Laura Balbo a exposé, voici déjà presque vingt ans, la nécessité de repenser le concept de travail, pour pouvoir analyser le travail des femmes et en comprendre la valeur. Ceci implique « d’inventer » de nouveaux mots, ou bien de donner de nouvelles significations aux mots conventionnels, afin d’observer les phénomènes quotidiens, l’organisation sociale et les significations qui leur sont attribuées, d’une manière nouvelle[1]. Dans le groupe de travail «Feminismo y Cambio Social » de l’Université Complutense de Madrid, à travers plusieurs années de réflexion, d’analyses controversées et beaucoup de divergences, on en est arrivé à la proposition d’un nouvel outil théorique, la « domestication du travail »[2]. Les concepts ne surgissent pas spontanément. Le changement continu de signification peut être interprété comme une caractéristique inhérente à la recherche et sa base sociale se fructifie dans la diversité des interprétations et ré-interprétations – y compris confuses – qui se donnent dans le contexte d’une « communauté de pensée » déterminée[3]. En ce sens, des notions comme travail domestique, double tâche, charge globale de travail (workload) peuvent être considérées comme des antécédents de la « domestication ».
Pourquoi domestiquer le travail ?
Il est pertinent de parler de « domestication » du travail dans une triple acception[4. En premier lieu, les travaux rémunérés présentent des caractéristiques similaires à celles qui sont développées dans le milieu domestique-familial : ils sont élastiques, fragmentés et dispersés. Pour certains, ils sont parfois accomplis dans l’espace domestique, soit, pour les plus précaires, qu’ils supposent le retour à des modèles proto-industriels, comme le service domestique ; soit qu’il s’agisse de formes nouvelles d’emplois liés au développement des technologies d’information et de communication, comme le télétravail. En second lieu, une des caractéristiques du travail rémunéré est sa flexibilisation, notamment en ce qui concerne la disponibilité horaire, la flexibilité, l’investissement et la polyvalence. Enfin, les travaux rémunérés, de plus en plus, impliquent le domptage d’une dimension – l’affect – qui jusqu’à présent était considérée comme appartenant exclusivement au domaine privé de la vie des individus, absolument dissociée de toute conceptualisation du travail.Par ailleurs, on perçoit la nécessité de concevoir de nouveaux outils analytiques pour étudier plus spécifiquement les activités de care à partir des transformations complexes qui se sont produites dans leur ré-ordonnancement. Les activités de care peuvent être réalisées pour/par amour, pour de l’argent ou tout autre type de biens matériels et symboliques, mais dans tous les cas, il s’agit d’un type de soins : le travail de care.
À grands traits, on peut dire qu’est en train de se profiler un double processus: il s’ouvre de nouvelles opportunités de travail dans le domaine du care – en particulier pour les femmes migrantes des pays pauvres – sous la forme de services à des entreprises, des familles ou des administrations (depuis les services domestiques et d’aide à domicile jusqu’aux prestations en institutions, en gériatrie, à l’hôpital ou en crèche) ; pour celles qui réalisent ce type de prestations en échange d’une rémunération, le travail vient à saturation dans leur propre famille ou surcharge leur réseau familial d’aide, que celui-ci soit national ou transnational. Ces dits réseaux forment des « chaînes globales de care »[5] qui traversent les frontières entre les pays, les familles et les catégories, comme par exemple entre les catégorie « rémunéré » et « non rémunéré ». En dépit de ces transformations, les femmes continuent d’être, à l’intérieur et à l’extérieur des familles, celles qui en majorité se sont chargées de donner des réponses aux besoins de care, ou bien directement ou bien en organisantsa réalisation à travers des recours publics ou du marché. La proposition du terme « domestication » prétend déplacer et, d’une certaine façon, se substituer à celui de « féminisation », qui en est venu à être employé pour définir une partie de ce phénomène. Donna Haraway, dans la suite des travaux développés par Gordon sur « l’économie domestique à l’extérieur du foyer » décrit la « féminisation » comme suit :
« Le travail est redéfini à la fois par l’existence d’une main d’œuvre exclusivement féminine, et par une féminisation de certains emplois occupés par des hommes comme des femmes. Féminiser signifie rendre extrêmement vulnérable, exposer au démantèlement et au réassemblage, et à l’exploitation que subissent ceux qui constituent une réserve de main d’œuvre ; être considéré moins comme un travailleur que comme un domestique ; être soumis à des emplois du temps morcelés qui font de toute notion de durée limite du travail une véritable farce ; mener une existence à la limite de l’obscénité, déplacée, qui peut se réduire au sexe »[6].
La notion de domestication prétend se décentrer de la dualité féminin/masculin et penser ces transformations à partir des qualités, conditions et milieux dans lesquels elles opèrent plutôt qu’en fonction du sujet qui les met en jeu habituellement. Il ne s’agit pas de passer sous silence le fait que ce sont des femmes que l’on rencontre au centre de ces processus. Cependant, pour rénover le concept de travail et y englober la grande quantité d’activités réalisées (encore) par des femmes – où le care est absolument central -, il est important de les dissocier, au moins analytiquement, de qui les réalise. La proposition de «domestication» du travail prétend aussi surmonter la division entre activités rémunérées et non-rémunérées, une des potentialités qu’essaie d’explorer cet outil conceptuel en construction étant, précisément, de mettre en évidence que la distinction basée sur la rémunération est insuffisante[7].
Réviser le concept moderne de travail
La conceptualisation du travail et les significations qui le désignent ont changé au cours du temps. Il s’agit d’une catégorie (ré)inventée et (re)négociée constamment – et disputée – entre différents acteurs sociaux. Le concept en vigueur actuellement remonte au XVIIIe siècle, où il se définit comme activité extradomestique et rémunérée ; l’emploi devient quasiment l’unique activité désignée comme travail, occultant d’autres formes d’activités, surtout toutes celles réalisées par des femmes. Notons qu’à cette époque non plus, la catégorie de travail n’expliquait pas la réalité sociale qu’elle prétendait analyser, comme le montrent les biais statistiques qui ont été identifiés par diverses études historiographiques[8], dans la mesure où les décomptes et statistiques officiels projettent des représentations sur ce que devrait être la réalité qu’ils prétendent décrire. En l’occurrence, un devoir être basé dans un idéal de domesticité et dans le modèle familial du male breadwinner, lequel consacre un type déterminé de division sexuelle du travail.
Dans l’ère préindustrielle, les stratégies familiales déployées pour satisfaire les besoins basiques rendaient difficile de savoir quel membre de la famille réalisait chacune des activités, mais avec l’industrialisation s’est initié un processus parallèle de salarisation du travail et d’externalisation hors du milieu domestique de la production de biens et de services pour le marché. Selon Joan Scott, l’accent mis sur la séparation entre foyer et travail a conduit à intensifier les différences entre hommes et femmes, à faire de la travailleuse un problème social, bien que, surtout dans les secteurs sociaux plus défavorisés, l’apport économique des femmes fut essentiel pour la subsistance des familles. À partir du XVIII e siècle, progressivement, les femmes ont été exclues du milieu extradomestique et s’est consolidée une organisation sociale qui associe les hommes au pouvoir, à l’autorité et à la sphère public-travail, et les femmes à la dépendance, la soumission, le domestique et le familial. La séparation des espaces, leurs usages, ainsi que la valeur qui leur est attribuée, trouvent leur origine dans la dichotomie public/privé, par laquelle les activités du care sont inscrites dans la famille et liées à la féminité. Soledad Murillo signale que le concept de « privé » a deux acceptions différentes : pour les hommes, il suppose le refuge dans la vie familiale, à la marge des obligations et des prestations publiques ; pour les femmes, il implique un ensemble de pratiques affectives et matérielles orientées vers le soin et l’attention aux autres membres de la famille[9]. C’est la raison pour laquelle, elle considère que dans le couple privé/public, il est nécessaire d’introduire un troisième terme : le domestique.
Un autre point clé de la modernité est la centralité du travail entendu comme axe d’intégration sociale, comme ce qui donne un sens à la vie, crée l’identité, et comme espace de participation sociale et vecteur de progrès matériel. Le travail, entendu comme l’emploi, a été l’élément central d’une citoyenneté salariale et industrielle (masculine) qui a caractérisé l’État de bien-être d’après guerre, ce qui a impliqué la dépendance des autres collectifs à un groupe porteur des droits sociaux. Ainsi, la majeure partie de ces droits dérive de l’emploi, ce qui implique des inégalités significatives entre hommes et femmes, comme cela se reflète, par exemple, dans les pensions de veuvage et de retraite.
En réalité, les femmes ont toujours travaillé en attente de rémunération, qu’il s’agisse d’argent ou de paiement « en nature ». La particularité du travail rétribué qu’elles réalisent actuellement est que les modalités d’insertion dans le marché du travail ont changé pour devenir plus semblables aux normes de l’emploi classique (industriel, masculin, extradomestique). C’est le cas en ce qui concerne l’extension de la journée de travail, le lieu où elle se déroule – à l’exception du télétravail – et ce, sans que soient adaptés les horaires de travail aux exigences familiales, cette activité plein temps devant néanmoins être exercée avec une certaine indépendance vis-à-vis des circonstances familiales. Les femmes continuent toujours à être les principales responsables des activités de care, l’augmentation de leur taux d’activité s’est accompagnée de la « double tâche » ou « double présence », au point que, de façon un peu paradoxale, certaines mesures politiques en s’orientant vers la facilitation de la « conciliation » ont consacré institutionnellement la formule à double entrée et un seul pourvoyeur de care.
Un nouveau champ pour l’analyse sociologique : le care
Les recherches sur les femmes et leurs activités se déplacent chaque fois plus d’une focalisation sur la dénonciation et l’analyse de l’exclusion, la discrimination et la subordination vers une réflexion sur la valeur de ces activités et sur l’étude de l’expérience et de la subjectivité des femmes. Une proposition importante est celle développée par Rachel Salazar[10] qui différencie dans la vie familiale trois aspects : les aspects matériels, c’est-à-dire ceux qui sont en relation avec l’offre et la consommation de services à l’intérieur du foyer, les aspects moraux, comme la discipline et la socialisation des enfants, le sentiment du devoir et de la responsabilité (abnégation, sacrifice), et les aspects affectifs où s’introduit la dimension émotionnelle des relations familiales (qualité humaine, préoccupation envers l’autre, amour, ressentiment, également tensions et violence).
La dimension matérielle du care
Dans les dernières décades, les efforts pour rendre visible et comptabiliser le travail développé par les femmes a constitué un axe fondamental d’investigation. En général, la dimension matérielle des interactions les rend plus visibles et mesurables en termes de temps comme en termes d’argent, deux grandeurs qui ont été standardisées dans les sciences sociales. Les enquêtes « budget temps » permettent d’opérationnaliser la notion de care à travers le temps dédié aux différentes activités (voir Legarreta, ici), ainsi que de détecter les différences de genre et aussi entre générations dans les usages du temps, surtout quand il y a des personnes qui nécessitent des soins dans l’entourage familial. Néanmoins, en dépit de l’intérêt incontestable de ces travaux qui prétendent enregistrer la contribution économique et sociale des femmes, une des difficultés théoriques et empiriques qu’on rencontre dans l’analyse d’une bonne part des activités de care, a à voir avec la « disponibilité » et autres dimensions de caractère subjectif qui y sont impliquées. Dans le milieu domestique-familial se consomme un type déterminé de relations entre les personnes : « la disponibilité permanente du temps des femmes au service de la famille »[11]. Cette relation de service caractéristique du care n’est pas circonscrite au noyau familial et au foyer mais traverse l’ensemble du réseau familial[12].
Les activités de care ne peuvent pas être cotées facilement, en heures ou en journées, les tâches qu’elles impliquent requièrent divers niveaux d’exécution, de qualification et de responsabilité, une versatilité qui se rencontre difficilement comme qualification professionnelle dans aucun poste de travail rémunéré. Beaucoup d’activités domestiques s’exécutent de façon simultanée ou séquentielle avec un investissement constant, constituant « un monde temporel contingent », dépendant et soumis aux demandes des proches[13]. Les activités portent un sens arrêté, celui que leur assignent les personnes, et le temps des activités est plus complexe que la simple durée. Certaines significations ou nuances, comme tout ce qui se rapporte à la responsabilité, débordent les instruments standardisés de recueil de données. Pascale Molinier souligne par ailleurs que le care se caractérise par son invisibilité et sa discrétion, y compris quand il s’agit d’un travail rémunéré développé à l’extérieur du foyer. De cette invisibilité et de cette discrétion dépend son succès, dans la mesure où le care se fait remarquer surtout quand il manque ou n’est pas fait correctement. D’où un déficit chronique de reconnaissance[14]. Ceci rejoint les propos d’Hannah Arendt, dans Condition de l’homme moderne, à propos du travail domestique, dont le propre serait d’avoir à rechercher une certaine dissimulation, de ne rien laisser derrière soi comme trace de son existence.
La dimension émotionnelle du care
Dans la pensée cartésienne, dominante dans la sociologie depuis ses origines, l’émotionnel a été opposé au rationnel, c’est l’indomesticable, l’incontrôlable, ce qui reste en dehors du cadre d’étude des disciplines sociales. De cette façon la rationalité est confondue avec le manque d’émotion et on présuppose que les émotions et les sentiments ne sont pas requis pour l’action rationnelle des individus ou pour le fonctionnement optima des institutions[15]. La naissance de la sociologie des émotions peut être datée de l’année 1975 avec la publication d’un article d’Arlie R. Hochschild qui incorpore les émotions comme voie de connaissance de n’importe quel phénomène social[16]. L’auteure révolutionna d’abord les études sur le travail dans les familles en incorporant précisément le rôle occupé par les affects dans ce type d’activité – les émotions ne peuvent être réduites à la biologie, mais elles sont conditionnées par les normes sociales. Dans son livre The Manager Heart, A. R. Hochschild, à partir d’une recherche sur les hôtesses de l’air, introduit plus largement la dimension émotionnelle dans l’analyse du travail de service. « Le travail émotionnel » désigne la maîtrise des ses propres sentiments et émotions, illustrée par l’exemple du sourire qui devient un instrument de travail[17].
Plus récemment, J. A. Calderón a analysé, dans un centre d’appels, comment le coaching, se convertit en un nouvel instrument de standardisation et de contrôle du travail émotionnel des téléopératrices – techniques de communications, corporelles, de séduction, toute une série d’habiletés qui ne peuvent pas être considérées comme des qualifications formelles au sens traditionnel[18]. L’essor de ce type de techniques rend manifeste que les émotions et la subjectivité font partie intégrante de ce que le travail comprend et appelle un nouveau modèle sociologique du sujet du travail. Hochschild utilise le terme de « sujet sensible » pour représenter ce travailleur qui est plus qu’un simple calculateur rationnel ou une personne qui exprime des émotions aveugles et incontrôlées. Pour analyser et comprendre des phénomènes comme le care, ce sujet sensible se montre plus idoine que le sujet simplement rationnel.
La dimension morale du care
La morale est une dimension constitutive de l’être humain en tant que tout être humain se voit obligé d’opter, de décider quel type de conduite il suivra, ce qu’il fera de sa vie. En choisissant entre des cours distincts d’actions possibles, on rencontre la nécessité de se justifier, d’expliquer pourquoi on a opté pour ce cours d’action ou quels sont les principes qui le sous-tendent, ce qui signifie donner une explication morale du sens de son action[19]. Dans cette perspective, on part de l’hypothèse que tant « les normes que les valeurs sont essentiellement des ’constructions sociales’ ». C’est pourquoi l’étude du care requiert une sorte d’ethnographie morale[20], qui permette d’étudier les contenus et les expressions morales en relation avec l’action.Tous les faits sociaux comportent, dans une grande ou moindre mesure, une responsabilité humaine, mais il y a des limites aussi bien à la responsabilité morale qu’à la moralisation des actions, les normes sociales, génériquement construites, ont un poids énorme dans le “devoir être” du care, ses attributions et ses limites. Une analyse du care depuis une perspective morale permet d’appréhender cet insaisissable objet en renouant avec la tradition de l’étude des normes sociales et des valeurs, comme outil de base de l’explication sociologique[21].
Le travail apprivoisé : un tissage complexe de trames
La notion de care s’enrichit beaucoup depuis un point de vue qui incorpore les questions affectives et morales en même temps que matérielles, ouvrant une brèche remarquable dans le binôme production/reproduction. Ce point de vue n’est pas aisé à développer en sociologie, en raison des difficultés pour cette discipline d’aborder les questions des émotions dans la vie sociale, ainsi qu’à cause de « l’oubli » depuis plus de cinquante ans de la nécessité d’étudier les questions morales[22]. Soulignons que la domestication présente, de ce point de vue, une grande potentialité en tant qu’elle permet d’attribuer une valeur (reconnaissance) économique et sociale aux activités du care et aux personnes qui les réalisent, généralement les femmes, pour la (ré)-activation-activation du lien social. Par ailleurs, le care permet d’incorporer simultanément aussi bien les sentiments que les types d’action et, même si, sous cette forme, son analyse est rendue plus difficile, cela permet de saisir comment les aspects affectifs et moraux sont entretissés avec les pratiques.
Le terme polysémique « domestication du travail » ne prétend pas être plus qu’un jeu qui voudrait baliser les paramètres à partir desquels se valorise ce type d’activités, ouvert à la redéfinition et à la négociation continue de significations, il est profilé comme un concept charnière ou un de ces concepts monstrueux dont parle D. Haraway, même si le glissement de frontières ne laisse pas d’être une pratique risquée et instable.
Dans ce jeu, on tente de soustraire toute nuance péjorative du terme de « domestication » pour considérer que, précisément, le domestique étant un espace très fréquenté par les femmes, on devrait éviter ce type de connotations négatives. Généralement, nous nous référons à « domestiquer », surtout dans les secteurs féministes, comme si cette action impliquait un regard dépréciatif dont la perspective que nous adoptons prétend justement s’extraire.
Parler de « domestication du travail », peut stratégiquement servir pour rechercher des appuis, des chemins, des orientations pour valoriser les activités qui sont habituellement réalisées par les femmes et qui ont très peu de reconnaissance sociale, mais aussi pour redimentionner la notion même de travail, en modérer la rugosité. La stratégie initiale de domestiquer le travail pour analyser le care s’est transformée en la révision et l’élargissement du concept de travail dont le domptage prétend transcender les frontières entre disciplines et catégories, dans une impérieuse vocation interdisciplinaire. Dans le contexte actuel, le travail demande au care qu’il le domestique ou l’apprivoise, comme le renard au Petit Prince dans la célèbre œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry.
Traduction Pascale Molinier
Notes
[ 1] L. Balbo, « La colchas locas : replanteándonos el debate del Estado del Bienestar desde el punto de vista de la mujer » en Showstack S. (ed.), Las mujeres y el Estado, Vindicación Feminista, Madrid, 1996, p. 57-86.
[ 2] Une version longue de cet article a été publiée en Espagne : “Domesticar el trabajo : una reflexión a partir de los cuidados”, dans la monographie “Domesticación del trabajo”, Cuadernos de Relaciones Laborales, 2008, vol 26, n° 2, p. 13-44.
[ 3] L. Fleck, 1935, Genèse et développement d’un fait scientifique, Les Belles Lettres, 2005.
[ 4] Voir: Feminismo y cambio social 2001 “Domesticación del trabajo: trabajos, afectos y vida cotidiana”, en Asamblea de Mujeres de Córdoba la Yerbabuena (ed.), Actas de las Jornadas Feministas ’Feminismo es y será…”, Servicio de Publicaciones de la Universidad de Córdoba, Córdoba, pp. 281-298.
[ 5] A. R. Hochschild, “Global Care Chaines and emotional surplus value”, en Hufton y Giddens (ed.), On the Edge: globalizationa in te new millennium, London, Sage, 2000.
[ 6] D. J. Haraway, 1995Manifeste cyborg et autres essais, traduction franç établie par Laurence Allard, Delphine Gardey et Nathalie Magnan, Exils, 2007, page 56.
[ 7] M. J. Miranda, « Apuntes para una genealogía del afecto », en Prieto (ed.) Trabajo, género y tiempo social, Madrid,, Hacer/Complutense, 2007, p. 100-107.
[ 8] Voir par exemple, J. W. Scott et Tilly 1975 “Women’s Work and the family in 19th century Europe”, en The Family in History. C. Rosenberg. Dir., University of Pennsylvania Press ; Arbaiza, 2000, “La ’cuestión social’ como cuestión de género. Feminidad y trabajo en España (1860-1930)”, Historia contemporánea, num. 21, vol. II, pp. 395-458 ; C. Borderías, “La Transición de la actividad femenina en el mercado de trabajo barcelonés (1856-1930) : teoría social y realidad histórica en el sistema estadístico moderno”, en Sarasúa y Gálvez (ed.), ¿Privilegios o eficiencia?, Mujeres y hombres en los mercados de trabajo, Publicaciones de la Universidad de Alicante, 2003, p. 241-273.; P. Pérez-Fuentes, “Ganadores de pan y amas de casa: Los límites del modelo de Male Breadwinner Family. Vizcaya, 1900-1965”, en Sarasúa y Gálvez (eds.), ¿Privilegios o eficiencia? Mujeres y hombres en los mercados de trabajo, Publicaciones de la Universidad de Alicante, 2003,p.216-237.
[ 9] S. Murillo, El mito de la vida privada. De la entrega al tiempo propio. Madrid: Siglo XXI, 1996.
[ 10] R. Salazar Parreñas, Servants of Globalization: Women, Migration and Domestic Work. California, Stanford University Press, Stanford, 2001.
[ 11] D, Fougeyrollas-Schwebel, « Travail Domestique », en Hirata, Laborie, Le Doaré y Senotier (coord.), Dictionnaire critique du féminisme, Paris, PUF, 2002.
[ 12] J. A. Fernández-Cordón, et C. Tobío, Andalucía: Dependencia y solidaridad en las redes familiares, Sevilla, IEA, 2006
[ 13] R. Ramos, “El trabajo de la mujer desde la perspectiva del uso del tiempo” in Montañés, García Sainz et al, El trabajo desde una perspectiva de género, Comunidad de Madrid, C. de Presidencia, DGM, 1994, p.53.
[ 14] P Molinier, “Le care à l’epreuve du travail. Vulnérabilités croisées et savoir-faire discrets”, en Paperman et Laugier (eds.) Le souci des autres, éthique et politique du care, Paris, EHESS, Raisons Practiques, 2005, p. 299-316.
[ 15] A. R Hochschild, “The Sociology of Feeling and Emotion: Selected Possibilities”, en Millman y Kanter (ed.), Another Voice. Feminist Perspectives on Social Life and Social Science, New York, Anchor Books,, 1975, p. 280-307.
[ 16] A. R. Hochschild, “Travail émotionnel, règles de sentiments et structure sociale”, Travailler, n° 9, 2002, p. 19-49.
[ 17] A. R Hochschild, The Managed heart : commercialization of human feeling, Berkeley, University of California Press, 1983.
[ 18] J. A.Calderón, « L’implication quotidienne dans un centre d’appels: les nouvelles “initiatives éducatives” », Travailler, num.13, 2005,,p. 75-94.
[ 19] P. Pharo, Morale et sociologie, Paris, Gallimard, 2004.
[ 20] Paperman y Laugier, Le souci des autres, éthique et politique du care, Paris, EHESS, Raisons Practiques, p. 16.
[ 21] P. Pharo, 2004, p.74.
[ 22] P. Pharo, Morale et sociologie, Paris, Gallimard, 2004c, p. 72-73.
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