Tous les articles par Alessando Stanziani

La bataille mondiale des semences
Des hybrides aux nouveaux OGM, par

La bataille mondiale des semences
Des hybrides aux nouveaux OGM
En février 2024, le Parlement européen a voté l’autorisation partielle d’utilisation des NGT (New Genomic Techniques). À la différence des OGM, interdites, les NGT ne visent pas à injecter dans une plante les gènes d’une autre, mais à modifier le séquençage de son propre génome en imitant l’évolution génétique « spontanée » qui ne prend plus des milliers d’années, mais quelques minutes. Du coup, elles sont peu « traçables ». Les techniques d’hybridation ont, depuis les années 50, été imposées aux agriculteurs du Nord puis du Sud au prétexte de meilleurs rendements pour nourrir le monde et, aujourd’hui, de la protection de l’environnement. En fait, les semences hybrides sont brevetées et constituent une rente exceptionnelle pour les industries chimiques et pharmaceutiques, tout en maintenant dans la dépendance de leur utilisation les paysans du monde entier astreints à l’industrialisation agricole, ce qui provoque de profondes inégalités. Il s’agit de briser le lien mortel qui soumet les États (qui leur accordent un soutien massif) aux entreprises privées qui s’approprient les brevets.

The Global Seed Battle
From Hybrids to NGTs
In February 2024, the European Parliament voted to partially authorize the use of NGTs (New Genomic Techniques). Unlike GMOs, which are banned, NGTs do not aim to inject a plant with the genes of another, but to modify the sequencing of its own genome by imitating “spontaneous” genetic evolution, which no longer takes thousands of years, but just a few minutes. As a result, they are not easily “traceable”. Since the 1950s, hybridization techniques have been imposed on farmers in the North and then the South, on the pretext of improving yields to feed the world and, today, protecting the environment. In fact, hybrid seeds are patented and constitute an exceptional source of income for the chemical and pharmaceutical industries, while keeping the world’s farmers dependent on their use as they are forced to industrialize their farming, creating profound inequalities. The aim is to break the deadly link between governments
(which give them massive support) and the private companies that appropriate patents.

La puissance des céréales
Spéculations, famines, guerres, par

La puissance des céréales
Spéculations, famines, guerres
Tous les empires dans l’histoire ont pu faire ce constat : la puissance n’est pas seulement une question d’armement, mais aussi de contrôle des céréales. Elles ont constitué, jusqu’à l’essor de la consommation de viande, le carburant du travail humain. Cet article permet une charnière bienvenue entre histoire et actualité (« pénurie » et déstabilisation des marchés mondiaux des céréales avec la guerre d’Ukraine). Il retrace l’histoire longue des marchés des céréales dans le monde, les successions des politiques visant leur contrôle (stockage, contrôle des prix, blocage des approvisionnements) ou donnant libre cours à la spéculation, les effets de ces cycles sur les famines et les guerres. Ce qui spécifie le « nouveau capitalisme agraire » contemporain depuis les années 1980, c’est la spéculation totalement dérégulée sur les céréales : marchés virtuels, futures, accaparement des terres, contrôle du vivant et monopoles des semences, entrée de nouveaux acteurs comme banques, fonds de pension, hedge funds. L’auteur propose en conclusion quelques options politiques pour lutter contre cette hégémonie.

The Power of Cereals
Speculation, Famines, Wars
Every empire in history has recognised that power is not just a question of armaments, but also of control over cereals. Until the rise of meat consumption, grain was the fuel of human labour. This article provides a welcome link between history and current events (the “shortage” and destabilisation of world grain markets with the war in Ukraine). It traces the long history of world grain markets, the succession of policies aimed at controlling them (storage, price controls, blocking supplies) or at giving free rein to speculation, and the effects of these cycles on famines and wars. The “new agrarian capitalism” that has emerged since the 1980s is characterised by totally deregulated speculation in cereals: virtual markets, futures, land grabbing, control of living organisms and seed monopolies, with the entry of new players such as banks, pension funds and hedge funds. In conclusion, the author proposes some political options for combating this hegemony.

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