Qu’est-ce que « la planétarité » ? Le dernier-venu des gadgets conceptuels importés des campus états-uniens ? Une intuition ancestrale et universelle, qu’il est urgent de ressusciter ? Un besoin de changer d’échelle pour penser l’écologie à l’âge du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité ? Une abstraction de plus, qui nous détourne de ce que nous pouvons effectivement faire à notre échelle ? Un peu de tout cela, et sans doute bien davantage. Cette majeure de Multitudes essaie de faire un point, très partiel et provisoire, sur certains débats contemporains suscités autour de ce concept, conçu pour être problématique1.
Car la notion de « planétarité » a le double avantage de faire « image » dans notre tête et de nous ouvrir l’esprit à une pluralité de visions du monde, du globe, de la Terre, de Gaïa. Elle questionne notre place et notre responsabilité d’humains, nous qui ne sommes que des atomes parmi les bactéries, les cafards et une myriade d’autres entités vivantes, connues et inconnues, menacées ou non de la planète et au-delà. Quel que soit le terme utilisé pour dénommer notre planète, tenter d’en figurer la forme et l’à-venir, avec ses animaux et ses éléments physico-chimiques, ses êtres et ses agents, ses plantes et ses phénomènes cosmologiques nous incite à la pensée et, peut-être, à l’action. Notre ou nos planétarités seraient-elles des poisons ou des antidotes contre les incendies, les inondations et les pandémies qui nous attendent sans aucun doute au coin de la rue comme de la forêt ? Et qu’en sera-t-il de nos devenirs planétaires, imprégnés, orientés par nos rêves et nos cauchemars, nos peurs et nos espoirs, nos sciences et ces mythologies que nous ne cessons de réinventer…
Monde, globe, Terre, Gaïa, planète
On peut partir d’un constat partagé par la plupart des intervenant·es, qui contraste cette série de termes parfois considérés comme équivalents, mais qu’il convient de revisiter et de distinguer en fonction de leur coefficient de centralité ou d’extériorité.
Le monde est ce qui fait sens du point de vue autocentré d’une certaine culture : les individus et les collectifs humains se construisent des mondes très différents à l’intérieur d’un même environnement, selon les systèmes symboliques qu’ils ont développés pour s’y orienter.
Ce que nos usages actuels désignent par le terme de globe reste centré sur les valeurs humaines, et plus particulièrement sur des modes de valorisations économiques et financières qui s’appliqueraient maintenant à travers les cultures et à travers les différents continents. Comme le dit Dipesh Chakrabarty, « l’histoire de la globalisation place les humains en son centre et raconte comment les humains ont forgé historiquement un sens humain du globe2 ».
La Terre reste toujours « notre Terre », toujours placée (dans notre imaginaire quotidien pré-copernicien) au centre de « notre » système solaire : « vous ne pouvez pas séparer ce qu’on a appelé “la Terre” de l’expansion européenne et du commerce, avec leurs effets sur la cartographie et sur le développement des instruments de navigation3 ».
La référence à la planète constitue le terme le plus décentré – et le plus déhumanisé en apparence – de cette série. Au moment même où nous commencions à parler d’Anthropocène pour mettre les industries humaines au cœur des dynamiques géophysiques, les approches relevant des Earth System Sciences (ESS) ont servi de pivot entre la Terre et la planète : elles décrivent un univers de forces physico-biologiques parfaitement indifférent aux intérêts humains, à peine plus concerné par la faune et la flore. Un univers qui, contrairement à celui de la globalisation, semble échapper complètement à notre contrôle comme à nos échelles d’intervention, du moins à court ou moyen terme.
Comme le souligne Lukáš Likavčan dans son Introduction to Comparative Planetology, la planète introduit une extériorité radicale dans la façon dont nous devons ré-envisager nos environnements4. Nous étions au cœur de notre monde, au sein de notre globe, les pieds posés sur notre Terre. Nous nous découvrons embarqué·es sur une planète orbitant parmi des milliards d’autres objets astronomiques, une planète certes unique mais dont rien ne dit qu’elle pourra continuer à accueillir nos petites formes de vie si fragiles. Souvenons-nous de classiques des salles obscures, de Planète interdite 5 à Planète hurlante 6, de la désormais mythique Planète des singes7 au merveilleux dessin animé La Planète sauvage8. Qu’il s’agisse de la nôtre ou de l’une de ses sœurs dorénavant baptisées exoplanètes, la planète nous invite à une prise de recul dans le temps et l’espace, du passé au futur, de notre fine biosphère qui pourrait être la seule du genre aux possibilités théoriques et imaginaires de vie ailleurs qu’explorent depuis la nuit des temps nos esprits en quête de mondes alternatifs.
Les références faites à Gaïa par James Lovelock ou Bruno Latour peuvent également être considérées comme des pivots dans ce déplacement de l’intériorité mondiale-globale-terrestre vers l’extériorité planétaire. Avec son héritage controversé de figure divine, Gaïa conserve une face rassurante en tant que système d’autorégulation qui tend à corriger lui-même ses déséquilibres dans certaines limites, laissant espérer quelque pérennité de notre monde terrestre. Mais lorsqu’Isabelle Stengers met les catastrophes déchaînées par le capitalisme sous l’égide d’une « irruption de Gaïa9 », elle révèle au contraire sa face planétaire, dont les évolutions peuvent aussi bien être compatibles qu’incompatibles avec la survie de nos mondes humains. Lorsque la planète éternue, que deviennent les êtres de Gaïa ?
On se trouve bien là dans la perspective de la planétarité, telle que la circonscrit William E. Connolly : « en parlant du planétaire, je désigne une série de champs de forces temporels tels que les systèmes climatiques, les zones de sécheresse, les courants océaniques, l’évolution des espèces, les reflux des glaciers et les ouragans, qui manifestent des capacités d’auto-organisation à divers degrés, et qui conditionnent la vie humaine en se conditionnant les uns les autres de multiples façons10 ».
Le tournant copernicien auquel nous appelle la planétarité consiste donc à réenvisager nos vies, nos villes, nos dynamiques économiques et nos systèmes politiques. Il réveille et rebat les cartes de nos imaginaires cosmologiques, interpellant nos subjectivités individuelles et nos cultures communes. Il interroge à nouveaux frais nos devenirs planétaires, qu’ils soient individuels ou surtout collectifs, à la lumière d’un triple décentrement, qui concerne les échelles spatiales, les échelles temporelles ainsi que les modalités d’actions intentionnelles collectives (ce qu’on appelle les « agentivités »).
Quelques défis politiques de la planétarité
À travers ce triple décentrement qui nous fait considérer les formes de vie terrestres dans leur bizarrerie astronomique du point de vue de leurs conditionnements géophysiques, la planétarité nous met au défi de dés-humaniser nos perceptions et nos conceptions, avec tous les risques que charrie « l’inhumain » – celui auquel nous faisons face à l’extérieur, comme celui qui nous hante depuis l’intérieur. Ce défi s’articule en au moins huit contrastes entre le global et le planétaire, dont chacun mérite à la fois d’être pris en compte et d’être contesté.
1° La planétarité nous impose de réfléchir et d’agir à des échelles incommensurables avec nos conceptions de la globalisation. Le global est généralement promu ou incriminé en termes de prix de marchandises, de facilités d’approvisionnement ou de taux de chômage, avec des fourchettes temporelles allant de l’année à la décennie, et des rayons d’opérations coextensifs aux bassins d’emplois. Le planétaire nous engage sur des siècles et des millénaires, affecte les capacités de survie de sous-continents entiers. La disproportion est criante entre les échelles de décisions politiques (dont les objets sont municipaux, nationaux ou au mieux fédéraux, avec un rythme quadriennal ou quinquennal) et les échelles de pertinence planétaire (dont les « hyperobjets11 » excèdent nos capacités sensibles et cognitives héritées).
2° Le planétaire invalide la distinction même que nous faisons entre le local et le global. Les coupes de bois en Amazonie posent un problème planétaire qui est à la fois strictement local (quel régime de propriété, quels crimes contre les populations autochtones, quelle corruption gouvernementale à Brasilia) et éminemment global (quel prix du soja, quels cheptels de bétail à nourrir en Europe), sans se réduire à aucun des deux. Le destin du planétaire se joue aussi bien, simultanément et indissociablement, à l’échelle nano de la multiplication de nos visages sur écrans qu’à l’échelle macro des gigatonnes de gaz à effet de serre envoyés dans l’atmosphère. Le planétaire opère selon des dynamiques d’inséparation, d’essaim, de fractalité, de contagion virale, au sein desquelles les relevés statistiques émanent toujours de causalités locales tout en entraînant des effets d’agrégation supra-locaux.
3° Alors que les problèmes écologiques de la globalisation se posent en termes de soutenabilité, les problèmes de planétarité se posent en termes d’habitabilité. Dans un cas, on calcule des ressources pour gérer des flux ; dans l’autre, on calcule des seuils de température et d’humidité, de radioactivité ou d’extinction, au-delà desquels les corps ne peuvent survivre.
4° Alors qu’on croit pouvoir gérer le global par des systèmes logistiques coordonnant en temps réel des chaînes d’approvisionnement de plus en plus complexes, le planétaire nous confronte à des enchevêtrements dont les intrications dépassent nos systématicités. Le basculement de l’un à l’autre n’est pas seulement une affaire d’échelle ou d’extension (spatiale ou temporelle) : c’est tout autant une affaire d’intensités de conjonctions irréductibles à la multiplication des connexions. Les environnements ne sont pas plus des systèmes que les tissus vivants ne sont des réseaux12.
5° Le planétaire requiert une multiplication d’approches totalisantes, tout en échappant à toute saisie globale comme à toute réduction figurale. Nos attentions sont habituées à se focaliser sur des figures érigées en objets alors que, comme le suggère Dipesh Chakrabarty, la planète « demeure à l’arrière-plan. […] C’est la condition informelle des formes. Et c’est aussi pourquoi elle résiste à la politisation. Rien dans l’histoire de la planète ne permet de fonder nos impératifs politiques13 ».
6° La planétarité induit la potentialité d’autres planètes, habitables ou non, du moins par d’autres formes de vie, même très primaires. Là où la vision globale de l’humanité incite à penser le « hors Terre » de notre galaxie et de notre système solaire en termes d’expansion, voire de colonisation, une réflexion à partir de nos « devenirs planétaires » oriente nos explorations et nos pratiques sous le regard d’un ailleurs de l’existence, que celle-ci soit la nôtre ou celle d’autres êtres. Elle nous pousse à imaginer l’immense variété des possibles du vivant mais aussi, tout à l’inverse, à expérimenter « l’existence capsulaire » de ces astres artificiels et minimaux que sont nos actuelles stations orbitales ou que seraient demain des arches spatiales ou des terrariums, à la façon de ceux du long métrage Interstellar (2014) de Christopher Nolan ou du roman 2312 (2012) de Kim Stanley Robinson.
7° Le principal défi de la planétarité nous appelle à inventer – dans l’urgence – une autre définition de l’être-humain-comme-praxis, porteuse d’une autre terraformation de notre planète. La philosophie décoloniale de Sylvia Wynter et l’analyse des grammaires de racialisation de Denise Ferreira da Silva peuvent servir de base à un détricotage d’une certaine définition de l’Homme (riche, blanc, mâle, hétéro, individualiste possessif), qui ne constitue qu’une façon parmi d’autres d’être-humain-comme-praxis, mais qui perpétue le modèle (raciste, patriarcal, extractiviste) de l’homo œconomicus au sein d’une « globalisation » faussement postcoloniale, voire jusqu’au sein de certaines définitions du terrestre14. Une planétarité désirable pour l’ensemble des vivant·es ne pourra se décoller de la globalisation capitaliste qu’en se mettant à l’écoute des pensées décoloniales, en particulier de celles qui adoptent la perspective des Afriques diasporiques entrées dans le traumatisme de la modernité plantationnaire en sortant de la cale esclavagiste15. L’avenir de la planète ne peut nous apparaître que comme extra-terrestre (afro-futuriste ?), dès lors que nous avons identifié l’humain et la vie sur Terre à l’individualisme possessif conquérant de l’homo œconomicus et du settler globalisés.
8° Le global a ses avocats et ses pourfendeurs, qui ont appris à relayer leurs convictions par les mobilisations politiques pour menotter les interventions étatiques ou pour renverser le capitalisme. Comme le suggère la citation de Chakrabarty, le planétaire défie notre définition même de ce qu’est et de ce que fait la politique. Pour certains, garantir l’habitabilité de la planète en appelle à des géo-technologies de pouvoir, qui remettent profondément en question la centralité de nos politiques libérales et démocratiques basées sur l’individualisation des choix. Pour d’autres, le « géopouvoir » qui s’ébauche sous couvert de planétarité est la simple poursuite des politiques libérales et néo-libérales qui défendent certains intérêts dominants sous couvert de « laisser la nature régner16 ». Il serait pourtant sans doute trop rassurant de croire que cette opposition caricaturale suffise à tracer des lignes de front autour desquelles pourraient se reconstituer les conflits politiques de la planétarité. Nul ne peut vraiment dire avec confiance si une autre (conception/pratique de la) politique est possible, une politique proprement planétaire – mais il est certain qu’elle est nécessaire.
Une pluralité de visions oxydentales
Ce dossier de Multitudes accueille des visions très différentes (et partiellement incompatibles entre elles) de la planétarité. C’est leur pluralité et leurs débats que nous avons essayé de rassembler ici. Elles ont pourtant toutes en commun de venir de penseur·es situé·es sur le versant occidental de la planète – que Lionel Manga nous apprend à renommer « Oxydent » pour ne pas oublier le rôle central que ce versant joue dans les émissions de dioxyde de carbone surchauffant la planète17.
Il faut donc reconnaître ce paradoxe constitutif de la planétarité : tout en prétendant à être un vecteur de décentration (voire de dés-humanisation), le planétaire est bel et bien un concept situé, émanant de cercles socialement très étroits (et assez exclusifs) de penseur·es appartenant au monde universitaire globishisé. Si ce dossier espère nous aider à comprendre ce que peut être la planète, ce sont avant tout certains imaginaires (pluralistes et conflictuels) de cette planète qui rempliront les pages qui suivent.
Ces imaginaires oxydentaux de la planétarité ne vaudront que par ce qu’ils permettront de faire. À cet égard, leur intérêt principal réside moins dans les vérités qu’ils peuvent porter que dans les déplacements qu’ils permettent d’apporter à la façon dont nous concevons les problèmes du présent et de l’avenir. Voici cinq exemples, sous-jacents aux articles à suivre, qui concrétisent certains des débats de « nos planétarités » sous forme de questions.
En même temps que des pratiques relocalisées s’efforcent d’ajuster nos formes de vie à l’habitabilité de bio-régions, ne faut-il pas faire sauter le tabou qui condamne a priori toute forme de géo-ingénierie, pour reconnaître que certaines pratiques de capture et de séquestration du carbone sont un moindre mal, étant donné notre incapacité avérée à réduire (assez rapidement) nos émissions de gaz à effet de serre par des baisses de consommation18 ?
Les phénomènes migratoires, qui piègent actuellement nos politiques national(ist)es, n’exigent-ils pas une approche planétaire pour apparaître comme ce qu’ils sont vraiment : des « mouvements sociaux » par lesquels notre avenir commun nous appelle à décentrer nos perspectives, sous peine d’une déshumanisation suicidaire ?
Dans quelle mesure les besoins d’habitabilité sur notre planète appellent-ils un retour explicite et volontariste d’une planification que l’idéologie néolibérale prétendait reléguer aux oubliettes du socialisme réel, tout en l’implémentant dans des entreprises globalisées comme Walmart ou Amazon19 ?
Étant donné que ce qui nourrit nos systèmes d’approvisionnement globalisés est souvent ce qui pourrit nos milieux de vie, ne faut-il pas substituer aux débats entre croissance et décroissance une « écologie du démantèlement », qui prenne l’habitabilité planétaire comme guide des industries qu’il faut fermer parmi celles dont nous héritons20 ?
Et pour finir sur une note plus métaphorique, la nécessité d’agir ici et maintenant de façon urgente sur la seule planète pour nous habitable en l’état de nos technologies et de nos connaissances, c’est-à-dire la nôtre, nous contraint-il à oublier définitivement de regarder, d’explorer les étoiles… même sans y aller ? Ces « terrestres » que Bruno Latour aimerait que nous devenions contre les « modernes » d’hier n’auraient-illes pas besoin des perspectives de migrants ultimes, les « extra-terrestres », que nous sommes par ailleurs appelé·es à devenir nous-mêmes pour extraire nos terraformations à venir de leur gangue extractiviste21 ?
1 Ce dossier a reçu un soutien de la part du programme MSCA-RISE sous l’accord de financement no 101007915.
2 Dipesh Chakrabarty, « The Planet: An Emerging Humanist Category », Critical Inquiry, no 46-1, 2019, p. 5.
3 Dipesh Chakrabarty, « La planète ne nous renvoie pas notre regard », Entretien avec Mathieu Potte-Bonneville, Magazine du Centre Pompidou, 11 novembre 2020, www.centrepompidou.fr/fr/magazine/article/dipesh-chakrabarty-la-planete-ne-nous-renvoie-pas-notre-regard
4 Lukáš Likavčan, Introduction to Comparative Planetology, Moscou, Strelka Press, 2019.
5 Planète interdite (Forbiden Planet) est un film américain réalisé par Fred McLeod Wilcox et sorti sur les écrans en 1956, classique de l’âge d’or du genre.
6 Moins connu, Planète hurlante (Screamers) est un film de SF canado-américano-japonais dystopique réalisé par Christian Duguay, sorti en 1995. C’est l’adaptation de la nouvelle « Nouveau Modèle » de Philip K. Dick, publiée en mai 1953.
7 La Planète des singes, classique d’entre les classiques tiré du roman éponyme de Pierre Boule, de Franklin Schaffner avec Charlton Heston, est sorti en 1968.
8 La Planète sauvage est un film d’animation de science-fiction français réalisé par René Laloux, sorti en 1973, librement inspiré du roman Oms de Stefan Wul.
9 Isabelle Stengers, Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, Paris, La Découverte, 2013.
10 William E. Connolly, Facing the Planetary: Entangled Humanism and the Politics of Swarming, Durham, Duke University Press, 2017, p. 4.
11 Voir Timothy Morton, Hyperobjets, Saint-Étienne, ESADSE, 2017.
12 Voir Tega Brain, « The Environment Is Not a System », Aprja, 2019, www.aprja.net/the-environment-is-not-a-system/ et Franco Berardi, AND. A Phenomenology of the End, New York, Semiotexte, 2015 (traduction française annoncée aux Presses Universitaires de Vincennes).
13 Chakrabarty, « La planète ne nous renvoie pas notre regard », art. cit.
14 Voir Sylvia Wynter, On Being Human As Praxis, éd. par Katherine McKittrick, Durham, Duke University Press, 2015 et Denise Ferreira da Silva, Towards a Global Idea of Race, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2007.
15 Outre la majeure « Lignes décoloniales » du numéro 84 de Multitudes (automne 2021), voir par exemple les livres récents de Malcolm Ferdinand, Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, Paris, Seuil, 2019 et Stefano Harney & Fred Moten, All Incomplete, Wivenhoe, Minor Composition, 2021 (en cours de traduction française).
16 Ingrid Diran & Antoine Traisnel, « The Birth of Geopower », Diacritics, no 47-3, 2019, p. 45.
17 Lionel Manga, Postface à Benjamin Bratton, La Terraformation 2019, Dijon, Presses du réel/ArTeC, 2021.
18 Holly Jean Buck, After Geoengineering: Climate Tragedy, Repair, and Restoration, New York, Verso, 2020. Voir aussi les multiples propositions provocatrices faites par le programme triannuel The Terraforming du Strelka Institute, sur le Terra-Collar Work, sur un Green Military New Deal, sur une Poiesis des plateformes, comme sur l’avenir des assurances ou l’Intelligence Synthétique : https://theterraforming.strelka.com/.
19 Leigh Phillips & Michael Rozworskiv, The People’s Republic of WalMart: How the Worlds’ Biggest Corporations are Laying the Foundation for Socialism, New York, Verso Press, 2019.
20 Emmanuel Bonnet, Diego Landivar & Alexandre Monnin, Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement, Paris, Divergences, 2021.
21 Thèse défendue par Dominiq Jenvrey, Le cas Betty Hill, une introduction à la psychologie prédictive, Questions théoriques, 2015, ainsi qu’Ariel Kyrou dans le chapitre IV, « Extraterrestre », sous-titré « L’exploration spatiale et les imaginaires de l’ailleurs » de Dans les imaginaires du futur, ActuSF, 2020.
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