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L’archipel énergétique contre le monument électrique continu, par et

L’archipel énergétique contre le monument électrique continu
La structuration du service public de l’électricité a intégré une forte dimension imaginaire, la promesse des services collectifs pour le plus grand nombre. La figure du réseau est restée dans l’imaginaire collectif, celle de la solidarité territoriale et de la péréquation tarifaire : où que l’on aille, qu’importe les capacités productives de la région ou de la localité desservie, il y a de l’électricité au même coût. C’est la pensée d’un commun qui s’est matérialisée dans une structure réseau qui reflète des choix technologiques et politiques : un modèle centralisé à outrance et qui a misé sur le nucléaire. Le renouvelable est en train de complètement s’intégrer à ce qu’on a appelé la mégamachine. Il y a peut-être une transition énergétique mais il n’y a pas de transition infrastructurelle. Depuis une vingtaine d’années, la carte de l’interconnexion s’est considérablement densifiée, et l’ensemble des paysages mutent – paysages énergétiques dans lesquels la production électrique joue un rôle central car c’est elle qui donne « l’élasticité » économique aux territoires. De nouvelles figures réticulaires, de restructuration du réseau électrique à partir de micro-réseaux, peuvent donner lieu à des régimes socio-techniques différents.

The Energy Archipelago versus the Continuous Electric Monument
The structuring of the public electricity service has included a strong imaginary dimension: the promise of collective services for the greatest number. In the collective imagination, the figure of the network has remained, that of territorial solidarity and fare equalisation: wherever you go, whatever the productive capacity of the region or locality served, there is electricity at the same cost. This is the thinking of a common good that has materialised in a network structure that reflects technological and political choices: a model that is excessively centralised and that relies on nuclear power. The renewables are in the process of being fully integrated into what has been called the megamachine. There may be an energy transition, but there is no infrastructure transition. Over the last twenty years or so, the interconnection map has become considerably denser, and all landscapes are changing – energy landscapes in which electricity production plays a central role, because it is electricity production that gives territories their economic “elasticity”. New reticular figures, restructuring the electricity network on the basis of micro-grids, may give rise to different socio-technical regimes.