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Radiographie du commandantisme vénézuélien
Du « chavisme » au « madurisme »

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Post-démocratie

Sorti de sa préhistoire de loge militaire clandestine en 1998, le « chavisme » prend la forme d’une coalition civico-militaire dirigée par le candidat à la présidence Hugo Chávez, artisan du coup d’État de 1992 contre le gouvernement corrompu de Carlos Andrés Pérez. Chávez remporte haut la main les élections puis, à travers une Assemblée constituante, instaure une rupture avec la période précédente. Rebaptisé « République bolivarienne », le Venezuela entre dans une nouvelle ère. Une fois la Constitution approuvée (par référendum), Chávez devient l’homme le plus puissant du pays.

Rapidement, une opposition fanatiquement hostile à Chávez s’est dressée face à la dévotion tout aussi fanatique dont il commençait à faire l’objet. À la suspicion et aux inquiétudes – parfaitement fondées – quant à son autoritarisme et son incompétence, se mêlaient les préjugés les plus ignobles suscités par ses origines populaires et son invocation constante des déshérités. On assistait au début d’une des premières et plus violentes cultural wars du XXIe siècle.

Dès lors, l’histoire de l’opposition se résumerait à une série de va-et-vient entre des tentatives opportunistes de destruction du chavisme et des efforts pour le convier à un pacte de coexistence pacifique. La première étape de cette lutte, qui a frôlé la guerre civile, a démarré avec le lock-out patronal du 10 décembre 2001 et a pris fin le 3 février 2003, au terme d’une longue grève pétrolière, cause d’une grave récession économique. Son point d’orgue a été le « Coup d’avril » de 2002, lorsque Chávez fut renversé et remis au pouvoir deux jours plus tard, ainsi que la grève pétrolière lancée en décembre. En 2004, la Fondation Jimmy Carter sanctionna sa victoire au référendum révocatoire convoqué par l’opposition.

Jusque-là, le caudillo avait du mal à contrôler des institutions clés telles que les forces armées et la compagnie pétrolière nationale PDVSA, mais leurs fiascos successifs lui ont permis de les épurer et les soumettre. En 20051, l’abstention de l’opposition aux élections législatives entraîna la disparition de facto de l’autonomie du pouvoir législatif. Chávez s’est mis à parler de plus en plus de socialisme et de moins en moins de démocratie participative, et les relations avec l’État cubain et les réseaux diplomatiques de gauche acquirent une place centrale dans son dispositif.

La réforme constitutionnelle de 2007, à travers laquelle Chávez voulait valider son nouveau projet, s’avérait si étrangère à l’esprit de la Constitution votée moins de dix ans auparavant que nombre de chavistes s’alarmèrent de la tournure prise par les événements, mettant en garde contre les dangers de la bureaucratisation et de la consolidation du caudillisme : « Si la réforme […] est approuvée, nous aurons gravé dans le marbre et sans le moindre débat cette logique caudilliste, l’érigeant en un modèle consolidé de leadership et de commandement, illimité dans le temps et étendu à l’ensemble de la République […] ; [où] le pacte jusqu’ici tacite passé avec la base – «donnez-moi du pouvoir et je vous rendrai la pareille» – […] s’inscrirait via la violence de la loi au cœur même de l’ordre républicain, et où la nécessité tactique supposée du commandement unique et personnel se transformerait en une peine à perpétuité constitutionnalisée2 ».

De fait, si le chavisme faisait désormais partie intégrante de la gauche, il s’agissait d’une gauche monarchique « tenant pour implicite l’idée que le pouvoir doit rester concentré, unifié et centralisé3 ». Si Chávez a fini par se réclamer de la gauche, c’est que sa vision du monde était parfaitement en phase avec le concept de parti unique, de même qu’avec une longue tradition militariste de gauche abreuvée au culte de l’obéissance aux chefs militaires.

C’est ainsi que le caudillisme de Chávez se transforma en un militarisme de gauche sui generis, quoique d’inspiration castriste, qu’on peut qualifier de « commandantisme ». Dans le commandantisme vénézuélien, le militarisme de gauche récupère les contenus du militarisme traditionnel du MBR-200, la loge militaire de Chávez. Le traditionalisme populiste du caudillo, son conservatisme en matière de mœurs, son christianisme folklorique, son ruralisme patriarcal, s’y mêlent aux slogans bolcheviques et aux invocations de Lénine, Gramsci ou Negri.

À la différence du putsch grossier et foncièrement anachronique de l’opposition en 2002, la conquête du pouvoir par le chavisme a consisté en une occupation systématique et une capture progressive de l’État : les élections furent réduites à des plébiscites, la Constitution à une liste de slogans creux, les rudiments de séparation des pouvoirs à néant, et toutes les organisations populaires ou citoyennes se trouvèrent soit démobilisées, soit cooptées par le chavisme ou l’opposition antichaviste – dont l’opportunisme, la corruption et les décisions erratiques ont été les conditions de cette dynamique. La dé-démocratisation bolivarienne est un processus dans lequel l’épuration politique des industries pétrolière et électrique, l’emprisonnement d’une juge en exercice4 ou l’obligation faite aux soldats de se proclamer « chavistes et socialistes5 » ont consisté en autant de petites prises de contrôle successives de l’État.

L’armée vénézuélienne s’est transformée en extension du corps du chef de l’État, tenue d’être loyale à sa personne plutôt qu’à la République, puisque dans cette logique, « la loyauté personnelle affranchie de toute obligation collective » constitue la « colonne vertébrale de la constitution organique de la société et de la morale politique, de la conduite des individus et du lien social qui les unit6 ». Peut-être par faute de vigueur et d’imagination politiques – outre sa médiocrité intrinsèque –, ou peut-être parce que les Forces armées, noyau irréductible du chavisme, étaient trop ancrées dans le vieil appareil d’État pour le détruire. En somme, plutôt que de créer un nouvel État à l’image du Parti à la manière stalinienne, le chavisme l’a capturé, à l’instar du péronisme7 et des fascismes historiques des années 1930, puis n’a cessé de se développer à travers lui.

Capturer et privatiser l’État

Ainsi, les forces armées sont elles-mêmes devenues un parti à part entière – ou du moins, le bras armé d’un parti –, une stratégie que Chávez a baptisée « l’Union civico-militaire ». Comme l’expliquait dès 2000 l’un des « idéologues » du chavisme : « 1/ […] sans les Forces Armées, la Révolution ne saurait triompher et 2/ […] la Révolution et la contre-Révolution sont engagées dans une lutte permanente pour rallier les Forces Armées. Le développement et la consolidation définitive de la Révolution Nationale Démocratique dépendront de la Loyauté absolue des Forces Armées […]. L’Unité civico-militaire s’exprime à travers la composition du gouvernement, la participation des militaires aux programmes sociaux, et d’une certaine manière, elle est aussi personnifiée par le Président Hugo Rafael Chávez Frías.8 »

En réalité, le « parti » civico-militaire est une combinaison de factions diverses et variées, dans laquelle des civils hyper-idéologisés côtoient des militaires convaincus de détenir des prérogatives ou des droits exclusifs sur l’État. La politisation des militaires retraités est un rouage essentiel de ce système : le militaire retraité assure le lien entre ces deux sphères, si bien qu’on pourrait estimer qu’on a affaire à un néo-militarisme d’ex-militaires, dont le capitaine Diosdado Cabello est la figure la plus emblématique.

D’où une circulation constante entre, d’une part, civils militaristes ou miliciens, parfois liés à des groupes armés semblables aux milices brésiliennes9, et de l’autre, militaires de profession, qui, en passant dans le civil, y importent leur conception du pouvoir et du commandement. D’où un assemblage autoritaire, vertical, et néanmoins chaotique et marqué par des luttes de factions.

Le chavisme a prospéré sur fond d’« idéologisation » intense de militaires portés à croire en leur « destin manifeste » de « sauveurs de la patrie », mais aussi, sur la corruption chronique de cette institution : outre leur omniprésence dans nombre d’affaires de corruption, les militaires étaient déjà, au moins depuis les années 1980, des rentiers en armes entretenant un rapport prédateur à la population et au territoire. C’est particulièrement le cas de la Garde nationale. Les relations prédatrices et parasitaires qu’elle a toujours nouées avec la population, son association avec toutes les formes de criminalité possibles et imaginables, ont été érigées en véritable modèle à l’époque chaviste : la Garde tire des rentes des prisons privatisées10 et contrôle très largement la contrebande d’essence et de nourriture subventionnées. Dans les mines du sud du bassin du fleuve Caroní, un nouveau genre d’extractivisme, informel, mafieux et esclavagiste s’est installé sous la tutelle de militaires, forts d’accords juteux avec les « syndicats miniers11 ». La CAMIMPEG12, une corporation militaire jouissant du droit d’exploiter le sous-sol national, est l’expression la plus aboutie de l’emprise du militarisme vénézuélien sur ces richesses, une forme de souveraineté qui s’affirme via une rhétorique à la fois nationaliste et anti-impérialiste. En clair, le chavisme est un agencement où l’appropriation de l’État et du territoire par un parti civico-militaire s’assortit d’un discours souverainiste et anti-impérialiste.

Tout doit être étatisé, mais seulement pour devenir chaviste, et tout doit devenir chaviste pour être capté par le parti civico-militaire. En résulte une fragmentation paradoxale de l’État et du territoire. Plus Chávez était obsédé par la souveraineté, plus elle se dissolvait : l’État se désagrégeait en un ensemble de seigneuries, et le territoire en une sorte de gruyère où des groupes armés régnaient en maîtres absolus sur leurs domaines respectifs, marquant la disparition de facto du « monopole de la violence légitime ».

La massification de la corruption militaire est certes le produit de l’occupation de hautes fonctions publiques par des militaires actifs ou retraités, mais également des réseaux qu’ils ont tissés avec des civils corrompus. On a promu des personnes de confiance qui, à leur tour, ont placé leurs propres affidés. Ces promotions dépendant de la seule loyauté et non de la compétence professionnelle des intéressés, on a vu des militaires de rang moyen voire subalterne accéder à des postes clés : le lieutenant Alejandro Andrade, garde du corps de Chávez, a officié comme directeur général du Trésor13, avant d’être remplacé par l’infirmière personnelle du caudillo. Plusieurs enquêtes journalistiques et judiciaires ont montré que des réseaux d’affaires des plus tentaculaires et lucratifs étaient aussi bien le fait de généraux que de majors ou de lieutenants.

Les techniques de gouvernement du socialisme chaviste s’apparentent à une version caricaturale et hypertrophiée du développementisme des années 1970-1980 (entre autres, celui de la CEPAL14) : les nationalisations, les contrôles des prix et des changes et les gigantesques complexes bureaucratico-corporatifs n’avaient rien de nouveau au Venezuela, mais, au fur et à mesure que le chavisme parvenait à monopoliser l’ensemble des pouvoirs publics, il les a dépouillés tant de leur statut juridique que de leur rationalité économique propre, ce, en vertu de la croyance selon laquelle le sous-sol de la Nation regorge d’une richesse proprement illimitée qu’il suffit de répartir. Le socialisme de Chávez, éminemment primitif comparé à celui de Cuba ou a fortiori de l’Europe de l’est, s’est avéré tout aussi chimérique et avorté que tous les autres projets du Comandante.

Ce socialisme failli reposait non seulement sur une centralisation administrative perverse, mais aussi sur le monopole du dollar. Comme l’ont démontré les économistes chavistes eux-mêmes, ce système a permis aussi bien l’accaparement des ressources publiques par des militaires retraités et actifs que la création de marchés noirs en série15, dont, au premier chef, celui du dollar, acheté à l’État à des taux défiant toute concurrence et revendu au prix fort sur le marché parallèle. Le projet aberrant de crypto monnaie du « Petro », si cher à Nicolás Maduro, illustre à merveille la conception on ne peut plus archaïque de l’économie propre à cet « extractivisme militaire » d’export-import : ici, la valeur n’est pas le fruit du travail ou de l’échange, elle ne demande qu’à être extraite d’une caverne d’Ali Baba naturelle, et la « question sociale » se limite à la redistribution de cette richesse censément infinie.

Pendant le boom pétrolier, c’est un peu comme si le chavisme avait dressé un banquet à même le sol dans des toilettes pourries : les hôpitaux étaient toujours aussi précaires et délabrés16, et les barrios populaires aussi miséreux – et de plus en plus violents –, mais ils bénéficiaient de médicaments, d’aliments et de main-d’œuvre cubaine qui amélioraient le quotidien à la marge, faute de changement structurel digne de ce nom. Même la mission Barrio Adentro au bénéfice des quartiers populaires, de loin l’idée la plus prometteuse du chavisme, a été emportée dans un tourbillon de (méga) projets voués à l’oubli, et de ruines prématurées.

Ce n’est que sous le coup de l’hyperinflation et de l’effondrement généralisé, doublés d’une puissante vague de protestation sociale, que ce modèle fondé sur les monopoles d’État a été abandonné. Ce n’est pas un hasard si la première réforme de Maduro date de l’été 2018, au lendemain d’une longue grève des infirmières réclamant des salaires égaux à ceux des militaires17. Du fait du déclin brutal de l’industrie pétrolière, le gouvernement se retrouvait à court de devises, et le bolívar national ayant perdu toute sa valeur, il était remplacé par le dollar comme unité de compte. La distinction entre les marchés des changes officiel et parallèle était de facto abolie.

La perpétuation de l’effondrement

Le « madurisme18 » est né d’une lutte pour conserver le pouvoir en modifiant les instruments et les stratégies : Maduro n’est pas la négation de Chávez, mais sa perpétuation dans les conditions présentes – sans argent ni charisme. La formation du madurisme correspond à la radicalisation d’une tendance transversale à l’ensemble du processus d’effondrement (patent dès 2009-2010, entre black-outs nationaux, escalade de la violence urbaine et dégradation de l’appareil productif) : le chavisme se consolide à mesure que l’effondrement s’accélère – et vice-versa.

Au bout du compte, le gouvernement en est réduit à gérer ou administrer l’effondrement, faute de pouvoir l’enrayer : la déliquescence du système électrique vénézuélien, amorcée dès 2009, a conduit à une politique de gestion de la pénurie d’électricité au profit de l’agglomération de Caracas, laissant des régions entières comme l’État de Zulia et les trois États andins dans la pénombre19. Cette logique de rationnement du désastre est la marque de fabrique de la nouvelle gouvernementalité bolivarienne.

Entre 2017 et 2019, Maduro a imposé sa réélection contre vents et marées et survécu à un cycle de protestations multiformes : amples manifestations et émeutes urbaines des classes moyennes et d’étudiants chauffés à blanc, luttes syndicales et professionnelles successives (enseignants20, infirmières, sidérurgistes21, etc.), conspirations militaires et policières régulières (notamment celle d’Oscar Pérez), révoltes et insurrections dans les barrios populaires (en particulier début 2019). Le tout sur fond d’exode massif et de désertions militaires en cascade, une situation dont l’émergence du binôme Guaidó-Trump n’est que le dernier avatar.

Suite aux négociations (infructueuses) d’Oslo avec l’opposition, qui ont sonné le glas de ces années de luttes acharnées pour le pouvoir, on a pu croire qu’on était entré dans une phase d’accalmie à la fois politique et économique, associée à un afflux de revenus aurifères22 et à une timide reprise de la production de brut (non plus sous l’égide de PDVSA mais grâce à des sociétés étatsuniennes et russes), dont les cours repartaient à la hausse. Tandis que les migrants continuaient d’envoyer massivement des devises au pays, Maduro s’est même félicité de la dollarisation de l’économie, actant là une rupture inédite avec les politiques économiques héritées d’Hugo Chávez.

Reste que si fin 2019, Maduro avait les coudées franches pour réformer et même restructurer à loisir la gouvernementalité chaviste, il n’en avait guère les moyens, ni matériels ni intellectuels : avec un État en pleine décomposition, sanctionné et endetté de toutes parts, sans revenus pétroliers, sans réserves internationales et privé d’accès suffisant au crédit, l’ébauche de réforme de Maduro était mort-née.

La chute de la production de pétrole et d’essence est sans doute le signe le plus manifeste de l’incapacité du madurisme à réformer quoi que ce soit : les rapports de l’OPEP font état d’une stagnation de la production de brut autour de 2,4 millions de barils par jour (bpj) pendant toute la période Chávez, puis d’un déclin spectaculaire à partir de 2015. Le Venezuela ne produisait guère plus qu’1,5 millions bpj en 2018, moins d’un million bpj au troisième trimestre 2019, et dans les 700 000 bpj en mai 202023. Le marasme et la déliquescence pétrolière sont entièrement le fait de la corruption illimitée et de la dé-professionnalisation généralisée qui ont gangrené PDVSA, de l’aveu même de l’ex- « tsar du pétrole » Rafael Ramírez, homme de confiance de Chávez devenu ennemi de Maduro24. Bref, le parti civico-militaire a tué la poule aux œufs d’or.

Après une brève reprise, les cours du pétrole ont rechuté drastiquement à partir du 8 mars 2020 face à l’écroulement de la demande mondiale pour cause de pandémie (officialisée le 11 mars). Une conjoncture d’autant plus catastrophique pour le Venezuela qu’il faisait l’objet de nouvelles sanctions américaines : le 18 février, le Département du Trésor avait sanctionné Rosneft Trading (russe)25, qui en sus de revendre du brut vénézuélien, fournissait le pays en essence. Le 22 avril, Chevron (américaine) a dû cesser de faire affaire avec l’État26, du fait de la suspension des dérogations aux sanctions de janvier 2019 – une mesure qui mettait un terme à un siècle de commerce pétrolier américano-vénézuélien.

Ici, la question de l’essence incarne on ne peut mieux l’impasse dans laquelle se trouve l’État, plus étroite encore que ce qu’ont connu Cuba ou le Zimbabwe. L’essence ne peut plus être produite parce que l’industrie pétrolière a été détruite, mais elle ne peut non plus être importée qu’à grand-peine (récemment d’Iran) du fait des sanctions. Le gouvernement contrôle l’État et le territoire sans pouvoir contenir le désastre et les États-Unis, qui n’ont aucun intérêt à intervenir, se contentent d’accélérer ce désastre, isolant toujours plus le gouvernement, et le poussant à la radicalisation maffieuse. Celui-ci, prenant prétexte de la quarantaine pour cause de pandémie de Covid 19, s’évertue à repousser au jour le jour l’éventualité d’une catastrophe finale. Après que Chávez, sous prétexte de construire sa version du socialisme, a installé durablement le chavisme au pouvoir, Maduro, au lieu de réformer le pays, est parvenu à balayer l’opposition et en construit une à sa mesure. Là où l’avènement du chavisme avait dévoré l’avenir, la consolidation du madurisme consume le présent.

Traduit de l’espagnol (Venezuela)
par Fabrice Andréani

1 « Venezuela celebra unas elecciones legislativas marcadas por el boicot de la oposición a Chávez », El País [en ligne], 3/12/2005.

2 Roland Denis, « Advertencia sobre la reforma constitucional », Aporrea [en ligne], 12/08/2007. Quoique rejetée par referendum, la réforme fut imposée à coups de décrets-lois [NdT].

3 Guillermo Boscán Carrasquero, « Ceresole y la revolución de Hugo Chávez : la relación caudillo, ejército y pueblo », Revista de ciencias sociales, no 25, 2010, p. 57-73.

4 « UN expert condemns new sentence for jailed Venezuelan judge as ’’another instance of reprisal’’ », UN News[en ligne], 26/03/2019.

5 Le 11/06/2014, le Tribunal suprême de justice a statué que les militaires pouvaient scander des slogans partisans tels que « Chávez est vivant, la lutte continue », une pratique initiée après sa réélection en décembre 2006.

6 G. Boscán Carrasquero, « Ceresole y la revolución… », art. cit.

7 Du nom de Juan Perón, président d’Argentine de 1943 à 1976.

8 Guilermo García Ponce, Carácter y tareas de la revolución democrática bolivariana, Caracas, Instituto Municipal de Publicaciones, 2000.

9 Voir le dossier « Venezuela: ¿Un Estado mafioso? », Insight Crime[en ligne], 2018.

10 Andrés Antillano, Rebecca Hanson, Iván Pojomovsky, Chelina Sepúlveda, Verónica Zubillaga, « The Venezuelan prison: from neoliberalism to the Bolivarian Revolution », Crime, Law and Social Change, no 65/3, 2015, p. 195-211.

11 Cesar Romero, Francisco Ruiz, « Dinámica de la minería a pequeña escala como sistema emergente. Dislocaciones y ramificaciones entre lo local y lo nacional », et Andrés Antillano, Damelys Castro, José Luis Fernández-Shaw, « No todo lo que mata es oro. La relación entre violencia y rentas mineras en el sur del Estado Bolívar », in [varia] Venezuela desde adentro. Ocho investigaciones para un debate necesario, Quito, Fundación Rosa Luxemburg, 2018 – p. 87-144 & p. 145-190.

12 « PDVSA and CAMIMPEG-SPS sign final commercial agreement to reactivate operations in Urdaneta field », Pdvsa.com[en ligne], 05/05/2017.

13 Alek Boyd, « The $1billion bribe official: Alejandro Andrade, Venezuela’s former Treasury chief », Infodio [en ligne], 20/11/2018.

14 Commission économique pour l’Amérique Latine, commission régionale de l’ONU.

15 Víctor Álvarez R. « Venezuela. Las patologías de una sociedad rentista ¿Por qué el país con las reservas de petróleo más grandes del mundo sufre una crisis humanitaria? », Friederich Ebert Stiftung / ILDIS [en ligne], nov. 2018.

16 « De cómo la bota militar pisoteó la salud », Provea [en ligne], 23/11/2016.

17 « Enfermeras venezolanas, en la huelga más larga de su historia »,OCE Info [dossier en ligne], juin-juillet 2018 ; « Trabajadores de Barrio Adentro se unen a las protestas de enfermeras », Aporrea / El Pitazo [en ligne], 12/07/2018.

18 Du nom de Nicolás Maduro, successeur de Hugo Chávez à la présidence depuis 2013.

19 Jeudiel Martínez, « Causas e razões do apagão na Venezuela », Lugar Comum, no 54, 2019, p. 6-22.

20 « Docentes venezolanos levantan paro y amenazan con huelga indefinida por aumento salarial », Sputnik News [en ligne], 14/11/2019.

21 « Tribunal Militar priva de libertad a sindicalista Rubén González y lo envía a La Pica », Tal Cual [en ligne], 1/12/2018.

22 L. Meléndez, L. Boon, « How Venezuela’s stolen gold ended up in Turkey, Uganda and beyond », Insigh Crime [en ligne], 21/03/2019.

24 Rafael Ramírez Carreño, « Se profundiza la crisis: ¿Por qué no hay gasolina en Venezuela y por qué se retira Rosneft? », Aporrea [en ligne], 29/03/2020.

25 « U.S. imposes sanctions on Russian oil company supporting Venezuela’s leader », New York Times [en ligne], 18/02/2020.

26 « U.S. halts Chevron in Venezuela with end to sanctions waivers », World Oil [en ligne], 22/04/2020.