Comment limiter les montagnes de déchets électroniques qui s’accumulent dans les pays où prévaut le travail peu qualifié ? Nous les achetons en général sous garantie étendue à au maximum cinq ans. Et on vous explique froidement que c’est la durée de vie au-delà de laquelle le constructeur ne garantit plus la conformité de l’appareil. Le renouvellement des modèles est permanent. Mais les prix sont tels que le marché de l’occasion s’est bien développé et permet de dépasser ces limites de fonctionnement. Dans le bâtiment, il existe une assurance, dite garantie décennale, qui oblige l’entreprise à reprendre ses travaux défectueux pendant dix ans après qu’ils ont été terminés. Ne pourrait-on pas étendre cette garantie à l’ensemble des machines que nous utilisons, et diviser ainsi par deux la quantité de déchets ? Cela pourrait être une obligation légale, comme dans le bâtiment. On se gausserait moins de « l’obsolescence programmée » des appareils électroniques. Mise en place dans toute l’Union européenne, cette garantie apporterait une nouvelle confiance dans les équipements, et les services après-vente.
Ce serait autant de gagné sur le rythme d’extraction des matières premières. Parallèlement on pourrait développer le recyclage davantage pour récupérer les ressources rares et qualifier le travail de ceux qui manipulent ces déchets. Maintenance, réparation pourraient devenir des soucis majeurs des consommateurs.
Pendant la pandémie on se prend à rêver que le surmenage de la terre qui en est une des causes s’efface devant une gestion plus rationnelle et plus soucieuse de la qualité de la vie. Le soin des vies biologiques a pour pendant la maintenance des appareils techniques.
[voir Pressions / Pressoirs, Soignants]
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