Pendant quelques mois, le confinement a obligé toutes celles qui sortaient de chez elles à se munir d’une attestation auto-déclarative et d’une preuve de domicile. Cette réglementation a fait sourire nos amies à l’extérieur de l’hexagone. Elle a paru « naturelle » aux « citoyens » de la « République », dans la mesure où celle-ci impose à ses résidents de porter avec eux, en tout temps, une « preuve d’identité » susceptible d’être contrôlée par des policiers lors de « contrôles d’identité ».
Au terme du confinement, une surveillance numérique a été mise en place – proposée pour l’instant à une adhésion purement volontaire – sous la forme de l’application StopCovid. Les promoteurs de ce dispositif ont fièrement clamé que, basé sur le Bluetooth plutôt que sur la géolocalisation, il traquera des contacts sans permettre de les assigner à des identités – ce qui rend par ailleurs très difficiles les vérifications de l’exactitude et donc de l’efficacité du système. « L’application ne géolocalisera pas les personnes », a précisé Cédric O, secrétaire d’État au numérique.
Dans le même temps, à l’heure où se multiplient les protestations contre les violences policières et contre leur caractère raciste, à l’heure où se déboulonnent des statues de colonisateurs et d’esclavagistes, tout ce que la France connaît de bons « Républicains » dénonce avec emphase les « dérives communautaristes » et les « politiques identitaires ».
Le Défenseur des droits lui-même avertit depuis plusieurs années que les jeunes hommes identifiés au faciès comme noirs ou arabes sont en moyenne vingt fois plus contrôlés que les autres. Ce sont les mêmes qui se trouvent les plus exposés aux dérapages policiers, parfois mortels. Combattre l’identitarisme n’implique-t-il pas la libre circulation de toutes les identités ?
[voir Faciale, New York, Prisons, Racisme, StopCovid]
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