On expose et l’on dresse le bilan critique du corpus idéologique écologiste tel qu’il a été actualisé par les partis Verts. L’« environnementalisme » qui s’appuie sur un dualisme nature-culture fonde le rapport d’extériorité des hommes vis-à-vis de la nature et affirme que les activités humaines sont la cause des dommages à l’environnement. Il se conjugue avec une critique radicale de la rationalité économique selon laquelle la possibilité de l’écologie politique se construit sur l’obsolescence de la conception économique du monde. En fait la pensée des écologistes relèverait d’un bricolage idéologique hétérogène, introduisant un décalage important entre leurs prétentions théoriques et la réalité de leurs pratiques. Faute d’un projet cohérent, celles-ci seraient condamnées à une efficacité limitée.
De là naît la nécessité d’un deuxième âge de l’écologie politique qui embrassant des objets nouveaux telle la production de la science conjuguerait la critique latourienne avec l’hypothèse de Félix Guattari d’une écologie généralisée, ajoutant de nouvelles relations aux relations existantes. On ne saurait confondre critique du « Productivisme » et critique de l’Antiproduction qui limite l’expansion de la vie, le but de l’écologie politique étant de donner naissance à de nouvelles formes de vie.
This essay presents a critical overview of the ideological corpus of the ecological movement, as it has been actualized in the various Green parties. « Environmentalism » relies on a nature-culture dualism, and defines human beings as external to Nature, hence arguing that « human activities » are the cause of damage to the environment. This goes hand in hand with a radical critique of economic rationality, according to which the possibility of a political ecology emerges out of the obsolescence of the economic vision of the world. In fact, I argue that ecological thinking amounts to a heterogeneous ideological construction, which cannot overcome the important gap between theoretical claims and real practices. Lacking a coherent project, these projects are necessarily limited in their impact. From this realization, we can see the necessity of a second era of political ecology, which takes up new objects such as the production of science, and brings together Latour’s critique with Félix Guattari’s hypothesis of a generalized ecology which would add new relations to existing relations. The critique of « productivism » should not be confused with the critique of « antiproduction » which limits the expansion of life, since the goal of political ecology is to give rise to new forms of life.
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