89. Multitudes 89. Hiver 2022
A chaud 89.

La démocratie comme révolution
Gustavo Petro et la Colombie humaine

et

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Entretien avec Antonio Morales Riveira par Pascale Molinier

Pascale Molinier : Gustavo Petro est le premier président de gauche élu en Colombie. Qu’est-ce que le M19 où il a milité et s’est formé politiquement dès son adolescence ?

Antonio Morales : Le M19 est un mouvement de guérilla essentiellement urbain composé d’intellectuels de la gauche indépendante, de désenchantés des FARC, et d’un troisième groupe issu de l’Anapo, le parti nationaliste éphémère du général Rojas Pinilla – auteur d’un coup d’État en 1953 –, venu des luttes du XIXe siècle et même de l’héritage du caudillo libéral Jorge Eliécer Gaitán assassiné le 9 avril 1948. Petro s’y est formé politiquement jusqu’à la démobilisation et le dépôt des armes du M19 en 1990, dans le cadre d’un processus de paix dont les objectifs fondamentaux étaient la paix et la démocratie comme révolution1.

P. M. : La paix comme objectif révolutionnaire – dans quel sens ?

A. M. : Le M19 considérait que la paix n’est pas seulement la fin de la confrontation entre les groupes armés, mais la résolution du problème social du peuple colombien ayant toujours été soumis aux pillages, à l’exploitation et aux agressions de l’oligarchie. La Colombie a souffert pratiquement un siècle de conquêtes de 1530 et 1630, puis deux longs siècles de colonialisme jusqu’en 1819 et enfin, une vie « républicaine » de 203 ans durant laquelle le pouvoir n’a jamais cessé d’être hégémonique, classiste et excluant. Malgré les influences marxistes de ses fondateurs – Jaime Bateman, Álvaro Fayad, Iván Maríno Ospina et Carlos Pizarro – la décision fondatrice du M19 a été la rupture avec le marxisme-léninisme et l’ouverture à la pensée de Simón Bolívar, en avance sur son temps dans de nombreux domaines, qui avait compris que les processus de paix sociale dans le pays nécessitaient une révolution démocratique. La lutte politique et armée du M19 a visé, pendant plus de 15 ans, à comprendre que la révolution en Colombie était la Démocratie, sans abandonner le concept de lutte des classes, mais en ignorant les concepts de bolchevisme, de dictature du prolétariat et de parti unique. Le M19 cherchait, au contraire, une social-démocratie révolutionnaire, visant un changement de structures au sein de la démocratie libérale manchestérienne. Ces éléments fondateurs du M19 sont présents dans la politique du nouveau gouvernement, avec de nouvelles tendances liées au réchauffement climatique, l’environnement et la fin des combustibles fossiles, la lutte pour le maintien de la vie, l’équilibre de la planète et la non-extinction des espèces.

L’une des épines dorsales de cette révolution pour la démocratie était le changement de la structure institutionnelle du pays. Jusqu’en 1991, la constitution politique de 1886 en vigueur correspondait à un pays où s’était perpétué un régime colonial, puis postcolonial – féodal et, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, esclavagiste – protégé par la violence privée des secteurs d’extrême droite et des forces armées de l’État à leur service. Nous voulions une nouvelle constitution pour construire une nouvelle société basée sur un état social de droit et la laïcité.

La Constitution de 1991 est produite de l’accord de paix avec le M19, une force militaire très réduite, pas plus de 1 500 ou 2 000 en armes, qui n’avait donc pas la capacité militaire de mettre en échec l’État. Mais l’une de ses exigences était qu’une nouvelle Constitution soit élaborée très rapidement, et cela a été fait en moins d’un an, sous le gouvernement de César Gaviria. Par définition, la constitution de 1991 inclut l’ensemble du pays. Un pays qui a aujourd’hui une expression – et c’est là que résident la merveille et la magie de ce qui s’est passé en plus ou moins trente ans. Le pays de la constitution de 1991 prend aujourd’hui formes, couleurs et contenus dans la dynamique des personnes qui ont élu Petro, qui ne s’est jamais servi des armes, comme il l’a dit dans sa biographie, mais a été formé dans les idées originales du M19 et de son fondateur, Jaime Bateman Cayón.

Première idée : le dialogue national. C’est la formulation de la paix et la démocratie comme triomphe révolutionnaire dans un pays où elles n’ont jamais existé, où la guerre ne sert que les intérêts de l’oligarchie. Ne l’appelons pas bourgeoisie, en Colombie il n’y en a jamais eu au sens strict du terme. Quatre-vingt-quinze pour cent du capital appartient à 1 000 personnes.

Ensuite, deuxième idée, le sancocho nacional – et c’est un concept très important – le sancocho est une sorte de pot au feu qui varie selon les régions et les époques ainsi qu’en fonction de l’offre et de la demande, un jour du poisson, le lendemain de la poule ou du bœuf. C’est à cette symbolique comme principe fondamental de cohésion de la société populaire que faisait référence Bateman. Il fallait faire un grand sancocho national, comme celui que nous, Colombiens, mangeons si souvent, auquel tout le monde pouvait participer. Petro gagne les élections le 19 juin et le 20 juin, il appelle à un sancocho national, un grand accord dans lequel il inclut, non seulement les forces du progressisme et de la gauche colombienne historique, mais aussi les forces du centre et même de la droite. Il est révélateur des capacités de leadership de Petro qu’en une semaine, fin juin, ce nouveau dialogue national ait pu se constituer, où toutes les forces convergent, sauf évidemment celles profondément antagonistes que sont le fascisme et l’extrême droite dirigée par l’ancien président Álvaro Uribe, qui ont subi la plus grande défaite de leur histoire jusqu’à être réduites pratiquement à l’impuissance politique. Le gouvernement de Petro comprend des personnes issues des secteurs libéral, vert, conservateur et indépendant, et compte évidemment une participation importante des variantes de la gauche colombienne, depuis progressisme que représente Petro jusqu’au parti communiste, en passant par le mouvement indigène et noir et, à travers le Congrès, les forces de guérilla démobilisées.

Troisième idée, la chaîne des affections. Bateman considérait que l’unité et la cohésion des forces révolutionnaires étaient liées à une sorte de force ancestrale – et je veux en parler parce que c’est extrêmement important dans le présent – qui était signifiée par l’ADN des deux serpents qui se mêlent. C’est dire que la protection du peuple ne pouvait se faire que par le peuple. Cette chaîne d’affections était le moteur moral et psychologique fondamental de la lutte des avant-gardes révolutionnaires. Il y avait un caractère romantique dans la construction d’un imaginaire social collectif où le M19 était amour et paix. Paradoxalement, car le M19 faisait aussi la guerre, a souffert de nombreux décès, mais en a également provoqués, et cela ne peut être ignoré. Cette chaîne d’affections s’est maintenue au-delà de la démobilisation, Petro lui-même reconnaît qu’il en est le produit. Je dirais, en termes contemporains, qu’il s’agit d’une forme de care transformé en un élément de lutte politique, c’est-à-dire le souci de l’un pour l’autre et des gens pour le peuple et du peuple pour ses gens, et de l’environnement, de la nature et du pays ; la certitude de l’amour des uns pour les autres, voilà la chaîne des affections.

Un point latéral me semble intéressant de mettre en évidence : l’ancestralité main dans la main avec la modernité. Grâce aux luttes séculaires des dites minorités, des afros, des indigènes, des métis, des Zambos, des paysans, des secteurs déplacés et réprimés, des dessous les plus cachés de l’histoire et de la vérité officielle toujours basée sur la tromperie et la post-vérité ; grâce à la force motrice de notre histoire métisse, hispano-américaine, coloniale et post-coloniale, a finalement émergé une grande force politique qui, au cours des quatre dernières années, est vraiment devenue le moteur du triomphe de Petro. Cette ancestralité, basée non seulement sur l’action des mouvements indigènes, afros, métis et paysans, mais sur leurs symboles, irrigue le langage politique contemporain des communautés afrocolombiennes et indigènes et s’est hybridée avec les déterminations de la gauche et du socialisme strictement occidentaux. La conception de l’organisation sociale et de la légalité est différente de celle du monde occidental divisé entre l’antagonisme du bien et du mal. La conception animiste et syncrétique de la moralité ou de l’amoralité de la nature implique l’émergence d’une dynamique constituée d’éléments parfois quasi chamaniques, comme la prépondérance du jaguar et de la grenouille dans notre culture et la signification symbolique qui en découle, dans les relations avec la réalité et avec l’environnement. Cette force ancestrale apparaît dans la culture des jeunes qui ont été déterminants dans l’élection de Petro, c’est le retour non seulement de l’immense force de Pachamama, de la Mère Terre, mais aussi du Père Inti ou Sue (Soleil) dans le cas des Andes orientales colombiennes. La sagesse de nos peuples avait été clairement niée et réprimée par l’épée et la croix espagnoles. Aujourd’hui, et de manière très forte, le passé précolombien est devenu contemporain et moderne. Et le moderne doit être ancestral ! Ce que fait Petro, c’est reprendre l’impulsion fondamentale, la pensée magico-religieuse des indigènes et de nos camarades afro-américains pour construire un nouveau pays.

P. M. : Cela donne du sens à la nomination de personnes issues des minorités, à commencer par celle de Francia Márquez, comme vice-présidente ?

A. M. : Oui, cette femme noire de 41 ans, victime du paramilitarisme, formée politiquement dans des régions de conflit, qui après avoir vécu au fond de la campagne, devient avocate et reçoit peu après le « prix Nobel de l’environnement2 » pour sa lutte en faveur de la défense de la terre, du territoire et du peuple, appartient fondamentalement à la gauche historique, issue du Polo Democrático Alternativo et d’autres secteurs d’une gauche plus radicale. D’autre part, du point de vue de l’impact symbolique et même de l’efficacité, il y a un poste en Colombie très important : l’ambassadeur aux Nations unies à New York. Petro a nommé Leonor Zalabata, une femme indigène de 60 ans, enseignante de la région de la Sierra Nevada de Santa Marta, rompue à toutes les luttes pour la défense du territoire, des femmes et de l’égalité. Et c’est elle, dans sa tenue traditionnelle indigène arhuaco, qui représentera la Colombie. Le changement en termes d’image et de concept est gigantesque. De même, il y a un très grand renouvellement du congrès colombien dont 40 % n’appartient pas l’oligarchie blanche, libérale, conservatrice, meurtrière, paramilitaire et violente.

P. M. : Peut-on parler enfin d’une décolonisation, qu’elle soit tardive ou non ?

A. M. : Oui, indubitablement, c’est la fin de l’hégémonie et ce processus est profondément coloré et optimiste. Il suffit de voir la couleur de la sénatrice Aida Quilcué, de Francia Márquez, et tant d’autres personnes qui sont au congrès ou ministres, pour comprendre qu’au moins sur la photo, et cela a une certaine importance, il y a un processus de décolonisation.

P. M. : Comment cela a-t-il était possible ? Il y a quatre ans, Petro avait été battu de deux millions de voix au second tour par le candidat d’extrême droite Ivan Duque.

A. M. : En 2016, il y a eu un processus de paix entre la guérilla des FARC et le président libéral Juan Manuel Santos. Le slogan fondamental de l’extrême droite, qui était de lutter contre la guérilla et contre la subversion, a commencé à perdre du poids. Les FARC sont aujourd’hui réduits à quelques groupes dissidents qui constituent un problème compliqué avec les paramilitaires et l’Armée de libération nationale (ELN). Mais la tension dans le conflit a diminué et la population a compris que la possibilité de paix était ouverte, même si le gouvernement de Duque s’est donné beaucoup de mal pour détruire le processus de paix, et qu’il y est à moitié parvenu.

Ensuite, il y a eu l’émergence d’une jeunesse, avec une meilleure éducation, et l’existence d’internet et des réseaux sociaux en tant qu’élément rassembleur et formateur de manière positive. Ces jeunes ont voté. Il y avait des secteurs révolutionnaires qui voulaient le changement, mais là, c’était un phénomène de masse, une réinterprétation de notre identité au sein d’une fabuleuse modernité urbaine, la Colombie étant un pays de grandes villes. Et l’étincelle a eu lieu en avril 2021, lorsque le président Duque a voulu une réforme fiscale imposant des taxes sur le panier familial. Une grève nationale a été convoquée, les étudiants se sont mobilisés avec les syndicats et avec eux, des masses énormes de jeunes sans destin ni avenir. C’est alors que l’extrême droite a perdu le pouvoir avec ses propres méthodes, en tuant3. Ils pensaient que la répression des manifestations d’avril, mai et juin 2021 par l’armée, la police et les balles allait faire reculer le peuple colombien, et le contraire s’est produit. Évidemment, ce que Duque a fait, c’est tuer 100 jeunes, en emprisonner 5 000, en faire disparaître 200 et en rendre aveugles 300. La police leur a tiré ses grenades à gaz au visage et c’était absolument inacceptable pour une grande partie de la population. Le vaincu ici est Álvaro Uribe, l’expression nationale du fascisme et des relations avec le narcotrafic.

Duque, c’est le meurtre et la répression, mais aussi une ineptie sur tous les fronts : l’économie, l’emploi, la productivité, le produit intérieur brut. Ils ont volé l’État jusqu’à l’équivalent de 15 ou 20 % du budget national par an. La secte mafieuse uribiste, qui ne peut en aucun cas être considérée légitimement comme un parti politique mais comme une organisation mafieuse, s’est consacrée à piller jusqu’au dernier centime. Ils ont volé les ponts, les autoroutes, les barrages hydroélectriques, l’internet et la nourriture pour les enfants, pour des millions d’enfants en Colombie, ils ont tout volé.

Enfin, un élément important est l’institutionnalisation de la Justice spéciale pour la paix, ou Justice transitionnelle, pour condamner les guérilleros, les militaires et les paramilitaires, avec des peines légères pour favoriser le processus de paix. Les révélations des militaires ont largement contribué à la décision des gens de ne pas réélire l’extrême droite. Par exemple, los falsos positivos (les faux positifs), c’est-à-dire les meurtres d’ouvriers, de pauvres ou de paysans, assassinés en dehors des combats durant le gouvernement d’Álvaro Uribe, pour être ensuite habillés sommairement en guérilleros, avec des bottes de combat à l’envers et des armes factices, assassinés par les soldats en échange de choses aussi élémentaires que de trois jours de permission, de l’argent pour les prostituées ou, dans le pire des cas, une assiette de riz chinois. Les victimes seraient au nombre de 6 402 selon les données de l’organisation Justice spéciale pour la paix – JEP – mais les analystes affirment qu’elles pourraient être beaucoup plus nombreuses. Même la lutte contre la guérilla était un mensonge, la plupart des guérilleros tués étaient des civils innocents tués d’une balle dans la tête.

P. M. : Pour la première fois en 203 ans, la gauche colombienne doit passer de la critique et de l’autocritique à la construction, avec quel programme ?

A. M. : L’objectif de Petro est de développer, sans sortir du capitalisme, la campagne colombienne comme une grande entreprise qui profite aux paysans, de potentialiser toutes les ressources minières non polluantes en vue de l’industrialisation du pays et, par conséquent, de la richesse, de l’emploi et du progrès. Tout d’abord, l’interdiction absolue du fracking (fracturation hydraulique) en Colombie est un point fondamental. Il s’agit de la décélération progressive de la consommation de combustibles fossiles, en vue d’un plan de conversion aux énergies propres sur 20 ou 30 ans, qui coïncide en quelque sorte avec la disparition du pétrole. Nous avons l’énorme facilité d’être le pays qui a le plus d’eau au monde après la Chine, étant un pays de seulement 1 200 000 km2. Nous avons aussi deux océans et des vents. Nous sommes sous les tropiques, un soleil quasi permanent. La partie environnementale est donc très importante, mais il faut aussi comprendre ce qui nous attend de compliqué, comme la gestion des forces militaires, qui sont théoriquement l’ennemi de Petro. Dans un pays où la police a tiré dans le dos du peuple, l’une des premières réformes de Petro concerne la police actuellement militaire, pour la rendre civile. À tel point qu’il a renvoyé 26 généraux considérés comme corrompus.

Par ailleurs, Petro l’a dit clairement, il n’y aura pas d’expropriation mais de très fortes augmentations d’impôts pour les terres improductives, par exemple là où on ne produit que des gaz à cause de l’élevage extensif. Mettre un terme définitif à la dévastation des régions de l’Amazonie et de l’Orénoque. Décourager tous les types d’industries indésirables, telles que l’huile de palme et la canne à sucre pour produire des boissons rafraîchissantes, d’où la volonté d’imposer une taxe très importante sur la consommation de boissons gazeuses.

Le processus de paix avec les FARC a été relancé afin d’assurer la pleine application des accords en vue d’une paix totale. Une table de dialogue est déjà établie à La Havane avec l’ELN4. Des solutions juridiques sont recherchées pour la démobilisation des groupes paramilitaires. Dans le cadre de la lutte contre la corruption, il a été décidé de nettoyer immédiatement les institutions de l’État, y compris les forces armées. La ministre du Travail a demandé de rétablir le droit aux heures supplémentaires, aux primes de nuit et de jours fériés supprimés par Uribe et de mettre fin au plus vite aux contrats abusifs dits « de prestation de services », sans prestations sociales, ni vacances, pouvant être interrompus à tout moment, une véritable escroquerie pour les travailleurs. Le Programme national d’éducation pour la paix, avec la Commission pour la vérité, a créé un kit virtuel afin que les enseignants puissent présenter le rapport final sur la guerre aux élèves des écoles maternelles, primaires et secondaires. Un plan est déjà conçu pour relier le pays par voie fluviale et ferroviaire. Les processus complexes de réformes agraires et des retraites progressent. La participation des femmes et l’égalité entre les sexes commencent à être garanties. Et avec la nomination bilatérale d’ambassadeurs, les relations avec le Venezuela se normalisent. Le changement est en train de s’opérer sérieusement, à une bonne vitesse initiale.

Au cours de la dernière année du gouvernement Duque, 63 enfants wayuu sont morts de faim à La Guajira, cela ne peut plus se reproduire. Il existe des possibilités de développement grâce au tourisme et à l’écotourisme. Les soins de santé doivent être réformés. Nous devons garantir une éducation complète, gratuite, et avec de la nourriture pour les élèves des écoles maternelles primaires et secondaires, des places supplémentaires à l’université. Le budget colombien est suffisant pour cela, c’est pourquoi nous devons faire une réforme fiscale pour récupérer l’argent que ces bandits ont volé. C’est donc un énorme défi, une nouvelle ère, une nouvelle éthique, une nouvelle façon de voir le monde, les gens et la vie. Une structure perverse doit être remplacée par une structure plus juste. Une phrase de Francia Márquez résume une bonne partie des luttes : « nous irons jusqu’à ce que la dignité devienne une habitude » et cela a une force morale gigantesque, une très grande force politique.

1Le 19 avril 1970, alors que Rojas Pinilla s’était soumis au suffrage démocratique, la victoire lui a été volée par Misael Pastrana, d’où le nom de mouvement 19 avril, comme revendication démocratique (quelles que soient les ambiguïtés de Rojas Pinilla).

2Prix Goldman 2018.

3Un mois avant la grève nationale, en mars 2021, après l’assassinat d’une personne à Bogotá, 70 % des postes de police avaient été brûlés dans la nuit. Il y a eu 35 morts.

4Ejército de Liberación Nacional (Armée de Libération Nationale).