie et que cela compliquait les relations avec les partenaires commerciaux. De telles décisions sont inconséquentes dans un monde contraint par le carbone dans lequel faire l’usage le plus productif en temps réel des flux d’énergie venant du rayonnement solaire est une priorité.

La polyrythmie du changement climatique

Il existe de nombreux autres cas et échelles d’analyse qui pourraient être explorés en termes d’analyse rythmique, mais il est clair que penser rythme et énergie ensemble, comme Lefebvre a commencé à le faire de manière très préliminaire, apporte beaucoup à la réflexion sur l’actuelle et future crise du climat. À l’échelle planétaire, le système climatique global peut en effet être considéré comme un assemblage polyrythmique énergétique « par excellence13 » dans lequel les variables météorologiques répétitives et imbriquées s’éloignent de ce qu’elles étaient « par le passé » pour devenir de plus en plus chaotiques en termes de cycles, de durées et d’intensités des températures, précipitations d’événements météorologiques extrêmes, etc. Le potentiel de discordance arythmique et même d’effondrement de cette polyrythmie est maintenant très réel, en particulier en ce qui concerne les relations entre les rythmes climatiques et ceux des modes d’être et de vie établis dans le monde, tels qu’ils sont spatio-temporellement situés et déjà inégalement expérimentés. De même, le réchauffement énergétique de l’atmosphère globale peut être conçu comme dicté par les pulsations de pollution qui s’échappent des systèmes énergétiques alimentés au carbone, eux-mêmes formant de vastes agencements constitués de manière rythmique dans lesquels les rythmes propres aux ressources (charbon, pétrole, gaz) ont été capturés dans les rythmes coordonnés de la marchandisation, de la combustion et de la consommation. Les systèmes énergétiques sont forcément une masse d’enchevêtrements rythmiques, à cause non seulement des forces énergétiques qui leur sont inhérentes, mais aussi de leur immersion dans les mutations continues des mondes sociaux ainsi que dans les rythmes des processus qui existent et fonctionnent thermodynamiquement au-delà du social. Notre façon de vivre avec et sans les rythmes d’approvisionnement en énergie par le biais de systèmes d’infrastructures, et de nous (ré) engager plus directement avec les rythmes et les schémas spatio-temporels de flux énergétiques qui traversent la nature du cosmos, les systèmes environnementaux et les écologies, est fondamentale pour notre avenir collectif planétaire et notre place dans un réseau de relations (thermo) dynamiques toujours en recomposition.

Traduit de l’anglais par Thierry Baudouin

1 Adam B, 1998, Timesescapez of Modernity, Londres, Routeledge.

2 Lefebvre H, Éléments de rythmanalyse : Introduction à la connaissance des rythmes, Paris, Syllepses, 1992, préface de René Lourau « Henrisques »,…

3 … Éléments de rythmanalyse où est reproduite la communication de Henri Lefebvre et Catherine Régulier, « Le projet rythmanalytique » de 1985.

4 Edensor T (ed) 2010, Geographies of Rhythm : Nature, Place, Mobilities and Bodies, Farnham Ashgate.

5 Bennett J, 2009, Vibrant Matter. A Political Ecology of Things, Durham, Duke University Press.

6 Chen Y, Practicising Rhythmanalysis : Theories and Methodologies, Londres, Roman & Littlefield.

7 Sorensen B, 2012, A History of Energy : Northern Europe from the Stone Age to the Present Day, Abington, Eathcan.

8 Jalas M, Rinkinen J &Silvast A, 2016, The Rhythm Of Infrastructure Anthropologie Today, p. 32.

9 Urry J, 2004, The System’ of Automobility. Theory, Culture & society, p. 21.

10 Rhythms: Re reading Urban Time and Space Throught Everiday SPINNEY J, 2010, Improvising Practices of Cicling. In Edensor, op. cit.

11 Vannini, P. & Taggart, J. 2015. Solar energy, bad weather days, and the temporalities of slower homes. Cultural Geographies, 22, 637-657.

12 Jalas, M., Rinkenen, J. & Silvast, A. 2016. The rhythms of infrastructure. Anthropology Today, 32, p. 17-20.

13 Opperman E, Walker G & Brearely M, 2019, Assembling a thermal rhythmanalysis energetic flow, heat stress and polyrhytmic interactions in the context of climate change, Geoforum, forthcoming.