Tous les articles par Alexandra Bidet

Désaffecter les communs négatifs
Dialogue autour d’une politique éducative de l’amour, par
et

Désaffecter les communs négatifs
Dialogue autour d’une politique éducative de l’amour
Cet article en forme de dialogue, clin d’œil à Bruno Latour, interroge le travail éducatif appelé par l’Anthropocène. La connaissance de la contradiction entre les conditions d’habitabilité de la planète et certains de nos attachements ne peut suffire à porter la redirection écologique. Renoncer aux activités nuisibles à la planète implique dans le même mouvement d’en aimer de nouvelles, compatibles avec la biosphère, tout en étant sources de contentement durable, d’accomplissement et de créativité pour tout un chacun. Si l’enfance est une période déterminante pour la formation des « goûts et des couleurs », alors il importerait d’enquêter dès l’école primaire sur ces activités du « bon infini » et les manières de les cultiver et partager.

Disinvesting the Negative Commons
A Dialogue on the Educational Politics of Love
This article, in the form of a dialogue with a nod to Bruno Latour, questions the educational work called for by the Anthropocene. Knowledge of the contradiction between the planet’s habitability and some of our attachments is not enough to carry out ecological redirection. Renouncing activities that are harmful to the planet implies at the same time loving new ones that are compatible with the biosphere, while being sources of lasting contentment, fulfillment, and creativity for everyone. If childhood is a decisive period for the formation of “tastes and colors”, then it would be important to investigate, from elementary school onwards, these activities of “good infinity” and the ways of cultivating and sharing them.

Lyme et le déni de certitude
Combattre les microbes par l’enquête, par

Lyme et le déni de certitude
Combattre les microbes par l’enquête
Zoonose la plus importante en Europe, mais aussi première épidémie de l’Anthropocène, la maladie de Lyme aux symptômes persistants – ou Lyme long, ne fait encore l’objet d’aucune reconnaissance médicale en France. Les outils diagnostiques, les thérapeutiques, les recherches, font défaut. Observer les espaces sociaux en ligne où les malades, aux symptômes aussi bien légers que gravissimes, partagent leurs prises, questions et bouts d’enquêtes, renseigne sur les effets collatéraux du commun négatif que constitue, au-delà de la pandémie elle-même, le déni de certitude qui l’affecte. Si le coût financier, pour la collectivité, de cette errance médicale et de ses conséquences en termes d’arrêts de travail, d’invalidité et autres, est estimé à plus de 12 milliards d’euros par an, on documente ici ce que signifie, en termes d’empowerment forcé, l’enquête indéfinie nécessaire pour survivre ou aller mieux, et son style plus guerrier que diplomatique de rapport aux pathogènes microbiens.

Lyme Disease and the Denial of Certainty
Fighting Microbes through Inquiry
Leading zoonosis in Europe, and also the first epidemic of the Anthropocene, Lyme disease with persistent symptoms − or long Lyme − is not yet medically recognized in France. Diagnostic tools, therapeutics and research are all lacking. Observing the online social spaces where sufferers, with symptoms ranging from mild to severe, share their intakes, questions and bits of investigation, provides information on the collateral effects of the negative commons that constitutes, beyond the pandemic itself, the denial of certainty. If the financial cost to the community of this medical wandering and its consequences in terms of sick leaves, invalidity, etc., is estimated at over 12 billion euros a year, here we document what forced empowerment means, with its indefinite investigation on how to survive or get better, and its more warlike than diplomatic style of dealing with microbial pathogens.

Faut-il « avertir de la fin des temps pour exiger la fin des touillettes » ?, par

Faut-il « avertir de la fin des temps pour exiger la fin des touillettes » ? Les ressorts de l’engagement écocitoyen
À partir d’une incursion sur les forums électroniques d’« effondrés », cet article se penche sur ce que l’idée d’effondrement fait à celle et ceux qui y adhèrent. En décalage avec des questionnements sous l’angle des risques de démobilisation ou de dépolitisation, on voit que cette idée, en stimulant l’exploration en commun des relations concrètes et situées, peut favoriser une radicalisation du rapport au réel. Au contraire d’une fabrique de l’ignorance et du désemparement, les groupes Facebook des « effondrés » apparaissent comme des espaces d’exploration partagée, où les prises et les pistes le disputent sans cesse au désarroi. On peut alors voir, dans la fortune du terme effondrement, l’indice d’une multiplication des enquêtes lancées pour retrouver une terre où atterrir en expérimentant de nouveaux détachements-attachements.

Are Apocalyptic Threats Necessary to Recycle Plastic Spoons? On the Dynamics of EcoPolitical Involvement
Based on an incursion into the electronic forums of collapsonauts, this article looks at what the idea of ​​collapse does to those who adhere to it. At odds with the denunciations about the risks of demobilization or depoliticization, we can see that collapsology, by stimulating the joint exploration of concrete and situated relations, can encourage a radicalization of the relation to reality. Far from being a fabric of ignorance and distress, Facebook groups of collapsonauts appear as spaces of shared exploration, where the emergence of affordances and new paths prevail over dismay. We can thus see, in the fortunes of the term collapse, the index of a multiplication of investigations launched to find place where Earthbounds can land by experimenting with new modes of detachments-attachments.

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