78. Multitudes 78. Printemps 2020
Majeure 78. Cultivons nos intelligences artificielles

Compétition symbolique entre les espèces
Animaux / Humains / IA

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La triade « animalité, humanité, machinité » entend mettre au jour les transferts de sens et les projections ontologiques humaines à l’endroit des animaux et des machines. Ces transferts de sens se retrouvent dans l’imaginaire humain, et de façon implicite dans les discours du quotidien, notamment, à travers le traitement médiatique et scientifique des questions liées à l’éthique animale et aux IA.

Dans ces discours, l’animalité est souvent la projection de comportements humains trop humains qu’on souhaiterait passer au tamis de l’Humanisme. La notion de « machinité », quant à elle, renvoie aux projections ontologiques humaines sur les machines – principalement robots et intelligences artificielles – qui suscitent à la fois du désir, des fantasmes et une crainte primitive que l’on pourrait qualifier de « compétition entre les espèces ».

D’un côté nous avons une dévalorisation ontologique pour laquelle l’animal serait peut-être moins que de la matière – habitude de pensée fortement mise à mal par les sciences contemporaines – ; de l’autre une survalorisation ontologique pour laquelle la machine intelligente serait peut-être plus qu’un esprit humain – habitude de pensée issue d’un long imaginaire et d’une volonté de dépassement de la condition humaine et a minima animale.

La compétition symbolique des espèces
mécaniques et organiques

Dans les logiques de représentation et systèmes de valeurs qui se jouent dans la triade animalité, humanité, machinité, le robot comme figure imaginaire est un vecteur fort de dévoilement de l’implicite. À ce titre, nous proposons de développer une réflexion sur la confrontation « humains/robots » que nous qualifions de compétition symbolique entre les espèces, au sens où il y aurait là un arrière-plan « darwinien » inaperçu et peut-être porteur de préjugés qu’il s’agit à présent de questionner.

​Entendons par là qu’une crainte typiquement humaine se cristallise sur la « puissance » et « l’intelligence » des machines. De fait, l’intelligence et la puissance physique sont deux paramètres importants dans la lutte pour l’adaptation au milieu. Sans réduire la robotisation​ à une question biologique et éthologique, il peut être intéressant de faire ce pas de côté qui permet de s’interroger sur nos propres représentations, desquelles découlent souvent nos questionnements sociétaux, ​nos systèmes de valeurs​ nourris d’imaginaire.

À travers la figure du robot qui plane dans les imaginaires liés aux IA, notamment dans la compétition sur le marché du travail, nous verrons comment et pourquoi il convient de qualifier les interactions entre humains et robots de « compétition symbolique entre les espèces ». Ensuite, en s’intéressant à l’approche biologique de cette compétition, nous pourrons constater que les IA peuvent être perçues comme des entités foncièrement concurrentes vis-à-vis de l’humain – selon certaines capacités cognitives jugées « supérieures ». Enfin, en acceptant qu’il n’y a d’intelligence qu’humaine et animale, et que le fantasme de la vulnérabilité humaine par rapport aux IA mérite peut-être un élargissement de point de vue vers la réalité plus riche des rapports entre humains et animaux, nous explorerons les dangers liés à la confusion ontologique entre humains, animaux et machines.

La révolte des robots travailleurs ne viendra pas !

La robotisation du travail apparaît dans le débat contemporain comme une disruption pervasive, c’est-à-dire une rupture qui introduit une instabilité dans l’adaptation à un milieu économique. Posé en ces termes, le débat est nécessairement anxiogène, puisque, par « robotisation du travail », il faut entendre « remplacement des humains par des robots ». Bien que ce soit une hypothèse économique et sociale plausible, on peut concevoir cette dernière sous l’angle de la confrontation symbolique entre les espèces humaines et robots.

En d’autres termes, la question de la robotisation du travail n’est peut-être pas fondamentalement économique, elle a probablement aussi à voir avec la façon dont on se représente et on envisage ces questions. En effet, la robotisation du travail, notamment dans le domaine du service et des métiers à forte valeur ajoutée, avant d’être un problème économique constitue une question éthique. En effet, quelle valeur attribue-t-on au travail humain par rapport au travail robotique ? Comment évaluer le travail humain si ce n’est en le mesurant et en le comparant à la machine ?

La question de la robotisation du travail est avant tout une question de représentation. Il convient donc de s’interroger sur les effets d’annonce qui génèrent des confusions entre concepts et notions sous la forme d’un renforcement des préjugés. Pour exemple, une étude de 2019 du cabinet Oxford Economics1 démontre que d’ici 2030 les robots prendront quelque 20 millions d’emplois dans le secteur industriel. Ce qui ne semble qu’une goutte d’eau dans l’océan de l’emploi, génère dévaluation de la force du travail ouvrier.

Ce « remplacement » renvoie donc davantage à la valeur symbolique de la force de travail des robots et des travailleurs qu’aux enjeux économiques et sociaux. Si ces enjeux ne sont pas à éluder, mettre en exergue les systèmes de valeurs et les représentations qui les sous-tendent permet de poser les questions différemment et peut-être d’y apporter quelques réponses.

Sans renier les possibles effets socio-économiques de la robotisation du travail, effets qui d’ailleurs peuvent être absorbés sur une période plus ou moins courte par l’évolution du marché, il convient d’aller voir plus précisément ce que recouvrent les notions de « remplacement » des humains par des machines. Il faut pour cela se pencher sur nos représentations de la robotisation et plus précisément sur la figure symbolique des « robots ».

Tout d’abord la métaphore du robot/travailleur dérobant les emplois des humains illustre deux points majeurs : 1/ Du côté des humains, elle met en exergue des logiques d’assujettissement et d’aliénation du travail ; 2/ Du côté des machines, elle ouvre la possibilité technologique d’un retournement contre les humains en vue d’atteindre une nouvelle forme d’autonomie. Or, à y regarder de plus près cette rébellion des machines est vaine du fait même du fonctionnement de ces dernières.

Le fait qu’une technologie puisse se retourner contre les humains est avant tout un fantasme. Ce sont bien les humains qui fixent les règles de fonctionnement et d’usage des machines. A contrario, ce type de rébellion (d’espèces différentes des humains) aurait bien plus de sens et de valeur de la part, par exemple, d’animaux d’élevage intensifs ou de cirques qui vivent dans des conditions déplorables ne correspondant pas à leur nature d’être vivant.

Pourquoi donc existe-t-il une crainte que le travail des machines se transforme en prise de contrôle des métiers ? Comme si, suite à un « grand retournement technologique » les humains ne pouvaient que subir un « grand remplacement robotique ». Voilà bien un imaginaire de lutte entre espèces mécaniques et animales à interroger.

Face aux possibles dangers de la robotisation du travail, il convient de remettre les robots à leur place. Par « remettre les robots à leur place », il ne faut pas y voir une condamnation morale mais intégrer dans nos questionnements et représentations sociétales leur raison d’être qui consiste, uniquement, à remplir une fonction précise assignée par et pour des humains.

L’IA, une espèce fondatrice d’un nouvel écosystème ?

Quoi qu’il en soit, les fantasmes sur les robots demeurent prégnants. Avec le développement des IA, les machines apparaissent comme des entités vitales. Dans l’imaginaire collectif, ces entités semblent nous menacer comme s’il était question d’une lutte pour la survie individuelle et collective de l’espèce humaine. De sorte que la compétition entre les espèces peut être interspécifique (entre membres d’espèces différentes) ou intraspécifique (entre membres de la même espèce). En biologie, elle désigne la rivalité entre espèces vivantes en vue de l’accès aux ressources d’un milieu. D’un point de vue humain/animal, les capacités cognitives, la puissance physique, l’organisation au sein d’un groupe sont des avantages sélectifs certains.

Pour les IA cette compétition est matérialisée par un déploiement de capacités cognitives dites supérieures (traitement d’information, calcul, logistique etc.) et pour les robots des capacités physiques largement supérieures à celles des humains (force, vitesses, mouvement etc.). L’association de ces deux puissances (cognitive et physique) a de quoi engendrer le sentiment d’une menace. Face à de telles machines, l’être humain serait à peine plus performant qu’un loup devenu caniche sous le joug sélectif de la domesticité.

Par ailleurs, il est à noter que la compétition entre les espèces s’illustre aussi par des associations d’organismes, d’espèces ou de guildes2 entières. De fait, l’association dans la compétition comprend souvent des espèces pionnières et fondatrices. En écologie, une espèce pionnière caractérise les premières formes de vie qui s’approprient un espace écologique donné. Une espèce fondatrice, quant à elle, correspond à une espèce à l’origine d’un nouvel espace écologique qui ne peut exister sans elle tels les coraux au sein d’un récif. En l’occurrence, la crainte humaine alimente l’idée que l’IA devienne une espèce fondatrice d’un nouvel écosystème dans lequel nous serions voués à disparaître.

Car les espèces fondatrices sont en capacité écosystémique d’annihiler toutes autres espèces qui contreviennent à leur expansion. Ici, « un nouvel écosystème » serait synonyme d’un environnement principalement propice aux IA/robots. Dans ce contexte, fantasmagorique, il est tentant d’imaginer que les humains et les machines n’aient pas les mêmes besoins et envies premières3 ; de la même façon d’ailleurs que les humains ont par exemple des besoins et envies qui ne vont pas toujours dans le sens des animaux sauvages occupant des territoires prisés des humains4.

Les fantasmes alimentés par le transhumanisme sont également l’illustration de cette opportunité pour certains ou destruction pour d’autres, de l’évolution de l’espèce humaine. Le transhumanisme préfigure le passage d’une espèce humaine biologique à une espèce post-humaine qui serait tellement augmentée par les NBIC5 qu’elle n’aurait cognitivement, ontologiquement, voire physiquement plus rien à voir avec les humains. On peut y voir l’annihilation de l’espèce humaine par une compétition qui mettrait les humains dans une situation de très grande vulnérabilité. Dans un scénario optimiste, on peut y voir l’opportunité de créer de nouveaux écotones symboliques au sein desquelles la biodiversité accroîtrait aussi les possibilités de progrès technologiques et transhumains.

Intelligence animale vs intelligence artificielle

Quoi qu’il en soit, les robots ne vont pas se retourner contre les humains. En revanche, si « retournement » il doit avoir, il concerne le renversement du questionnement de la vulnérabilité des humains face aux IA vers un questionnement sur la vulnérabilité des animaux par rapport aux humains. Il s’agit avant tout de réfléchir à ces deux questions : en quoi diffèrent les intelligences humaines et animales des intelligences artificielles ? Y-a-t-il une convergence de ces formes d’intelligence ?

Les intelligences humaine et animales diffèrent radicalement des intelligences artificielles (computationnelle, réseaux neurones artificielles etc.). Le seul point commun entre l’humain et les IA n’est pas l’intelligence, mais l’artifice : l’humain crée l’artifice, la machine simule l’humain de façon artificielle. En effet, avec les IA, l’être humain recréé de façon artificielle des procédés mentaux humains ou animaux dans l’unique but de simuler les capacités cognitives d’espèces vivantes. Tout le reste n’est souvent que marketing, effet d’annonce ; ou dans le meilleur des cas le fruit de l’imagination humaine fertile, notamment en science-fiction. D’ailleurs, à y regarder de plus près, la science-fiction nous invite bien plus souvent à s’interroger sur les humains que sur les technologies elles-mêmes.

Pour le dire plus clairement : un rat est infiniment et radicalement plus intelligent que l’IA la plus performante. Un rat a conscience de sa propre existence, de celles de ses congénères, des autres espèces, de son environnement. Il fait des choix stratégiques pour assurer sa survie, éprouve de l’empathie, peut se montrer altruiste dans des cas où il doit choisir entre son plaisir ou la souffrance d’un de ses congénères6. Toutes ces capacités, qui sont la preuve d’une intelligence certaine, jusqu’à preuve du contraire, n’existent pas chez les machines7.

En outre, l’un des critères de différenciation significatif entre les humains et les autres animaux est que les humains ont une plasticité cérébrale plus importante que les autres animaux (non humains). Cela explique notamment notre plus grande capacité au ludisme qui se manifeste dans l’appétence à jouer et dans la création de jeux élaborés dont sont capables les humains, ce depuis leur plus jeune âge jusqu’à un âge avancé. On retrouve ces caractéristiques sans le savoir, les comportements moraux (une grande aptitude à faire et aussi bien commettre des actes bienveillants que malveillants, voire particulièrement sordides).

La conscience comprise à un niveau d’élaboration réflexive telle qu’on peut la rencontrer chez les humains ne peut être critère de non-valorisation éthique des autres animaux. C’est notamment le constat que permettent d’établir plusieurs décennies d’éthologie animale, de recherches en biologie et en sciences cognitives. La Déclaration de Cambridge de 2012 établit à ce propos que l’absence de néocortex – qui permet d’avoir des capacités cognitives particulièrement élaborées – n’est pas un critère suffisant permettant d’affirmer et de justifier qu’un animal non-humain soit dépourvu de sensibilité, de conscience de son environnement et de lui-même et de capacités cognitives élaborées.

La mécanisation de la souffrance animale et humaine : de l’abattoir à la chambre à gaz

Envisager que les robots, de simples machines, puissent devenir conscientes d’elles-mêmes est un écran de fumée qui peut détourner le regard du sort réservé à des êtres qui sont quant à eux bel et bien vivants et auxquels nous sommes liés par l’évolution. Traiter une machine comme un être vivant est inadéquat. Réciproquement, traiter des êtres vivants comme de simples rouages mécaniques démontables l’est tout autant.

Charles Patterson, en retraçant l’histoire de la mécanisation de la mise à mort de masse offre à ce propos une analyse troublante8. La rationalisation industrielle des tâches et de la mort trouverait, selon lui, son origine dans les abattoirs de Chicago (Union Stock Yard) ouverts en 1865 : « le chemin d’Auschwitz commence à l’abattoir, il est normal qu’il se referme sur l’histoire du fabriquant automobile Henry Ford, dont l’impact sur le XXe siècle commença, métaphoriquement, dans un abattoir américain et se termina à Auschwitz. Dans son autobiographie Ma vie et mon œuvre, parue aux États-Unis en 1922, Ford révélait que son idée de la chaîne de production était née après une visite, adolescent, d’un abattoir de Chicago : Je crois que c’était la première chaîne jamais installée, écrit-il. L’idée m’est venue en voyant au plafond les rails que les bouchers utilisent à Chicago pour découper la viande9 ».

Il fallait aussi qu’Hitler s’inspire du Fordisme pour traiter des humains tels des animaux qu’on mène dans un circuit mécanisé d’abattoir guidé par des machines sans intériorité. L’élimination rationalisée et systématique d’individus de confession juive s’inscrit dans une logique qui renferme ce qu’il y a de plus funeste dans la triade AHM : l’une des pires façons de traiter un humain comme un animal – en oubliant que même un animal ne mérite pas ces traitements ; l’une des pires façons de traiter un humain comme un humain – en niant tout ce qui constitue la dignité humaine ; et l’une des plus absurdes façons de traiter machine comme une machine : même un objet doit être considéré avec un minimum de respect.

Il n’est pas possible de traiter et de réduire les humains à des animaux, et il n’est pas possible de traiter les animaux comme des machines. Ainsi, par « traiter et réduire les humains à des animaux », il faut entendre ici qu’il n’est pas possible de traiter les animaux comme « des animaux », c’est-à-dire comme de simples machines démontables. Par voie de conséquence, lorsqu’on dit « traiter un humain comme un animal », il faut finalement entendre « traiter un humain comme une machine sans intériorité ».

Prédation symbolique / prédation réelle

En outre, la situation contemporaine des animaux d’élevages intensifs, qui approvisionnent plus de 90 % du marché en produits d’origines animale (POA), est globalement assez comparable à ce qui se passait à la fin du XIXe siècle dans les abattoirs de Chicago. À cela près qu’outre les conditions d’abattage, les conditions d’élevage se sont dégradées par les modifications génétiques invasives sur les poules, cochons, vaches, etc. afin d’accroître la productivité des POA, ainsi que la massification de la densité d’animaux dans les élevages, le plus souvent à l’abri des regards.

Les chiffres sont en général vertigineux quand on parle des animaux de rente (en France 1 million sont abattus par semaine), mais certains chiffres sont éloquents. À titre d’exemple, The Guardian annonçait que l’Espagne comptait en 2018, 50 millions de cochons d’élevage contre 46,5 millions d’êtres humains. Qui pourrait le soupçonner ? Mis à part la vente de chorizo et autre pata negra, les cochons sont invisibles dans le paysage espagnol. Que ce constat laisse indifférent quant au sort des animaux d’élevages intensifs ou non, il ne faut jamais ignorer que le traitement réservé aux « bêtes » aujourd’hui peut toujours inaugurer de celui qui pourrait être réservé à des humains plus tard. Pour rebondir sur la triade animalité, humanité, machinité, la menace ne provient donc probablement pas des robots…

In fine, les relations symboliques et bien concrètes que l’on peut analyser entre les animaux, les humains et les machines peuvent être comprises sous un aspect écologique de la compétition entre les espèces, et nous confronte à la fois à la capacité de création de fantasmes humains tout en nous mettant en face de nos propres responsabilités vis-à-vis d’êtres plus vulnérables, car majoritairement soumis aux choix et décisions humaines, que sont les animaux. Les fantasmes et craintes suscités par les IA, si élevés et subtils puissent-ils paraître d’un point de vue de bipèdes supérieurs, ne sont peut-être que de malines réactions animales face à ce qu’on imagine être un prédateur – qui n’est autre que nous-même.

1 How robots change the word, What automation really means for jobs and productivity, Oxford economics, 2019.

2 En biologie, une guilde est un ensemble d’espèces qui exploitent les mêmes ressources et partagent ainsi la même niche écologique.

3 À noter néanmoins, qu’en termes écologiques, les espèces fondatrices créent des «écotones» qui sont des espaces de transition écologique (comme les lisières) abritant une riche biodiversité.

4 D’ailleurs, beaucoup d’animaux sauvages vivant à la lisière des villes et ayant naturellement une vie diurne se sont progressivement mis à vivre majoritairement la nuit pour éviter l’activité et la présence humaine.

5 L’acronyme NBIC désigne les nano-bio-technologies, l’informatique et les sciences cognitives. La convergence de ces quatre disciplines pouvant être à l’origine pour certains d’une évolution de l’espèce humaine vers une espèce trans- ou posthumaine.

6 Church RM, Emotional reactions of rats to the pain of others, Journal of Comparative and Physiological Psychology, 1959.

7 Ganacsia JG, Le mythe de la singularité, Le Seuil, 2017.

8 Patterson Charles, Un éternel Treblinka, 2008, éd. Calmann Levy, p.117.

9 Ib. p.113.