Si la prophétie de Foucault selon laquelle le XXIe siècle serait deleuzien semble s’être réalisée (au moins dans certains milieux artistiques1), encore pas mal d’efforts seront nécessaires si nous voulons devenir Terrien·nes. Penser différemment nos dépendances et concevoir des moyens d’agir au sein de ces infrastructures implique peut-être de devenir davantage guattarien·nes2.
La dépendance collective des modes de vies occidentalisés envers des infrastructures interdépendantes à l’échelle planétaire reste l’un de principaux impensés des politiques écologiques « de gauche ». Celles-ci tendent à se rabattre sur un localisme par défaut qui les rapproche malheureusement d’un nationalisme « de droite » et d’un souverainisme à la fois nauséabond et irréaliste. Pour dépasser cet aveuglement, certains appellent à chercher dans nos technologies (numériques, verdies) des solutions techniques à nos dépendances infrastructurelles irrémédiablement planétarisées3. D’autres développent une « écologie du démantèlement » chargée d’administrer la fermeture (aussi peu douloureuse que possible) d’infrastructures à traiter comme des « communs négatifs4 ».
Contrairement aux apparences, les deux voies ne sont pas forcément incompatibles. C’est certainement du côté des études d’infrastructure et de logistique – largement ignorées par les débats intellectuels français – qu’il faut aller chercher de quoi faire des progrès en la matière. On parle fréquemment d’ « équipement » pour désigner ce que Brian Larkin définit comme des infrastructures, à savoir « des réseaux construits pour faciliter les flux de biens, de personnes, d’idées, et pour permettre leur échange dans l’espace. En tant que formes physiques, les infrastructures configurent la nature des réseaux, les vitesses et directions de leurs mouvements, leurs temporalités ainsi que leurs vulnérabilités aux pannes […] fournissant le substrat des sociétés modernes et l’environnement ambiantal de nos vies quotidiennes ». Susan Leigh Star caractérise pour sa part les infrastructures par leur caractère d’« encastrement (embeddedness), leur transparence, leur portée ou étendue dans l’espace et le temps, le fait d’être apprises par appartenance (membership), leurs liens avec des conventions de la pratique, leur incorporation de normes et de standards, le fait d’être construites sur un socle préexistant, de devenir visibles en cas de défaillance et de se réparer de façon incrémentale et modulaire5 ».
On pourrait caractériser les défis sociopolitiques actuels par l’instauration d’un buen vivir (multiculturel et multi-espèce) réalisant « l’autogestion » à l’échelle de la planète, sous conditions de dépendances infrastructurelles. Or, écrit Guattari, « l’autogestion ne peut résulter que d’un processus d’expérimentation collective qui, tout en prenant les choses toujours plus avant dans le détail de la vie et le respect des singularités de désir, n’en sera pas moins capable, de proche en proche, d’assurer “rationnellement” des tâches essentielles de coordination à des niveaux toujours plus larges » (146). Comment coordonner de façon désirable (démocratique, autogérée) à l’échelle de la planète des infrastructures dont les existences de milliards d’humain·es dépendent aujourd’hui, mais qui menacent l’habitabilité de leurs environnements ?
Équipements et agencements
Guattari donne au terme d’équipement collectif une définition à la fois plus large et plus précise que ce que l’on entend habituellement par le terme d’infrastructure. Plus large parce qu’il y inclut toute la « multitude d’opérateurs intermédiaires, de machines d’initiation et de facilitation sémiotique qui puissent capter l’énergie moléculaire de désir des individus et des groupes humains » (27). Les systèmes de signes et de valeurs, les codes d’identification et de repérage, les catégories de subjectivation et de reconnaissance font donc partie des équipements collectifs, au même titre que les autoroutes, les centrales nucléaires ou les réseaux de câbles sous-marins.
Mais la définition des équipements collectifs est également plus étroite que celle des infrastructures parce qu’elle est construite sur une dynamique oppositionnelle qui la contraste avec ce que Guattari appelle par ailleurs des « agencements collectifs ». On peut résumer le contraste comme suit. Les fonctions d’équipement « s’appuient systématiquement sur des catégories générales qui tendent à s’emparer des processus collectifs pour les reterritorialiser sur les formations de pouvoir » ; elles s’appuient « sur un régime de signes fonctionnant sur le mode de la représentation, des représentants de l’énonciation et des icônes de pouvoir » (137).
Les fonctions d’agencement, au contraire, « s’efforcent de connecter directement les flux sémiotiques aux machines abstraites portées par la déterritorialisation des flux » ; elles « fonctionnent à partir de modes de sémiotisation faisant travailler les signes “à même” les choses, les corps et les flux de toute nature » ; « on aura affaire à des interactions qui traversent, défont les strates, cristallisent des multiplicités intensives, polarisent des modes de subjectivation qui ne sont plus attribuables, en droit, à des personnes individuées, mais qui demeurent adjacentes à des constellations d’organes, de fonctions organiques, de flux matériels, de flux sémiotiques, etc. » (137).
En tant qu’appareils – à entendre au sens d’institutions réglementées et normatives, autant qu’au sens de dispositifs techniques matériels – les équipements infrastructurels fonctionnent nécessairement en segmentant, en catégorisant, en identifiant de façon toujours binaire et trop rigide des réalités plus fluides participant de continuums toujours plus nuancés. Les équipements objectivent et réifient, en même temps qu’ils subjectivent et identifient : pour fonctionner (à grande échelle), ils doivent figer ce qu’ils saisissent afin de le faire circuler (de façon prédictible).
Ces réalités nuancées et continues de textures matérielles et de désirs psychiques sur lesquelles les équipements exercent leurs fonctions, Guattari les désigne par le terme de « matière à option ». Nos sentiments de vulnérabilité sont une matière qui – selon les options mises à notre disposition par les équipements existentiels et sémiotiques dont nous participons – peuvent aussi bien trouver forme dans des gestes collectifs de solidarité active que dans des gestes xénophobes de rejet isolationniste. « La matière à option consiste ici en ce que n’importe quel “problème social” puisse être tiré du côté des équipements et éloigné d’agencements collectifs potentiels. Sans même s’en rendre compte, on en fait une affaire de spécialistes, de programmes, de normes, de budgets, de tutelles, etc. et on se refuse à envisager qu’il puisse s’articuler à des expérimentations collectives, à une vie de quartier, à une prise en charge par les “usagers” » (98).
Pour contenir et compenser les effets aliénants inhérents non seulement à l’échelle mais aux nécessités de fonctionnement des équipements collectifs, le travail politique consiste donc à valoriser et à renforcer des agencements collectifs dont les nuances, les forces, les dynamiques et les principes auto-organisationnels sont toujours en excès sur les rigidités, les règles, les catégorisations et les identifications qui régissent les équipements. Et de par leurs matérialités, et de par les désirs et les intelligences qui s’y investissent, les infrastructures sont toujours plus riches que les appareils qui les réglementent de façon toujours trop rigidement systématique.
Démantèlement et déséquipement
L’approche des infrastructures développée par Guattari invite à reconsidérer l’écologie du démantèlement des communs négatifs qui dévastent notre planète. Le démantèlement prend en effet la forme plus précise d’un déséquipement rendu possible par un réagencement : « ne peut-on pas imaginer le passage à une lutte active de déséquipement, de réagencement collectif contournant les structures institutionnelles trop massives : les ministères, les tutelles bureaucratiques, les hiérarchies factices, permettant d’établir un système de contrôle social multi-centré, entretenant une proximité maximale avec les conditions de toutes natures, dans le respect des singularités de désir, et faisant dégénérer dès maintenant le pouvoir d’État ? » (99)
L’appel au déséquipement mérite de s’entendre en de multiples sens. D’une part, il devient de plus en plus évident que nos populations riches devront apprendre à se passer d’équipements dont la production absurde n’est poussée aujourd’hui que par une fuite en avant consumériste (la trottinette électrique en étant une illustration emblématique, parmi tant d’autres6). Certains appareils et certaines infrastructures sont trop écocidaires pour ne pas devoir faire l’objet d’un démantèlement, qui doit être une forme de soin (palliatif) et – comme dans le cas emblématique des centrales nucléaires – ne saurait consister ni en une simple destruction, ni en un simple oubli.
Mais le déséquipement doit aussi prendre la forme d’une débureaucratisation de multiples niveaux et modalités d’organisation sociale. Les ennemis à combattre ici ne sont pas seulement le consumérisme constitutif des dynamiques capitalistes du dernier siècle, mais tout autant un certain juridisme et un légalisme croyant pouvoir gouverner le monde par la loi, un certain sécuritarisme promettant risque zéro et tolérance zéro à qui veut l’entendre, un absolutisme de la transparence (souvent très asymétrique) prétendant soumettre la possibilité d’action à l’impératif d’explicitation préalable.
La pensée guattarienne permet ici de voir en quoi l’inévitable transformation de nos infrastructures matérielles écocidaires implique comme préalable une difficile transformation des équipements mentaux, psychiques et sémiotiques à travers lesquels nous quadrillons nos expériences du monde. Il s’agit désormais de déserter collectivement un monde ancien qui croyait pouvoir « s’appuyer systématiquement sur des catégories générales », « sur un régime de signes fonctionnant sur le mode de la représentation, des représentants de l’énonciation et des icônes de pouvoir », distinguant « entre des objets, des sujets distincts les uns des autres » au nom d’une « causalité opérant sur des strates discernabilisées ». Cela nous confronte à un monde nouveau apprenant à « connecter directement les flux sémiotiques », « à partir de modes de sémiotisation faisant travailler les signes “à même” les choses, les corps et les flux de toute nature », en acceptant « des interactions qui traversent, défont les strates », selon « des modes de subjectivation qui ne sont plus attribuables, en droit, à des personnes individuées » (137). À fréquenter certaines résistances, philosophies, pratiques artistiques contemporaines, ou à étudier certaines populations épargnées ou exclues de la modernisation, on voit toutefois que cette révolution moléculaire est déjà largement en acte – et parfois depuis très longtemps.
Compétition sportive, improvisation musicale, événement poétique
Cependant la langue commune semble trahir Guattari lorsqu’elle propose le terme d’« agence » pour désigner les opérateurs d’agencement : qu’elles aient été destinées à favoriser l’emploi (ANPE) ou la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), les agences sont devenues l’emblème de l’impuissance bureaucratique.
Dans un tel cadre, l’appel au déséquipement pourrait être étonnamment suggestif. Même si certains influenceurs nous dissuadent de vouloir « jouer perso » pour enrôler toute l’humanité dans une grande « équipe humaine » aux dimensions planétaires7, le modèle sportif semble trop prégnant pour permettre à la notion d’équipe de se dégager réellement de son ADN compétitif. L’écrasante majorité des analyses économico-politiques encore menées aujourd’hui restent prisonnières de cadres concurrentiels invitant « la France » ou « l’Europe » à muscler son appareil industriel (quand ce n’est pas à gonfler son budget militaire), afin d’assurer sa survie contre la compétition chinoise ou l’expansionnisme russe. Or ces logiques d’équipes nationales sont aussi réalistes (et parfois nécessaires) à court terme que leurrantes à moyen ou long terme.
Qu’elle porte les couleurs d’une nation, d’une banque ou d’une compagnie aérienne qatari, une équipe de football relève des fonctions d’équipement dès lors qu’elle s’identifie à un maillot, un drapeau, un score ou aux règles du jeu qui prescrivent d’avance comment interagir. S’il y a bel et bien agencements collectifs sur le terrain au fil des phases de jeu, c’est dans la mesure où des corps et des esprits entraînés à coopérer sont invités à improviser des mouvements collectifs que rien ne peut systématiquement programmer (au sens d’écrire par avance).
Les acteurs emblématiques des agencements capables de repousser la chape des équipements qui pèse actuellement sur nos milieux de vie sont à chercher aussi du côté des collectifs d’improvisation musicale, de jeux en ligne, de danse, de poésie. Les meilleures analyses des pratiques et des réflexions des musicien·nes afro-américain·nes montrent que les oppositions habituelles qui dominent nos débats politiques – entre liberté et contrainte, entre prescription et spontanéité, entre savoir et non-savoir, entre organiser et désorganiser, entre soi et autrui, entre individuel et collectif – se décomposent et se recomposent sans cesse de façons nouvelles et inédites au sein du champ musical jazzistique8. Pour Alexandre Pierrepont ce champ s’étend au-delà du jazz proprement dit à nombre de musiques improvisées, à l’improvisation en danse, au slam dans certaines circonstances. C’est bien là qu’on peut puiser l’espérance, les intelligences et les savoir-faire des déséquipements à venir, puisque la possibilité (différente de l’exigence) de réagencement est bien la seule règle durable des jeux qui s’y jouent.
Diagrammes et pouvoirs
Le modèle des petits ensembles de musique ou de danse improvisées peut-il véritablement nous faire espérer être « capables, de proche en proche, d’assurer “rationnellement” des tâches essentielles de coordination à des niveaux toujours plus larges » (146), lorsque cette échelle est désormais planétaire ? L’autogestion à huit milliards d’humains requiert sans doute des infrastructures dotées d’une certaine rigidité – et le contraste proposé par Guattari entre équipements et agencements n’est certainement pas à prendre comme une alternative exclusive entre un mauvais et un bon mode d’organisation. Il faut plutôt y voir une polarité dont les tendances sont présentes, en proportions diverses, dans toute forme d’organisation.
Il est toutefois une notion (assez énigmatique et très en vogue dans une certaine pensée française des années 1970-1990) mobilisée par Félix Guattari pour aider à articuler les réagencements micro aux recompositions macro. Il parle de « diagrammatisme » pour désigner les façons dont des « machines de signes, considérées au niveau de leur travail sur le réel, et non plus seulement au niveau de leur représentation subjective, déjouent effectivement les valeurs de pouvoir relatives aux territorialités individuelles, familiales, étatiques, etc., et mobilisent une sorte d’énergie sémiotique moléculaire, constituée de quanta d’articulations sub-humaines, de systèmes de potentialités, plutôt que de structures stratifiées » (64).
On retrouve ici le vocabulaire qui caractérisait les agencements, par contraste avec les équipements. En-deçà de la représentation, dé-stratification, prise directe sur le réel : tout y est. On comprend que cet appel à une sorte de désintermédiation des catégories représentatives instituées ne correspond nullement à une confiance naïve dans l’immédiateté et la spontanéité. Il invite plutôt à des remédiations agissant de façon diagonale envers les strates et les binarités instituées. En tant que « machines de signes », en tant que dispositifs d’écriture, les diagrammes tracent et fraient des conjonctions improvisées, réagençant des entités préexistantes qui s’en trouvent recomposées, redéfinies, réinventées.
J’aimerais faire résonner le diagrammatisme de Guattari avec ce qu’en reprend aujourd’hui le designer-artiste-chercheur Patricio Dávila en parlant de « diagramme de pouvoir ». Rappelant que le terme désigne en grec le fait d’« écrire à travers », il souligne que les diagrammes « représentent ce que je sais (ou ce que je veux) être vrai, utilisant des lignes, couleurs, textes et informations que j’ai collectées pour avancer une vision de ce que je pense être important ». Les diagrammes « créent des effets » par le fait d’« organiser des pensées et des faits à propos du monde », en « décrivant un arrangement des choses qui sont perçues ». Dávila conçoit le diagramme de pouvoir comme « quelque chose qui peut être utilisé pour montrer comment le pouvoir est distribué, mais aussi comme quelque chose qui peut être la façon même dont le pouvoir se distribue », à la fois « un travail visuel qui représente et communique des idées ou des données, et un processus capable d’arranger les corps et les choses9 ».
Outre les contre-cartographies radicales que dessinent des artistes-activistes comme Patricio Dávila, Nephtys Zwer, Philippe Rekacewicz, Vladan Joler ou Bureau d’études, les diagrammes peuvent s’entendre au sens plus large comme ces « machines abstraites » qui « opèrent un passage direct entre les états de signes et les états de choses » : « le court-circuit que [ces machines] opèrent entre les déterritorialisations des flux matériels et les déterritorialisations des flux sémiotiques – autrement dits processus diagrammatiques – se fait à même les signes et à même le “matériel” », c’est-à-dire au plus près de la « matière à option » que malaxent sans cesse nos pratiques politiques (92-93). Les diagrammes apparaissent comme des instruments aidant à « creuser [les équipements infrastructurels] de l’intérieur quand on ne peut pas les contourner, et à les démonter de l’extérieur quand l’occasion s’en présente » (104).
Attention présentielle et diagrammatisation
La réflexion guattarienne sur les infrastructures met donc en relief la possibilité d’un double mouvement. D’une part, elle valorise une attention présentielle aux entités concrètes engagées dans les processus auxquels on prend part : le propre d’un agencement collectif est de se rendre attentif « au détail de la vie et au respect des singularités de désir » (146). Comme les musicien·nes réuni·es dans un ensemble d’improvisation musicale, ces entités concrètes portent toujours davantage de ressources, d’intelligences, de désirs et de puissances que ce pour quoi les grilles et cadrages préexistants les auront sélectionnées, identifiées, catégorisées. Et c’est de cet excédent, appelant à être négocié par des pratiques d’improvisation collective, qu’émaneront des façons inattendues de « creuser de l’intérieur » les équipements qui contribuent actuellement à rendre de vastes pans de notre planète inhabitables.
D’autre part, la réflexion guattarienne promeut un travail de diagrammatisation permettant à ces improvisations éphémères de transpercer les espaces, les échelles, les temporalités et les strates d’agentivité (autrement dit : de se « déterritorialiser ») pour court-circuiter des flux matériels et des flux sémiotiques curieusement mis en prises directes les uns sur les autres. Ce deuxième type de mouvement traverse les localismes pour donner lieu à des viralités difficilement prévisibles, requérant elles aussi de fortes habitudes d’improvisation, mais n’excluant nullement des efforts de design, d’anticipation, et de composition.
En matière de pensée des infrastructures, la disproportion entre les besoins et les moyens a certes de quoi faire sourire. Mais là aussi, la réflexion de Guattari prend rétrospectivement des résonnances prophétiques : « la curiosité de nombre d’observateurs amusés, qui aujourd’hui ne se sentent pas concernés par ces problèmes, aura le temps de se changer en angoisse majeure, lorsqu’il n’y aura plus de doute pour personne que de leur réussite dépend l’avenir de l’humanité sur cette planète ! » (125)
1Ce travail a bénéficié d’une aide de l’EUR ArTeC financée par l’ANR au titre du PIA ANR-17-EURE-0008.
2Le texte commenté ici constitue la première partie « Assujettissement sémiotique et Équipements collectifs » de l’ouvrage Lignes de fuite. Pour un autre monde des possibles (Paris, L’aube, 2011), paru pour la première fois une quinzaine d’années après la disparition précoce de son auteur. Les numéros de pages entre parenthèses renvoient à cette édition.
3Voir Benjamin Bratton, La terraformation 2019, Dijon, Presses du réel, 2021, ainsi que le dossier « Planétarités en débats » du no 85 de Multitudes.
4Voir Emmanuel Bonnet, Diego Landivar & Alexandre Monnin, Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement, Paris, Divergences, 2021.
5Brian Larkin, « The Politics and Poetics of Infrastructure », Annual Review of Anthropology, no 42, 2013, p. 327 ; Susan Leigh Star, « L’ethnographie des infrastructures », Tracés, no 35, 2018, p. 190-192. Voir aussi Voir par exemple Brett Neilson, « Five Theses on Understanding Logistics as Power », Distinktion: Scandinavian Journal of Social Theory, no 13-3, 2012, p. 323-340, ainsi que le reste du numéro 35 de Tracés consacré au thème « Infrastructures, techniques et politiques ».
6Voir à ce propos la belle enquête artistique de l’atelier Raffard-Roussel, Stackographie d’une trottinette électrique, Romainville, Fondation Fiminco, 2022.
7Douglas Rushkoff, Team Human, New York, Norton, 2019.
8Pour des descriptions inspirantes de ces dynamiques, voir Alexandre Pierrepont, Chaos, cosmos, musique. Particularités des aventuriers de l’AACM et du champ jazzistique dans leurs courses, Paris, MF, 2021, ainsi que Philippe Carles & Jean-Louis Comolli, Free jazz/Black power (1971), Paris, Gallimard, 2000, et George E. Lewis & Benjamin Piekut, The Oxford Handbook of Critical Improvisation Studies, Oxford University Press, 2016.
9Patricio Dávila, Diagrams of Power and Performing Resistance, Amsterdam, Onomatopée, 2019, p. 4-5.