Paysannes et ouvrières agricoles indiennes aux prises avec les réformes agraires et la crise pandémique
Depuis leur adoption en septembre 2020, les réformes agricoles du parlement indien suscitent une vague massive de révolte. Fragilisée par des décennies de crise, l’agriculture indienne restait jusqu’à présent partiellement régulée et protégée, à la fois pour garantir des revenus agricoles et assurer la sécurité alimentaire des populations pauvres. Ces réformes de libéralisation font peser de lourdes menaces sur la survie même des agriculteurs, en premier lieu les micro exploitations familiales (qui constituent une écrasante majorité du tissu agricole), mais aussi les gros exploitants et leur main-d’œuvre. Ces réformes font également peser une lourde menace sur la sécurité alimentaire des populations, rurales comme urbaines.
Inédite dans l’histoire par son ampleur et sa durée, cette révolte se distingue aussi par la présence massive de femmes. Leur présence met en lumière le rôle crucial, croissant et néanmoins invisibilisé des femmes en agriculture, qu’elles soient productrices ou ouvrières agricoles. Les femmes rurales sont davantage menacées par ces réformes. En tant que travailleuses, elles sont surreprésentées dans la main-d’œuvre exploitée et vulnérable et, en tant que mères et épouses, elles sont bien souvent chargées de nourrir la famille.
Loin d’être une exception, cette féminisation de l’agriculture indienne (Srivastava et Srivastava, 2011) et sa fragilité à l’égard de la globalisation du secteur reflètent une réalité mondiale qu’il est donc utile de documenter et d’analyser.
La féminisation de la détresse agraire
La main-d’œuvre agricole (exploitants et ouvriers agricoles) a drastiquement diminué au cours des cinquante dernières années (de 70 % en 1971 à 44 % en 2018, National Sample Survey Office). Or sa composante féminine a augmenté, à la fois en termes absolus et en comparaison des hommes. En 2018, 73,4 % des femmes actives rurales étaient impliquées dans l’agriculture alors que la part des hommes n’était que de 55 % (Periodic Labour Force Survey, 2017-2018). La féminisation du secteur reflète et renforce sa dévalorisation (Standing 1999).
Avec 86,2 % de tous les agriculteurs en Inde qui possèdent moins de deux hectares (recensement agricole 2015-2016), plus qu’un actif productif, la terre est devenue un « jardin familial » (Basole et Baus 2011). À la fragmentation des parcelles se rajoutent l’érosion des sols, l’assèchement des nappes phréatiques, la conversion croissante à une agriculture de rente souvent liée aux fluctuations de cours internationaux. Face à une rentabilité déclinante, les hommes ont massivement quitté l’agriculture pour des emplois urbains. Certes plus gratifiants, car dissociés des structures hiérarchiques locales de caste, ces emplois restent néanmoins précaires et non protégés (85 % de l’emploi non agricole est informel (Organisation Internationale du Travail 2019)). L’agriculture est donc rarement abandonnée (Jodhka et Kumar 2017) : elle reste une solution de repli face aux incertitudes de l’économie urbaine, mais dont les femmes de l’exploitation ont la charge principale. Leur déléguer des tâches anciennement « masculines » permet de diversifier les revenus sans renoncer à l’agriculture. Les femmes participent activement à la production, mais aussi à l’élevage, l’aviculture, la pêche ou encore la foresterie. Comme elles n’impliquent pas de compensation monétaire, ces activités sont qualifiées de « travail domestique ». C’est le cas également de toutes les tâches « préparatoires » à la production, absentes des statistiques et néanmoins très chronophages, comme la collecte, le séchage et le stockage des graines et des céréales, le désherbage, le nettoyage des champs ou encore les cultures intersaisonnières (Pattnaik et Lahiri-Dutt 2021). Par ailleurs, lorsque la main-d’œuvre familiale ne suffit pas et qu’il faut embaucher, la main-d’œuvre féminine est moins chère et plus docile. Au fil des années, le salariat agricole s’est donc largement féminisé.
Agricultrices de facto mais pas de jure
Malgré cette féminisation de l’agriculture, les femmes agricultrices souffrent à la fois d’un déficit de reconnaissance et de discrimination. Leur participation est sous-estimée, y compris par les femmes elles-mêmes, moins par ignorance que pour préserver l’honneur masculin. Alors que le déclin de l’agriculture et l’insécurité de l’emploi urbain menacent la masculinité, revendiquer un statut est parfois une tactique délibérée visant à limiter la souffrance masculine et se protéger contre la violence qui résulte souvent de l’émasculation (Rao 2012).
Bien que les normes patriarcales aient une longue histoire dans certaines régions de l’Inde et pour certains groupes sociaux, elles n’ont cessé de s’étendre, d’abord sous l’influence coloniale et brahmanique, et plus récemment en raison de la montée en puissance de l’idéologie Hindutva, exacerbée avec l’arrivée au pouvoir du BJP. Ce phénomène s’observe y compris dans les catégories populaires, Dalits et Adivasis1, pourtant longtemps préservées des formes sévères de l’idéologie patriarcale. Il s’observe aussi dans le sud dravidien, pourtant historiquement anti-brahmane (Mitra et Rao 2021 ; Still 2015). La protection et la sécurité des femmes sont l’un des slogans les plus puissants du gouvernement BJP et une pierre angulaire de son agenda social (Purewal 2018). Les mesures supposées soutenir leur émancipation économique se limitent à « l’inclusion financière ». À l’exception du programme d’emploi (National Rural Employment Guarantee Act), initié lorsque le parti du Congrès était au pouvoir et encore en vigueur aujourd’hui, les femmes en tant que travailleuses, en milieu rural comme en milieu urbain, sont totalement ignorées, tandis que de multiples programmes sociaux les ciblent en tant que mères et épouses. Enfin, la rhétorique de l’insécurité des femmes, martelée par des références constantes aux risques de viols et de « love jihad », mythe propagé par les extrémistes hindous selon lequel des musulmans séduiraient des jeunes hindoues afin de les convertir, renforce l’idéal d’une respectabilité féminine qui s’acquiert dans les limites de l’espace familial, et surtout pas en dehors (Purewal 2018).
Non seulement la rhétorique de la femme « respectable » conduit les femmes rurales à sous-estimer ou nier leur contribution au travail agricole, mais elle conduit également de nombreuses femmes rurales et non rurales à ne pas exercer d’emploi rémunéré (pour les ménages qui peuvent se le permettre). Et ce alors même que l’éducation des filles n’a cessé de s’améliorer. Le taux de participation des femmes au travail (agricole et non agricole) n’a cessé de décliner au cours des quatre décennies passées, passant de 29,6 % en 1983 (National Sample Survey Office) à 16,5 % en 2017-2018 (Periodic Labour Force Survey). La main-d’œuvre féminine s’est également réduite en chiffres absolus, passant de 148,59 millions en 2004-2005 à 104,1 millions en 2017-2018 (Sundari 2020).
Ce déni de reconnaissance reflète et cristallise des conditions matérielles fort défavorables, que ce soit en termes de salaires (Srivastava et Srivastava 2010), d’accès à la propriété et de taille de parcelles (Agarwal et al. 2021). Selon une ordonnance gouvernementale de 2004 (GO 421), la possession de terre conditionne l’obtention du statut de « fermier », qui en retour conditionne l’éligibilité aux aides publiques, telles que le crédit (et ses annulations régulières), l’assurance récolte, les subventions et les droits pour l’irrigation et la technologie, etc.
Depuis la loi sur la succession de 1956, réservée toutefois aux familles de confession hindoue, et surtout avec l’amendement de 2005 (Hindu Succession Amendement Act 2005), les femmes ont légalement droit à une succession égalitaire. En pratique toutefois, les choses évoluent peu et les femmes propriétaires de terres constituent toujours une minorité (Agarwal et al. 2021). Si de nombreuses femmes n’ont pas connaissance de leurs droits ou peinent à les faire appliquer, d’autres y renoncent : les mariages sont souvent virilocaux, or posséder une terre à distance du domicile ne présente guère d’intérêt ; et surtout, l’iniquité face à l’héritage est supposée être compensée par la dot puis par un soutien constant de la famille d’origine tout au long des étapes du cycle de vie. Accéder à la propriété familiale suppose de renoncer à cette protection, quand bien même celle-ci est plus imaginaire que réelle. Un projet de loi avait été déposé en 2011 permettant aux femmes non propriétaires mais cultivatrices d’obtenir un statut de « fermière ». Il n’a jamais été adopté.
Si les nouvelles lois agricoles entrent en vigueur, il est fort probable que la dévalorisation des femmes agricultrices se poursuive.
La menace des réformes agraires
Les trois lois ont des répercussions spécifiques sur les agricultrices. Le Farmers’ Produce and Trade and Commerce (Promotion and Facilitation) Act, 2020 (FPTCA) autorise la vente de produits dans des « zones commerciales » en dehors des marchés réglementés par l’État (mandis). Les lois précédentes prévoyaient la collecte d’une taxe destinée à soutenir l’infrastructure de ces marchés, étendre leur maillage de proximité, entretenir et construire des routes permettant l’acheminement des céréales, des systèmes d’irrigation, l’octroi de subventions pour les semences et les engrais, d’électricité subventionnée ou gratuite, etc. Le FPTCA autorise les ventes en dehors des mandis, ce qui supprimerait tous les avantages dont bénéficient actuellement les agriculteurs. Par ailleurs, le plus gros acheteur de céréales est le gouvernement central, par l’intermédiaire de la Food Corporation of India (FCI), qui redistribue ensuite aux familles pauvres par le biais d’un système de distribution public (PDS). Ces achats sont effectués à un prix minimum (Minimum Support Price, MSP), ce qui garantit une certaine stabilité des prix. Le FPTCA n’exige pas que le MSP soit appliqué en dehors des mandis. La définition vague des « zones commerciales » dans le FPTCA peut également être utilisée par la FCI pour acheter des céréales en dehors des mandis. La stabilité des prix ne serait donc plus assurée. Les craintes des agriculteurs sont d’autant plus fortes que le gouvernement actuel expérimente des politiques d’appui aux pauvres sous forme de transfert monétaire en substitution au PDS. Les premiers essais pilotes montrent les économies d’infrastructure considérables, ce qui laisse présager leur expansion. L’abandon du PDS entraînerait donc un choc massif pour les producteurs de blé et de riz (principalement du Punjab et de l’Haryana, ce qui explique d’ailleurs la présence massive des agriculteurs de ces deux États dans les révoltes).
L’abandon du PDS, combinée au Essential Commodities Act, 2020 (ECA) menacerait la sécurité alimentaire des agriculteurs eux-mêmes. L’ECA annule les lois précédentes qui interdisaient le stockage des céréales et la réglementation des prix, permettant aux négociants en denrées alimentaires de stocker et de vendre des produits à des prix plus élevés, tout en les réglementant en cas de prix trop élevé. L’effet de cette loi a été immédiatement palpable en février 2021, lorsque les prix ont atteint leur niveau le plus élevé des cinq dernières années. Les agriculteurs qui vendent des produits sont en grande majorité des petits agriculteurs, qui dépendent eux-mêmes du PDS pour leur sécurité alimentaire. Dès lors que le prix des denrées de base n’est plus réglementé, le remplacement du PDS par des transferts monétaires entrainera très certainement une hausse des prix et donc une baisse du pouvoir d’achat. Les femmes, très souvent en charge de la sécurité alimentaire familiale, sont directement menacées.
La troisième loi, le Farmers (Empowerment and Protection) Agreement on Price Assurance and Farm Services Act, 2020 (FAPAFS), prévoit l’agriculture contractuelle. Les lois étatiques permettaient jusque-là l’agriculture contractuelle, mais le règlement des litiges s’effectuait dans les mandis, plutôt bienveillant à l’égard des agriculteurs. La nouvelle loi prévoit un mécanisme de résolution des litiges par le système judiciaire, connu pour son inefficacité, sa partialité et ses retards mais aussi sa distance culturelle et sociale à l’égard du monde agricole. Là encore, les femmes, encore plus éloignées du monde judiciaire, tant sur le plan de la proximité physique que de la connaissance du droit, seront sévèrement pénalisées.
L’argument en faveur des réformes est de relancer la « concurrence » et de permettre aux agriculteurs de vendre et d’acheter leurs récoltes à un meilleur prix en accédant à n’importe quel marché du pays sans intermédiaire ni restriction géographique. Pour toutes les raisons évoquées, auxquelles se rajoute l’absence de soutien permettant de s’organiser de manière adéquate, ces réformes risquent plutôt d’appauvrir davantage les agriculteurs. Et il est probable que les effets soient plus sévères pour les femmes. Très limitées dans leurs mouvements, disposant rarement de moyens de locomotion, les femmes auront beaucoup moins la liberté de choisir leurs lieux de vente. Par ailleurs, les marchés agricoles, quels qu’ils soient, sont des espaces dominés par les hommes. Aujourd’hui dans les mandis, les femmes peuvent compter sur les négociateurs réglementés par le gouvernement sans avoir besoin d’entrer physiquement sur les marchés pour négocier. Si les zones de libre-échange deviennent la seule option de vente, il leur faudra monnayer avec des hommes, beaucoup mieux armés socialement et culturellement pour négocier. Et comme les femmes ont peu d’opportunités alternatives à l’agriculture, leur pouvoir de négociation est maigre.
Les deux autres propositions de loi (la loi d’amendement sur les produits essentiels et la loi sur l’agriculture contractuelle) constituent également une menace pour la sécurité alimentaire et la propriété foncière. Le premier propose de raccourcir la liste des produits de base essentiels. Cela aura de sérieuses conséquences sur la disponibilité alimentaire des ménages les plus vulnérables, car beaucoup d’entre eux dépendent du système PDS actuel. Le second risque d’affaiblir encore plus les petits agriculteurs (propriétaires ou locataires) en les liant à des entreprises agroalimentaires.
Le comité de quatre membres nommé par la Cour suprême et la délégation de trente-cinq agriculteurs participant aux négociations officielles avec le gouvernement ne comptent aucune femme. Il est donc difficile d’être optimiste quant à la prise en compte des risques d’aggravation des inégalités de genre qu’impliquent ces réformes.
Révoltes et résistances en temps de pandémie
La pandémie, loin d’affaiblir le mouvement, l’a plutôt alimenté en mettant en évidence le rôle crucial de l’agriculture comme mode de subsistance et de sécurité alimentaire. Alors que le PIB du pays a connu une contraction inédite en 2020 (avec une diminution estimée à 8 %), le secteur agricole, en déclin constant depuis l’indépendance, a connu un léger regain (estimé à 3.3 % du PIB) National Statistical Office, 20212).
Bien que l’agriculture ait remarquablement résisté au premier confinement, elle a néanmoins souffert : les récoltes ont été compromises par manque de main-d’œuvre ou de machines, les ventes ont été interrompues en raison de la défaillance des infrastructures de transport, ou effectuées à bas prix en raison de difficultés de stockage. Ces difficultés ont été plus marquées pour l’agriculture commerciale en raison de sa dépendance vis-à-vis des circuits de vente et des entreprises agroalimentaires. L’agriculture de subsistance, source d’autoconsommation ou vendue en circuits courts, a été bien plus préservée.
Alors que les mesures gouvernementales de soutien ont été maigres et inégalement réparties, les paysans se sont organisés, et là encore, il semble que les femmes aient été particulièrement actives.
Au Kerala, qui a une longue histoire d’auto-organisation des femmes, les groupes d’agricultrices ont démontré la valeur de l’action collective (Kundumbashree 2021 ; Agarwal 2021). Elles ont subi des pertes, toutefois moins qu’ailleurs grâce à leur capacité d’organisation. Elles se sont mobilisées pour trouver de la main-d’œuvre lorsque celle-ci manquait faute de machines disponibles. Pour stocker et vendre leurs produits, elles ont négocié avec les marchés locaux, les points de vente du département de l’agriculture et les négociants, y compris l’agro-industrie. Elles ont créé de nouveaux canaux de vente dans leur propre quartier. Pour éviter le gaspillage, elles ont offert les aliments invendus aux cuisines communautaires, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire.
Makaam, une alliance nationale dont le principal objectif est d’assurer la reconnaissance et la voix des femmes en tant qu’agricultrices, a soutenu et documenté de multiples initiatives d’auto-organisation par des collectifs de femmes dans différentes régions de l’Inde (Vikalp Sangam 2021). Au-delà des mesures d’urgence, ces collectifs ont conçu de multiples stratégies, adaptées aux réalités locales, visant à reconstruire les moyens de subsistance des familles mais aussi les filières de production et de consommation locales : création de marchés locaux, parfois sous forme de troc compte tenu de la pénurie d’argent liquide, achat direct aux agricultrices et redistribution aux familles les plus pauvres sous forme de rations alimentaires, distribution de semences pour les jardins potagers, renforcement des banques de semences, permettant la distribution de semences mais aussi le maintien de stocks dans le temps.
En dehors des collectifs préexistants et organisés, l’action des femmes a été plus informelle. Par exemple, dans les districts de Cudallore et Villupuram au Tamil Nadu, les femmes rurales ont joué un rôle crucial pendant les six mois du premier confinement en adaptant l’économie locale aux contraintes du confinement (Guérin, Joseph et Venkatasubramanian 2021a).
Dans différentes régions de l’Inde, les femmes rurales se sont également mobilisées pour négocier un rééchelonnement de leurs microcrédits. Utilisées le plus souvent pour la gestion quotidienne de la trésorerie familiale, ces dettes sont devenues insoutenables avec la crise (Guérin, Joseph et Venkatasubramanian 2021b). Au moment où nous écrivons ces lignes (juillet 2021), les femmes n’ont pas eu gain de cause tandis qu’une partie des dettes agricoles, essentiellement masculines, ont été annulées.
En guise de conclusion : revalorisation de l’agriculture, revalorisation des femmes
La révolte de la paysannerie indienne résonne avec une lutte globale de la petite paysannerie contre la progression et la recrudescence de l’industrie agro-alimentaire (et de la spéculation financière) sur le contrôle de la terre, l’eau, les semences, la biodiversité et autres ressources naturelles dont dépend la survie des paysannes et des paysans du monde entier. Sans aller bien loin, les petites et moyennes exploitations agricoles françaises continuent de disparaître au profit des fermes-usines et des grandes exploitations.
Ce que révèlent ces révoltes – la révolte en cours en Inde, les soulèvements réguliers observés dans différentes régions du monde, mais aussi la myriade d’initiatives bricolées pour contrer la tragédie de la pandémie et du confinement –, c’est l’aspiration à un autre modèle agricole, non pas une agriculture de « verre et d’acier « destinée à l’exportation et la spéculation, mais une agriculture locale visant à nourrir les populations locales. La revalorisation de l’agriculture et la reconnaissance du rôle clé que jouent les femmes en tant qu’agricultrices et travailleuses sont cruciales, tant pour les femmes que pour la société dans son ensemble. La tragédie causée par la pandémie entraînera-t-elle ce changement de mentalité ? Rien n’est moins sûr, mais il est néanmoins possible d’espérer.
Liste des références
Agarwal, B. (2021), « Livelihoods in COVID times : gendered perils and new pathways in India », World Development, p. 139
Agarwal, B., Anthwal, P., & Mahesh, M. (2021), « How many and which women own land in India ? Inter gender and intra-gender gaps », The Journal of Development Studies, p. 1-23
Basole, A., & Basu, D. (2011), « Relations of production and modes of surplus extraction in India : Part I-agriculture », Economic and Political Weekly, p. 41-58
Guérin, I., Joseph N., & Venkatasubramanian G. (2021a), « Feminist Struggles
in Times of Pandemic : Lessons from Rural India », The Conversation, 22 mars 2021.
http://theconversation.com/feminist-struggles-in-times-of-pandemic-lessons-from-rural-india-157084
Guérin, Isabelle, Nithya Joseph et G. Venkatasubramanian. (2021b),
« How Indian Financial Infrastructure Failed during the Pandemic », The Wire, 23 juin 2021,
https://m.thewire.in/byline/isabelle-guerin-nithya-joseph-and-g-venkatasubrama
Kundumbashree. (2021), Brief Study on Covid-19 Pandemic and Its Economic Impact
on Farm Livelihood, www.kudumbashree.org
Jodhka, S., & Kumar, A. (2017), « Non-farm economy in Madhubani, Bihar :
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Mitra, A., & Rao N. (2021), « Contract Farming, Ecological Change
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Pattnaik, I., & Lahiri-Dutt, K. (2021), « Do Women like to Farm ? Evidence of Growing Burdens of Farming on Women in Rural India », The Journal of Peasant Studies 0 (0) : p. 1-23
Purewal, N. (2018), « Sex Selective Abortion, Neoliberal Patriarchy and Structural Violence in India », Feminist Review 119 (1), p. 20-38
Rao, N. (2012), « Male “providers” and female “housewives”: A gendered co-performance
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Srivastava, N., & Srivastava, R. (2010), « Women, work, and employment outcomes in rural India »,
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Standing, G. (1999), « Global Feminization through Flexible Labor : A Theme Revisited »,
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Sundari, S. (2020), « Structural Changes and Quality of Women’s Labour in India »,
The Indian Journal of Labour Economics, 63 (3), p. 689-717
1 Dalit est le terme politique employé pour désigner les « hors caste » (historiquement qualifiés « d’intouchables »). Adivasi est le terme employé pour désigner les groupes aborigènes. Dalits et Adivasis restent sur-représentés dans le bas de l’échelle sociale.
2 Données élaborées et commentées par Damodaran, H. et Krishnamurthy, M. 2021 dans un article paru sur The Indian Express le 3 juin 2021. Accessible en ligne : https://indianexpress.com/article/explained/indian-economy-rural-sector-gdp-lockdown-7340121/lite/
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