« Kinshasa South Station I et II »

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par Yala Kisukidi et Sara Alonso Gómez,

co-commissaires de Yango II, Biennale d’art contemporain de Kinshasa

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La deuxième édition de la biennale de Kinshasa, Yango, fondée en 2014 par l’artiste Kiripi Katembo, se déploie sous la forme d’un processus : une série d’ateliers prépare la biennale qui se tiendra à Kinshasa en 2021. Confronté au contexte de la pandémie de Covid-19, ce processus a dû se réinventer, éclatant les lieux et les points d’ancrage géographiques de la Biennale. Les deux prochaines séries d’ateliers de Yango II ont ainsi lieu en France, à Vitry-Sur-Seine, soutenues par une institution partenaire de la Biennale de Kinshasa, le MAC VAL-Musée d’art contemporain du Val-de-Marne en France.

Ce partenariat repose sur un parti pris artistique et social, qui se construit autour d’une convergence d’approches relatives aux politiques territoriales et à un ensemble de problématiques transversales qui travaillent le champ artistique à l’échelle globale (éclatement des écritures de l’histoire de l’art, luttes contre les discriminations, inégalités et justice sociale…). Déplacer Kinshasa au MAC VAL, c’est aussi mettre en lumière une autre figuration symbolique, imaginaire des narrations, multiples, qui saisissent la France – pays d’Europe où la diaspora kino-congolaise est la plus nombreuse.

Les capitales française et congolaise sont ciselées par de nombreuses frontières (raciales, sociales, économiques…). De la même manière que Yango II tente d’éclater les lignes qui découpent Kinshasa, ce partenariat avec le MAC VAL vise à démonter, pierres par pierres, les murs qui se dressent entre Paris et sa couronne, non dans l’optique d’une expansion du Grand Paris, mais plutôt dans le désir de débusquer des lieux dérobés, hétérogènes, rétifs à toute forme de contrôle, et qui demeurent jalousement opaques.

Kinshasa South Station I – © Mawena Yehouessi

« Kinshasa South Station » est le titre de la deuxième session d’ateliers de la Biennale Yango II. La première session, « Congo/graphies – cartes, images, métamorphoses » s’est tenue à Kinshasa du 4 au 6 février 2020. Son objectif visait à lancer les travaux conceptuels autour de la Biennale, en engageant la conversation entre artistes, chercheurs et acteurs culturels de la République démocratique du Congo (RDC) et de ses mondes diasporiques. Ces rencontres kinoises se sont effectuées dans des espaces emblématiques de la capitale nouant recherche, imagination et création, pour questionner les transformations de l’art contemporain dans le contexte congolais. 

La deuxième session d’ateliers « Kinshasa South Station » se tient au Mac Val à Vitry-sur-Seine (station 1). Il s’agit désormais d’installer des stations, des points d’arrêt multipliant les résonances de la scène artistique congolaise à l’extérieur de la RDC, elle-même, et du continent africain. Le signe « Congo », à travers les multiples voyages des diasporas congolaises dans le monde, s’incarne également dans l’espace francilien.

« Kinshasa South Station » est le nom d’une gare ferroviaire, dont la particularité n’est pas d’être un point fixe, mais bien plutôt un point qui tout en se déplaçant, se conçoit aussi comme un lieu d’arrivée. Une gare, mouvante, qui installe les Suds dans les Nords, et rappelle aux Nords la complexité de leurs liens (postcoloniaux, politiques, théoriques, économiques, artistiques…) avec les Suds. « Kinshasa South Station » accueille tous les voyageurs. Ce réseau de gares est géré par la compagnie « Kinshasa Star Line », compagnie du rail imaginaire, inspirée de la « Black Star Line », entreprise maritime transatlantique du XXe siècle fondée par Marcus Garvey, qui avait pour vocation de ramener les noirs des rives américaines sur le continent africain.

Dans les archives noires de la libération, les imaginaires ferroviaires (underground railroad…), nourrissent les récits de la libération. Ces récits ne mettent pas uniquement en tension le corps (muscles) et l’esprit (raison/imagination), mais engagent également un réseau d’images, de narrations qui ont pour centre les développements de la technique dès les débuts du capitalisme moderne. 

« Kinshasa South Station 1 » est un premier arrêt de la Kinshasa Star Line (KSL), en Europe, avant le dépôt des voyageurs à Kinshasa-Gare Centrale, pour la Biennale Yango II qui se tiendra à la fin de l’année 2021 en République démocratique du Congo. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la KSL est particulièrement active. Un de ses objectifs est de rassembler, de permettre la communication des images et des idées malgré les contraintes à l’immobilité, les relocalisations, la multiplication des gestes-barrières qui fixent circulation et mouvement humains à l’échelle planétaire. 

Lors des rencontres « Kinshasa South Station 1 », les discussions seront l’occasion de présenter le dernier numéro de la revue Multitudes qui propose une figuration textuelle de la KSL. Elles permettront de présenter les principes de la compagnie ferroviaire ainsi que les approches esthétiques, théoriques, politiques qu’elle entend véhiculer. Dans un contexte de pandémie, certes, mais aussi de montée de la haine et des replis dans le monde.

1e arrêt : MAC VAL, Vitry-sur-Seine

Date : 11 décembre 2020

Heure de départ : 14h

Heure d’arrivée : 17h50

Partenariat avec Yango II, MAC VAL et l’Université Paris VIII

PROGRAMME :

  1. 14h – Bienvenue du MAC VAL
  1. Introduction par Sara Alonso Gómez et Yala Kisukidi. 
  1. 14h30 – 16h : « Kinshasa Star Line ». Capitaine de compagnie : Yala Kisukidi

Avec : Michèle Magema (artiste), Léonard Pongo (artiste), Nataša Petrešin-Bachelez (commissaire d’exposition), Anne Querrien (revue Multitudes)

Pause (15 min)

  1. 16h15 – 17h45 : « Pour une poétique des latitudes ». Chef de gare : Sara Alonso Gómez 

Avec : Dominique Malaquais (Historienne de l’art, commissaire d’exposition), Le peuple qui manque (chercheurs, artistes, commissaires d’exposition), Iván Argote (artiste)

 

 

Multitudes en images

Price Seth. OK, just send me the billRuti SelaConfusion / New Order?Post storyboard, d’après le film Touki Bouki de Djibril Mambety DiopPierre Vanni. BitcoinIcônes 80. ACBE/Johann Hauser/Óscar Fernando Morales/Janko Domsic/Szabolcs  Bozó/Giovanni Bosco/Dwight Mackintosh/José Manuel Egea/Alberto Jorge Cadi/Louis Bec/Guo Fengyi/Davood Koochaki/Mihai Zgondoiu/KIN MBOKA TE, le non-lieu de nos plaintes