L’idée que le vivant pourrait se réduire à des échanges d’énergie est un réductionnisme. Ce qui caractérise le vivant c’est la reproduction et l’évolution, la régulation et l’adaptation, et plus généralement l’information et la réaction. L’écologie est inséparable de l’information, au niveau biologique mais aussi au niveau historique. L’écologie politique est née des impasses de l’économie énergétique et quantitative et de son productivisme, d’où l’exigence écologiste d’un passage au qualitatif, à la régulation (par l’information). L’ère de l’information transforme radicalement notre monde et nos propres représentations. Les informations qui nous parviennent déterminent nos responsabilités. c’est le fondement du principe de précaution. Le feedback de la modernité industrielle, c’est l’écologie politique, dans son rôle de critique du négatif du progrès, de ses dégradations et pollutions. Les technologies informationnelles sont indispensables pour entamer une décroissance de la consommation matérielle au profit de la production immatérielle. L’information se trouve au coeur de l’écologie politique sur tous les plans (biologique, historique, politique, économique), véritable nouveau paradigme par rapport à des « lois de l’histoire » mécaniques ou même aux équilibres thermodynamiques.
The idea that living beings are nothing other than exchanges of energy is a reductionist one. Rather, living beings are characterized by reproduction, evolution, regulation and adaption – or most generally, information and reaction. Ecology is inseparable from information, both biologically and historically. Political ecology emerged in reaction to the dead end of energy-based, quantitative economics and its productivism, suggesting instead a qualitative vision of regulation through information. The information age radically transforms our world and our representations. The information we receive determines our responsibility: this is the basis for the principle of precaution. Political ecology is the feedback of industrial modernity ; it is a the critique of the negative dimensions of progress, its degradations and pollutions. Information technology is indispensable for shifting towards a reduction of material consumption, in favor of immaterial production. Information is at the heart of political ecology at all levels – biological, historical, political and economic – and as such as it truly is a new paradigm, contrasting with mechanical « laws of history » or even thermodynamic equilibrium.
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